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Contre favorable

Le journaliste de Canal+, ancien président du SCO d'Angers, a souhaité répondre à la Tribune des lecteurs d'Hydresec, "Maudite trinité".
Auteur : Philippe Doucet le 15 Oct 2006

 

J'ai beaucoup ri du brillant texte d'Hydresec "Maudite trinité".
D'autant plus que je suis particulièrement concerné par son texte. Non que j'y sois curieusement le seul nom cité, ce qui est pour le moins déroutant (j'y reviendrai plus loin), mais parce que j'ai, moi aussi, une certaine habitude des clubs de la "lose". Jugez plutôt. Mon club de cœur est le FC Rouen. Soit le plus grand spécialiste trente chutes libres et inarrêtables. Des voyages éclairs entre la D1 et la CFA 2 depuis trente ans, qui dit mieux? Avec des séries de descentes consécutives comme peu en ont vu, pas même Hydresec avec ses clubs.
Je vous signale tout de même que, gamin, je jouais à Bois-Guillaume, qui devait être en deuxième division de District quand le FCR était en D1. Aujourd'hui, Bois-Guillaume est devant Rouen au classement du groupe D de CFA...

Lorsque j'ai déménagé de Rouen à Paris, je me suis intéressé à peu près à tous les clubs qui n'étaient pas le PSG. Avec quelle réussite! J'ai donc tenté le Red Star, le Paris FC, le Racing, le RP1, le Matra. Il n'y a guère que Créteil que j'ai réussi à éviter. Belle abnégation qui dépasse presque les performances d'Hydresec!

Bref, le seul point où je ne le rejoins pas concerne Angers. En effet, vous réussissez, en évoquant trois clubs où il y a pourtant sacrément à raconter en termes de dirigeants (Strasbourg, Nice, Angers), à ne citer que mon nom pour mon passage à la tête du club angevin. Je ne devrais pourtant pas entrer dans vos critères puisque ce fut une rare (pour ce club) année de réussite (une montée de National en Ligue 2 en 2003) et une très rare année de stabilité avec Eric Guérit pour seul entraîneur et grand artisan de cette montée.
Éventuellement, vous auriez pu me citer comme victime de l'environnement habituel de ce type de clubs (surtout en période de réussite, quand le club redevient intéressant) avec son lot de gens avides de pouvoir, d'argent et d'influence politique. Avec, pour arme, la grossière manipulation du chèque que vous citez (1).
Que ces gens, devenus opportunément mes adversaires, aient inventé cette histoire grossière, puis usé et abusé de mon nom connu pour servir leurs noirs desseins, c'est une stratégie logique. Être connu, sans avoir jamais cherché à l'être, est un grave défaut. Qu'il ait été exploité par ces gens, soit! Mais que vous, Hydresec, l'observateur aussi fin de ces clubs (souvent environnés d'aigres), tombiez là-dedans également, alors là, je suis déçu.

Reste que j'ai pris un grand plaisir par ailleurs à lire votre texte. On devrait plus souvent évoquer ces destinées fatales. Les Anglais, avec leur amour éperdu pour leur club d'origine, sont plus forts que nous pour cela. Mais bravo pour ce bel essai.


(1) Note de la rédaction : Philippe Doucet est arrivé à la tête du SCO d'Angers en juin 2002. Au terme de la saison 2002/2003, des manœuvres menées par Bernard Blot puis Serge Martel de la Chesnaye, actionnaires du club, révélaient un imbroglio capitalistique: le journaliste de Canal+ avait acquis ses 62% de parts de la SAOS avec un chèque de 207.000€ qui n'avait jamais été encaissé. Isolé, Philippe Doucet avait dû démissionner au cours de l'été – son départ précédant le limogeage de l'entraîneur Éric Guérit, puis celui du manager général Patrick Glanz par le nouveau président, Patrick Norbert (désigné comme repreneur par le Tribunal de commerce d'Angers en août).
En janvier 2004, Philippe Doucet devenait conseiller du président du FC Rouen, René Bertin.

PS : le titre "Contre favorable" est de notre cru.

Réactions

  • CHR$ le 16/10/2006 à 06h55
    Tiens, ça m'avait frappé ça en lisant l'article : évoquer le SCO en parlant de Philippe Doucet sans évoquer le président Norbert qui est quand même l'un des présidents dont le potentiel comique est le plus important des 20 dernières années m'avait semblé curieux.

    Sinon, j'aime beaucoup la palette à doudouce.
    Voilà.

  • guyroudoudou le 16/10/2006 à 08h08
    Yep, un grand palettiste le Philou. Mais aussi un de mes préférés chez C+ avec le p'tit Margotton. A quand les écrits des journaleux de TF1 sur le site des CdF ?
    Non je plaisante...

  • Raspou le 16/10/2006 à 09h01
    J'avais un peu peur de la réaction colérique du gars dont on s'est moqué, ben non, M. Doucet évite l'écueil en évitant de monter sur ses grands chevaux et en adoptant un ton à la fois rigolo et calme... Sa mise au point n'en est que plus convaincante (cela dit sans rien connaître au fond du dossier).

  • hai le 16/10/2006 à 09h25
    Oui, enfin, le plus important, c'est de voir ici évoqué l'USCB! Bois Guillaume! Mon club à moi que j'ai, qui m'a "formé" (le pauvre)... Merveille... Allez les verts!

  • Clivier1 le 17/10/2006 à 00h08
    Hé bien, bonne mise au point, qui va dans le sens de l'article quand meme. Et qui explique bien que quand on a la lose, on l'a garde. Et bien. Courage Alexis.

  • ludo-rio le 17/10/2006 à 04h07
    "Lorsque j'ai déménagé de Rouen à Paris, je me suis intéressé à peu près à tous les clubs qui n'étaient pas le PSG. Avec quelle réussite! J'ai donc tenté le Red Star, le Paris FC, le Racing, le RP1, le Matra. Il n'y a guère que Créteil que j'ai réussi à éviter."

    Eh ben, voilà, les dieux du foot t'ont puni... Ça t'apprendra...

  • taivince le 17/10/2006 à 14h27
    "PS : le titre "Contre favorable" est de notre cru"
    On s'en serait presque douté.

  • Philippe Doucet le 17/10/2006 à 19h47
    C'est ce qui s'appelle tomber sur un bélier (Créteil...).

    Je voulais juste préciser 3 points par rapport au P.S de la rédaction qui est joint au texte :

    1. Le P.S de la rédaction correspond bien à l’histoire qui a été racontée à l’époque, notamment par mes adversaires.
    Mais elle ne correspond pas à la réalité. Du reste, sa crédibilité ne résiste pas un instant à l’analyse d’hommes d’affaires (dont je ne suis pas, c’est la seule fois de ma vie que je me suis mêlé de cela, contraint et forcé du reste).
    Mais j’ai vécu ce que pouvaient être les effets d’une grossière manipulation, jouant sur les medias locaux en agitant une grosse ficelle qui bouge fortement l’opinion publique.
    Je puis vous dire que, dans ces conditions de pression, la vérité ou la crédibilité n’ont plus le moindre poids. C’est une machine à broyer qui m’a conduit à choisir très vite de quitter le marigot…
    Je n’irais pas ici beaucoup plus loin, ne souhaitant pas raviver une plaie et un regret devant ce gâchis invraisemblable pour le club.

    2. Mon successeur n’a pas été choisi par le Tribunal de Commerce.
    Dans un souci de continuité de la réussite sportive, j’avais présenté les repreneurs à la Mairie d’Angers.
    Etant soumis à de multiples pressions, et n’en faisant à aucun moment une affaire d’argent, j’ai finalement dû laisser le choix à la Mairie d’Angers.

    3. Patrick Glanz était le Manager amené par mon successeur M.Norbert. Son départ ensuite n'a donc rien à voir avec "l'affaire".


  • Clivier1 le 18/10/2006 à 01h01
    Et en plus, il est inscrit sur les cdf. Alors là, je tombe des nues.
    Maintenant, va falloir balancer quels sont les journalistes qui se cachent derriere les ravio (Thierry Lacroix?), Carolizba (Philippe Manoeuvre?), coach-mimi (Alexandre Delperier?) et autres Babou (Vincent Hardy?).
    Si, il faut.

  • Olf le 18/10/2006 à 11h00
    Voilà une inscription assez inattendue parmi les contributeurs cédéfistes, qui passe pourtant assez inaperçue!
    Bienvenue à vous, "homme à la palette", sur un site où les détracteurs de votre profession sont pourtant nombreux.

    Je ne connais pas grand chose à cette "affaire" qui vous concerne, mais la qualité (au moins sur la forme, qui se veut didactique et non purement polémique) de votre intervention vous donne du crédit (je vouvoie un CDfiste, ça fait pas très alternatif, tout ça...).

    Sinon, question pleine de mauvais esprit: est-ce que le tout jeune inscrit a pu échapper au rituel du petit texte pour pouvoir intégrer notre grande famille?

La revue des Cahiers du football