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Dans les cartons des Dé-Managers : #24

De David Moyes à Oleg Blokhine en passant par Faryd Mondragon, hommage à ceux pour qui une page se tourne. Heureusement, l'Atlético, Johan Cruyff et le Real sont là pour remonter le moral des troupes.

Auteur : Les Dé-Managers le 22 Avr 2014

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

L’Atlético, entre envie et sérénité

Christophe Kuchly (@CKuchly) – Semaine après semaine on parle, et à raison, de la combativité de l’Atlético Madrid, de cette force intérieure qui pousse à ne jamais lâcher un match. Et c’est vrai, une telle hargne est très rare. Peu importe ce qui arrivera lors des prochaines semaines, avoir réussi à maintenir la barre aussi haut jusque-là est remarquable. Mais on ne peut résumer les nombreuses victoires à la notion d’envie. Diego Simeone a aussi réussi à construire une équipe formidablement intelligente. Intelligente dans ses qualités, dans sa confiance, dans sa malléabilité.
 

 


 


Pour commencer, on est presque obligé de parler de la maîtrise des joueurs. Tous ne sont pas des poètes, mais aucun ne pète les plombs. Équipe qui tacle le plus en Liga (24,3 par match), l’Atlético ne commet que 13,8 fautes – un chiffre en dessous de la moyenne du championnat – et n’a connu qu’une expulsion, un deuxième jaune pour une main dans la surface adverse, à la 89e minute d’une rencontre déjà gagnée. Diego Costa, souvent insupportable dans ses protestations et très rugueux, n’a ainsi reçu que sept jaunes. On est loin du trop plein d’engagement, de l’envie freestyle à la Tavlaridis.


Très matures, les Colchoneros le sont également dans leur gestion du chrono et l’adaptation à l’adversaire. En position idéale quand il faut contrer, ils éprouvent plus de difficultés quand c’est à eux de prendre les choses en main. Et effectivement, rares ont été les matches a priori faciles qui ont accouché d’un joli spectacle, là où ceux face à Madrid ou Barcelone étaient superbes. Qu’importe, l’important reste de gagner. Plutôt que de forcer le destin, Diego Simeone peut compter sur un formidable atout: les coups de pied arrêtés. Vendredi encore, face à Elche, c’est d’eux que sont venues la plupart des occasions ainsi que les deux buts. Meilleure équipe de Liga avec onze réalisations sur corners, auxquelles on peut ajouter cinq sur coups francs indirects, l’Atléti peut marquer à tout moment, sans nécessairement avoir besoin de se découvrir.


La dangerosité n’est pas systématiquement liée au nombre d’éléments offensifs, une leçon rappellée il y a quelques mois. Vendredi encore, le 4-4-2 est devenu 4-2-3-1, avec le remplacement de David Villa par José Sosa. Enlever un attaquant pour faire entrer un créateur: une idée qui privait, de fait, l’Atlético d’une plus grande menace offensive individuelle. Mais elle renforçait sa capacité à gérer correctement la possession, donc à obtenir des coups de pieds arrêtés, et ne pénalisait absolument pas Diego Costa, habitué à gérer seul des défenses pourtant très attentives. Bien sûr, il y aurait très bien pu y avoir 0-0… voire 0-1 avant ce changement tactique à l’heure de jeu, si Thibaut Courtois avait fini par redescendre du nuage qu'il occupe depuis de longs mois. Mais la récurrence a fait disparaître des têtes la notion de chance, de concours de circonstances: cette équipe a tellement gagné de la sorte qu’elle semble persuadée que, toujours, son heure viendra.
 

 

 

Blokhine dans le passé

Julien Momont (@JulienMomont) – Entouré de sièges vides, dans la tribune présidentielle du stade olympique de Kiev, Ihor Surkis tire nerveusement sur une énième cigarette. Quelques mètres plus bas, Oleg Blokhine est enfoncé sur son banc de touche, le regard bleu acier perdu au loin. Mercredi dernier flottait une odeur de rupture dans la capitale ukrainienne. Après un nouveau revers – le septième de rang – face au Shakhtar Donetsk (0-2), le président s'est résigné à licencier la légende.


Sur le terrain, les errances du Dynamo Kiev version Blokhine: pas de cohésion collective, manque d'intensité, pressing en retard, passivité défensive, absence d'imagination offensive, circulation lente et laborieuse – même si la relation Belhanda-Yarmolenko l'a fluidifiée après l'entrée du Marocain, avant la pause. Le plan du Dynamo s'est souvent limité à chercher la vitesse de Yarmolenko et Lens dans les couloirs, sans leur offrir toutefois la possibilité de créer des décalages, via des dédoublements.
 

 


 


Et l'on se remémore, douloureusement, le Dynamo Kiev flamboyant de Blokhine joueur, dirigé par Valeri Lobanovski. Coordination, simplicité, vitesse et mouvement incessant, incarnés par un but mythique en finale de la Coupe des coupes 1986, face à l'Atlético Madrid (3-0), signé... Blokhine. Lobanovski était un innovateur, pionnier du pressing, dont l'approche scientifique du football était en avance sur son temps. À l'inverse, le Ballon d'Or 1975 est un entraîneur à l'ancienne, dépassé par les exigences du football actuel, tant tactiques que managériales et médiatiques. Comme coincé dans le passé.


Pour mettre fin au règne sans partage du Shakhtar Donetsk depuis 2010, le meilleur joueur ukrainien de l'histoire s'est tourné vers l'étranger. L'été dernier, le Dynamo s'est séparé de seize éléments et a dépensé près de 40 millions d'euros pour Belhanda, Trémoulinas, Mbokani, Lens et Dragovic. Paradoxal pour l'ancien sélectionneur national, qui regrettait, quelques mois plus tôt, que “des étrangers occupent les rôles clés dans les top clubs”, ce qui “ralentit le développement de jeunes talents prometteurs”. Un chamboulement qui a surtout compliqué le redressement d'un club absent des deux premières places en 2012/2013, une première depuis la création du championnat ukrainien, en 1991. Ce scénario est sur le point de se répéter cette saison.


S'asseoir sur le banc du club où il a tant brillé par le passé (211 buts en 432 matches entre 1969 et 1988), Oleg Blokhine en rêvait. Lorsque l'opportunité s'est enfin présentée, en septembre 2012, il a même abandonné les rênes de la sélection ukrainienne. Sa légende plaidait pour lui. Dix-neuf mois auront suffi pour l'écorner.
 

 

 

On a aimé


L’entame de match de Liverpool à Norwich. Loin de succomber à la pression d’un titre qui se rapproche à grands pas, les Reds ont débuté avec assurance et sérénité, à Carrow Road, bien aidés, il est vrai, par une certaine passivité adverse. Le deuxième but des Scousers, signé Luis Suarez, est un modèle de patience collective et de circulation intelligente du ballon avant de trouver la faille.


Le feu follet Marco Reus contre Mayence. Nouvelle illustration que l’ancien de Gladbach sied autant au style du Borussia Dortmund de Jürgen Klopp qu’il le marque lui-même de son sceau. Perforateur et casseur de lignes hors pair, l’international allemand est celui qui fait les différences et donne le tempo des contre-attaques ultra-rapides des Borussen. Le tout avec un jeu dénué de superflu, aussi simple qu’efficace. Ses statistiques, samedi, confirment plus que jamais son omniprésence: six tirs, huit key passes (passes qui débouchent sur un tir d’un coéquipier), cinq dribbles en plus d’un but et d’une passe décisive. L’individualiste collectif. Indispensable.


La versatilité du Shakhtar Donetsk contre le Dynamo Kiev (2-0). Co-leaders du championnat ukrainien avec Dnipropetrovsk, les hommes de Mircea Lucescu ont démontré qu’ils étaient aussi à l’aise en attaques placées qu’en contre. Les cinq Brésiliens alignés au coup d’envoi (le quatuor offensif Douglas Costa, Taicon, Alex Teixeira et Luiz Adriano, et le plus défensif Ilsinho) brillent tout autant dans les petits espaces, grâce à leur technique balle au pied et leur vivacité, que dans la profondeur. Surtout, leur entraîneur roumain est parvenu à les faire jouer simple, avec un nombre limité de touches de balle, au service du collectif. Il paraît même qu’ils sont disciplinés défensivement!


 

 

On n'a pas aimé

 

Les insinuations de José Mourinho au sujet d’un complot visant son équipe. Chelsea n’a peut-être pas été avantagé par l’arbitrage face à Sunderland, mais ce n’est sûrement pas une raison pour voir des conspirations partout. L’objectif – souder son groupe dans l’habituelle notion de “seuls contre tous” et relativiser le meilleur parcours de Liverpool – ne justifie pas un procédé beaucoup trop récurrent.


La charnière Nikolas Moisander-Stefano Denswil, qui a réussi à prendre cinq buts en finale de Coupe des Pays-Bas face à Zwolle. On associera également ce cher Bojan “Casper” Krkic à la déroute de l’Ajax. À ce sujet, la pourtant prometteuse carrière de l’Espagnol est partie pour être encore moins bonne que celle de Jordi Cruijff.


Les cinquante-cinq centres stéphanois contre Rennes. Seulement onze ont trouvé preneur, sans toutefois que les Verts parviennent à trouver la faille face aux Bretons, avec seulement deux tirs cadrés. D’aucuns pointeront une approche incohérente compte tenu de l’absence de Brandao, suspendu. Mais dans le football comme ailleurs, la taille ne fait pas tout. Christophe Galtier a d’ailleurs préféré déplorer des attaquants présents “comme des plots” dans la surface adverse.

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

Selon une étude, un joueur qui dort huit heures par nuit a deux fois moins de chances de se blesser sur le long terme qu’un autre qui limite son sommeil à six heures. Une nouvelle preuve de l’influence majeure de l’hygiène de vie sur les performances et la réussite d’un joueur. (Via @deanwardsoccer/cliquez sur l'image pour agrandir).

 

 

 

 

Les déclas


Quand tu joues dans un sport d’équipe, il faut voir comment réagit le groupe en faisant les choses de manière différente, il faut s’ouvrir et être sûr de ce que l’on fait. Les jeunes sont intrépides. Tu n’as jamais de problème avec eux. Avec les joueurs plus expérimentés, il faut tout bien structurer et tout bin expliquer, parce qu’ils ont besoin de connaître les raisons. Pourquoi faisons-nous cela? Un bel exemple est la manière dont des joueurs comme Phil Jagielka ou Sylvain Distin se sont adaptés à trente-six ans. (...) Nous sommes arrivés où nous sommes parce que tous, jeunes comme vétérans, ont fait passer l’intérêt collectif avant l’intérêt individuel.” Roberto Martinez, à propos de la manière dont il a inculqué une nouvelle manière de jouer à son équipe d’Everton.


La seule présence de Simeone au bord du terrain nous motive. Voir la manière dont il vit chaque minute vous parvient, ce qu’il nous transmet sur le terrain est incroyable. Mourinho fait la même chose mais d’une manière différente: il vous motive toute la semaine. C’est peut-être plus mental. Avec Simeone, c’est ce qu’il exprime, l’énergie. Avec Mourinho c’est plus la manière dont il rentre dans votre tête.Tiago, élément essentiel de l’Atlético, qui a été sous les ordres des deux entraîneurs qui s'affrontent en demi-finale de Ligue des champions.


Je pense que si Sir Alex avait été là cette année, cela aurait également été difficile pour lui et je suis sûr qu’il en aurait été conscient. Je pense que les gens savent qu’il y a un groupe qui prend de l’âge donc je pense que cela aurait été une saison difficile pour quiconque qui aurait été à la tête de Manchester cette saison.” David “Je Pense” Moyes, le 28 mars dernier, et à qui on rend un dernier hommage via cette décla qui questionne Ferguson et son groupe pour limiter sa responsabilité. Peu importe même la vérité derrière ces deux phrases, ce n’est vraiment pas le meilleur moyen de communiquer quand on est aussi exposé.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

On parle très souvent en ces lieux du gegenpressing, le contre-pressing agressif du Borussia Dortmund de Jürgen Klopp. D’autres équipes sont capables de mener un tel plan de jeu de manière ponctuelle, notamment le Real Madrid, qui a pris les Allemands à leur propre piège lors du quart de finale aller de Ligue des champions, autour d’un Luka Modric parfait.

 

 

 

L'allégorie de la semaine


"Le Mur des Lamentations aulassiennes" (2 Samuel 18:33, Production Footballallegorie).

 

 

 

L'anecdote


On ne reverra sans doute pas Faryd Mondragon sur un terrain de football. Ce week-end, il était pour la dernière fois sur la feuille de match avec son club du Deportivo Cali, mais est resté sur le banc pendant toute la rencontre, au contraire de Cristian Higuita, fils de René, titulaire au milieu. À quarante-deux ans, l’ancien gardien du FC Metz n’a plus joué depuis deux mois et une titularisation face à Itagui (défaite 3-2, sans que Mondragon ne soit à blâmer sur l’un des buts). Il devrait être du voyage à la Coupe du monde, mais a bien entendu très peu de chances de jouer, lui qui a notamment participé à six phases de qualification entre 1993 et 2013. À noter que cette journée colombienne, la dernière de la phase régulière, a été le théâtre d’hommages à Gabriel Garcia Marquez, notamment par les supporters du club de Junior, dont l’écrivain était fan.

 

 

 

Le bonus football total


Quand on lui demande de composer son onze type de tous les temps, Johan Cruyff choisit un 3-3-1-3 forcément très joueur, autour d’un axe Beckenbauer-Guardiola-Maradona-Pelé.

 

 

 

La revue de presse anglophone

 

La blessure de Gago et la méforme de Messi inquiètent l’Argentine en vue de la Coupe du monde.


Mis au placard à Arsenal, en difficulté en début de saison, Marouane Chamakh revit depuis quelques semaines, et Crystal Palace avec lui.


L’annexion de la Crimée par la Russie pourrait entraîner le départ de deux clubs du championnat d’Ukraine la saison prochaine, et ses effets se font déjà sentir dans les clubs de la région.


Analyse très complète du jeu de l'Ajax lors des phases offensives.


 

  

Réactions

  • osvaldo piazzolla le 22/04/2014 à 02h56
    Je ne sais pas si les centreurs stéphanois ont été mauvais ou si Erdinç a joué au plot (je n'ai pas vu le match) mais un centre sur cinq qui trouve preneur est plutôt une bonne moyenne, statistiquement. lien

  • Ligue Huns le 22/04/2014 à 12h56
    Pour la stat, apparemment il vaut mieux dormir 5h que 6 ou 7h. Sidney Govou likes this.

  • Yohan Cowboy le 22/04/2014 à 15h24
    C'est vrai, Osvaldo, je me suis d'ailleurs fait la remarque en l'écrivant.

    Mais si les 53 centres ne débouchent que sur deux tirs cadrés, on peut douter que même le cinquième de centres réussis ait placé les attaquants dans des conditions idéales.

  • osvaldo piazzolla le 22/04/2014 à 18h57
    oui, difficile de le nier. Pour rester dans le quanti, ça serait sûrement intéressant de comparer ce 55/11 avec le reste des matches des verts, extérieur/domicile, avec ou sans Brandao, Trémoulinas/Ghoulam...ce nombre de centres est facile à trouver ?

  • Yohan Cowboy le 22/04/2014 à 19h06
    Si l'on en croit WhoScored, Saint-Étienne centre généralement 24 fois par match en moyenne (coups de pied arrêtés inclus, il me semble), mais le nombre augmente à domicile (26, contre 22 à l'extérieur).

    Tu peux trouver ces stats ici : lien

    Sinon, pour les autres comparaisons, je pense qu'on en est réduits à compter pour chaque match des Verts, mais c'est possible aussi via WhoScored (dans l'onglet "Players Statistics" des matchs, puis "Passing").

  • osvaldo piazzolla le 23/04/2014 à 23h33
    Merci !

La revue des Cahiers du football