Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Et la Seleçao implosa...

Gifflée 7-1 par l'Allemagne, la sélection brésilienne a perdu ses rêves de titre bien avant la fin du temps réglementaire. Elle qui était destinée à gagner a sombré en quelques minutes devant un adversaire impitoyable. Il n'y aura pas de sixième étoile.

Auteur : Christophe Kuchly le 9 Juil 2014

 

 

Depuis la victoire face à la Colombie, on ne parlait presque plus que de lui. Neymar blessé et absent, le Brésil allait-il trouver un moyen d’être dangereux offensivement? Le problème, c’est que les lacunes brésiliennes ne venaient pas que de ce secteur. D’autant que, même si son cas était beaucoup moins évoqué, Thiago Silva n’était pas là non plus. L’élastique brésilien, tendu depuis le début de la compétition, a fini par se casser. Violemment. Si l’Allemagne se qualifie pour la finale de cette Coupe du monde, les souvenirs de ce match iront bien au-delà de son simple résultat.
 

 


 


KO technique

Le choc du Maracanazo a désormais une suite. Mais si, en 1950, c’est un but tardif qui avait condamné le Brésil, concentrant les regrets sur une seule action à la manière de la transversale de David Ginola, en France, quarante-trois ans plus tard, le scénario est cette fois bien différent. Les boucs émissaires sont multiples. Les manques beaucoup trop nombreux. Comment le constat pourrait-il être différent après une défaite par six buts d’écart, un chiffre rendu moins brutal par le raté de Mesut Özil et le but tardif d’Oscar? L’Allemagne était certes très forte, mais pas injouable. Encore fallait-il ne pas lui tendre le bâton, elle qui n’aime rien tant que donner les coups...
 

La déroute n’a pas d’Instant X, pas de moment-clé qui a fait basculer les choses du mauvais côté. Même si le but de Thomas Müller sur corner, consécutif à un marquage de niveau district, a mis un coup sur la tête des hommes de Luiz Felipe Scolari, il n’arrivait pas contre le cours du jeu ni trop tard pour revenir au score sans casser le système. Et pourtant, c’est comme si l'impact avait été tellement violent que le Brésil était resté sonné. Le deuxième but signé Miroslav Klose, celui du record et son plus important en Coupe du monde, est arrivé trop vite. Encore à moitié inconscients, les Auriverdes se sont retrouvés KO. La suite: une démonstration largement évitable. À l’image de ce quatrième but assez ridicule, qui voit Fernandinho perdre la balle au milieu de terrain juste après l’engagement, sous les yeux de coéquipiers qui constatent l’affaire et voient le ballon arriver tranquillement vers le but, il est inutile de trop rationaliser ce qui ressemble à une autodestruction.
 


Un échec, beaucoup de raisons

On le disait en introduction, Neymar n’était pas là. Et, dès les hymnes, ses partenaires se chargeaient de le rappeler en brandissant son maillot. Le garçon n’est pas mort mais c’était tout comme. Après les larmes en introduction de la séance de tirs au but face au Chili – qui n’avaient pas eu de conséquences négatives –, voilà désormais l’hommage appuyé au copain au moment de rentrer dans son match. Rien de dramatique dans l’absolu, un beau geste, même. Sauf qu’il symbolise ce que fut ce Mondial pour le pays organisateur: un enjeu énorme, national dans ce qu'on appellera pour longtemps encore "le pays du football", qui reposait en bonne partie sur les épaules d’un jeune joueur. Inutile de verser dans la psychologie de comptoir, mais on est contraint de lier la blessure du Barcelonais et l'effondrement de cette équipe qui a semblé ne plus y croire dès qu’elle a été mise en difficulté. Même catégorisée plus romantique que certaines de ses prédécesseurs, l’Allemagne n’est pas du genre à verser dans la charité quand l’adversaire vacille.
 

Thiago Silva, stabilisateur de la défense, risque de longtemps regretter de ne pas avoir vérifié ses angles morts avant de se rabattre devant David Ospina. Car son carton jaune, qui l’a privé de demi-finale, a eu pour conséquence la titularisation de Dante. Et le problème, c’est qu’entre lui et David Luiz, c’est à celui qui ferait le plus peur à l’autre. Sans grands automatismes, sans leader pour recadrer l’autre (ainsi les deux compères des côtés, Marcelo et Maicon, complètement perdus en route, quelque part entre repli et projections), la sérénité n’était pas vraiment au rendez-vous. L’intervention d’une psychologue auprès du groupe dans la semaine a peut-être fait du bien sur le moment, mais elle ne remplace pas le leadership sur le terrain ni les habitudes de jeu.
 


Et maintenant ?

Destiné à gagner, le Brésil disputera désormais le match pour la troisième place, l’une des rencontres les plus inutiles, tous sports confondus. Anecdotique, sauf si une nouvelle dérouillée se produisait. Pas souhaitable, et peu probable. De toute façon, le Mondial est déjà terminé puisque le pays le plus étoilé ne joue rien d’autre que le titre. Est-il réussi? Non, forcément. L’équipe 2013, vainqueur de la Coupe des confédérations de manière implacable, était bien plus séduisante que celle-ci. Et Fred, l’un des hommes en forme de l’époque mais très juste depuis, illustre les limites de la philosophie Scolari. Une conception de la vie de groupe qui l’a poussé à garder les mêmes éléments, quitte à ignorer des joueurs plus en forme (Luis Filipe resté à la maison, tout comme Hernane par exemple, l’un des treize joueurs brésiliens à plus de onze buts en championnat – Jô en a mis six).
 

L’Allemagne, elle, va en finale avec des certitudes presque trop grandes par rapport à son niveau de jeu réel. Depuis le repositionnement de Philipp Lahm sur le côté droit et la titularisation de Miroslav Klose en pointe, elle semble avoir trouvé le parfait compromis entre jeu direct et qualité technique. L’amalgame est très bon mais pas parfait, l’équipe de France, accrocheuse et menaçante, l’a prouvé: il y a la place, même si elle n'est pas grande, pour dominer la Nationalmannschaft sur un match. La culture de la victoire, concept un peu bête à écrire mais qui compte (huit des onze titulaires ont gagné une finale de Coupe cette année), devrait aider les joueurs allemands à bien négocier le dernier match. Mais ça, le Brésil s’en fiche un peu. Lui se réveillera avec la gueule de bois et trop de manques pour avoir des regrets. Et c’est peut-être là le plus triste…

 

Réactions

  • Carlos Alberto Riera Pas le 09/07/2014 à 05h02
    Le seul à avoir compris de quoi il s'agit côté brésilien pour le moment c'est Dani Alves.

    "Nous devons évoluer. Le football évolue partout dans le monde, voyez le Costa Rica, voyez le Chili. Nous sommes le pays du football mais nous ne sommes pas les propriétaires du football."

  • José-Mickaël le 09/07/2014 à 05h59
    N'empêche que le Brésil de 2014 a fait mieux que la génération précédente, celle de Kaka, Robinho, Juninho et compagnie, incapable de se qualifier pour les demi-finales, et toc !

  • Toni Turek le 09/07/2014 à 06h24
    J'ai souvenir d'un match en Autriche en 2008, des RB Salzbourg contre le Rapid de Vienne, qui s'était fini par une défaite des Red Bulls à domicile sur le score sans appel de 0-7, et il y avait alors déjà, là aussi, 0-5 après 30 minutes seulement.
    Ca avait été la claque de l'année au sommet, et le vainqueur du match avait fini champion cette saison.

    Mais là, voir en Coupe du Monde un tel score entre deux des nations les plus titrées au monde... C'est impressionnant, une déroute brésilienne en mondovision. Ca ne va pas être simple de trouver les mots justes pour remobiliser le groupe pour une troisième place si loin du but initialement annoncé.

  • goom le 09/07/2014 à 08h00
    Tout ce qu'on pressentait pour le Brésil sur son niveau s'est concrétisé hier soir. Pas juste que le Brésil n'est plus le Brésil flamboyant de l'imagerie d'Epinal, mais surtout que c'est une sélection qui n'a pas vraiment brillé en dehors des coups d'éclat de Neymar Jr ou, allez, de la première période contre la Colombie.

    Cependant, il ne faudrait pas sous-estimer la sélection Allemande. De l'expérience, des individualités au service d'un collectif (il suffit de voir le travail défensif des attaquants), de la maitrise technique, tout ce qui permet d'être efficace et d'empêcher l'adversaire de jouer et d'espérer gagner.

  • Carlos Alberto Riera Pas le 09/07/2014 à 08h27
    Y'a pas que la défense brésilienne qui a coulé, une librairie à Sao Paulo aussi qui a promis 10% de reduction à chaque but encaissé... lien

  • Vieux légume le 09/07/2014 à 08h41
    J'ai beaucoup de mal à considérer le fait de se livrer à une partie de tir aux pigeons avec la bienveillance d'un arbitre dépassé, contre la Colombie, comme une bonne performance.

    Les bons moments en découlant ne pouvant être de fait que permis par ce laxisme arbitral, avec ce que ça entraîne. Principalement, pas vraiment de problème de repli défensif a plus d'une faute toutes les 60 secondes de jeu effectif, mise en avant de l'exploit individuel, et les deux buts furent marqués sur balle arrêtée.
    Déjà contre le Chili, c'était très limite, et ça l'était avec une équipe qui devait composer avec Vidal et Medel en vrac.
    Et il y eut cette entame très poussive contre la Croatie, où la pression avait déjà visiblement touché les joueurs.

    Maintenant, quand on voit la stabilité des clubs, qui font voler les entraîneurs aussi rapidement qu'en Grèce ou Roumanie, les jeunes qui partent en Europe à 18 ans, les profils qui deviennent de plus en plus similaires entre les joueurs...espérons que cette claque les aidera.


  • Carlos Alberto Riera Pas le 09/07/2014 à 08h56
    Y'a pas que la défense brésilienne qui a coulé, une librairie à Sao Paulo aussi qui a promis 10% de reduction à chaque but encaissé... lien

  • Jeff Tran Hui le 09/07/2014 à 14h12
    Sans faire (si un peu) de la psycho de comptoir, je pense que le jaune de TS était un acte manqué. voire il s'est sabordé tout seul car il avait juste peur, trop d'émotion, de pression, etc...

    Sinon, j'ai toujours pensé que le Brésil, s'il n'avait pas joué chez lui, serait sorti dès les poules avec le niveau de jeu et les largesses arbitrales dont il a profité (penalty, rouge à TS qui devient jaune, innombrables fautes d'anti-jeu non sifflées, fautes à répétition dans les duels toujours sifflées à leur avantage ou presque, etc...). Et donc est arrivé ce qui devait arriver: un bon retour de karma et surtout une fessée de la part d'un bon gros favori face à une équipe qui n'aurait pas du être là.

    J'ai de la peine pour les joueurs et le public qui ne méritaient pas une telle déculottée, mais j'avoue qu'une finale sans les sanglots longs et la sur-émotion, ça sera plus plaisant à voir.

  • Hydresec le 09/07/2014 à 14h26
    Ginola ne jouait pas encore avec les Bleus en 83 (ou alors en équipe de jeunes).

La revue des Cahiers du football