En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Bakayoko... Oh no!

Symbole des grands creux de l'ère RLD, Ibrahima Bakayoko a pourtant réussi l’exploit de devenir une icône...
Auteur : Thibault Lécuyer le 8 Juil 2009

 

[Article extrait du n°30 des Cahiers du football et mis à jour]

Impossible, dans notre panthéon, de ne pas réserver une place de choix à celui qui fut l’inspirateur mystique du Ballon de Plomb, et l’emblème le plus charismatique de la lose footballistique.
Ibrahima Bakayoko est un mythe, le prototype de l’attaquant marseillais période yo-yo: puissant, athlétique, rapide et attachant... mais d’une maladresse à faire passer François Pignon pour un tireur d’élite. Dans le Baka, il y a du Titi Camara, du Sakho, du Nouma, du Bamogo, du Mendoza, et même du Kaba Diawara. L’Ivoirien va jusqu’à assembler l’ensemble des perdants magnifiques dans son seul patronyme: Ibrahima Bakayoko, c’est une once de Bamogo, une pincée de Kaba, deux cuillères à soupe de Bakari, une sorte d’Ibrahim Ba, mais qui serait allé au bout de sa logique.


Record précoce
Son état civil – il est venu au monde un 31 décembre à Seguela, Côte d’Ivoire – résume à lui seul son destin: Baka est né pour faire parler de lui, et c’est au Stade d’Abidjan qu’il attire le regard des éclaireurs européens. La Fiorentina, l’Inter et le Barça sont sur les rangs, mais flairent le coup fourré puisque c’est à Montpellier qu’il atterrit. Lors de sa première saison complète, Ibrahima éblouit la France et rend fous les arrières gauche. Il frappera notamment un grand coup à Lille, ou le MHSC n’avait jamais gagné, en marquant un triplé en moins de quinze minutes. Il n’en fallait pas plus pour faire gonfler le crâne luisant de l’Ivoirien, qui déclare en fin de saison: "Si Nicollin veut me garder, il a intérêt à ouvrir grand son portefeuille". Le péché mignon de Bakayoko est déjà trop perceptible. À cette occasion, il admet d’ailleurs sans détour: "Je suis venu en Europe pour gagner de l’argent. Sinon, pourquoi venir?" Loulou réussit à le conserver, sans savoir qu’avec treize buts marqués en fin de saison, l’Ivoirien a porté son record annuel à un sommet qu’il n’atteindra plus jamais.


bakayoko.jpgDatation non certifiée
Ses dribbles continuent cependant à faire merveille et séduisent Arsène Wenger. Arsenal, qui pratique des tests pour vérifier l’âge parfois aléatoire qui figure sur les cartes d’identité des joueurs africains, décèle une anomalie sérieuse dans la datation du joueur au carbone 14, et décide d’abandonner le transfert. Jean-Marc Guillou, sélectionneur de la Côte d’Ivoire, déclarera à l’occasion: "Bakayoko doit avoir au moins trente ans, puisqu’il jouait chez les moins de 21 ans il y a dix ans".
C’est Everton qui finit par accueillir le Montpelliérain, pour la coquette somme de 45 millions de francs. 20 matches plus tard, dont 12 en tant que titulaire pour 7 buts marqués, il fait les frais de la désastreuse gestion économique du club et atterrit à l’OM en juin 99, démontrant déjà son incroyable capacité à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.


Joueur bancal
Il lui faudra peu de temps pour être pris en grippe par le public. Malgré une première saison honorable, terminant meilleur buteur du club avec 8 buts, il commence à écrire sa légende. Sa réputation, qu’il se forgera tout au long de sa carrière marseillaise, est pourtant le fruit d’un malentendu persistant. Car si Baka marque peu, il n’est pas muet au point de mériter tant de quolibets (31 buts en 123 matches pour l’OM). Pourquoi, alors, a-t-il concentré toutes les frustrations, alors même qu’il côtoya Swierczewski, Tuzzio, Belmadi ou Pierre Issa sous le maillot phocéen?
En réalité, sa légendaire maladresse devant le but n’est apparue de manière si criante qu’en raison de son incroyable capacité à se créer des occasions, grâce à un coup de rein dévastateur et un dribble court surpuissant. Bakayoko est un demi-joueur, un footballeur bancal dont le malheur fut d’avoir des qualités mal agencées alors qu’un Trezeguet sera devenu champion du monde sans avoir le quart de sa technique.


Éternel sauveur
À Marseille, il aura beau réaliser quelques coups d’éclat, l’insatisfaction du public n’ira que croissant et celui-ci se focalisera sur ses émoluments, que Félix Houphouët-Boigny lui-même aurait jalousés. Mais tandis que les supporters calculent que chaque but de Bakayoko a coûté au club près de 200.000 euros, celui-ci claque un doublé à la 33e journée contre Bastia, maintenant ainsi le club en D1.
L’année suivante, il marque son premier but en championnat en février... mais c’est pour une victoire 1-0 contre le PSG. Le troisième et dernier but de sa saison sauvera pour la deuxième année consécutive l’OM de la relégation, lors de la dernière journée face à Sedan. Ingrats, les dirigeants marseillais feront tout pour le remplacer, et il commencera chaque saison en étant promis au banc de touche.

Pourtant, Bakayoko finira par éreinter la concurrence, et par retrouver sa place de sauveur providentiel. Alfonso, Sychev, Fernandao, Chapuis, Sakho: tous auront quitté le club avant lui. Cette persévérance dans la lose aura finalement raison du ressentiment généré chez les supporters. En août 2003, un sondage réalisé sur une population absolument pas représentative d’internautes marseillais montre qu’ils sont 49% à souhaiter qu’il reste au club alors qu’il y sévit déjà depuis quatre ans, comme une manière de récolter les fruits de son amour jamais démenti pour l’OM, fût-il financier.

Il aura fallu l’arrivée conjuguée de Mido et Drogba pour l’éloigner durablement des terrains, même si un reportage ahurissant d’Arte montrera Bouchet et Piola tentant de le convaincre qu’il n’obtiendra pas le transfert à Arsenal qu’il exigeait. La suite de sa carrière le verra bourlinguer à Osasuna, Livourne, Messine, Larissa ou Istres (où il retrouva Gasset, qui l’avait entraîné à Montpellier), confirmant avec une régularité d’horloger son ratio naturel d’un but tous les quatre matches. Au fait, Bakayoko a marqué huit buts cette saison pour le PAOK Salonique. Le même total qu'il atteint par trois fois sous le maillot marseillais. Pas mal pour un joueur de 41 ans.


margotton_ciel.jpg
Telle la comète de Halley tous les 57 ans, certaines frappes de Bakayoko repassent parfois au-dessus de nos stades.

Réactions

  • Le_footix le 08/07/2009 à 01h14
    "Pas mal pour un joueur de 41 ans."

    L'article est censé être mis à jour mais c'est la même conclusion qui avait été écrite il y a deux ans.

    C'est Baka quoi ^^

  • Dinopatou le 08/07/2009 à 01h15
    "Plus vite, plus haut, plus fort" : Pierre de Coubertin a créé cette devise en hommage à Ibrahima Bakayoko

    (Les Baka's facts vous sont offerts par le café Au petit Marseillais : lien )

  • M.Meuble le 08/07/2009 à 01h23
    Apres le tribute to MJ, le tribute to Baka.
    Emotions, emotions quand tu nous tiens.

  • Dinopatou le 08/07/2009 à 01h34
    Par contre, tant qu'à pinailler, le but contre Sedan lors de la dernière journée, c'était sa première année, alors que le doublé contre Bastia à la 33ème était lors de la deuxième...
    Sachant que la stat de son nombre de buts cette année là (3) est juste, ça veut donc dire que son but du 1-0 contre le PSG (match dans lequel il était remplaçant) en février... était le seul but de sa saison jusqu'à la 33ème et avant dernière journée mi-mai

    Du pur Baka, quoi...

    (comme l'un de ses derniers matchs -et par ailleurs premier match de Drogba-, première journée 03/04, à Guingamp. Rentré en jeu à 20 minutes de la fin, il catapulte un ballon au dessus des cages alors qu'il est à trois mètres et face à celles-ci, sans gardien... avant de claquer le seul but du match dans les arrêts de jeu.
    Baka résumé en un match juste avant son départ, c'était magnifique)

  • José-Mickaël le 08/07/2009 à 07h51
    Thibault Lécuyer :
    > Il frappera notamment un grand coup à Lille

    Il n'avait pas aussi marqué 4 buts en une mi-temps à Marseille (lors du fameux match remporté par les Marseillais 5-4 après avoir été mené 0-4 à la mi-temps) ? Dans mes souvenirs, c'était le match qui l'avait rendu célèbre, mais vu que ça date d'il y a dix ans...


  • José-Mickaël le 08/07/2009 à 08h16
    Je viens de retrouver l'info : il n'avait marqué que deux buts (les autres buteur montpelliérains étaient Robert et Sauzée).

  • Sokoben le 08/07/2009 à 08h32
    Ce n'est pas tous les 75 ans, la comète de Halley ?

  • Vieux légume le 08/07/2009 à 08h52
    Montpellier avait déjà gagné a Lille quelques jours plus tôt, mais en Coupe de France, et Bakayoko avait déjà marqué.
    Et pour pinailler une seconde fois, en championnat, il plante son triplé en 5 ou 6 minutes et ça devait être le record a l'époque, crevant encore plus l'écran.
    Record battu je crois, et c'est peut-être pas un hasard, par Matt Moussilou.

    Sinon, petite trouvaille a son sujet.

    "International ivoirien à dix-huit ans, inconnu au bataillon avant que Robert Nouzaret, alors manager général à Montpellier le fasse venir, cet attaquant déroutant, doté d'une bonne accélération, d'un solide coup de rein, d'une puissance peu commune (1,80m, pour 75 kgs), vaut aujourd'hui 60MF.
    Une sacrée découverte pour La Paillade qui, en grande partie grâce a lui, a pu se sauver. Arrivé dans l'Hérault comme joker, directement du Stade-Abidjan où il a fait toutes ses classes, il effectue ses débuts contre Nice (le 29 Août 1995) mais ne marque aucun but lors de sa première saison, malgré quatorze apparitions en équipe première.
    Il se contente alors que 15 réalisations en réserve. En revanche, lors du dernier championnat, il en inscrit treize, avec un premier but en D1 au Havre, et apporte a son équipe sa fraîcheur, son dynamisme et son enthousiasme, malgré quelques petits problèmes dans le jeu défensif et au niveau du replacement. En tout cas, pas mal d'observateurs en ont déjà fait le Weah de l'an 2000."

    Eugène Saccomano, Juin 1997.

  • Le_footix le 08/07/2009 à 09h49
    Je crois que le triplé le plus rapide, c'est Jeremy Menez avec Sochaux.

  • DarkZem13 le 08/07/2009 à 09h57
    +1 Dino sur le match à Guingamp, il part sur un but alors que personne ne l'attendait et qu'on était tous rivé sur les débuts de Drogba.

    Ce Bakayoko, ah là là... C'est vrai qu'il a inventé à lui seul un profil d'attaquant dont on se serait bien passé. Le père des Gimenez, Moussilou et co. Mais attention, aucun ne lui arrive à la cheville, dans tous les sens du terme. Parce que c'est vrai qu'il avait du potentiel et qu'il nous sauve la mise par deux fois.

    Je crois que c'est le premier joueur de l'OM pour lequel je me suis dit: 'Comment un mec qui était une vedette dans son ancienne équipe, et qui nous en a collés quelques-uns, peut être aussi inefficace chez nous?' De quelle naïveté faisais-je preuve alors! Parce que je ne pense pas que tout soit dû au contexte marseillais dans son cas, mais à d'autres paramètres détaillés dans l'article, comme sa maladresse devant les bois ou encore son âge supposé.

La revue des Cahiers du football