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Corée du Sud : le minimum syndical

A quelques jours de la Coupe du monde, les menaces de grève se précisent en Corée du Sud. Au lieu de ne penser qu'aux éventuelles conséquences sur l'organisation de la compétition, on peut s'arrêter sur les motifs de ce mouvement social et sur la conception coréenne des libertés individuelles et syndicales…
Auteur : Julie Grémillon le 21 Mai 2002

 

Le rapport 2001 d'Amnesty International déplore, pour le régime du président Kim Dae-jung, le maintien de la peine de mort, une loi de sécurité nationale qui autorise des dérives policières et des atteintes aux droits des accusés, l'absence de garantie constitutionnelle pour les droits de l'homme… Dans ce paysage, la situation des droits syndicaux est particulièrement déplorable.

Les syndicats entre la matraque et le mitard
Les ONG dénoncent depuis longtemps les graves atteintes aux droits syndicaux en Corée du Sud. Le 28 mars dernier, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) a lancé un appel à l'Organisation internationale du travail et au gouvernement sud-coréen, dénonçant "la poursuite de violations graves et répétées des droits syndicaux par les autorités sud-coréennes". Il est question d'arrestations de syndicalistes (105 en 2001), de violences policières, d'interdictions des syndicats dans les services publics, de non-respect du droit de grève (voir ci-dessous). Les conditions de détention de ces hommes — qui sont de fait des détenus politiques — consistent en 23 heures d'isolement en cellule et une heure d'exercice par jour (source Union Networks International, juin 2001).

Il faut ainsi savoir que la principale revendication du mouvement — avec la semaine de cinq jours! — concerne la libération de 41 leaders syndicaux actuellement emprisonnés pour grève illégale.

Sud Corée
Le KCTU, qui appelle à la grève, a été créé à la fin de l’année 1995 par le regroupement de nombreux syndicats indépendants, bouleversant le paysage syndical. Cette Confédération s’est affirmée comme plus déterminée mais aussi plus politique, luttant pour l’extension des droits démocratiques. Elle est particulièrement impliquée dans les vastes mouvements de grève déclenchés depuis l'hiver 97 et compte aujourd'hui 650.000 membres.

Le gouvernement et les syndicats avaient conclu en février 1998 un pacte de réforme du système social, qui échangeait une plus grande flexibilité du marché de l’emploi par une série de dispositions facilitant le licenciement contre une reconnaissance complète des droits syndicaux et la création d’un système d’assurance chômage. Dans un contexte de crise économique asiatique qui a rendu la situation sociale plus précaire, ce contrat n'a pas été respecté, par plus que l'engagement du président Kim Dae-jung à entreprendre des réformes politiques et judiciaires. Le chef du Parti démocrate du millénaire a été plus préoccupé du rapprochement avec la Corée du nord, couronnée par un prix Nobel de la paix. Ses velléités de libéralisation des "droits humains" — même s'il a suspendu les exécutions capitales — n'ont certes pas été encouragées par les partis de sa coalition.

Les conflits sociaux sont-il solubles dans le football ?
"Le gouvernement réagira fermement face aux grèves illégales et aux mouvements collectifs qui pourraient ternir l'image du pays durant la Coupe du monde" (AFP).En France, on avait entendu des cris d'orfraies devant des intentions de grève dans les transports, appelant à la suspension de toute vie sociale, politique ou intellectuelle pendant la durée du culte. En Corée, l'avertissement ci-dessus indique que les autorités considèrent le mouvement comme illégal et qu'elles vont comme de coutume choisir l'épreuve de force et appliquer cet "usage excessif de la violence pour réprimer des mouvements de protestation syndicaux" qui leur est reproché par Amnesty.

On se souvient peut-être de l'épopée des trois syndicalistes de Daewoo venus en Europe traquer leur ancien président recherché pour fraude. Ils avaient installé leur camp de base à Paris en février 2001 et avait suscité une certaine sympathie. Aujourd'hui, on entend beaucoup parler de la Corée, dans les magazines et les magasins, dans la presse sportive et dans les émissions culturelles. Mais comme la Coupe du monde est ce grand moment de bonheur aveugle et que le football ne se mêle pas de politique, la plupart des médias s'en tiendront aux images d'Epinal sur le pays co-organisateur. Toutes les occasions sont pourtant bonnes à saisir pour montrer aussi le revers de la brochure touristique.


Extrait du rapport 2001 de la CISL (octobre 2001)

"Sous le coup d'une procédure spéciale de surveillance au sein de l'OCDE, la République de Corée se distingue tristement par ses entraves au droit de grève, ainsi que par ses nombreuses arrestations et violences à l'encontre des syndicalistes.

Le droit de grève y est largement bafoué: en plus d'une loi interdisant la grève pour certains travailleurs gouvernementaux et d'une loi allongeant de manière abusive la liste des services essentiels, l'article 314 du code pénal considère la grève comme une "obstruction aux affaires" et sert de prétexte à de nombreuses violences et arrestations de grévistes. En quatre années de présidence du lauréat du prix Nobel, Mr Kim Dae Jung, plus de syndicalistes ont été arrêtés que dans les cinq années précédentes, démontrant ainsi de manière emblématique la politique antisyndicale du gouvernement. Parmi ces 105 syndicalistes arrêtés en 2001, Mr Mun Sung-Hyun, Président de la Fédération des métallos coréens, Mr Dan Byung-Ho, président de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU), Mr Lee Yong Deuk, président du Syndicat du Secteur financier de Corée, se trouvaient encore en prison à la fin de l'année".

Voir aussi :
Le communiqué de la CISL.
Le dossier d'Amnesty International à propos des pays organisateurs.

Réactions

  • hugues le 22/05/2002 à 03h28
    C'est vrai que des évènements comme la coupe du monde permettent aux "observateurs occidentaux" de se pencher sur les problèmes locaux...
    Espérons que ça fasse avancer les choses, que ce ne soit pas juste un prétexte à remplir du papier ou des JT !
    et je pense à ça en passant, il faut attendre 2008 pour parler de la Chine ?

  • harvest le 22/05/2002 à 04h25
    Pour une fois que le football pourrait se rendre utile : Imaginons que l'EdF décide de ne pas aller en Corée pour signifier le désaccord des démocrates au sujet du quasi-fascisme coréens.
    J'entends déjà les cris de vierges effarouchées qui s'imaginent que la politique n'a rien à voir avec le business , pardon le football.
    En tous cas , le jury du nobel a prouvé une fois de plus sa lucidité et ses allégeances , mais depuis Walesa , on sait à quoi ils servent.

  • soupalognon le 22/05/2002 à 14h54
    La question mon cher Harvest n'est pas forcement de savoir si la politique a quoi que soit a voir avec le business/football.
    La question est de savoir si des interventions exterieures seront utiles, efficaces, productives, si elles ameneront un changement ou si elles ne sont que l'occasion pour quelques uns de se defouler, quitte a tout oublier une fois l'evenement passe.

    La maniere dont la plupart des pays accuses reagit est d'ailleurs assez classique:
    - pas d'ingerence exterieure
    - pas de lecon de de morale
    - vous vous etes vus?

    Ces campagnes n'entrainent donc pas necessairement d'amelioration, au contraire elles peuvent parfois amener des crispations, des positions tres emotionnelles difficiles a inflechir par la suite.

    Alors, cela ne signifie pas qu;'il faut se desinteresser, cela ne signifie pas que la carte postale de TF1 doit etre notre seule vision du monde coreen (Le japon c'est pas beaucoup mieux, en plus de cela, c'est le seul pays encore officiellement revisionniste a cette heure)
    , mais je m'interroge sur la portee d'attaques mediatiques pendant une periode de deux mois. J'estime qu'il ya de grandes chances qu cela ne fasses que crisper nos hotes, et ne ferait pas forcement avancer le schmilmililiblick.

    je crois franchement qu'en des matieres delicates comme celles-ci le spectaculaire est l'ennemi de l'efficace.


  • soupalognon le 22/05/2002 à 15h12
    J'ajouterai que surtout dans les pays asiatiques, il y a une question de face a prendre en consideration, les humilier alors que le monde entier a le regard braque sur eux, ce n'est pas rendre service a leurs syndicats.

  • El mallorquin le 22/05/2002 à 16h03
    Putain, Julie, t'as rien d'autre à foutre que de parler syndicalisme ? ;-)))

  • ZZ le 22/05/2002 à 16h46
    Mais comment il parle à la Demoiselle - la Dame (rayez la mention inutile) Grémillon, l'autre , :-))
    Avez vous remarqué que les sujets "les plus sérieux" sont toujours (enfin presque)traités par Juju ? Après on s'étonne qu'elle soit devenue le fantasme de millions de lecteurs...
    Dans la démarche du monde du sport, on peut qd même s'étonner (à peine) des choix actuels des pays organisateurs...
    La Corée et le Japon pour la CdM, la Chine pour les JO... Le rôle politique du foot et du sport ? Mais, il joue à plein régime et il a choisi son camp... ouvrir , renforcer de nouveaux marchés pour les pays "dominants" (le terme est mal choisi)... Le sort des syndicalistes, rien à foutre... de toute façon, tant qu'on n'a pas un appui indiscutables des dirigeants en place, ces syndicalistes ne sont même pas de "nos" consommateurs...

  • harvest le 23/05/2002 à 06h48
    Mon cher et néanmoins éminent collègue , vous n'avez sans doute pas tout à fait tort quant à vos doutes sur la réussite d'une telle action de lien eut été sans doute plus efficace d'exiger de la FIFA qu'elle échange l'organisation de la Coupe du Monde avec une plus grande liberté syndicale ; mais celà je ne l'imagine même pas en rêve.
    La lucidité qui caractérise chacun de mes propos m'incite donc à proner un bombardement massif du pays jusqu'à la reddition complète des autorités coréennes.

  • mollows le 23/05/2002 à 08h26
    extrait de l' 'Extrait du rapport 2001 de la CISL (octobre 2001)' : "En quatre années de présidence du lauréat du prix Nobel, Mr Kim Dae Jung, plus de syndicalistes ont été arrêtés que dans les cinq années précédentes, démontrant ainsi de manière emblématique la politique antisyndicale du gouvernement. "

    Ya peut-etre un petit biais avec la crise qu'a connu la Corée à la charnière des deux périodes citées (montant record alloué par le FMI... grèves; liceciments massifs dans un pays ou la couverture chomage est pas bien epaisse et les hivers encore assez rude...).

    Bien dommage que le gouvernement de Kim Dae Jung, qui de memoire a du lui aussi tater de la paille humide du cachot en sa qualité d'opposant, use de pareilles methodes...


  • El mallorquin le 23/05/2002 à 10h50
    Attends, ils ne vont pas non plus se plaindre les Sud-coréens ! On croit rêver : ils n'ont qu'à regarder leurs voisins du Nord, qui mangent des pissenlits en salade, ça leur remettra les idées en place...

  • mollows le 24/05/2002 à 03h09
    Ouais, rajoutes une petite couche d'insecurité militaire là-dessus et vise moi si y sont pas tenus, les "jeunes"...

La revue des Cahiers du football