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Borussian roulette

Das Traumfinale – Entre sa précédente finale de Ligue des champions et celle de samedi, le Borussia Dortmund a frôlé le précipice avant de partir en reconquête avec ses propres armes.

Auteur : Toni Turek le 24 Mai 2013

 


Demain soir, le Borussia Dortmund a l’occasion de redevenir le plus grand club d’Europe. Seize ans après son premier – et seul – sacre en C1 obtenu face à la Juve de Zidane et Del Piero, le club nord-rhénan compte sur ses jeunes talents et son impressionnant secteur offensif pour récidiver aux dépens d’un adversaire bavarois qu’il connaît bien. Mais pour en arriver là, les Jaune et Noir et leurs fans ont dû patienter…
 


La chute

Dans les années 90, le Borussia vit sa période dorée. Entraînée par Hitzfeld, l’équipe de Sammer devient l’une des meilleures d’Allemagne. Champion en 1995, le Borussia réalise en 1996 une passe de deux non-bavaroise qui n’a plus été vue depuis 1983, et poursuit même sur sa lancée pour gagner la Ligue des champions l’année d’après. Le club alterne ensuite le bon et le médiocre, mais conquiert son sixième titre national en 2002. Les fans espèrent alors un remake pour 2003. En fait, ils auront droit à un film catastrophe.
 

 


Image : Sportstadt Dortmund 2001
 Car le club nord-rhénan a vu beaucoup trop grand en misant sur sa participation continue en Ligue des champions. Dortmund est éliminé du tournoi avant les quarts au printemps 2003, et rate la qualification contre Bruges l’été de la même année au tour préliminaire. L’occasion est manquée: en 2003/04, le Borussia Dortmund finit au rang de premier club non-européen. Et le cauchemar continue en 2005, où l’accès à l’Europe est encore refusé… à une victoire près.
 

Depuis le début des années 2000, le club fait face à de sérieux problèmes économiques. La valeur des actions de l’unique club allemand coté en bourse a vite dégringolé de 11 euros à moins de 3, autant d’argent parti en fumée. Pire, le club a dû vendre son Westfalenstadion pour apurer une partie de sa dette, alors qu’il continue à recruter en nombre et pour cher [1]... sans résultats durablement concluants au classement. Les deux non-qualifications successives pour l’Europe précipitent la chute. Passe encore la dégringolade sportive, mais à ce moment, c’est la survie même du club au haut niveau qui est en péril.
 


La remontée

Tabula rasa en 2004: pour avoir pris ses rêves de gloire européenne pour la réalité, le président Niebaum cède sa place après dix-huit ans à la tête du club, alors que la dette du club dépasse allègrement les cent millions d'euros. Avec Rauball comme président du club, une ère nouvelle commence. Tandis que les fans manifestent leur soutien au club, celui-ci met de côté sa fierté et se montre plus modeste, profitant du fait que les créanciers lui laissent un peu de temps pour apurer les comptes. Les débuts sont pénibles (55 millions de pertes en 2007!) et parmi les aides reçues, il y a, on l’a appris récemment, un prêt du rival munichois difficile à faire avaler aux supporteurs [2]. Après trois ans et une réduction drastique des coûts, notamment en transferts, et les cessions de quelques joueurs comme Rosicky, Odonkor, Petric, Pienaar, le Borussia revient vers une situation financière plus stable, réussissant même dans l’intervalle à racheter son stade. Si les résultats sportifs déçoivent encore, les fans sont globalement restés fidèles: Dortmund fait de bonnes rentrées grâce au merchandising, et en maintenant bas les prix des billets, le club continue à s’assurer de fortes affluences.
 

Au sortir de deux saisons décevantes – deux changements d’entraîneur en 2006/07, chute dans le troisième tiers de tableau en 2008 – le Borussia Dortmund fait signer en mai 2008 Jürgen Klopp, qui a passé onze saisons avec le FSV Mainz 05, un club modeste qu’il a réussi à faire vivre trois ans dans l’élite (lire "Top Jürgen"). Comme il n’est pas question de retomber dans les travers passés en recrutant à prix d’or, Klopp s’appuie sur les jeunes talents dont Dortmund dispose, tels Sahin [3] et Hummels, et ensuite sur des Schmelzer ou Götze, ainsi que sur des recrues comme S. Bender et Grosskreutz. Dortmund bénéficie aussi de transferts réussis et peu onéreux comme ceux du Japonais Kagawa (parti en Angleterre pour 45 fois son prix d’arrivée), du Paraguayen Barrios et du Polonais Lewandowski.
 


L’apogée ?

Avec ses finances assainies, des joueurs jeunes en pleine progression et un coaching approprié, le Borussia est engagé dans un cycle ascendant qui le voit dépasser – et avec la manière – ses concurrents locaux, dont Schalke et Leverkusen. Dortmund atteint ainsi le sommet de la Bundesliga en 2011 et 2012, et aurait pu récidiver cette année s’il n’était tombé sur un Bayern en état de grâce.
 

 



 

Le duel de samedi sera pour Dortmund l’occasion d’un test sans rattrapage ni égalité possible, face à une équipe constituée presque exclusivement d’internationaux et qui est la principale composante du Nationalelf. En cas de revers, Dortmund pourra se consoler en se remémorant ses bons moments, ses exploits d’avoir gagné face à des grands noms comme l’Ajax et le Real, et renversé des situations compromises, comme devant Malaga. En cas de victoire, le Borussia pourra se vanter d’avoir privé le Bayern d’un historique triplé.
 

Quoi qu'il arrive, Klopp et ses joueurs remettront l’ouvrage sur le métier dès la saison prochaine, pour tenter de rester au contact du Bayern (comme le très offensif Werder de Thomas Schaaf y était parvenu dans les années 2000) et se qualifier régulièrement en Ligue des champions, histoire d’espérer bientôt une nouvelle chance au haut niveau européen, et de maintenir les finances dans le vert. L’ère Klopp n’est pas close.
 


[1] Rosicky pour 14 millions d'euros, Amoroso pour 25 millions (record de l’époque), Koller pour 12, Evanilson 15, etc.
[2] Dortmund n’a en revanche pas donné suite à une proposition de sponsoring d’une chaîne de sex-shops.
[3] Sahin est le plus jeune joueur à avoir disputé une rencontre de 1. Bundesliga, à même pas dix-sept ans.

 

 

 

La fiche du BV Borussia 09 Dortmund

Palmarès
- 8 titres de Champions (dont 3 depuis 2000: 2002, 2011, 2012), 3 Coupes, 3 Supercoupes d’Allemagne.
- une Ligue des champions (1997) et une Coupe des Vainqueurs de Coupe (1966).
 

Récents scores face au Bayern
- 1-1 à Munich le 01/12/2012 en Bundesliga.
- 0-1 à Munich le 27/02/2013 en Coupe.
- 1-1 à Dortmund le 04/05/2013 en Bundesliga.
 

Les joueurs à suivre
Le trio polonais Lukasz Piszczek, Jakub Blaszczykowski, Robert Lewandowski: 51 buts et 40 passes cette saison. 24 fois buteur en Bundesliga, Lewandowksi compte aussi 10 buts en C1.
 

Le joueur qu'on regrette de ne pouvoir suivre
Mario Götze: l’Allemand le plus cher de Bundesliga est finalement annoncé indisponible pour son dernier match avec Dortmund. Dommage, on aurait bien aimé le voir chahuter son prochain employeur.
 

Le joueur qu’on ne suivra pas
Trop souvent blessé, l’ex-international Patrick Owomoyela n’est pas apparu la moindre fois dans le groupe pro cette saison. À nouveau indisponible, il ne sera pas de la finale non plus.
 

Le point fort (ou presque)
S’il y a tirs au but, Klopp pourra choisir Grosskreutz comme gardien.
 

Le point faible
Le Bayern est l’une des quatre seules équipes qui sont parvenues à museler l'attaque nord-rhénane cette saison.

 

Réactions

  • Ba Zenga le 24/05/2013 à 08h24
    J'ai toujours bien aimé ce club. En particulier, je me souviens avoir gagné un pari contre tous mes potes de lycée qui voyaient la Juve vainqueur en 1997. Et puis, Sammer quelle classe balle au pied ce joueur!

    L'histoire récente, avec la chute et la reconstruction par les jeunes et le jeu, finit de me rendre ce club attachant. Et quel magnifique stade également.

  • Tonton Danijel le 24/05/2013 à 09h32
    On croirait presque que Toni va délaisser son Bayern ce week-end...

    Je suis assez partagé. D'un côté, ce serait la consécration méritée d'une équipe qui a fait 3 finales de C1 en 4 ans. Mais de l'autre, pour Dortmund, cela semble être l'année ou jamais (Sans Götze l'an prochain... même si le club a bien survécu aux départs de Kagawa ou Sahin). Et on n'aura pas souvent l'opportunité de voir une équipe qui n'a pas un budget illimité (c'est même plutôt l'inverse) remporter la C1.

  • José-Mickaël le 24/05/2013 à 14h30
    J'ai moi aussi un petit faible pour ce club, et pour les mêmes raisons :
    - En 1997 je pensais que la Juve allait gagner, et j'ai alors vu une magnifique équipe de Dortmund : quand une équipe joue aussi bien, je m'y attache par souvenir.
    - Effectivement, leur histoire récente est intéressante.
    - J'adore leur stade ! (Peut-être mon préféré en Europe.)

    Et puis le Bayern commence à m'énerver à toujours recruter les meilleurs joueurs allemands. On dirait le Lyon de la dernière décennie. Trop facile...

  • Coach Potato le 24/05/2013 à 20h50
    Message à caractère informatif

    A
    D B

    Dortmunder Actien Brauerei.

    Brève futile donc indispensable sur Infosport+:
    - Les supporters de Dortmund font leurs bagages pour Wembley (.....) Je crois que c'est ...... de la bière.
    On voit à l'image les gars qui remplissent consciencieusement les soutes d'un bus avec des casiers de binouzes vertes bien connues en Nord Rhein -Westpfalen dont on ne peut pas confondre le logo avec du Sinalco à l'orange. Et les boutanches en Allemagne ne font pas 33cl. On sent bien qu'ils ne sont pas partis sur un mode mineur.

    Pour les über Fans tenté par l'expérience de l'immersion totale, je signale la vente chez Lidl de Würstchen et de Sauerkraut en bocal qui sont bons las-bas, dis! Et au rayon frais, ils ont sous emballage vert de la saucisse à chair blanche qui a vraiment le goût authentique de la Bradwurst. La sauce tomate aux cornichons aigre doux pour aller avec, je la fais moi-même. Les initiés comprendront.
    Avec une bonne Pilz et des curly au Paprika, je sens bien le revival adolescent régressif. J'ai fait un trip autrefois dans bled avec une maison près de la fontaine où nous autres französen ferions couler de l'eau. A Jever (Niedersachsen)pendant la Bierfest, c'est de bière qui coule. Il y a à proximité des piles de gobelets en plastique transparent king size que l'on vide en mangeant des côtes de porc, du poulet frit accompagné de Glözchen et des Bradwurst avec de la mayo tiède. Entre deux, les plus vaillants disputent une Pokal de foot local nettement moins policée qu'un tournoi EurosportRing. Après, on ré-hydrate à la Bière. Je ne suis jamais vraiment revenu indemne de ce trip là; j'ai encore des séquelles, comme une crise de palud. Avec la DFB Pokal de samedi, je sens que je vais faire une rechute.
    Ce que j'aime bien dans le foot, c'est qu'il n'y a pas de note artistique.

    Sinon, Unna à seulement 20 bornes de Dortmund, c'est très joli, limite champêtre. Dortmund, c'est beau. Comme un camion.


    Vielen Dank Toni. Das war einen schönen Artikel.

    C'était vraiment très intéressant.

  • Julow le 24/05/2013 à 21h14
    Mais pas trop de champignons dans la Pils, Coach, sinon tu vas raccuser le coup et nous mettre des accusatifs partout.
    Demain je serai de tout estomac avec toi (Flensbürger pression pour moi, histoire de boire le plus loin possible de la Bavière).

  • David Brent le 24/05/2013 à 21h49
    Au Luxembourg (de mon coté, 10 km de la frontière DE), le BVB est assez populaire.
    Mais on est plutôt Bitburger, niveau bière, la pils locale du Rheinland-Pfalz, avec son slogan qui fait tant marrer les français "Bitte, ein Bit".

  • Coach Potato le 24/05/2013 à 22h25
    @Julow

    Tu bist recht! Derrière le verbe être, on reste au nominatif. C'est la faute à l'anglais corporate. On ne pratique plus son allemand.

    Je n'en suis pas moins très content de voir le foot allemand reprendre sa place, celle qui était la sienne lorsque j'étais enfant. La neue deutsche welle arrive avec des joueurs jeunes et déjà au top en plus. Et puis Dortmund qui renaît de ses cendres après avoir remboursé sa dette devrait en inspirer .... d'autres.

    Je vais me conditionner en ressortant mes vinyles de Spliff.

    Sinon, la bière, la bière, mais qu'est-ce qu'elle a fait de nous la bière.

La revue des Cahiers du football