Bang Bang...
Rock Around The World Cup – Acte XIV. Comme dirait Jack Bauer, tout le monde a son point de rupture, un moment au-delà duquel n’importe qui peut craquer, de manière irrémédiable.
Auteur : Brice Tollemer
le 15 Juin 2010
La dix-huitième édition de la Coupe du monde s’ouvre en Allemagne le 9 juin 2006 par une victoire du pays hôte quatre buts à deux contre le Costa-Rica. Une façon idéale de lancer le tournoi. Cette Weltmeisterschaft sera en effet une réussite totale. De la beauté des stades allemands à la liesse populaire, de la qualité du jeu proposé aux favoris qui tiennent leur rang, le succès de cette compétition est tangible à tous les niveaux.
Les grandes nations du football passent ainsi sans encombre l’obstacle du premier tour: l’Allemagne, tout d’abord, mais également l’Angleterre, le Portugal, les Pays-Bas, l’Espagne ou bien encore le Brésil, champion en titre, mais qui pour la première fois n’était pas qualifié d’office. L’Italie est également de la partie, malgré le scandale des paris truqués dans son championnat, qui a éclaté peu de temps avant le début de la Coupe du monde. L’Argentine de Riquelme s’est elle aussi qualifiée pour les huitièmes de finale, en inscrivant notamment un but d’anthologie contre la Serbie. La France, elle, a beaucoup souffert au sein d’une poule pourtant abordable, en compagnie de la Suisse, de la Corée du Sud et du Togo. Finalement, ce tournoi sera celui des valeurs sûres.
Revival rock
S’il est une valeur sûre dans le rock de ces dix dernières années, c’est bien Jack White. En 1997, du côté de Detroit, il forme avec sa femme Meg White un duo qui fleure bon le garage underground de la scène du Michigan. Après avoir sorti quelques singles en vinyle, le groupe réalise son premier album homonyme en 1999. Dans ces dix-sept titres qui composent ce premier effort et qui ne dépassent pas les trois minutes, on peut remarquer une reprise de Bob Dylan, One More Cup of Coffee. Un an plus tard, le divorce du couple White n’empêche nullement la sortie d’un second disque, De Stijl, qui confirme la crédibilité et la réputation du groupe dans l’univers garage-indé.
Le duo change de dimension au cours de l’été 2001 avec White Blood Cells. Le succès devient mondial, les récompenses s’accumulent et les White Stripes deviennent les fers de lance, avec les Strokes et les Hives entre autres, du revival rock de ce début de millénaire.
Deux années s’écoulent et Elephant débarque. Le retentissement de ce quatrième album est colossal, porté par un tube qu’il n’est malheureusement plus possible d’écouter, ruiné par la reprise de sa mélodie lancinante comme chant de supporters, Seven Nation Army. Cependant, Jack White n’est pas homme à se contenter d’une seule trajectoire, et il forme en 2005 avec son camarade Brendan Benson ce qu’on a eu coutume d’appeler un "supergroupe". Les Raconteurs sont nés et livrent dans la foulée Broken Boy Soldiers, avec là encore un single diablement efficace: Steady As She Goes. Qui, lui, n’a pas été repris par les supporters italiens au cours de cet été 2006.
Revanche attendue
Les chants des Transalpins, les Bleus ne les entendent pas lors de ces huitièmes de finale. Ce qu’ils entendent, ce sont des Espagnols sûrs d’eux qui se marrent. Vamos a jubilar a Zidane, ose un journal sportif de l’autre côté des Pyrénées. Quatre-vingt dix minutes plus tard, le futur retraité inscrit le troisième but de la victoire tricolore. La France prend alors conscience du potentiel énorme de cette équipe, qui étouffe le Brésil en quart de finale et qui fait pleurer tout le Portugal en demie.
De son côté, l’Italie n’est réellement entrée dans la compétition que lors de la demi-finale face à l’Allemagne, l’Australie et l’Ukraine aux tours précédents donnant l’impression à la Squadra Azzurra d’être toujours en phase de poules.
La finale de ce Mondial est donc tout simplement la revanche de l’Euro 2000, ou bien encore du quart de 1998... voire du huitième de 1986. Elle sera aussi indécise que dramatique. La France avait fait tellement souffrir sa voisine italienne qu’elle devait nécessairement le payer un jour ou l’autre. Tout commence pourtant merveilleusement pour les protégés de Raymond Domenech. Zidane transforme un penalty dès la septième minute de jeu, par une panenka inimaginable en ces circonstances. Materazzi, dix minutes plus tard, rappelle à la défense française ses lacunes sur coups de pied arrêtés.
Les Bleus dominent globalement la rencontre, mais perdent Patrick Vieira sur blessure à l’heure de jeu. Une fois de plus, les deux équipes doivent continuer leur lutte épique durant la prolongation. Cent-troisième minute. Gianluigi Buffon réalise une parade sur une tête de Zinédine Zidane. Cent dixième minute. Le capitaine français est expulsé après avoir donné un coup de tête à Marco Materrazi qui deviendra mythique. Plus tard, David Trezeguet manquera son tir au but. L’Italie est championne du monde pour la quatrième fois de son histoire…
Now he's gone, I don't know why, And till this day, sometimes I cry, He didn't even say goodbye, He didn't take the time to lie
Bang bang, he shot me down, Bang bang, I hit the ground, Bang bang, that awful sound, Bang bang, my baby shot me down...
Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
Rock Around the Worldcup - 1982 : The Number of The Beast
Rock Around the Worldcup - 1986 : Master of Puppets
Rock Around the Worldcup - 1990 : Here Comes Your Man
Rock Around the Worldcup - 1994 : Pennyroyal Tea
Rock Around the Worldcup - 1998 : Paranoid Android
Rock Around the Worldcup - 2002 : No One Knows
Rock Around the Worldcup - 2010 : Ain't No Grave
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L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.