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Amadeo Carrizo, le portier de Rufino

Amadeo Carrizo est mort le 20 mars 2020 à l’âge de 93 ans. Le gardien argentin était considéré comme le plus grand portero de l’histoire du foot sud-américain. 

Auteur : Richard Coudrais le 21 Avr 2020

 

 

Dans les premières années de l’après-deuxième guerre mondiale, ils sont encore rares, les gardiens de but qui osent s’éloigner de leur cage et intervenir au-delà de leur surface de réparation.

 

En Europe, c’est le plus grand de tous, le Soviétique Lev Yachine, qui a émancipé le rôle du gardien de but, parvenant à transformer la vigie immobile en un défenseur supplémentaire.

 

En Amérique du Sud, ce rôle de précurseur a été assumé par l’Argentin Amadeo Carrizo, à tel point que les gardiens les plus aventureux du continent (José-Luis Chilavert, Jorge Campos, René Higuita, Ramon Quiroga, Hugo Gatti…) se réclament de son héritage.

 

Plus généralement, il est tout simplement considéré comme le plus grand gardien de l’histoire de l’Amérique du Sud.

 

 

 

 


River, le long bail

Lorsqu’il remporte le sixième championnat d’Argentine de son histoire en 1945, le club de River Plate vit les derniers feux de sa légendaire ligne d’attaquants, la Maquina, composée d’Adolfo Pedernera, Juan Carlos Muñoz, Angel Amadeo Labruna, Felix Loustau et José Manuel Moreno. 

 

Son équipe doit également beaucoup à son gardien, l’international péruvien José Eusebio Soriano. Le 6 mai 1945, celui-ci cède sa place à un jeune gardien de dix-huit ans, Amadeo Carrizo, lequel entame un très long bail avec le club argentin.

 

 

 

 

Amadeo Raúl Carrizo, né le 12 juin 1926 à Rufino, a gardé les cages de River Plate pendant vingt-trois ans, de 1945 à 1968. Il a enregistré un total de 513 rencontres du championnat argentin agrémenté de sept titres de champions, plusieurs participations à la Copa Libertadores et 20 sélections en équipe d’Argentine.

 

En 1968, lors de sa dernière saison avec River Plate, il garde sa cage inviolée durant 769 minutes consécutives (plus de huit rencontres), établissant un record national que seul son successeur Franco Armani battra cinquante ans plus tard, en le poussant à 965 minutes.

 


Gloire et déboires avec l'Argentine

Si Carrizo est considéré comme un précurseur, lui-même disait s’être beaucoup inspiré de son prédécesseur, le Péruvien José Soriano, le premier à pratiquer l’achique, ce terme sud-américain sans réelle traduction qui désigne les montées de gardiens de but au niveau de ses défenseurs.

 

Carrizo est également le gardien de l’Argentine lors de la Coupe du monde 1958 en Suède. La sélection albiceleste effectue son grand retour après avoir boudé pendant vingt ans l’élite du football mondial. Mais ce retour sera marqué par une terrible désillusion: les hommes de Guillermo Stabile sont éliminés dès le premier tour.

 

Ils subissent à Helsingborg un naufrage historique qui les voit encaisser face à la Tchécoslovaquie la plus grande déroute de l’histoire argentine en phase finale: 6-1. Carrizo est bien entendu la cible des plus vives critiques. 

 

Il conserve toutefois la confiance des sélectionneurs et devient six ans plus tard le héros de la Taça das Nações, un tournoi de prestige organisé au Brésil en 1964. L’Argentine décroche le titre en terminant en tête d’un groupe de quatre après avoir battu le Portugal (2-0), le Brésil (3-0) et l’Angleterre (1-0). Le gardien argentin garde sa cage inviolée et réalise un match d’anthologie contre les champions du monde en titre, arrêtant notamment un penalty de Gérson.

 

 

 


Yachine et lui

On observe souvent que ces gardiens qui sortent autant des surfaces que des conventions détiennent une faculté supérieure à arrêter les penalties. Probablement parce que leur témérité peut provoquer des situations qui peuvent tourner à la panique et pousser leurs défenseurs à commettre des fautes. Qu’il faut donc assumer.

 

Amadeo Carrizo est aussi un des grands artisans du parcours qui conduit River Plate vers sa première finale de la Copa Libertadores en 1966. Le gardien argentin ne pourra malheureusement pas éviter la défaite, après trois rencontres, contre le Peñarol de Ladislao Mazurkiewicz. River menait pourtant 2-0 à la pause, mais s’inclinera 4-2 après prolongations.

 

Après avoir gardé pendant plus de vingt ans la cage des Millionarios de River Plate, Amadeo Carrizo ira terminer sa carrière en Colombie chez les… Millionarios de Bogota. Exceptionnellement, il gardera en février 1969 les buts du club d’Allianza Lima à l’occasion d’un match amical face au Dynamo Moscou et son célèbre vis-à-vis Lev Yachine.

 

Les deux hommes se saluèrent avec respect, ne cachant pas leur admiration l’un pour l’autre, chacun ayant donné, sur leurs continents respectifs, au poste de gardien ses lettres de noblesse.

 

  

 

Réactions

  • Toni Turek le 22/04/2020 à 22h17
    Merci Richard pour ce texte/hommage, qui m'aura fait découvrir un gardien que je ne connaissais pas.

  • leo le 23/04/2020 à 03h11
    Yachine et Carrizo, les plus grands de chaque côté de l'Atlantique et tous les deux décédés un 20 mars, à 30 ans d'écart.

    Merci pour cet hommage, Richard.

  • Pier Feuil Scifo le 24/04/2020 à 08h58
    Merci beaucoup pour cet article. Pareil que Toni Turek, je découvre un joueur.

  • Josip R.O.G. le 24/04/2020 à 14h58
    Merci pour la découverte de ce joueur.
    Et merci pour ce tango dont voici l'auteur et les paroles :

    "Tango compuesto por Leopoldo Díaz Vélez en 1964 e interpretado por Alberto Podestá con la orquesta de Armando Pontier. Su letra habla de las excelsas cualidades de Amadeo.

    Hay un arquero maravilloso
    que de Rufino hasta River Plate,
    por sus hazañas es hoy famoso
    y ese coloso vale por diez.
    Su pinta brava, bien tarzanezca
    le dio ese apodo tan popular,
    desde la barra que lo venera
    se oye que gritan, ¡Tarzán!, ¡Tarzán!…

    ¡Carrizo!…
    frente al arco un entrevero,
    hay diez tiros de sorpresa
    pero al fin salva el arquero.
    ¡Carrizo!..
    dos tenazas bien seguras
    aseguran tus posturas
    del que siempre está primero.
    ¡Amadeo!…
    Hinchas bien riverplatenses
    por vos se han jugado entero
    veinte años y al final,
    te entregan
    esta palma de laureles
    por el crack de ayer y siempre
    en el fútbol nacional."

    Trouvé sur le site colombien Capsulas Carreños

  • lunatic XV le 08/05/2020 à 21h58
    Merci Richard, je me joins au concert de louanges, j’aime toujours beaucoup découvrir des joueurs légendaires inconnus.

  • lunatic XV le 08/05/2020 à 21h59
    (Inconnus de moi)

La revue des Cahiers du football