Arrêt Buffon
Matchbox : Italie-Roumanie, 1-1. Entre deux équipes aux dispositifs tactiques très proches et des joueurs qui se connaissent bien...
Auteur : Vincent Ribalet
le 16 Juin 2008
Buts : Mutu (54e), Panucci (56e)
La nalyse
Entre deux équipes aux dispositifs tactiques très proches et des joueurs qui se connaissent bien (l’ossature roumaine est rodée à la Serie A), on pouvait craindre d’assister à un match fermé. Il n’en fut rien. Plus joueuse que, l’Italie ne parvient cependant pas à trouver son équilibre. De nouveau inefficace et fébrile contre la Roumanie, elle peut remercier une fois de plus Gigi Buffon.
L’Italie se prend au jeu
Au milieu, Donadoni avait abandonné son 4-3-2-1 pour un 4-4-2 et un milieu en diamant, avec De Rossi devant la défense, Perrotta et Pirlo en soutien sur les côtés et Camoranesi dans un rôle de meneur assez libre. L'objectif est de libérer les couloirs pour Grosso et Zambrotta tout en contenant les roumains dans l’axe. Pendant une heure, usant des qualités de pivot de Luca Toni, de la qualité du jeu en profondeur de Pirlo et de la participation active des latéraux. Autant d’atouts dont avaient manqué les Bleus en ouverture. Malheureusement, le buteur de Bayern n’est pas en réussite et ses remises et précieuses déviations furent mal exploitées. En alignant Perrotta, Donadoni avait choisi de privilégier la présence d’un intermédiaire direct entre le milieu de terrain et l’attaque et ce sans devoir nécessairement passer par les ailes. Mais le Romain, tiraillé entre l’appui nécessaire à Pirlo et De Rossi et le soutien direct aux attaquant, ne va pas réussir à peser sur le match, tout comme Del Piero, inopportunément positionné très haut et très proche de Toni. Enfin, Camoranesi, un des Iitaliens les plus en jambes, réalisera une bonne mi-temps avant de peu à peu disparaître. Seule vraie satisfaction: l’entrée de Cassano à l’heure de jeu. Très mobile et jouant astucieusement dans les intervalles, il est le meilleur Italien de la fin de match.
Pour la deuxième fois au cours de cet Euro, un type en orange indique sans succès aux Italiens la direction de la sortie.
Il est loin mon Catenaccio
La défense italienne, autour d’un inédit duo Panucci-Chiellini, évolue très bas, signe de ses doutes mais aussi de l’emprise roumaine sur l’entrejeu. Rossi et Pirlo furent lourdement sollicités défensivement et ont été souvent débordés. Obligés de glisser pour compenser les montées des latéraux, Pirlo et Perrotta auront beaucoup de mal à exister offensivement. Pour palier à ces problèmes, Donadoni pourrait revenir à un schéma à trois milieux défensifs.
Les Roumains ne l’ont pas volé
Profitant des espaces, les Roumains se sont bien plus livrés que face à la France sans déséquilibrer pour autant leur redoutable organisation défensive. Mobiles, alternant bien jeu long et jeu court en triangle, les coéquipiers de Mutu se sont crées plusieurs occasions nettes et ont mérité le point du nul. Ils ont même ponctuellement assuré le spectacle sur des remontées de balle remarquables de fluidité. La Roumanie a pu compter sur un excellent Lobont, décisif face à Toni et De Rossi. En revanche, les hommes de Victor Piturca ont eu de nouveau une nette baisse physique en fin de match, élément qui pourrait avoir son importance face à des remplaçants hollandais plus frais.
Non Christian, n’insiste pas. Mardi, c’est Gianluca qui sera au marquage de Malouda.
Les gestes du match
• Le retour de Tamas qui d’un tacle en extension sauve la Roumanie et méduse Perrotta qui n’aura même pas la présence d’esprit de réclamer une faute.
• La feuille morte de Pirlo pour Toni qui remet parfaitement de la tête sur Perrotta qui, à l’image de son match, se manque complètement.
• Les talonnades copiées collées de Niculae et Mutu qui leur permettent de passer en revue la défense italienne sur toute sa largeur jusqu’à Petre dont la frappe est contrée in extremis par Grosso.
• La remise de la poitrine de Toni pour De Rossi dont la tête plongeante trouve la main ferme de Lobont.
• L’arrêt main - pied sur le penalty de Mutu d’un Buffon toujours aussi flambeur.
L’ anti-joueur de foot
• La remise de la tête parfaitement dosée de Zambrotta dans la course de Mutu sur l’ouverture du score roumaine, qui fait écho à sa superbe remise dans l'axe et dans les pieds de Scholes en demi-finale de Ligue des champions.
Les observations en vrac
• Comme quoi, on peut jouer avec un grand buteur, redoutable pivot, bon de la tête, sans gagner le match. Il doit être content d’avoir eu raison Raymond.
• Le clin d’œil de Fabio Grosso à tous ceux qui ont répété cette saison que l’OL avait évidemment perdu au change avec le départ d’Abidal.
• On pouvait craindre un Letzigrund un peu déprimant mais finalement, le match était sympa.
• De Thuram à Zambrotta, on comprend mieux les difficultés du Barça cette saison.
Au quatrième top, vous serez remplacé par Mancini.
Les titres auxquels vous avez échappé
Azzurira bien qui rira le dernier
Le Pirlo reste à venir
Pas de hold-up azurrich