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Du rififi chez les arbitres

Depuis plusieurs semaines, la crise a éclaté dans une élite arbitrale qui se déchire à mots ouverts dans les journaux. Les clans semblent s'être multipliés en même temps que les ressentiments, et l'individualisme en même temps qu'un professionnalisme mal assumé.
Auteur : Julie Grémillon le 15 Juil 2003

 


Délations, coups bas, règlements de comptes, jalousie et hypocrisie à tous les étages: le tableau dressé par L'Équipe dans un dossier de Raphaël Raymond (27/05) — qui a mis le feu aux poudres en se faisant l'écho de nombreux griefs contre les dirigeants de l'arbitrage (opacité, népotisme, utilisation contestable des fonds…) — semble d'autant plus juste que depuis, les faits ont confirmé la crise. Car si le Congrès de l'UNAF (Union des arbitres de France, présidée par Bernard Saules), fin mai, a affiché une unité de façade hâtivement rafistolée, la discorde a éclaté au sein de l'association. Un tiers du Comité directeur a d'abord contesté son fonctionnement protestant contre les complots en cours et certaines dépenses somptuaires (L'Équipe 28/06), puis une motion a été déposée le 9 juillet, visant clairement Bernard Saules et ses méthodes de direction. En toile de fond, Bernard Saules et Michel Vautrot, après avoir fait assaut d'hypocrisie au congrès de Lannion, s'opposent en fait assez violemment. Le second vient d'annoncer qu'il allait porter plainte pour diffamation contre le premier, "qui m'accuse d'être la taupe qui fournirait des renseignements visant à déstabiliser l'UNAF" (L'Équipe 11/07). D'un autre côté, ce sont les arbitres d'élite, dont Saules s'est implicitement fait le porte-parole, qui manifestent leur incompréhension vis-à-vis de la DTNA d'un Vautrot très critiqué depuis plusieurs mois (depuis octobre dernier et un sermon qui serait mal passé). Celui-ci, s'il reconnaît quelques erreurs, qualifie la fronde de récriminations d'enfants gâtés qu'il met sur le compte des exigences plus dures nées de la professionnalisation… Une bureaucratie impuissante ? Il faut dire que la "croissance institutionnelle" des organes chargés de gérer la profession n'a pas été très bien maîtrisée. Le CSA (Conseil supérieur de l’arbitrage), créé en janvier 2000, réunit toutes les familles du football (FFF, LFP, Ligue Fédérale du Football Amateur et représentants de l’arbitrage français). Il chapeaute l'ensemble du dispositif et est censé servir de lien entre les instances dirigeantes du football et la DTNA (créée en septembre 2001 pour accélérer la professionnalisation des arbitres). Cette dernière est, selon la Fédération, "l’outil professionnel de gestion administrative de l’arbitrage qui assure le suivi quotidien des dossiers". Une mission — la gestion au quotidien des problèmes administratifs et techniques — qui n'a jamais été correctement assurée, les désignations des arbitres suscitant notamment de nombreuses polémiques. La DTNA doit également collaborer avec la CCA (Commission centrale des arbitres), qui se consacre aux questions techniques (directives, formation, recrutement…) à l'aide de "cellules" composées de bénévoles. Toutes deux sont présidées par Michel Vautrot, omniprésent Directeur technique national. Notons que Marc Batta est spécifiquement le "manager" des arbitres de l'élite. De son côté, l'UNAF a la structure d'une association qui compte 17.000 adhérents et agit un peu comme un syndicat des arbitres, chargé de les représenter auprès des instances, de favoriser leur formation, de valoriser leur fonction et de leur offrir une assistance juridique. On comprend les imbroglios, les blocages et les rivalités pouvant résulter d'un tel organigramme, qui distingue fort mal les problématiques propres à l'arbitrage d'élite et assure insuffisamment les relations de celui-ci avec la base. Une professionnalisation à problèmes La volonté légitime de responsabiliser et de rémunérer correctement les arbitres dans un monde où ils firent longtemps figure de parents très pauvres a semble-t-il engendré une série d'effets pervers, les rétributions financières étant inégalement réparties, et cette répartition suscitant elle-même la discorde. Les arbitres touchent, hors défraiement, 2288€ par match de L1, leurs assistants et les arbitres de L2, la moitié de cette somme. Les arbitres les plus sollicités peuvent gagner près de 50.000€ par saison (L'Équipe 27/05). Le classement de la DTNA en fin de saison qualifie les premiers pour des rencontres internationales également lucratives (3.600€ pour une rencontre de Ligue des champions). On comprend comment les écarts de revenu au sein des arbitres de l'élite engendrent des jalousies et des appétits que le manque de transparence du système ne fait que renforcer. S'ajoute à cela, au sein des instances, des tensions entre salariés et bénévoles. Rappel à l'ordre La Ligue et la Fédération ont fini par intervenir au cours d'une conférence de presse commune, pour sonner un "rappel à l'ordre" et annoncer une modification de la composition du CSA en faveur des élus de la Fédération et des ligues (professionnelle et amateurs). Michel Vautrot y occupera une position plus en retrait (membre consultatif), même s'il a été assuré du soutien de Claude Simonet, et trois nouveaux membres y feront leur entrée. Ces guerres intestines sont d'autant plus regrettables que le corps arbitral est encore à la conquête de son indépendance, et a pu bénéficier d'une atmosphère allégée cette saison en comparaison des précédentes (voir A tort l'arbitre ou L'arbitre aussi rage). En termes d'image, ces conflits de personnes tombent fort mal, au moment où la crise du recrutement des arbitres s'éternise et où les bénévoles sont confrontés à des problèmes de violence. Note : L'Équipe est quasiment le seul média à avoir suivi précisément les développements de la crise via Raphaël Raymond, Marc Chevrier et Richard Porret, la plupart des informations de cet article leur sont dues. Un suivi d'autant plus précieux que les sites des instances concernées s'en sont tenus à la langue de bois, quand ils n'occultaient pas totalement les problèmes. Le site de l'UNAF. L'arbitrage sur le site de la FFF.

Réactions

  • marco le 15/07/2003 à 09h37
    La gestion de l'arbitrage est effectivement une catastrophe en France, quand bien même le rôle est de plus en plus dur avec la pression accrue par l'enjeu (financier souvent) et le revelateur de la video.
    Face à ces difficultés, on pourrait attendre une assistance des instances arbitrales, et on ne la voit pas venir. Les seules mesures prises pour ameliorer l'arbitrage sont des mesures ponctuelles et de façade.

    Que penser encore une fois des joueurs qui en France se précipitent sur l'arbitre ? Comment les instances peuvent elles ne pas intervenir en exigeant ouvertement des arbitres un carton pour chacun des "agresseurs", légitimant ainsi leur "répression" ?
    Comment expliquer le flou laissé pour un certain nombre de situations ? (hors jeu de position, protection de balle du défenseur, ...)

    A côté de cela, ces instances sont les premieres à sanctionner l'effet et non le geste (si blessure il y a, pour un geste identique, la sanction change du tout au tout).
    A faire des simagrees sur le cas Fiorese. Qu'est devenue l'instance qui a puni Fiorese ? Quid des Piquionne et consorts ? Pourquoi la jurisprudence, médiatisée grâce à la sanction d'un joueur du PSG, n'est elle pas utilisée ? Attention ici je ne plains pas de la sanction, je me plains de son hypocrisie...

    Comment expliquer la notation des arbitres, qui tient à mon sens du copinage, quand on voit que Veissiere peut etre international (là c'est plus partisan déjà) ?

    Bref, mais que font les instances ? Sinon enfoncer les arbitres...


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