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Dans les cartons des Dé-Managers : #9

La naissance de Thauvin, la renaissance de Kaka, la partition de Carrick, la prestation de Thiago en Coupe du monde des clubs... et Seedorf qui s’envisage en maître zen.

Auteur : Les Dé-Managers le 24 Dec 2013

 

 
Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les dorénavant-quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.
 

* * *
 

Kaka et la réinvention

Raphaël Cosmidis (@rcosmidis) – “We’re seeing Luis Suarez at the top of his game.” Et si c’était la dernière fois ? Quand un commentateur, transcendé par le talent qui transforme les superlatifs en euphémismes, parle d’un joueur au meilleur de sa forme, une question me vient : et si c’était la dernière fois? La dernière fois qu’on voit ce joueur à ce niveau-là, capable de ces choses-là. Comme un artiste qui ne se relèverait jamais d’un album trop réussi pour être un jour égalé.


Les cas sont nombreux, et cruels. Certains joueurs chutent d’un sommet qu’ils n’atteindront plus jamais. La vitesse d’exécution de Fernando Torres a sa tombe quelque part entre 2009 et 2011. L’épitaphe du coup de rein de Kaka lit les mêmes dates. Victimes de blessures, du temps, d’un environnement tactique, d’un changement de coach, de club, les footballeurs deviennent proies du destin, et leur apogée un moment du passé.

 



 

L’enjeu est alors de trouver consolation. Kaka n’est plus le Ballon d’Or, mais Milan n’est plus champion d’Europe. Pourra-t-il se réinventer en “10 lent”, lui qui a si longtemps été l’un des plus rapides du poste? Le Milan saura-t-il utiliser les qualités qui résident toujours chez le Brésilien? Les forces tactiques font dès lors office d’armes contre la fatalité. John Barnes, abandonné par son accélération après quelques années à Liverpool, se métamorphosa, d’ailier à créateur au milieu de terrain. Kaka a encore un avenir, mais sans doute ailleurs et autrement sur le terrain. Le voir tenter de ramener à la vie cette accélération aux abords de la surface, excentré sur la gauche, est bien trop douloureux.

 


Thauvin, prendre un enfant par la main

Philippe Gargov (@footalitaire) – Il y a les joueurs qui meurent et parfois ressuscitent, tel le Kaka ci-dessus encensé. Et il y a ceux que l’on voit naître, grandir et s’émanciper sous nos yeux. Florian Thauvin est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée au football français cette saison, et le match de Marseille contre Bordeaux en fut le meilleur des témoins. Sur un plan purement comptable, Thauvin trône à 5 buts et 2 passes décisives en 12 titularisations en Ligue 1, soient précisément 0,58833 buts générés par match pour les amateurs de statistiques absurdes, ce qui lui vaut d’ailleurs de finir dans l’équipe-type d’Opta pour la mi-saison. Les Lillois n’en auront cure, du haut de leur belle troisième place, mais ils admettront qu’il s’agit là d’un score honorable pour un joueur dont le poste n’est pas encore clairement défini, qui a connu un début de saison tourmenté suivi d’une fin d’année mouvementée.
 

Mais ce n’est en chiffres que se mesure l’influence de Thauvin. Depuis ses premiers pas avec l’OM, le garçon ne cesse de gagner en implication dans le jeu offensif, l’absence de Valbuena lui offrant son lot responsabilités qu’il réussit pour l’instant à assumer. En une poignée de matches, il a su se rendre indispensable: c’est beaucoup pour un joueur à peine pubère. Contre Bordeaux, ses nombreuses tentatives (4 tirs dont 3 cadrés, quelques passes lumineuses et une foule de dribbles revanchards) ont sûrement contribué à remotiver son équipe lorsqu’elle était menée 0-2, contre le cours du jeu. C’est d’ailleurs lui qui amène le but de la remontée, en tirant un coup franc direct alors qu’il aurait été plus pertinent de chercher une tête.

 


 


En ce sens, Florian Thauvin ramène en France un profil de joueur qu’on apprécie aimer: ceux des dribbleurs à la fois talentueux et enragés, d’une autre trempe que les fainéants argentins et autres tricoteurs brésiliens. Ceux-là ne séduiront jamais le public, qui attend de ses joueurs qu’ils mouillent le maillot. On peut le regretter comme on peut s’en délecter. Certes, Thauvin n’aura jamais l’élégance des Sud-Américains précités. Ses dribbles, toutes proportions gardées, peuvent faire penser à ceux d’Arjen Robben et son allure de ptérodactyle. Un autre joueur vieux prématurément, et qui aura mis du temps avant de concrétiser dans un trophée la somme des espoirs placés en lui. L’avenir nous dira si Thauvin a réussi son pari olympien. Pour l’heure, apprécions simplement de pouvoir le regarder mûrir balle au pied.

 


On a aimé


COUPE DU MONDE DES CLUBS


Les contres ultra-rapides du Raja Casablanca, maintenu dans le match par son gardien et la maladresse brésilienne face à l’Atletico Mineiro, pour ensuite exploiter au mieux les failles défensives dans les couloirs de leur adversaire. Comme quoi, les latéraux brésiliens, et l’arrière droit Marcos Rocha en premier lieu, restent fidèles à leur réputation.
 

Le jeu en une touche de balle de Thiago Alcantara qui exploite tous les espaces et en invente d’autres. S’il y a parfois du déchet à cause d’une prise de risque esthétique trop audacieuse (notamment ces talonnades en pleine course et passes quasi aveugles), on aurait presque l’impression qu’elles sont la faute du réceptionneur, incapable d’anticiper un tel geste.

 

CHAMPIONNATS


Le nouveau but de Carlos Bacca, menace permanente sur les défenses espagnoles et preuve du gros réservoir offensif colombien.
 

Levante n’a pas battu l’Atlético, prenant comme d’habitude un wagon de cartons et ne touchant pas le ballon du match (33% de possession pour une moyenne de 37%, de loin la plus basse de Liga). Mais il s’en est fallu de peu, et le caractère affiché par Pape Diop et les siens prouve que leur place en milieu de tableau ne tombe pas du ciel.


Les éclairs de génie de la Juventus, capable de débloquer une rencontre à tout moment sur une inspiration de Carlos Tevez, un débordement de Stefan Lichtsteiner ou une projection vers l’avant de Paul Pogba. Quand au jeu de corps de Fernando Llorente, c’est un vrai régal.
 

Le match tout en douceur de Francesco Totti contre Catane, qui demeure l’engrenage central de cette Roma malgré son physique déclinant. Cinq key passes en 87 minutes pour le dieu romain.
 

La performance de géant de Jordan Henderson contre Cardiff (qui suit celle contre Tottenham il y a une semaine). Deux ans et demi après son arrivée à Liverpool, le milieu à tout faire embrasse enfin une reconnaissance quasi unanime en Angleterre. Ça tombe bien, il n’a que vingt-trois ans. Et déjà 111 matches avec les Reds.


Les montées rageuses de Diawara, qui déplace littéralement la montagne qu’est son corps par la seule force de son mental. Et des nombreux espaces laissés par les Girondins au niveau de la ligne médiane, parfaitement occupés à coller au marquage les offensifs olympiens.

 


On n’a pas aimé


CHAMPIONNATS


Le match Celtic-Hearts
(2-0), unidimensionnel : 74 % de possession pour le Celtic, un seul tir du match pour Hearts, non cadré. Un monde entre les deux équipes et un Celtic pourtant pas brillant, trop axial dans un 4-4-2 en losange, seulement porté par les éclairs du meneur de jeu Kris Commons et les centres du latéral gauche Emilio Izaguirre. Le tout dans un Celtic Park à moitié vide et aphone. Le foot écossais a connu des jours meilleurs.
 

Si les buts encaissés par le Borussia Dortmund viennent d’erreurs individuelles, c’est surtout l’incapacité à mettre de la folie devant qui inquiète. Marco Reus et Henrikh Mkhitaryan notamment, si brillants balle au pied, semblent à cours de carburant et donc plus assez lucides pour faire les bons choix. Heureusement que la trêve arrive.
 

La prestation offensive insuffisante des latéraux parisiens Lucas Digne et Gregory van der Wiel, pourtant la clé du match face au milieu en losange lillois. Des deux petits centres du premier et des six du second, certes bien plus en vue, à peine deux ont trouvé preneur. Surtout, l’ancien Lillois a manqué ses retrouvailles avec le club nordiste et contraint Laurent Blanc à tenter un coup en fin de match, avec Blaise Matuidi dans le couloir gauche. En vain.
 

Jos Hooiveld a été titularisé contre Tottenham à la place de José Fonte. Un choix pas payant du tout puisqu’il a complètement pris l’eau, empêchant Southampton de remporter une rencontre largement à sa portée tactiquement face à une équipe jouant en 4-4-2 sans vrai récupérateur.
 

Le PSV de Philip Cocu face au faible ADO La Haye. Pendant trente minutes, circulation lente et latérale dans l’entrejeu, difficulté pour trouver les attaquants, peu de mouvement et de percussion. L’expulsion du gardien adverse et le penalty qui en a découlé sont tombés à pic. Malgré sa victoire (2-0), le PSV, déjà éliminé de l’Europa League, n’est que 7e de Eredivisie. Les débuts comme entraîneur principal de l’ancien milieu du Barça sont compliqués.
 

Le 4-4-2 complètement immobile de Lorient en première période contre Lyon. Deux attaquants qui jouent sur la même ligne, des milieux excentrés qui ne créent pas, des latéraux qui ne dédoublent jamais. Résultat, un 4 v 2 en faveur de Lyon au centre du terrain, et un Yoann Gourcuff en balade.

 


Le schéma


Pourquoi s’embarrasser avec un compte-rendu de match, quand un seul graphique peut en résumer assez fidèlement la physionomie? La clé: le “nombre de buts attendus”, basé sur la probabilité de marquer des tirs de chaque équipe (en fonction de leur localisation et du type de tir, de la qualité de la dernière passe, entre autres).
 


 


Sur le graphique exemple (match Cambuur-Ajax du 15 décembre), l’Ajax (ligne rouge) ne se procure aucune occasion avant son premier but à la 40e minute. Les deux équipes se neutralisent ensuite et ne se créent aucune situation dangereuse avant l’égalisation de Cambuur à la 82e, sur un tir à forte probabilité de but. L’Ajax parvient à l’emporter dans les arrêts de jeu, mais a, au final, été moins dangereux que son adversaire.
À retrouver sur l’excellent site d’analyse du football hollandais, 11tegen11

 


La décla


"Le football italien est souvent basé sur la motivation et les qualités cognitives (attention, volonté...) tout autant que sur le niveau technico-tactique en général. On est meilleurs lorsque l'on joue des matchs défensifs pour ensuite contre-attaquer."
Arrigo Sacchi, après le tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des champions (soccertranslator.com).

 


La vidéo


Dix-huit minutes de Michael Carrick sur une bande-son qui sied à son génie, c’est aussi la magie d’Internet. Interceptions, récupérations, tacles salvateurs, ouvertures impossibles, contrôle du tempo: une orgie technique.


 

 


L’anecdote


Le modèle de Clarence Seedorf est… Phil Jackson, l’ancien entraîneur des Los Angeles Lakers en NBA. Le vétéran néerlandais, qui a affirmé vouloir devenir le meilleur coach au monde, est surtout admiratif du travail psychologique de celui qu’on surnomme “The Zen Master”, un aspect évidemment tout aussi important en football qu’en basket.

 


La revue de presse (presque) anglophone


Réflexion de Jonathan Wilson sur la transformation du rôle de la sentinelle, de moins en moins unidimensionnelle.
 

Analyse de l’excellent début de saison de Vitesse Arnhem, porté par une défense solide et le décisif Lucas Piazon (whoscored)
 

Décryptage détaillé – et en français – du jeu de Romelu Lukaku.
 

Branislav Ivanovic est un joueur qu’on oublie trop souvent. Et pourtant…
 

Comment José Mourinho répond aux défis tactiques imposés par ses adversaires? Rapidement et sans demi-mesure.
 

Éloge du jeune retraité Rory Delap, l’homme qui obligea tous ses adversaires à préparer des situations défensives sur… des touches.


 

 

 

Réactions

  • la touguesh le 24/12/2013 à 13h48
    Toujours aussi agréable ces cartons, merci aux dé-managers !

  • johnny gategueune le 24/12/2013 à 15h48
    À propos du paragraphe mélancolique sur le déclin (souvent prématuré) de certains joueurs qui ne retrouvent plus leur niveau de jeu:

    - est-ce qu'on ne devrait pas parler d'usure physique de plus en plus précoce compte tenu de ce que les joueurs de haut niveau encaissent? Certains, plus fragiles que d'autres, se retrouvent grillés à 28 ans voire plus tôt.

    - question corollaire : parfois ces déclins sont subits et inexpliqués. Il y a l'hypothèse d'une usure mentale, tant les "exigences" de l'élite sont harassantes, ou encore des facteurs psychologiques liés à la vie privée. Mais est-ce que certaines blessures (pas forcément remarquées de l'extérieur comme peut l'être une fracture ou une rupture des croisés) n'auraient pas un rôle déterminant? On nous a habitués à croire que les joueurs pouvaient être retapés de plus en plus efficacement, mais c'est évidemment faux.

    Compte tenu des "exigences", cette fois athlétiques, une baisse même relative des capacités physiques peut compromettre une expression technique auparavant remarquable... Et en pareil cas, sans même parler du secret médical, personne n'a intérêt à évoquer publiquement cette perte de capacité: ni les joueurs, ni leur entourage, ni les clubs. Tant pis si, en définitive, c'est l'image du joueur qui en souffre et si c'est au prix d'une certaine injustice dans les jugements sur sa valeur.

  • leo le 25/12/2013 à 13h13
    johnny gategueune, les joueurs cités, Fernando Torres et Kaka, sont des joueurs dont la force principale était d'allier une vitesse d'exécutions phénoménale à une capacité physique elle aussi phénoménale. Quasiment personne n'avait le coup de rein de ces deux joueurs dans leur jeunesse.

    En revanche, Torres n'a jamais été réputé pour sa créativité ou sa vision du jeu. Torres a toujours été beaucoup plus fort dans les situations instinctive, les reprises de volées, les appels dévastateurs suivis d'une frappe instantanée que dans les situations où il avait plus de temps pour réfléchir. Par conséquent, quand ses capacités physiques, qui ont toujours fait la différence pour lui, probablement depuis son plus jeune âge, ne sont plus là, il se retrouve très limité.

    Platini explique qu'il a commencé à dominer quand son physique a rattrapé celui de ses adversaires et qu'il a pu ainsi mettre a profit toute la technique et la connaissance du jeu qu'il a du développer quand son physique n'était pas à la hauteur, probablement à l'inverse d'un Torres et d'un Kaka qui ont toujours été plus vifs que leurs adversaires.

    Sinon, comme d'hab, merci pour le papier et les liens, les dé-managers.

La revue des Cahiers du football