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Abolition des transferts: quelles conséquences?

Le bouleversement annoncé suscite aujourd'hui les plus grandes inquiétudes. Pourtant, si certains risques sont bien réels et si le football européen va traverser une période incertaine, la crise pourrait se révéler salutaire à bien des égards...

Auteur : Jamel Attal le 5 Sept 2000

 

 

Liberté pour les joueurs?
Les joueurs ne sont pas tout à fait les "esclaves" que décrit Philippe Piat (président de l'UNFP) — leurs salaires hollywoodiens constituant en quelque sorte le prix de leur docilité— mais ils seront incontestablement les grands bénéficiaires de la réforme. Avec des dispositions proches celle d'un banal CDD, ils auraient une liberté plus grande de quitter leur employeur et de négocier eux-mêmes leur transfert, sans être tributaires de négociations de club à club. Wiltord aurait ainsi anticipé l'application de ce principe, il est d'ailleurs bien à l'image de ce nouveau type de professionnels qui entendent gérer leur carrière sans entraves. D'autre part, leurs revenus ne sont en rien menacés et Philippe Piat est un peu léger d'accuser le système encore en vigueur de conduire à l'inflation salariale, sachant que son abolition conduira certainement les clubs à reporter vers les salaires leur puissance d'investissement.


Il est à craindre que l'individualisme des joueurs en soit renforcé, mais il ne faut pas trop préjuger du lien qui les unira à leurs équipes, dans la mesure où le système actuel a déjà largement encouragé les comportements de mercenaires. Les futurs contrats devraient avoir plus de sens qu'actuellement, et cela ne peut qu'améliorer la situation.

 

Les clubs inquiets, surtout les gros
Au-delà, c'est donc tout le financement des clubs qui sera bouleversé. Ils ne pourront plus spéculer sur leur effectif et devront trouver d'autres arguments pour faire venir les stars du ballon. Les dirigeants seraient de mauvaise foi s'ils arguaient d'une perte de revenus, puisqu'en la matière la balance s'équilibre forcément entre les "achats" et les "ventes". Il s'agit ni plus ni moins que de dégonfler une bulle financière qui ne profitait qu'aux plus riches en plaçant le ticket d'entrée à des hauteurs inaccessibles pour la majorité des formations.
Ensuite, les finances des clubs vont devenir "transparentes", puisque le mystérieux capital correspondant à la valeur hypothétique de l'effectif disparaîtra: certains ne pourront plus creuser leurs déficits avec cet alibi, et leurs bilans vont réellement faire frémir. Un des effets indirects de la réforme, mais pas le moindre, serait de provoquer une clarification radicale de cette industrie qui se complait aujourd'hui dans l'opacité. Quelques empires sont en danger, mais certainement pas l'ensemble des clubs ou les compétitions elles-mêmes, qui bénéficieront à terme de cet assainissement.


On peut alors espérer que le "marché" des joueurs, qui deviendrait un marché de l'emploi, laisse de meilleures chances à l'ensemble des clubs pour recruter, d'autant qu'ils devront offrir un véritable projet sportif à des footballeurs plus libres de leurs choix. La colère de Bruxelles est d'ailleurs justifiée par la défense de la libre concurrence...

 

Les dangers de la réforme
L'application brutale de ces principes, si elle n'est pas encadrée, aurait sans nul doute des effets pervers, sur deux plans principaux.


Les salaires ou les rétributions du type "prime à la signature" semble devoir monter en flèche et les inégalités de reconstituer sur cette base. Les footballeurs toucheraient alors des émoluments totalement surréalistes, pas encore imaginés, et l'écarts entre équipes ne cesserait de se creuser. Mais il est aussi probable que des mesures de plafonnement tacites ou réglementaires (comme le salary cap américain) limitent cette tendance. Le clubs auront intérêt à s'entendre sur ce point, et les Ligues pourront imposer de nouvelles règles.
Car globalement les perspectives de la révolution annoncée nous plairaient plutôt, si elles pouvaient d'ores et déjà présenter toutes les garanties pour la formation, qui semble constamment victime des évolutions contemporaines. On ne verrait plus trop l'intérêt de former des professionnels si les clubs n'étaient plus assurés de bénéficier de leur apport (au moins lors du "premier contrat pro"), les jeunes étant libres de signer où ils veulent sans compensation. Les dernières propositions de la FIFA veulent faire accepter à la Commission européenne deux points essentiels: l'interdiction des transferts pour les mineurs, et le versement d'une indemnité pour le club formateur entre 18 et 24 ans. Du calcul de cette indemnité découlera un nouvel équilibre, dont on ne peut dire encore s'il rétribuera suffisamment l'effort de formation. Si l'exception sportive doit justifier des aménagements, c'est en tout cas sur ce plan-là...


Car sur les autres, les inquiétudes manifestées jouent trop sur le registre du catastrophisme pour être vraiment crédibles. Ainsi, les entraîneurs (des plus grands clubs) réunis à Genève ont-ils exprimé leur peur de l'instabilité qui résulterait du nouveau système, comme si elle pouvait être plus grande que l'actuelle, avec des contrats qui n'ont plus aucun sens.

 

Les pouvoirs publics, communautaires cette fois encore, vont remettre de l'ordre dans cette industrie un peu anarchique. L'économie du football roulait à tombeau ouvert et suscitait les pires dérives, alors il est difficile de penser que les changements puissent réellement aggraver ces tendances. Il semble au contraire que les forces dominantes qui poussaient à la roue subissent aujourd'hui un revers de taille, et seront obligées de composer avec de nouvelles contraintes. En attendant d'y voir plus clair, il n'est pas nécessaire de se désespérer prématurément, ni de crier à d'incertaines victoires. Sur quelques points cruciaux, le dossier n'a pas encore basculé...


C'est enfin l'occasion de faire avancer un grand chantier, en donnant un contenu à la spécificité sportive pour la faire reconnaître par le droit européen et encadrer les disciplines professionnelles sur les plans juridique et économique.

Réactions

  • Ra Ra Raspoutine le 05/09/2000 à 00h00
    Je suis pleinement d'accord avec vous, et plus particulièrement sur l'importance d'un "salary cap". Il faudrait même suivre l'exemple américain jusqu'au bout, ce qui se traduirait par: 1) Une "exception Bird" qui permettrait à une équipe de dépasser le cap pour re-signer un joueur déjà sous contrat avec elle 2) Des mesures qui favoriserait d'une manière ou une autre les échanges de joueurs plutôt que les transferts simples, dans un souci d'équité.

    De plus, il est vraiment important de consacrer une "indemnité de formation" quand un jeune de - de 23 ans quitte son club de formation. Enfin, pour mettre fin aux équipes "sélections mondiales" type Chelsea, pourquoi ne pas imposer 54% (6 sur 11) de joueurs nationaux sur la pelouse ?

  • Maze le 05/09/2000 à 00h00
    Je suis tout à fait d'accord avec cet article et surtout avec Raspoutine concernant le nombre de joueur nationaux sur la pelouse qui permeterais, je pense, de limiter le pillage des centres de formations(aujourd'hui encore on apprend le départ de Stéphan Coqu, 18 ans vers Lecce), et permeterais aussi d'avoir des équipes representatives de leur région et de leur pays et pas comme actuellement une équipe espagnole qui parle le hollandais et une equipe anglaise qui parle le francais et l'italien.

  • zarcoBX le 05/09/2000 à 00h00
    Je partage evidemment les differents avis, et je rajouterai je verrais plutot d'un bon oeil que l'on oblige carrément les jeunes jusqu'a 24 ans a rester dans leur club formateur. Je ne veux pas parler d'indemnistés compensatoire dont le calcul risque d'etre trop particulier et surement desavantageux pour les clubs formateurs.

    Non, mon opinion est que les jeunes lorsqu'ils s'engagent dans un centre de formation doivent le faire en connaissance de cause, et donc devraient etre redevables envers le club. Un peu comme les profs des ENS qui doivent 10 ans a l'etat qui a payé leur formation.

    Si un jeune veut jouer au milan AC ou au Real, et bien qu'il entre au centre de formation de milan ou du Real des ses 13-14 ans !

    Il m'est de plus en plus insupportable de voir des gamins s'enfuir la a l'etranger, sans se soucier de remercier son club.

    Trop c'est trop, obligeons les jeunes a reflechir avant de s'engager dans un centre de formation !!!!!!!!

  • Dr_gonzo le 05/09/2000 à 00h00
    je pense qu'il est utopique de penser au retour d'un football national, vu la directions que l'europe a commencer a prendre depuis le traite de maestricht et d'amsterdam. neanmoins je suis entierements d'accord sur le principe du salary cap qui permetterait de stabiliser les equipe et l'idantité des clubs. je Partage entierements le dessaroi des entraineurs, car au bout du compte ces modifications ne font qu'emplifier la situation existant, et au final nuissent au jeu.
    c'est le jeu qui est important, et la derive individualiste qu'elle prendrai est particulierement allarmante.

  • vert75 le 05/09/2000 à 00h00
    ok ; mais peut on rever que les clubs reputés jusqu'a maintenant pour leur centre de formation, mais pillés des que possible, vont pouvoir devenir des grands d'europe, une fois remunérés par leurs clients de maniere realiste .
    or on ne prete qu'aux riches: qui permettra a auxerre de garder financierement leurs meilleurs espoirs; en tout cas c'est pas supportable qu'un real de madrid soit champion d'europe parce qu'il peut s'endetter plus qu'un autre
    je reve que d'une maniere ou d'une autre les clubs arrivent a faire rever avec leur maillot afin de susciter la fidelite aux joueurs et une continuité a l'equipe telle une equipe nationale; mais bon qui croit que Sedan pourra atteindre le salary cap pour se payer Henry en 2005?

  • Vincent_57 le 05/09/2000 à 00h00
    Il existe un danger qu'il ne faut pas négliger : plusieurs clubs se disant grands rêvent de créer une ligue européenne qui ne serait plus dans le giron de l'UEFA. L'arrêt des transferts payants pourrait accélérer l'entente entre ces clubs, business is business, et mettre à mal l'équilibre des compétitions actuelles.
    Si tel était le cas, cela aurait le mérite de mettre chaque club devant ses responsabilités : un choix entre l'aspect sportif du football et celui mercantile.
    Je voudrais également réagir sur les clubs formateurs et la formation en général : l'aspect le plus important d'une telle réforme est l'interdiction totale de mouvements financiers sur les mineurs. Le vrai esclavagisme moderne réside dans le recrutement sauvage de ces jeunes par les gros clubs contre rétribution (salaire + prime versée, parfois aux parents). Puis les clubs plus petits, par effet boule de neige, font de même, dans des pays moins structurés, tel les pays d'Europe de l'est voire désormais l'Amérique du sud.
    Avec la fin des transferts, les clubs devront investir sur un véritable projet sportif et non plus recruter le plus tôt possible un maximum de jeunes, en espérant sortir un Anelka ou un Ronaldo puis toucher le jackpot sans se préoccuper du sort des autres jeunes.

  • splash-la-tomate le 05/09/2000 à 00h00
    Bon, tout le monde semble d'accord. Personnellement, je pense que le problème le plus grave généré concernant l'esprit du jeu est que le foot risque de devenir un sport individuel. Chaque joueur va chercher davantage à se mettre en valeur pour gagner plus et se vendre au plus offrant. Le plus inquiétant est que l'UE semble faire la sourde oreille et ne pas vouloir négocier avec les clubs. On peut penser ce qu'on veut, mais vu la mobilisation des clubs français (de TOUS les clubs, de D1, D2 et National), peut être y a t il vraiment un risque pour eux.

  • philippe le 06/09/2000 à 00h00
    Oui à l'abolition des transfert, mais un moyen simple de ne pas laisser libre court à l'individualisme des joueurs et à la surenchère permanente, serait une clause de non concurrence comme celle qui existe en Champions league: pas le droit de disputer une même compétition avec deux clubs différents la même année, ce qui d'ailleurs mettrait fin au Mercato permanent.

  • forezjohn le 07/09/2000 à 00h00
    Je suis d'accord avec la plus grande partie d'entre vous mais ce qui me fait peur c'est l'instabilité des effectifs.
    Comment peut-on batir un projet sportif sur une année, regardez manchester les joueurs sont pratiquement tous les memes depuis trois ans et on voit le résultat. Avec le nouveau systeme sitot qu'un joueur ne sera pas content il lui suffira de dire ciao et il partira, comment batir une équipe qui dure??
    Les cas alex et wiltord sont flagrant ces deux joueurs, dont la valeur sportive est reconnue serait parti avec le nouveau systeme laissant leurs dirigeants pantois sans aucun moyen de retrouver des joueurs de meme valeur sportive(à moins d'aller débaucher à l'étage en dessous hors UE)
    A ce sujet si le systeme des transferts sera aboli dans l'ue il existera toujours hors de l'europe, qui nous dit que l'on verra de complexes tranferts entre club via le brésil l'argentine ou je ne sais quel pays??

  • Ra Ra Raspoutine le 07/09/2000 à 00h00
    Une petite explication barbante au sujet du salary cap... Supposons que deux équipes soient un peu en-dessous du cap (ce qui constituera sans doute la majorité des cas). L'une des équipes veut engager un des joueurs de l'autre équipe pour un salaire X. Elle dépassera donc le salary cap de X, tandis que l'autre équipe sera à -X sous le cap. On est d'accord? Mais alors, les deux équipes auront tendance à s'entendre: l'équipe acheteuse devra pour réduire sa masse salariale vendre plusieurs joueurs dont le salaire total sera de X, alors que l'équipe qui s'est fait piquer son joueur aura justement de l'argent à dépenser. D'où échange entre les deux équipes, facteur d'équité. C'est comme même bien fait, non?

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