Fausses notes
On dit souvent de L'Equipe que ça pourrait être pire. Oui, mais pas tellement pire. Essayons, pour rire, avec un ASM-OL à polémique.
Auteur : Manuel Mary
le 11 Nov 2008
Dimanche, rendant compte du match Monaco-Lyon, L’Équipe fait une nouvelle fixation sur la prétendue omission d’un penalty en faveur de Monaco (La faute en question, multiples ralentis à l’appui, n’a pourtant rien d’évident), vilipendant M. Piccirillo et tartinant sur l'incident jusque dans les notes des joueurs. Réécrivons celles-ci en poussant le bouchon plus loin. Attention: deux vrais commentaires se sont cachés parmi les suivants, saurez-vous les reconnaître?
AS Monaco
RUFFIER (6) : Ne peut rien sur le but. En tout cas, lui, au moins, n’a fauché aucun attaquant.
ADRIANO (4) : Etait loin de l’action, mais a légitimement réclamé un penalty pour son équipe. Sinon, a joué moyen.
SIMIC (6) : Croate, il a vu jadis Bilic s’effondrer sur une poussette de Laurent Blanc. Qu’a-t-il pensé de l’attentat de Lloris sur Park? Dommage qu’on l’ait loupé à la sortie, et qu’il parle pas notre langue. A part ça, correct, je crois.
NKOULOU (4) : A serré la main de l’arbitre à la fin du match. Fair-play, certes, mais drôle de conception de la compétition. Ricardo jugera ce geste à sa juste valeur, d’autant que c’est le seul qu’il ait réussi dans le match.
CUFRE (4) : Comme c’est lui le tireur de penalties de l’ASM, il peut se sentir légitimement floué d’un but ce matin. Dommage, il pourrait être pichichi, sans toutes ces conneries. Sinon, RAS.
LEKO (4) : Comme Leko du stade Louis-II quand Piccirillo a fait signe de jouer. Si ç’avait été le Vélodrome, je vous dis pas la bronca, mais bon. Pour le reste, comme d’habitude. Remplacé par MERIEM, qu’on vit peu tant la rétine nous brûlait depuis la faute.
GOSSO (4) : Nul, certes, mais comment lui en vouloir d’avoir sombré avec un tel sentiment d’iniquité? Etait d’ailleurs déjà nul avant, comme s’il pressentait la bourde de l’homme en noir en jaune.
POKRIVAC (4) : Crie surtout à l’injustice, ouais. Sinon, un peu las, mais pas mal absent.
MOLLO (6) : Est-ce lorsque le public lui scanda "Vas-y, Mollo!" que Monsieur l’arbitre le prit pour lui?
LICATA (5) : A fait le centre à l’origine du penalty évident mais non sifflé. Le Comité de l’éthique lui rendra-t-il la passe décisive dont l’arbitre l’a honteusement floué? Suppléé par SAGBO, tellement inconnu que Lloris ne daignera pas l’effleurer.
PARK (6) : A réussi à se détacher du marquage en seconde période pour faire planer le danger. Aurait dû bénéficier d’un penalty. Remplacé par NIMANI, qui a consciencieusement vendangé les occasions, comme pour mieux stigmatiser les errances de M. Piccirillo.
Olympique lyonnais
LLORIS (4) : Qu’aurait-on dit si son intervention sur Park avait été sanctionnée d’un penalty comme elle aurait dû l’être? Peu de travail par ailleurs.
REVEILLERE (5) : Masquait le juge de ligne sur l’agression. On ne nous fera pas croire que c’était par hasard. Sinon, il a joué à droite.
CRIS (5) : A lâchement tourné le dos à la scène en sifflotant. Pour un Policier, y’a pas de quoi être fier. Ça pour être solide, il est solide, autrement.
BOUMSONG (5) : "Boum", c’est le bruit qui résonna lorsque Lloris brisa net les deux tibias, une côte et l’arcade sourcilière de Park. Sinon, banal song, mais c’est un super song.
GROSSO (4) : Etait à deux mètres de l’action. Croyez-vous qu’il aurait dit la vérité à l’arbitre? Peau d’balles. Sinon, léger en défense, utile en attaque tout ça.
TOULALAN (6) : Francis Gillot lui avait reproché d’arbitrer le match contre Sochaux. Hé ben si ça se trouve, il l’aurait sifflé, lui, le penalty.
MAKOUN (5) : A eu le mérite de jouer dans le bon camp.
KÄLLSTRÖM (6) : Auteur de la passe décisive de la honte, alors que l’esprit sportif eût voulu qu’il manquât son centre. Relayé par FABIO SANTOS, dont les premières minutes en L1 cette saison auront été gâchées par cet indélébile scandale.
GOVOU (4) : De retour de blessure, il n’a pu que compatir au calvaire de Park, qui a quand même eu du mal à se relever. Remplacé par BENZEMA, dont la classe faillit un instant dévier notre attention du fait de match essentiel, et puis finalement non.
DELGADO (5) : Vif comme son homonyme porteur du maillot jaune. Jaune comme le carton qu’aurait dû recevoir Lloris pour sa faute sur Park.
FRED (6) : Inscrit le but du vol, avant de céder sa place à EDERSON. Les remords, sans doute.