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Bastia: les bleus ne voient plus rouge

Avec le retour de Frédéric Antonetti aux commandes, le club corse, assagi, a montré cette saison un visage très éloigné des clichés habituels. En cette période d'interrogations sur la violence, l'exemple bastiais est probant.
Auteur : Joseph Alfonsi le 18 Avr 2000

 

Tout comme les records sont faits pour être battus, les séries ont vocation à être interrompues. A regret, les Bastiais ont dû mettre un terme à deux d’entre elles, la semaine dernière contre Rennes en championnat. Ainsi en est-il, tout d’abord, de l’invincibilité de leur gardien de but depuis 987 minutes à Furiani. Celle-ci a pris fin par l’entremise de Shabani Nonda à la 35e minute. Le portier n’avait pas encaissé le moindre but à domicile depuis la venue du Havre, le 25 septembre 1999. Bravo donc à Eric Durand dont les prouesses derrière sa défense nous ont semblé insuffisamment saluées tout au long de la saison.
En termes de prouesses, les détracteurs du club insulaire n’auront pas manqué de taire la plus inattendue de toutes à leurs yeux: jusqu’à la trentième journée, en effet, Bastia aura su demeurer la seule équipe vierge du moindre carton rouge. Etonnant, non? Et pourtant, les statistiques, qui sont habituellement peu favorables au Sporting dans ce domaine, ne sauraient être occultées. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les Corses pourront au moins, quoi qu’il arrive cette saison, se prévaloir de cette performance très enviable. Il est vrai qu’une fois collées, les étiquettes sont coriaces. L’image sulfureuse du club corse est bien ancrée dans la plupart des esprits. Certes, un déplacement à Furiani suscite toujours une bonne dose d’appréhension. Ce stade mythique aux allures champêtres est particulièrement craint des visiteurs. La proximité des spectateurs, un accent "d’ailleurs" et cette fameuse légende savamment entretenue d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée, fournissent un atout indiscutable à la formation corse, en provoquant l’inhibition certaine des équipes qui s’y déplacent. Néanmoins, en dépit de quelques incidents isolés qui ont émaillé l’histoire du Sporting, Furiani demeure un stade épargné par les violences collectives et les phénomènes de hooliganisme. La plupart des grands clubs hexagonaux ne peuvent en dire autant. Nous pensons notamment aux abords du Parc des Princes et à cette atmosphère de guerre civile qui y règne en permanence.
L’engagement physique est une vertu première à Bastia, fièrement revendiquée à tous les échelons du club. De là à risquer le dérapage il n’y a qu’un pas que les Bastiais ont malheureusement quelquefois franchi par le passé. Méritent-ils pour autant cette réputation d’équipe "dure" parmi les dures? A l’aune de ce qu’il nous est donné de constater à longueur de journées, il semble injuste de continuer à attribuer aux corses un tel label.
Depuis son retour sur l’Ile de Beauté, Frédéric Antonetti est le meilleur garant contre les emportements condamnables en tous genres. Soucieux d’entretenir une mentalité exemplaire au plan sportif, le coach a toujours œuvré dans ce sens. "Je ne serais jamais à la tête d’une équipe de voyous", n’a-t-il de cesse de rétorquer aux insinuations souvent malveillantes. Après la parenthèse Fournier, qui n’est pas sans rappeler l’actuel contexte marseillais, le technicien corse a remis de l’ordre dans la maison. Les exhortations aux accents guerriers entendues la saison passée n’ont désormais plus cours, tout comme les sempiternelles pleurnicheries dénonçant une prétendue coalition de la terre entière contre le Sporting. En abandonnant le discours agaçant du complot et le rôle de victime expiatoire, le club semble avoir atteint une belle maturité.
Dès lors, les joueurs n’ont plus besoin de surenchérir dans le zèle. En dépit des difficultés chroniques rencontrées à l’extérieur, les défenseurs bastiais sont à créditer, cette année, de prestations très honorables au niveau du comportement. Même Patrick Valery, dont chaque intervention flirtait avec l’expulsion, a su se racheter une conduite. Fred Mendy, dont on connaît la fougue et la générosité dans les duels, est désormais lui aussi capable de faire preuve de retenue dans le geste défensif. Les dernières sorties bastiaises ont démontré, malgré l’enjeu et l’âpreté des débats, que le Sporting ne méritait plus cette mauvaise réputation qu’il traîne comme un boulet. Derrière tout cela, la griffe d’un homme: Frédéric Antonetti.
Si nous lui reprochons toujours un petit manque d’audace dans ses compositions d’équipe (eu égard au discours conquérant entendu et au potentiel offensif de l’effectif, voir CdF 28), on ne peut que louer son sens de la mesure dans le propos et l’excellente mentalité que le technicien corse contribue à diffuser. Au-delà de la passion transcendante mais forcément dangereuse, Frédéric Antonetti reste parfaitement conscient de son rôle d’éducateur et des obligations que cela implique. A l’heure où quelques-uns de ses collègues semblent parfois l’oublier, on ne peut que saluer la sagesse de cette attitude. On pourra d’ailleurs constater que les discours belliqueux n’évitent pas la défaite. Nous considérons au contraire qu’ils y contribuent. A force de focaliser sur le combat, on en oublie parfois de jouer. Sans rien renier de ses qualités traditionnelles, le Sporting semble enfin avoir trouvé le juste compromis entre la fidélité à ses valeurs et les exigences imposées par le haut niveau. Or, c’est précisément parce que le Sporting est un club à part, en tant qu’unique représentant d’une communauté, que les Corses ont vocation à s’y maintenir.

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