À l’OL, le modèle aulassien a-t-il atteint ses limites ?
Une Balle dans le pied – Après trente ans de présidence de Jean-Michel Aulas, le manque d'une véritable stratégie sportive témoigne d'une crise de gouvernance et prive l'OL des moyens d'évoluer.
La saison 2016/17 de l’Olympique lyonnais livre un bilan paradoxal : une quatrième place honorable en championnat et une demi-finale de Ligue Europa inattendue, la pleine entrée en possession du nouveau stade… mais une insatisfaction qui progresse chez les supporters et des doutes qui prennent de l’ampleur quant à la gestion du club. Avec le deuxième budget de Ligue 1, l’OL est resté en-deçà de son potentiel économique et sportif et le Parc OL a perdu près de 10.000 spectateurs en moyenne par match cette saison.
L’entraîneur Bruno Génésio écope de l’essentiel des critiques, depuis ses choix de joueurs jusqu’à ses options tactiques en passant par son discours (lire l’article du Libéro Lyon). Mardi 16 mai, le président Jean-Michel Aulas l’a cependant confirmé dans ses fonctions, rejetant aussi bien les critiques à cet égard que celles, plus générales, portant sur les orientations actuelles du club. Après trente ans de présidence, le modèle aulassien a-t-il atteint ses limites ?
Sous l’ère Aulas, le statut des entraîneurs de l’OL a toujours eu un caractère de singularité, qui tient pour partie à une omniprésence présidentielle et au partage du pouvoir qui en découle. La présence de Bernard Lacombe à ses côtés, dans un rôle semi officiel mais influent, n’a ainsi pas contribué à laisser un très large périmètre de responsabilité au domaine sportif. La liberté accordée aux entraîneurs sur leurs choix techniques a été à la fois préservée assez strictement, tout en étant limitée au terrain, laissant la stratégie sportive dans la sphère présidentielle. (…)