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Euro 2016 : le milliard des stades

Une Balle dans le pied – Prenant conscience du coût réel des nouvelles enceintes, les villes ont-elles déjà perdu l'Euro? Et le contribuable se consolera-t-il de savoir qu'il finance les clubs et le BTP?

Auteur : Jérôme Latta le 20 Fev 2012

 

La candidature de la France à l'organisation de l'Euro 2016 n'avait pas suscité une mobilisation très remarquée, ni son obtention un enthousiasme démesuré – vite douché qu'il fut par la série de calamités qui s'abattirent ensuite sur le football français. Le débat sur le financement de la rénovation-reconstruction des stades n'a pas beaucoup ému le pays, en dépit de certaines mobilisations qui en ont fait un objet de controverses politiques locales, comme à Lyon. L'enveloppe de 168 millions d'euros sur quatre ans, consentie par le gouvernement et prélevée sur le budget du Centre national du développement du sport (CNDS), ou le décret permettant de déclarer les projets "d'intérêt général" afin d'accélérer théoriquement les procédures ont été peu contestés. Tout comme la loi du 2 juin 2011, dite de manière tout à fait transparente "relative à l'organisation du championnat d'Europe de football de l'UEFA en 2016", qui permet pourtant aux collectivités locales de financer les projets de rénovation privés, notamment menés par des baux emphytéotiques administratifs – soit, à l’époque, les stades de Nancy, Paris et Lens.

 

En définitive, le discours martelant la nécessité absolue de "moderniser" les stades – pour rattraper le "retard français" et permettre aux clubs de rivaliser sur le plan européen – est resté dominant. Et pour nous autres amateurs de football, il a été difficile de résister au plaisir de voir scintiller en images de synthèse les éblouissants lieux de culte que l'Euro nous promettait pour les onze villes retenues.

 

 

L'ASSURANCE D'Y PERDRE

 

Aujourd'hui, le projet Euro 2016 ne suscite plus la même unanimité. Nancy a déclaré forfait, imitant tardivement Nantes et Rennes, non-candidats pour les mêmes raisons que celles énoncées par la communauté urbaine de Nancy, qui a refusé d'assumer des charges financières réévaluées à la hausse. À Lille, un surcoût de près de 100 millions d'euros est évoqué. Le RC Lens n'ayant plus les moyens d'emprunter, c'est sur les collectivités que va être transférée la charge de Bollaert. À Lyon, si Jean-Michel Aulas continue en toute impunité de prétendre que son stade des Lumières est "100% privé", les investissements publics sont en réalité considérables (170 à 300 millions d'euros selon les estimations). Enfin à Bordeaux, l'association TransCUB et l'opposition municipale contestent le contrat de partenariat avec Vinci et Fayat, dont ils estiment qu'il coûtera à la ville bien plus que le montant annoncé (175 millions, dont la moitié à la charge de la ville).

 

 

(...)
Lire la suite :

Réactions

  • José-Mickaël le 20/02/2012 à 07h07
    J'approuve évidemment à 100 % cet article. La France n'est pas l'Angleterre ou l'Allemagne, son football n'attirera jamais 40.000 personnes par match, surtout avec la crise. Redevenons raisonnables !

  • Sens de la dérision le 20/02/2012 à 08h19
    Arrêtons un peu avec cette histoire de crise ! Elle ne va pas durer des siècles et je ne suis pas sûr qu'elle ait un impact sur la fréquentation des stades...
    Par contre, le maintien ou non d'un club dans l'élite (ou dans le top niveau) est franchement la question importante dans la construction du stade. On le voit avec Lyon dont la fréquentation a baissé avec les résultats mais c'est vrai pour tous les clubs (oui tous).
    En corollaire, on peut se poser l'autre question : pourquoi une forte affluence dans les stades allemands et pourquoi pas au Portugal ? Et surtout, est-ce que la France peut prendre le train du modèle allemand (décidément modèle et allemand, ça devient deux mots indissociables) ? Et si non, pourquoi ça ne marche pas ?

  • Tonton Danijel le 20/02/2012 à 09h22
    Pour le Stade des Alpes, la chance de Grenoble (par rapport à Valenciennes ou Le Mans) est d'avoir un club de rugby qui, en cas de montée en top 14, pourrait y disputer ses plus belles affiches (ils y ont déjà joué un derby contre Bourgoin-Jallieu cette saison devant une affluence record pour du rugby à Grenoble). Il est sûr que cela ne suffira pas vu l'ardoise du stade. Mais au moins c'est toujours cela de pris sur l'amortissement...

  • le Bleu le 20/02/2012 à 09h38
    "Par contre, le maintien ou non d'un club dans l'élite (ou dans le top niveau) est franchement la question importante dans la construction du stade."

    Et on peut même la relativiser si on considère qu'on construit un stade pour, au minimum, les 50 prochaines années...

    Mais, une autre réserve sur un stade (à Nice):
    lien

  • Nicocoloco le 20/02/2012 à 10h43
    bon article.
    j'imagine même pas l'état de l'Ukraine et de la Pologne dans les prochaines années.
    et que dire du taux de remplissage des stades qataris après 2022?

  • Tonton Danijel le 20/02/2012 à 10h51
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 08h19

    En corollaire, on peut se poser l'autre question : pourquoi une forte affluence dans les stades allemands et pourquoi pas au Portugal ?
    - - - - - - - - - - - -

    Une première explication, c'est que l'Allemagne dispose de nombreuses grandes agglomérations, avec des entreprises qui leur sont rattachés (exemple: BMW à Munich, Mercedes à Stuttgart, Volkswagen à Wolfsburg). Se baser sur des bassins de population importants avec des ressources économiques fortes, cela aide à construire des beaux stades et à drainer des supporters.

    Alors qu'au Portugal, seuls les clubs de Lisbonne et de Porto peuvent avoir un tel potentiel. Pour l'Euro, ils n'ont pas voulu construire que des stades dans les deux plus grosses agglomération du pays. Et si Braga semble avoir bénéficié d'un "effet stade" pour réussir à contrarier la suprématie Porto-lisboète, en revanche, le stade de l'Algarve à Faro a un club résident évoluant en 4e division...

  • Cebrik Jécluse le 20/02/2012 à 11h13
    Je rejoins Tonton Danijel et Sens de la Dérision,
    Nice, Lyon, Lille, Bordeaux sont des villes avec un fort potentiel économique de part les activités industrielles et technologique, et du fort bassin de population à proximité.
    On ne peut donc pas décemment comparer les modèles portugais et ukrainien avec le notre qui serait plus proche du modèle allemand, tout en ayant un football moins attractif et une culture du stade moins forte.


    @Nicocoloco
    Les Quataris ont prévus (dans le projet v€ndu à l'U€FA) de démonter leurs stades une fois la CDM terminée et de les offrir en pièces détachées aux pays dans le besoin.

  • Lancelot du HAC le 20/02/2012 à 11h24
    Merci beaucoup pour cet article et notamment le lien vers rapport de la cour des comptes.

    Ce qui se passe actuellement au Havre est dans la droite ligne de ce qui est décrit ici: des promesses de rentabilité floues, un projet justifié par des arguments non démontrés par les faits, etc.

    Une belle escroquerie.

  • José-Mickaël le 20/02/2012 à 12h12
    Au niveau de la population des agglomérations, je ne crois pas que l'Ukraine ait quoi que ce soit à nous envier.

  • José-Mickaël le 20/02/2012 à 12h30
    Pour détailler, je viens de consulter l'article "Liste des aires urbaines d'Europe" de la Wikipédia; qui liste les aires urbaines de plus de 2,5 millions d'habitants. Voici un classement extrait de cet article rangé par pays (population en millions d'habitants, arrondi) :

    --> France :
    Paris 12,1 et c'est tout.
    --> Pologne :
    Katowice/ostrava 5,5 (à cheval sur la Tchéquie) - Varsovie 5,2 - Poznan 3,4 - Cracovie 3,3.
    --> Ukraine :
    Donetsk 4,5 - Kiev 4,5 - Dniepropetrovsk 3,4.
    --> Allemagne :
    Ruhr 11,9 - Berlin 6,0 - Francfort (Rhin/Main) 5,5 - Münich 5,5 - Stuttgart 5,3 - Hambourg 4,3 - Hannovre 3,9 - Nüremberg 3,6.

    On voit bien le "défaut" de la France : il n'y a qu'une grosse agglomération (> 2,5 Mh), même si c'est la 2è plus grosse d'Europe. Mais derrière, on n'a rien de mieux que 1,5 Mh. Les grosses aires urbaines sont mieux réparties dans les pays ci-dessus (pareil en Italie, Espagne et Royaume-Uni). (Et je sais que ça reste vrai avec les aires urbaines plus petites : on en a quatre de plus de 1 Mh (avec Lyon, Marseille et Lille), moins que pas mal de pays, notamment l'Allemagne.

    En Allemagne, ça a donc un sens de construire de très grands stades dans la Ruhr, à Stuttgart, à Münich, etc. En France, à part Paris, non. Ou alors Lille, Lyon et Marseille, mais les aires urbaines sont nettement moins peuplées que Francfort, Dniepropetrovsk ou Cracovie (par exemple).

La revue des Cahiers du football