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Flat football féminin ?

Quelle affiche pour une Coupe du monde féminine en 2019? Le comité d'organisation avait manifestement conscience des nombreux pièges, mais n’a pas vraiment réussi à les éviter. 

Auteur : Gilles Juan le 9 Mars 2019

 

 

L’affiche officielle de la Coupe du monde 2019 a été, comme l’on dit, "dévoilée" vendredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Elle est apparemment bien accueillie, et c’est vrai qu’une première impression peut être sympathique. À y regarder de près, il est pourtant difficile de s’en contenter.

 

 

 

Une affiche coupée décalée ?

Avant même de considérer le travail en détail, on est obligé de s’étonner de la parenté avec l’affiche de la Coupe du monde en Russie. Pas tellement concernant la vague impression de "constructivisme russe", mais parce le même choix a été fait d’utiliser le ballon pour signifier aussi la terre et un soleil, dont les rayons, qui plus est, sont orange encore une fois. Il y a redite.

 

Le comité d’organisation a, pour sa part, défendu des choix qui "reflètent les éléments clés du concept créatif de la compétition, la lumière et la luminosité". D’accord.

 

Et l’air du temps est donc, lit-on, à la réactivation du constructivisme russe (malheureusement réduit à des contrastes de tons et des compositions de formes géométriques diverses). Reste que l’affiche française s’en éloigne bien plus nettement que l’affiche russe (qui déjà adoucissait malheureusement la radicalité du style).

 

Car nous voilà à l’ère du flat design – en réalité, au moment où tout le monde en revient dans le métier, conscient qu’on a basculé dans quelque chose de trop lisse, qui ressemble souvent aux images préfabriquées pour l’apprentissage des premiers niveaux d’Illustrator. La comparaison avec l’affiche russe fait d’ailleurs sauter aux yeux, et regretter, l’abandon de toute texture.

 

Pour en finir avec l’impression générale, reste le contraste des couleurs, sans doute la plus franche réussite de cette communication. Dieu merci, on échappe au rose, et la déclinaison des bleu et rouge du drapeau français en violacé et corail fonctionne d’autant mieux que le violet est devenu la couleur des revendications féministes, et que le blanc partage la vedette avec un bel orangé pour illuminer et aérer l’ensemble.

 

 

La Coupe du monde de quelles femmes ?

Bien sûr, on attendait la représentation des femmes au tournant. Il y a de quoi être un peu déçu. Non pas tant parce qu’évidemment, femme = féminité, et féminité = lèvres maquillées, yeux maquillés et cheveux au vent ("un clin d’œil à l'autonomisation des femmes dans le monde"), mais parce que ce souci de faire une Marianne qui soit belle a engagé un appauvrissement, pour ne pas dire un sacrifice, du style général.

 

Au lieu d’être géométriquement découpés (comme le motif du ballon style Telstar et les rayons constructivistes invitaient pourtant à le faire), les éléments de la féminité sont soignés, très (trop) détaillés: trait sous la bouche devenue pulpeuse, mascara et pupilles brillantes pour un regard "déterminé et confiant", et un maximum de mèches de cheveux qui disent moins la liberté que la sortie de l’eau sous le vent chaud. On a donc l’impression d’une insistance sur la féminité.

 

Un peu plus d’abstraction aurait fait tendre vers le symbole et s’éloigner de l’icône trop convenue. Par ailleurs, à l’instar de Décathlon qui a récemment renoncé à vendre des bonnets phrygiens de course, on a directement épinglé la cocarde sur les cheveux et la cocarde devient donc un bijou.

 

Voilà en tout cas, selon le comité, les éléments accumulés pour communiquer "l'impact que la compétition souhaite avoir sur la société: la démocratisation du football au féminin, la femme comme modèle inspirant au plus haut niveau, le rayonnement de ces valeurs et de la France à l'international".

 

Sois belle et libre de tout marquage pour illuminer le monde: c’est en définitive ce que raconte cette affiche, et qui peut le lui reprocher? L’image frustre néanmoins parce que d’intéressantes intentions étaient là. Un graphisme fort aurait donné de la consistance au propos, mais les variations de trames sur le ballon (hachures par ici, points par-là, autre bonne piste) restent des choix trop timides pour être prégnants.

 

La nécessité (l’angoisse) d’être bien accueilli par le plus grand nombre fait basculer l’image du côté de la littéralité, presque du cliché, au détriment de l’audace et de la singularité. Dommage.
 

 

 

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Réactions

  • dugamaniac le 10/03/2019 à 10h57
    Elle est signée par qui cette affiche?

  • Luis Caroll le 10/03/2019 à 11h25
    Elle est absolument magnifique cette affiche.

  • dugamaniac le 10/03/2019 à 11h29
    Perso je trouve qu'elle a autant d'intérêt qu'un flyer Conforama distribué dans ma boite à lettres.
    Cela dit, je pense que c'est sa mission, plus que d'être une oeuvre d'art (d'où ma question pour savoir si un artiste la revendique)

  • taivince le 10/03/2019 à 12h14
    En la voyant j’ai pour ma part tout de suite pensé aux drapeaux militaires japonais, avec le cercle du ballon et les rayons qui s’en échappent, on retrouve ce motif dans pas mal d’illustrations qui n’ont rien à voir avec l’armée.

  • Milan de solitude le 10/03/2019 à 13h16
    Je suis comme Luis, je trouve l'affiche très belle. Je me demande seulement ce que Marianne vient faire là-dedans. La charge symbolique est très disproportionnée.

  • blafafoire le 10/03/2019 à 15h28
    Ben pour moi c'est clairement pas l'enthousiasme.
    Sur la symbolique des couleurs pourquoi pas même si ce genre d'arguments a tendance à produire du n'importe quoi (l'esthétique "bouquet de fleur de fête des mères"). Ici ça fonctionne pas trop mal, même si, effectivement, le vecto sans complexe donne un peu froid dans le dos.
    On pourrait passer sur ce que je considère comme le plus gros défaut : vouloir marquer le fait qu'il s'agit d'une compétition féminine. Peut être faut il s'attendre à ce que l'affiche de la prochaine CDM masculine représente un torse velu ou une paire de couille ou encore un blouson de cuir.
    Mais, graphiquement, penser qu'en fusionnant, grâce à la moulinette magique de la poésie infographiste, deux ou trois éléments signifiants on en obtiendrait un nouveau, porteur d'un sens héritier des deux précédents, c'est avoir une piètre idée du constructivisme russe (ce qui est souligné dans l'article).
    Dans la figure rayonnante je vois également celle de la statue de la liberté, mais cette association avec le ballon et la coupe paraît presque grotesque, d'autant que les proportions respectives de chaque élément (ainsi que le fait que le visage/ballon soit malheureusement centré verticalement) laissent apparaître un manque de majeure qui applatit autant le sens que le design.
    Après, les détails sont accessoires, voire perturbants. L'idée de carte du monde est tellement banale, son traitement n'arrange rien. Les motifs sur le ballon, j'ai pas compris. Une référence au patchwork, cette activité typiquement féminine, peut-être ? Les mèches et la base de la coupe qui contrastent terriblement sans faire sens avec la rectitude des rayons et du ballon (femme libre et organique vs monde impitoyablement droit et net ? Oui mais la carte du monde est en mode fluide donc ça marche pas).
    Quant à la cocarde, je reste interdit. L'image de Marianne donne lieu à un tel déferlement de clichés (suffit de regarder les timbres...) que cette référence, aussi sympathique soit-elle pour le message universaliste me semble un peu trop intense pour quelques matchs de foot.

  • dugamaniac le 10/03/2019 à 15h56
    Il y a aussi les affiches des villes hôtes au passage:

    lien

    Paris est ma préférée.
    Lyon est efficace.

  • Jamel Attal le 10/03/2019 à 17h29
    @blafafoire
    Bien vu, la référence à statue de la liberté. En mode subliminal, on a échappé de peu à l'hexagone (c'est un pentagone sur le visage)…

    Ce qui me dérange le plus, en définitive, c'est le choix d'une beauté idéale et ultra "féminine", alors que le sport féminin cherche à échapper à ce type de représentations.

    Et c'est un peu le même constat que pour l'affiche de la CM 2018 : un graphisme flatteur à l'œil (bon, globalement mieux maîtrisé cette fois-ci), joli, mais qui accumule les gimmicks.

    Les affiches des villes sont pas mal, il y a un bon équilibre entre la charte commune et les variations locales. Ça m'a fait aussi fait remarquer que cette CM allait passer par plein de stades récents de dimensions modestes mais assez chouettes (Grenoble, Le Havre, Valenciennes, Reims, Nice).

  • kinilécho le 11/03/2019 à 09h55
    Oulala, ce maquillage c'est vraiment pas possible : c'est quoi ces lèvres ultra rouges ultra pulpeuses ultra symétriques?
    Je vous rejoins globalement là dessus, carton jaune!
    Et pour les lèvres gros big up à l'affiche de Reims, qui reprend bien le principe des lèvres bien marquées, mais qui fait apparaitre à droite de ses trois femmes un espèce de double maléfique bien flippant. Je ne sais quelle est l'option la pire : c'est voulu ou non? (3eme option, il n'y a que moi qui le voit)
    J'aime beaucoup l'affiche de Rennes, celle Lyon est très sympa, mais les 4 petits "symboles" de Lyon en bas, quelle imagination !( ça me rappelle ces mêmes motifs sur les trams de la ville : très fade)

  • Tonton Danijel le 11/03/2019 à 11h15
    Ce que pointe l'article, c'est que l'exercice était néanmoins périlleux... Il fallait faire une affiche mettant en évidence la compétition, tout en évitant les clichés.

    Le parallèle avec l'affiche russe est plutôt bien vu, l'intention est probablement de surfer sur le succès des garçons pour mettre les filles en avant (et rappeler qu'il y a une coupe du monde cette année).

    Je ne suis pas sûr qu'on aurait trouvé une affiche non criticable vu le péril de l'exercice, et comme Luis je la trouve finalement plutôt réussie (à part peut-être des lèvres trop pulpeuses).

La revue des Cahiers du football