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Dugarry ou la malédiction du consultant

Une Balle dans le pied – Quel est ce mal étrange qui finit toujours par transformer un jeune consultant frais et sympathique en névrosé auto-caricatural?

Auteur : Jérôme Latta le 25 Jan 2013

 

 

Le scénario est bien connu : un nouveau consultant ou commentateur arrive au micro d'un diffuseur, et sa nouveauté, sa fraîcheur, son ton, ses efforts séduisent massivement les téléspectateurs, qui pensent tenir une alternative aux mandarins usés – aux navrants pundits, comme disent les Britanniques. Cela dure quelques mois, voire quelques années, mais l'inévitable se produit toujours. Notre ami commence à se couler dans les formules toutes faites et les tics de langage, à recourir toujours aux mêmes explications, à laisser parler ses obsessions, à asséner des avis toujours plus définitifs. On comprend bien que le métier conduise à une certaine usure et que l'attrait de la nouveauté s'érode parmi les audiences, il est plus difficile d'expliquer comment on peut devenir si vite et à ce point prévisible.
 

Pour peu qu'il fasse l'objet de divers honneurs, comme les trophées qu'on se décerne entre professionnels des médias, le processus s'accélère et le haut mal s'abat sur lui. L'affliction qui s'empare – à leur insu – des experts médiatiques réside dans leur conviction qu'ils détiennent la science infuse. Erreur tragi-comique dans un sport aussi aléatoire et imprévisible que le football, devant lequel il faudrait toujours rester modeste et émerveillé, mais erreur presque systématique.


Christophe Dugarry n'a pas échappé à ce parcours depuis son apparition sur M6 lors de la Coupe du monde 2006
(...)


Lire l'article :


Réactions

  • JeanBen le 25/01/2013 à 08h16
    Le truc marquant je trouve avec ces anciens de 98 devenus consultants (Dugarry, Lizarazu, et depuis peu Petit), c'est qu'on arrive à douter réellement qu'ils aiment le football. Ils s'aiment beaucoup, aiment l'image qu'ils ont de leurs carrières respectives, mais pour le foot, ils le cachent bien.

    Et je crois que c'est ce qui me les rend principalement insupportables

  • le Bleu le 25/01/2013 à 08h36
    Heureusement qu'on a pas eu à supporter Leboeuf trop longtemps.

  • Kireg le 25/01/2013 à 08h42
    "La notoriété fait la popularité, et elle tient lieu de compétence: c'est le principe de la télé."
    Oui, oui et encore oui !

  • Paul de Gascogne le 25/01/2013 à 10h01
    Merci Jérôme pour ce billet. Et un grand merci également à JeanBen qui a synthétisé parfaitement les raisons d'une aversion que j'avais tant de mal à décrire.

  • Nagrom le 25/01/2013 à 10h19
    Magnifiques réactions de Ménès sur Twitter (non, je ne le suis pas, je suis tombé sur ces perles en suivant un lien des Cahiers). Florilège :

    9h33: "honteux papier de merde du symbole de l'aigreur dans le foot"

    9h40: "il ferait surtout mieux de voir son vrai niveau de foot avant d'ouvrir sa gueule de minable"

    9h42: "j'accepte la critique mais lis bien la bouse de l'autre. Tout le monde est nul pour ce génie"


    Assez splendide évolution de la pensée.
    1/ J'insulte et accuse le papier d'être "symbole de l'aigreur"
    2/ Je lance un blargument (blague - argument, c'est le meilleur terme que j'ai trouvé pour qualifier ces espèces de pseudo-arguments qui ne sont là que pour faire sourire le lecteur/téléspectateur) ridicule, un des poncifs les plus éculés du commentaire sportif ("bah vas-y toi, t'as qu'à jouer à sa place, on verra ce que ça donne !)
    3/ Je joue le seigneur en feignant l'argumentation constructive - prouvant ainsi que je n'ai lu le papier que par le prisme de ma mauvaise foi


    Ce à quoi le twitter du Monde non sans humour :

    9h50: "merci pour ces sympathiques remarques, on transmet aux auteurs"

  • Tonton Danijel le 25/01/2013 à 10h26
    Di Meco et Carrière ont pour eux de n'avoir rien gagné avec l'équipe de France, ayant connu plus de galères que de satisfaction. Ils n'ont pas non plus porté le foot français à bout de bras, contrairement à Larqué capitaine de l'épopée des Verts. Di Meco notamment reste associé à l'image d'un défenseur "bourrin", (à l'OM, derrière les artistes, il y avait toujours un Pardo ou un Di Meco que les supps adverses pouvaient copieusement détester) dont il joue maintenant à l'antenne (il a au moins plus de lucidité sur sa carrière que Leboeuf...).

    Mais on se rassure comme on peut, j'ai pas le sentiment que les consultants étrangers soient mieux, entre Pelé qui considère Neymar largement supérieur à Messi, ou Cruyff qui critique sans arrêt la sélection Oranje depuis sa retraite.

  • Tonton Danijel le 25/01/2013 à 10h33
    C'est moi où Pierre Ménès a effacé les twitts en question?

  • Tonton Danijel le 25/01/2013 à 10h38
    (Ah non, autant pour moi, ils sont toujours là...)

  • Fugazi le 25/01/2013 à 10h57
    Je tombe des nues devant ces tweets flippants de PM : c'est à se demander s'il a effectivement lu et compris le but de l'article. Pour le coup j'espèrerais presque que ces réactions soient l'oeuvre de son stagiaire.

  • Sens de la dérision le 25/01/2013 à 11h00
    Je n'ai pas vu le match Bordeaux-PSG mais je ne vois pas trop en quoi l'extrait est symptomatique de quelque chose...

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