90 minutes pour survivre
Exclusivité : le récit du PSG-Lens de dimanche. Une anticipation d’antigone sur le légendaire fil "Paris est magique".
Auteur : antigone
le 11 Jan 2008
[antigone – jeudi 10 janvier 2008 - 18:13]
Y en a tout de même un peu marre de ces supporters grévistes qui nous prennent sans cesse en otage, alors qu'ils ont tout de même un p. de statut de privilégiés. À quand un service de chants minimum, bordel? Si ces feignasses veulent pas bosser, on n'a qu'a faire tricoter les banderoles dans le privé, ou dans des pays où on fait un peu moins de problème, épicétou.
Tenez, ils me dégoûtent tellement que j'ai trempé ma plume dans le vitriol de mon humour dévastateur afin de moquer d'eux par le truchement d'un petit brulôt d'anticipation concernant le match de dimanche, comme ça ils vont être bien embêtés.
0'
David Douillet s'apprête à donner le coup d'envoi sous les huées du public. Il trébuche. Ippon. Retour précipité vers les vestiaires en pleurant. Quelques pièces jaunes s'échappent des poches de son kimono UMP. William Butler & Sébastien Bazin accourent dans le rond central et se chamaillent pour les récupérer. Ce sera le meilleur moment de la soirée.
20'
Après un silence d'une durée équivalente à dix hommages à Francis Borelli, le Parc assiste au premier geste de folie de cette rencontre débridée: Jérémie Clément tente une passe vers l'avant. Un peu trop poussée, elle finit en six-mètres. "Une équipe à Pôris!" descend des virages et tournoie vers les latérales.
27'
À la suite d’un dégagement en douceur de Didier Digard, Eric Carrière, Olivier Monterrubio et Ramos Ramos se retrouvent par terre. Ils se relèvent, mais Jean-Pierre Papin les fait sortir, en vertu de la loi 1 qui régit le jeu de la balle au priso, qu'il avait révisé la veille, coup de pot. Daniel Leclercq se tape très fort la main sur le front. Tout le Parc sursaute.
45+3'
C'est la mi-temps, sifflée par un peu tout le monde. Jérôme Rothen fait un tour de terrain en faisant des petits gestes avec la main comme Lady Di. Il aperçoit alors Kevin Monnet-Paquet et pique son premier sprint du match pour filer lui demander des conseils en produits défiscalisés.
* * *
47'
BUT DE PEDROOOO MIGUEEEEL PAULETAAAAA, sur une astucieuse talonnade de Toifilouuuuuuu Maoulidaaaaaa. Ouéééééééé ! Mais le but est refusé. "Une équipe à Pôris!" Ah non, accordé. Ouéééééééé ! Ah non, refusé. "Une équipe à Pôris!" Accordé? Ouéééérefuséhouuuuuuuuuu.
58'
Jean-Pierre Papin fait rerentrer Eric Carrière, Olivier Monterrubio et Ramos Ramos en vertu de la loi 138 qui régit le jeu de la balle au priso, que Jean-Pierre a un peu de mal à expliquer au quatrième arbitre: un truc comme quoi on est tous des copains alors eux aussi ils ont le droit de jouer sinon c'est toujours les mêmes qui jouent c'est nul. Daniel Leclercq touille son chaudron de salsepareille pour se calmer les nerfs.
69'
Afin d'intelligemment piquer au vif la fierté des joueurs du PSG, les supporters parisiens applaudissent une succession de passes du tibia entre Nenad Kovacevic et Julien Sablé.
70'
Pour se venger, les supporters lensois crient "Olé!" pour célébrer chacun des 174 auto-dribbles d'Amara Diané, malheureusement signalé hors-jeu. Le ballon était de toute façon ailleurs.
90+2'
Vitorino Hilton se ceinture lui-même dans le rond central. Penalty indiscutable et expulsion de, bah je sais pas, allez, toi, là, Sylvain Armand, ça t'apprendra à avoir une tête de coupable. "Une équipe à Pôris!"
90+3'
Toifilou Maoulida pose le ballon sur le point de penalty. Il s'élance, s'arrête, s'élance, s'arrête, s'élance, s'arrête, s'élance, s'arrête, s'élance, le poteau l'arrête. Il tombe, sonné. Jean-Pierre Papin le remplace par Toifilou Maoulida.
90'+28'
Après un amstramgram recommencé plusieurs fois parce que c'est quand même pas facile à dire, Jean-Pierre Papin désigne Éric Carrière comme tireur de penalty.
90'+72'
Suite à une course d'élan entamée depuis le mont Valérien, Éric Carrière tire un véritable boulet de canon. Panenka. Manque de bol, Landreau avait eu la même idée. Ouééééél'arbitresifflelafindumatchouuuuuuu.