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Enfin l'Espagne ?

Présentations – La sélection espagnole finira bien par gagner un jour, mais sera-ce pour cette fois, avec la génération Cesc?
Auteur : Antoine Faye le 6 Juin 2008

 

Le football a ses rengaines. Avant chaque grande compétition, la Roja est placée sur la liste des favorites pour le titre de champion d’Europe, ou même du monde. Et à chaque fois, elle échoue. Championne du monde des matches amicaux, l’Espagne termine balayée, au point que ses supporters la raillent en arguant qu’elle "ne dépasse pas les quarts". Un puissant leitmotiv, avant chaque grand rendez-vous.
Malgré ce statut, il est utile de dépoussiérer les mémoires. Car il est facile d’oublier que les Espagnols ont tout de même remporté un Euro, voilà quarante-quatre ans. Les conditions de ce triomphe – compétition disputée en Espagne, entre quatre participants, et ponctuée par une finale non dépourvue de polémique –  ont pour effet de faire passer le seul succès de la sélection espagnole au rang d’anecdote.

L’Espagne peut-elle gagner l’Euro? On peut trouver des arguments en sa faveur: la forme et les progrès des Espagnols exilés outre-Manche, la qualité technique de son milieu de terrain et l’immense talent d'Iker Casillas. Mais la sélection doit résoudre quatre dilemmes majeurs: trouver une cohérence sur le terrain, pallier ses faiblesses dans le domaine de la récupération, trouver la sérénité en défense et avoir les moyens physiques d’assumer son système de jeu.


espagne_aragones.jpgSélection ou équipe?

Car si les Espagnols ne sont pas les Brésiliens d’Europe, ils partagent toutefois une caractéristique: leur équipe nationale ressemble plus à une sélection qu’à une équipe, en privilégiant souvent une composition séduisante plutôt qu’un projet de jeu cohérent. Quel projet d’ailleurs? La presse sportive ibérique a vertement ferraillé sur le sujet: 4-5-1, 4-4-2, 4-1-4-1... Dilemme, certes, pour les journalistes plus que pour le sélectionneur, Luis Aragonés, qui ne considère que deux options.

L’Espagne ne manque pas d’atouts, ni de qualités. La principale est sa technique. Avec Xavi, Iniesta, Cesc, ou Silva, le Sabio de Hoteleza dispose de manieurs de ballon de très haut niveau. Et sur le terrain, l’Espagne est une équipe qui doit tenir le cuir pour ne pas être vulnérable. N'optant pour le 4-1-4-1 que si le match où les blessures l’exigent, Aragonés demande à ses joueurs de développer le jeu en usant d’un 4-4-2 des familles. Une tactique qui, originellement, sied aux équipes voulant rapidement faire circuler le ballon à travers les lignes.


schema_espagne_1_2.jpg


Or, pour qu’une telle organisation crée le danger sur le but adverse, il faut que la circulation de balle soit très rapide. Ce qui implique des joueurs qui – en plus de leurs qualités techniques – soient vifs et mobiles, donc en bonne condition physique. Et justement, l'état des joueurs de la Selección préoccupe Aragonés et ses adjoints. On entend ici et là que les joueurs de Premier League sont dans un état "lamentable", et contre le Pérou, le 31 mai, aucun des Spanish boys n’a disputé plus d’une mi-temps.



espagne_1.jpgLes quatres étages de la Selección

Iker éclair
Multi-champion d’Espagne et d’Europe, Iker Casillas est l’indiscutable número uno de la sélection. Gardien le plus bombardé de la Liga ces cinq dernières saisons, le Madrilène, sanctifié par ses supporters, tutoie Buffon et Cech dans l’olympe des portiers.


Une défense inachevée
C'est le talon d’Achille de l’équipe. À tel point que Luis Aragonés donne une importance vitale à son imperméabilité. Prise de risque interdite. Et quand le Pérou marque suite à un mauvais dégagement de Marchena, le sélectionneur les sanctionne d’un long discours pour remettre tout le monde en place. La charnière titulaire associe généralement Marchena, défenseur moyen, mais bon relanceur habituellement, et Puyol qui doit assurer la couverture. Le dernier invité est Albiol, rapide et efficace, mais peu testé en sélection.

Sur les flancs, Capdevila occupe le côté gauche. Sobre et peu aventureux, il a aussi le don de marquer dans les fins de match, comme ce fut le cas contre les Bleus et le Pérou. À droite, Sergio Ramos est l’indéboulonnable titulaire. Formé à l’école sévillane, il a donc le profil maison: un ancien attaquant reconverti. Souvent aux avant-postes pour dédoubler, il doit essuyer les remontrances d’Aragonés qui veut qu’il limite son apport offensif.


Like a Cesc Machine
Ombres et lumières au milieu... Si la qualité technique individuelle a déjà été évoquée, c’est aussi dans l'entrejeu que l’Espagne connaît son principal handicap. L’absence d’un milieu de terrain au profil de Makelele. Actuellement, Luis Aragonés privilégie Marcos Senna, auteur d’une très bonne saison à Villarreal. Bon récupérateur, il est de surcroît très bon techniquement. Un profil complet, mais un volume de jeu insuffisant pour occuper un poste de pivot unique au très haut niveau.

Le débat tactique porte sur le nom du deuxième milieu axial. Dans un schéma en 4-4-2, le sélectionneur espagnol préfère Xavi à Cesc. En refusant de pratiquer un jeu direct, et voulant un jeu plus réfléchi, Aragonés laisse le soin au Blaugrana de mener le jeu à sa guise. En revanche, s'il aligne un milieu à cinq derrière un attaquant, alors, il donne à Xabi Alonso les clés de la récupération, en le plaçant derrière un milieu créateur (Cesc ou Iniesta), comme ce fut le cas dans le match joué contre les Etats-Unis, le 4 juin.
Sur les côtés, peu d’improvisation. Pas de dribbleur fou capable de passer son adversaire dans un mouchoir: le choix de David Silva à gauche et d'Iniesta à droite trahit des intentions claires: dédoubler avec le défenseur latéral et centrer, généralement en retrait.


Torres de Babel
Devant, on trouvera un ou deux attaquants. Le préféré de Luis Aragonés, quand il n’est pas blessé, s’appelle David Villa. L’attaquant unique devra se trouver à la retombée des centres des latéraux (quand ils ne dédoublent pas) ou reprendre les centres en retrait des milieux offensifs. Le tombeur de Raúl, plus statique que Torres, a une panoplie de talents plus complète que celle du Red, et peut marquer dans toutes les situations. Un danger permanent.

Torres, quant à lui, est plutôt adepte des longs ballons dans l’espace, et se verra confier un rôle ingrat pendant cet Euro, au cours duquel il devra jouer à la Güiza (à la limite du hors-jeu, devant réussir un exploit individuel), et tenter de marquer des buts en pivot (comme face à l’Inter), en contre, ou sous la menace d’une demi-douzaine de semelles.



Les clés du parcours

La fraîcheur physique sera déterminante: tenir le ballon oblige à offrir des possibilités au porteur, et donc beaucoup de mouvements, d’appels de la part de milieux et d'attaquants très mobiles. Or, l’Espagne ne donne pas le sentiment de donner de la vitesse à son jeu et face à une défense bien regroupée, sa domination tend à devenir stérile.

L’expérience est une autre composante dont l’Espagne pourrait manquer. Sur les vingt-trois sélectionnés de Luis Aragonés, dix comptaient – au jour de l'annonce – moins de dix sélections (1). Et cinq d’entre eux étaient de parfaits bizuts, n’ayant jamais porté le maillot de la Roja. La transition générationnelle n’a pas vraiment été assurée, faute d'une véritable prise de pouvoir des jeunes stars. Patent est l’exemple de Cesc, Gunner de référence, mais international ni vraiment titulaire, ni vraiment remplaçant. La capacité de la nouvelle génération à insuffler une fraîcheur mentale et physique dans la sélection est primordiale: l’apport de joueurs comme Albiol, De La Red ou Güiza ne doit pas être négligé.


(1) Dans le détail: Andrés Palop (0 sélection), Pepe Reina (9), Albiol (4), Arbeloa (1) Fernano Navarro (0), De la Red (0), Senna (8), Sergio García (0), Dani Güiza (2). Chiffres arrêtés au moment de l’annonce de la liste des 23 sélectionnés.

Réactions

  • chapoto le 06/06/2008 à 02h38
    "Sur les vingt-trois sélectionnés de Luis Aragonés, dix comptait – au jour de l'annonce – moins de dix sélections ". Corrigez vite avant que les autres ne le voient.

  • kolia le 06/06/2008 à 09h11
    C'est étonnant qu'Aragones soit encore en poste. Il semble qu'il ait sa prt de responsabilité dans les problèmes tactiques de l'équipe d'Espagne (en plus d'être quelqu'un d'assez peu sympathique).

  • On meinau score le 06/06/2008 à 09h17
    Le 11 sur le papier est quand même assez hallucinant. Toujours une très belle équipe très agréable à regarder et toujours tres agréable à battre.
    Je leur souhaite une longue route, en tout cas jusqu'au moment où ils croiseront la notre.

  • San-Antonio le 06/06/2008 à 09h23
    Il me semblait qu'en Espagne, Arragones était tenu pour responsable de l'élimination de son équipe lors de la dernière CdM, pourtant on le retrouve pour l'Euro.
    Etrange quand on sait à quel point la presse espagnole peut se déchainer quand elle a quelqu'un dans son viseur.

    Quoi qu'il en soit, c'est vrai que cette équipe d'Espagne ressemble de plus en plus à une selection all-star, sauf en défense et c'est ce qui pourrait bien lui coûter une nouvelle élimination douloureuse.


    "Like a Cesc Machine" : à quand le t-shirt ?

  • Marty Mc Fly le 06/06/2008 à 10h52
    A la dernière Coupe du Monde, Aragones avait voulu faire le pari de la jeunesse au détriment de l'expérience et c'est ce qui leur avait valu de ne pas être les dignes hôtes du jubilé de Dieu. On n'avait cessé de nous répéter que cette expérience serait là avec l'Euro et que l'Espagne emporterait tout sur son passage. Le grand intérêt avec cette sélection sera là et ça semble loin d'être gagné. Est-ce que l'Espagne pourra tenir ses promesses?

  • fabraf le 06/06/2008 à 11h08

    Deux remarques sur cet article :
    Pour avoir beaucoup regardé joué Torres et Villa ces 2 dernières saisons, je ne trouve pas que le premier est plus mobile que le second (au contraire même).
    Villa joue sur tout le front de l'attaque, avec une préférence sur le flanc gauche où il permute beaucoup avec Silva.
    Torres a plus tendance à servir de point d'appui à ses milieux pour leur permettre de jouer plus haut.

    "Et justement, l'état des joueurs de la Selección préoccupe Aragonés et ses adjoints. On entend ici et là que les joueurs de Premier League sont dans un état "lamentable""
    A mon avis, ce constat n'est pas propre à l'équipe d'Espagne : toutes les équipes ayant des joueurs "anglais" dans leur équipe risquent de souffrir.
    Ce championnat est tellement exigeant physiquement qu'il faut bien que les joueurs paient la note à un moment donné. D'autant plus, qu'ils sont sur le pont depuis la mi-août, sans trêve hivernale.

  • pavlovitch le 06/06/2008 à 11h21
    Pour apprécier ce dont était capable la sélection espagnole à l'automne dernier, contre un de ses futurs adversaires du groupe D:

    lien

    C'est à 1'05 environ.

    Bon là, vu les matches de préparation ça se présente pas de manière aussi royale que prévue. Mais il suffira d'un match gagné facilement face à une équipe faible (la Suède à nouveau?) pour que les médias d'outre-Pyrénées commencent à chercher quel devrait être l'adversaire malheureux de la Roja en finale...

  • Jean-Noël Perrin le 06/06/2008 à 11h37
    fabraf : "Et justement, l'état des joueurs de la Selección préoccupe Aragonés et ses adjoints. On entend ici et là que les joueurs de Premier League sont dans un état "lamentable""
    A mon avis, ce constat n'est pas propre à l'équipe d'Espagne : toutes les équipes ayant des joueurs "anglais" dans leur équipe risquent de souffrir.

    > Toutes les équipes ayant plusieurs titulaires qui ont disputé l'intégralité de la saison de Premier League, ce qui, à la réflexion, ne fait pas beaucoup.

    L'Angleterre n'est pas qualifiée. Les joueurs français de Premier League ont, pour la plupart, disputé seulement un match sur deux (sauf Gallas). L'Italie ne compte aucun "anglais" et l'Allemagne un seul (Ballack).

    Reste le Portugal et les Pays-Bas, qui risquent aussi de souffrir. Encore que le seul Portugais ayant joué ses 30-40 matchs de PL est Ronaldo (mais s'il n'est pas en forme, c'est un gros coup dur pour la sélection portugaise).

    Finalement, la concentration de très bons joueurs en Premier League fait qu'une bonne partie d'entre eux auront eu l'occasion de souffler. On verra ce que ça donnera pendant l'Euro...

  • fabraf le 06/06/2008 à 11h59

    Jean-Noël Perrin
    vendredi 6 juin 2008 - 11h37


    Tu fais très bien de me reprendre car je n'étais pas aller au fond de ma pensée (sur ce fil en tout cas).

    1. Je considère que le vainqueur de l'Euro se trouve dans les groupes A et B (selon moi entre la Suisse, la Rep Tchèque, l'Allemagne et surtout la Croatie, mon favori).

    2. Ce constat s'est déjà vérifié en 2004 où la France et l'Angleterre ont été rapidement sorti.

    3. Dans l'équipe portugaise, tu oublies un Ricardo Carvalho, un Xavi Alonso ou un Kuyt. Je ne connais pas les équipes types par coeur mais le nombre de joueurs "anglais" présents à l'Euro est assez important.

    4. Je voulais donner un éclairage sur la non-présence d'un Clichy, d'un Sagna ou d'un Flamini par exemple, sur la méforme d'un Gallas. En effet, tout le monde sait que les joueurs les plus fatigués en fin de saison sont ceux d'Arsenal du fait du faible turn-over (qui a dit que Wenger s'en moque de l'Euro ?).

    5. Les seuls équipes à pratiquer un turn-over en Premier League sont Chelsea, Liverpool (jusqu'en février) et MAnU (mais seulement en attaque). Les joueurs anglais seront soit crevés d'avoir trop joué (Fabregas par exemple), soit hors de forme car n'ayant pas assez joué (à l'image d'un Sagnol au Bayern).

  • Cruzcampo le 07/06/2008 à 07h13
    Aragones est le sabio de Hortaleza,pas de hoteleza.
    Egalement appelé el zapaton
    (le pantouflard)
    Tres décrié, il avait voulu quitter la roja après la WM 2006 mais était revenu suite aux supplications de sa fédération.


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