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Comment prénommer son footballeur ?

Pour faire de son enfant un joueur pro, il faut le placer dès le départ sous le bon augure d'un prénom adéquat. Suivez notre guide.
Auteur : Arnaud Demanche le 5 Jan 2011

 

Extrait du numéro 41 des Cahiers du football, février 2008. L'auteur est un des créateurs des Gérard de la télévision et des Gérard du cinéma, ce qui indique une prédilection certaine pour les prénoms évocateurs.


Pan ! Un centre tendu de votre latéral favori est repris victorieusement par votre attaquant préféré et votre équipe est propulsée en demi-finale! La réaction, nous l’avons tous vécue, est immuable : sauts désordonnés dans le salon, embrassade avec le premier être humain venu, et bien entendu, puissante érection. Madame est d’ailleurs aussi enthousiasmée que vous par cette victoire de Sedan en quart de finale de Coupe de la Ligue, et l’évènement est fêté sur-le-champ sur la table du salon, à grands renforts de positions acrobatiques et d’accessoires intéressants.
Neuf mois plus tard, ladite Madame accouche d’un splendide petit garçon, 3,7 kilos à la naissance, qui remue frénétiquement des pieds. L’évidence s’impose: il sera footballeur. Et pour être sûr que la fée du ballon rond le suive toute sa vie, le choix du prénom a toute son importance, tant il va conditionner sa carrière. Aussi convient-il de bien y réfléchir. Voici quelques exemples qui vous aideront, nous l’espérons, à placer sous les meilleurs augures la carrière de votre champion.


Zinédine

Zinédine (ou Lilian, Youri ou Bixente) sont les fausses bonnes idées par excellence. Votre enfant devra là porter un lourd héritage. S’il est exceptionnellement doué, ce prénom l’aidera à faire valoir son talent, mais s'il n’est que moyen, le fardeau d’un prénom illustre sera trop lourd pour lui. Il régressera progressivement, jusqu’à abandonner totalement le football, qui deviendra par la suite une phobie. Votre fils, en définitive, s’amourachera d’une discipline lugubre comme la comptabilité, et sera la honte de la famille. Mieux vaut donc taper dans les prénoms moins historiques, mais plus sûrs pour une carrière durable.



Nicolas

Pour faire de votre enfant un honnête joueur de Ligue 1, Nicolas est le prénom de référence. Un placement de père de famille, peu risqué : les Nicolas sont en général titulaires dans leurs équipes, ont des carrières relativement paisibles et s’ils sont plutôt habitués à gigoter dans le ventre mou de championnat, il arrive que l’un ou l’autre devienne international.
Génétiquement plus à l’aise au milieu (Dieuze, Ouédec, Fauvergue, Sahnoun, Bonnal, Florentin...), le Nicolas est cependant aussi manipulable qu’un disciple scientologue, et se laissera former sans protester à tous les postes. Ni bon, ni mauvais, invariablement moyen et sans saveur, le Nicolas se satisfait pleinement de cette situation confortable. Épanoui et de bonne humeur, il considère encore le football comme un jeu, qu’il faut parfois savoir perdre, alors parfois, il perd.

L’équipe-type

Douchez
Plestan - Savinaud - Gillet - Seube
Fauvergue - Florentin - Dieuze
Marin - Anelka - Maurice-Belay

Portabilité : 4/5 (la présidence de Nicolas Sarkozy étant un léger handicap)
Fiabilité : 5/5
Potentiel de starification : 2,5/5
Poste de référence : milieu


gregorys_11.jpg


Grégory

Loin de la béatitude niaise du Nicolas, le Grégory est un homme dur et revêche. Très à l’aise en défense, voire dans les buts (Coupet, Malicki, ou, sur une autre échelle de valeur, Wimbée), il aime le contact, les poils, et l’odeur de la sueur. L’attaque, comme le prouve la ligne de feu Bettiol-Pujol de la composition ci-dessous, n’est pas précisément son fort. Ce tempérament bûcheron va de pair avec une tendance bizarre à jouer dans des clubs grisâtres, besogneux, où le football-champagne n’existe pas (Metz, Lille, Valenciennes...). L’ambiance morne des villes pluvieuses fait du Grégory un joueur ouvrier, âpre et rugueux, souvent fiable. Cela dit, quelques-uns épousent le côté obscur de cette force déjà pas spécialement lumineuse, et deviennent d’indécrottables bourrins, amateur de nez qui saignent et de tacles meurtriers, sous prétexte "qu’on n’est pas des fiottes". Attention, donc.

L’équipe-type

Coupet
Bourillon - Paisley - Tafforeau - Cerdan
Lacombe - Leca - Vignal - Proment
Bettiol – Pujol

Portabilité : 5/5
Fiabilité : 4/5
Potentiel de starification : 1/5
Poste de référence : défense



Jérémie (ou Jérémy)

Là où le Nicolas se caractérise par sa fadeur, et le Grégory par sa rudesse, le Jérémie est tout en flamboyance et en précocité. Son talent explose à la face du monde alors qu’il n’a que cinq ans. À sept ans, il est embrigadé par le club régional, qui voit en lui le futur Zidane. À dix ans, des émissaires d’Arsenal le surveillent à la récré. À douze, il dispute son premier match en CFA, et à quinze, il apparaît pour la première fois en Ligue 1. Enfin, dès qu’il sait se raser tout seul, il quitte son club formateur pour une prestigieuse écurie, où sa notoriété de prodige lui permettra peut- être d’embrasser une fille (Toulalan, Mathieu, Aliadiere, Ménez...).
Là, deux écoles se distinguent : soit il se stabilisera définitivement jusqu’à toquer à la porte de la sélection nationale, soit il échouera complètement, tout en continuant à mendier des sélections Espoirs pendant qu’il le peut encore, avant de passer progressivement du Real à Marseille, Nice, Levante, Sochaux, puis Mouscron. Attention à l’agent que votre enfant choisira, il pourrait être déterminant.

L’équipe-type

Janot
Berthod - Bréchet - Morel - Sorbon
Clément - Toulalan - Mathieu - Gavanon
Aliadière - Ménez

Portabilité : 4/5
Fiabilité : 3/5
Potentiel de starification : 4/5
Poste de référence : milieu offensif



Kevin

Très prisé ces dernières années, Kevin a été donné à une montagne de jeunes footballeurs, génération 90’s encore boutonneuse et qui a pris Djibril Cissé pour modèle de bon goût vestimentaire. Ayant une conception très offensive du football, désireux de montrer qu’ils ont intégré toute la logique financière qui va avec, les Kevin n’ont cependant pas encore eu le temps de montrer ce dont ils étaient capables au haut niveau. Mais ils pourraient bien faire de l’ombre au clan des Jérémie. Nombreux sont ceux qui sont en effet habitués aux sélections de jeunes (-16 ans, -18 ans, Espoirs, etc...), et ce à tous les postes.
Malheureusement, les quelques rares Kevin confirmés ne font que surnager dans des équipes décevantes, voire à la dérive (Monnet-Paquet à Lens, Lejeune à Auxerre, Gameiro à Strasbourg...). De quoi dissuader pour l’instant les parents d’handicaper leurs enfants avec un prénom aussi vilain.

L’équipe-type

Olimpa
Das Neves - Bodin - Barré - Debris
Lejeune - Constant - Bru
Monnet-Paquet - Gameiro - Dupuis

Portabilité : 1/5
Fiabilité : 2/5
Potentiel de starification : 3/5
Poste de référence : attaque



Olivier

Si Kevin est un stade pré-Jérémie, les Olivier sont le stade post-Jérémie. Ils forment une famille de joueurs aussi appelés les "vieux briscards" (Monterrubio, Quint, Dacourt, Echouafni...). Quelques jeunes Olivier n’ont pas réussi à confirmer tout le bien qu’on pensait d’eux (Sorlin, Veigneau...), mais se stabilisent petit à petit, et finiront leur carrière, comme les autres du clan, à trente-huit ans dans un club qui a connu, comme eux, la gloire à la fin des années 90, genre Lens ou Auxerre.
Les Olivier sont des accumulateurs d’expérience, et deviennent régulièrement ce qu’on appelle des cadres, c’est-à-dire des joueurs moyens, mais nécessaires à l’épanouissement de la jeune génération.
L’Olivier, il en a vu d’autres, on la lui fait pas, des mecs comme toi, il en a déjà vu passer par pleins wagons. Lui, il a joué avec Papin, il a taclé une fois Stoitckhov en UEFA, et il a disputé une finale de Coupe de France avec Nice. Alors, hein, tu permets...

L’équipe-type

Sorin
Bernard - Thomas - Veigneau
Dacourt - Echouafni
Quint - Kapo* - Rambo - Monterrubio
Thomert

Portabilité : 4/5
Fiabilité : 3/5
Potentiel de starification : 2/5
Poste de référence : vestiaire, coin de la cheminée

* Kapo est un cas un peu à part chez les Olivier, puisqu’il ne se stabilise pas. L’explication est évidente: il se prénomme en effet Narcisse-Olivier. Le premier a naturellement déteint sur le second.



Le conseil
Vous pouvez également jouer les combinaisons si vous possédez un nom de famille de footballeur, comme Cissé, Touré, Diarra ou N’Diaye. Les Touré sont souvent solides et rugueux, les Diarra compétents. La disparité des carrières des N’Diaye ou des Cissé témoignent pourtant de l’importance du prénom sur l’orientation.
Ainsi, un Jérémie Cissé deviendra la coqueluche d’Arsenal ; un Grégory Touré sera le pilier infranchissable de la défense rennaise ; mais un Kevin N’Diaye ne connaîtra qu’une gloire éphémère à Strasbourg, avant d’aller s’ouvrir les veines à Bochum. Soyez donc vigilants. Et envoyez-nous un faire-part, ça nous fera plaisir.

Réactions

  • Sens de la dérision le 05/01/2011 à 08h03
    Une analyse de haute volée comme on aimerait en lire plus souvent, même si ce fameux Nicolas Anelka semble depuis bien différent des autres Nico.

  • Jean-Luc Skywalker le 05/01/2011 à 08h44
    Si l'auteur de ces lignes passe dans les parages, je tenais à le remercier lui et ses complices, pour la cérémonie des Gérard de la télé, l'un des programmes télé qui m'a le plus fait me poiler en 2010.

  • vertigo le 05/01/2011 à 08h46
    Scientifique, argumenté, précis.
    Je me demande s'il y a quelqu'un en France qui a baptisé ses fils Olive et Tom.

  • MarcoVanPasteque le 05/01/2011 à 10h19
    Troublant ce descriptif assez juste de mes caractéristiques de footballeur associées à mon prénom. Il a de l'avenir dans l'arnacomancie ce jeune homme.

  • Maveric le 05/01/2011 à 10h44
    Je suis étonné que Grégorini n'ait pas été mentionné dans la liste des goal pour les Grégory.

    Sans nier la drôlerie de l'article, je ne peux m'empêcher d'y voir avant tout des noms associés à des modes :
    - Nicolas et Olivier sont des prénoms qui défient la mode, en gardant une popularité forte et relativement constante.
    - Jérémy/ie, pour une raison qui m'ait étrangère, semble être un prénom qui a été populaire pendant les années 80, ce qui correspond à la période où la relève des bleus a semblé décevante.
    - Kevin est devenu à la mode avec Maman j'ai raté l'avion (1990), film dans lequel Macaulay Culkin se prénomme Kevin. Voilà pourquoi tous les Kevin de France ont au plus 20 ans.

    lien

  • gurney le 05/01/2011 à 10h50
    Une équipe de Kévin, ça va me donner le sourire pour la journée !!

  • brison futé le 05/01/2011 à 11h04
    Jérémy Gavanon est gardien, c'est son frère Benjamin qui joue au milieu.
    Pour le remplacer, Jérémy Pied est idéal à ce poste.

  • 12 mai 76 le 05/01/2011 à 11h07
    Je proteste énergiquement contre l'absence de Mirallas dans l'équipe type des Kevin. Il devrait en être le capitaine, l'étendard flambloyant, la figure de proue, l'exemple à suivre.
    Cet ostracisme est navrant !

  • Tonton Danijel le 05/01/2011 à 11h21
    Maveric
    mercredi 5 janvier 2011 - 10h44
    Sans nier la drôlerie de l'article, je ne peux m'empêcher d'y voir avant tout des noms associés à des modes :
    - Nicolas et Olivier sont des prénoms qui défient la mode, en gardant une popularité forte et relativement constante.
    - - - - - -

    Oh, pour les Nicolas, il risque d'y avoir un gros déficit dans la génération post-2007...

  • José-Mickaël le 05/01/2011 à 11h54
    Maveric
    mercredi 5 janvier 2011 - 10h44
    > - Kevin est devenu à la mode avec Maman j'ai raté l'avion (1990), film dans lequel Macaulay Culkin se prénomme Kevin. Voilà pourquoi tous les Kevin de France ont au plus 20 ans.

    Ouuiiinn ! Tu as brisé mon illusion : je croyais que ça venait de Kevin Keegan...

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