British Gazon, numéro 1
La British Cup est de retour
Les coupes de la ligue anglaise (Worthington Cup surnommé Worth Nothing Cup) et écossaise (CIS Cup) connaissent une certaine désaffection. Pour y remédier, elles pourraient fusionner en une seule, qui deviendrait la nouvelle British Cup. Selon l’Observer, des représentants de la Ligue anglaise, Keith Harris et David Burns, auraient rencontré discrètement jeudi dernier à Glasgow des représentants de la Ligue écossaise ainsi que des officiels des Rangers et du Celtic. Les géants de Glasgow, ainsi que deux à quatre autres clubs écossais, pourraient rejoindre la Worthington Cup dès la saison prochaine, avant que se crée une British Cup unifiée pour la saison 2003-2004. Cette fusion envisagée ne serait pas une nouveauté. Dans les années 1970, la Texaco Cup (cinq éditions) réunissait les clubs anglais, écossais et irlandais, tandis que l’Anglo-Scottish Cup (six éditions) lui succédait après le retrait des deux fédérations irlandaises. Mais ces compétitions ne trouvèrent pas leur public.
Outre l’intérêt sportif, cette British Cup permettrait de calmer les ardeurs de l’Old Firm qui souhaite rejoindre l’English Premier League. Les perspectives lucratives en termes de droit TV et de sponsoring devraient rallier à cette idée l’ensemble des clubs au nord et au sud de la frontière, les Ecossais renonçant bien sûr à revendiquer la place qualificative pour la C3 que la Ligue anglaise attribue au vainqueur de la Worthington Cup. Enfin, nos voisins d’outre-manche pourront mesurer leurs équipes respectives sur le terrain et non plus seulement derrière le comptoir en d’interminables discussions. Et cela relancera peut-être le débat sur une fusion des fédérations britanniques.
Turkish menu
Nos amis anglais craignaient un tirage difficile pour les qualifications de l’Euro 2004, le onze de la rose n’étant pas tête de série. Plus de peur que de mal, du moins sportivement, puisque les Anglais évitent l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie ou bien la France, en tirant la Turquie comme tête de série. Le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, le Suédois Sven Goran Eriksson, déclare ainsi : "Je suis plus satisfait de ce tirage que de celui des groupes de la Coupe du Monde". On constate ainsi que le Suédois a assimilé la notion d’understatement toute britannique. Si les performances anglaises face à la Turquie sont impressionnantes (huit victoires et un nul depuis 1984, 29 buts marqués et aucun encaissé), elles commencent à dater (dernier match en 1993) alors que le football turc a accompli des progrès certains.
Les inquiétudes anglaises portent plutôt sur la sécurité, car si les fédérations respectives conservent de bonnes relations, ce n’est pas vraiment le cas des supporteurs des deux pays. Nul n’a oublié l’assassinat de deux fans de Leeds à l’occasion d’une demi-finale de coupe de l’UEFA 2000 (ni la pancarte "Welcome to Hell", le match retour de cette demi-finale, les heurts entre supporteurs d’Arsenal et de Galatasaray lors de la finale de cette compétition à Copenhague, ou les conditions dantesques du play-off de la République d’Irlande à Bursa (vestiaire des visiteurs saccagés, Tony Cascarino coursé par la foule).
Quant aux autres adversaires (Slovaquie, Macédoine et Liechtenstein), les Anglais les considèrent comme quantité négligeable. The Times résume cette opinion par un lapidaire : "But where is exactely Macedonia?"
Berti Vogts : un certain goût pour la revanche
Si Berti Vogts avait encore des hésitations pour reprendre les rênes de la sélection écossaise, le tirage des qualifications de l’Euro 2004 devrait les dissiper. Le sort lui réserve ainsi l’occasion de prendre sa revanche sur la Mannschaft, lui qui fut évincé du poste de sélectionneur au terme d’une campagne France 1998 pour le moins calamiteuse, mais dont on ne saurait lui rejeter l’entière responsabilité. Cette figure légendaire du football allemand (96 sélections en tant que joueur, vainqueur de la Coupe du Monde 1974) n’a sûrement pas oublié le titre de Bild au lendemain de l’élimination: ‘‘Berti, pour combien de temps encore?’’
La Tartan Army cherchera donc à accrocher une sélection allemande en renaissance, sans trop d’espoir de lui prendre la place qualifiant automatiquement pour l’Euro portugais. Seule l’Islande semble menacer une deuxième place espérée par les Scots. Mais bon, si on en croit les tabloïds allemands, Berti Vogts sait faire perdre la Mannschaft. Un sacré atout pour les Scots!
La brève de la semaine anglaise
Gary Lineker : "On dit qu’il n’y a plus de match facile dans le football international, mais le Liechtenstein est une exception à la règle – de même que l’Allemagne".
Le suspens de l’année
Le Celtic de Glasgow sera-t-il champion à 6 ou à 7 journées de la fin de la saison écossaise?