Foot-Fiction 2025 : la Coupe du monde d’ovafoot
Quand le foot rencontre le rugby, ça donne l'ovafoot, et l'équipe de France regorge de personnalités singulières. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n'est pas fortuite.
Dans quelques semaines débutera la deuxième édition de la Coupe du monde d’ovafoot. La discipline a vu le jour en 2018, à l’initiative du Comité olympique français. La France du sport était alors sous le traumatisme de deux camouflets successifs: le premier lors du Tournoi des huit Nations 2017, au terme duquel un XV de France composé de treize joueurs naturalisés décrocha la cuillère de bois après une ultime défaite devant la Géorgie à la Knacki Ball Arena de Saint-Denis; le second durant le premier tour de la Coupe du monde de football en Russie, quand le revenant Franck "Sibérie", passablement éméché, subtilisa un hélicoptère en compagnie de Wissam Ben Yedder et Sébastien Corchia pour rallier un club moscovite à la mode.
Les Bleus s’apprêtent à remettre en jeu leur titre de champion du monde brillamment obtenu en 2021 lors de la première édition (les Français étaient cependant les seuls à se targuer d’un statut de professionnels). Profitons de l’occasion pour faire un tour d’horizon des figures déjà marquantes de ce sport naissant, aussi bien du côté des joueurs que de ceux qui les encadrent.
André Saint-Raymond
Tous les joueurs qui ont côtoyé Saint-Raymond le décrivent comme un meneur d’hommes à l’inextinguible rage de vaincre. Dans son rôle de sélectionneur, cela ne saute pas aux yeux. Chaque conférence de presse apparaît comme une épreuve. Piètre communiquant, il sert de paillasson tant aux journalistes qu’aux 60 millions de sélectionneurs. Ayant abandonné toute idée directrice, il se contente désormais de choisir les joueurs selon la forme du moment, les notes de la presse sportive et le sens du vent, sans que cela ne renforce pour autant son crédit auprès de l’opinion publique.
Blairry Matautoir
Le capitaine des Bleus est peut-être le seul joueur à faire l’unanimité dans le pays actuellement. Capable de couvrir les quatre coins du terrain simultanément, il est l’un des tout meilleurs défenseurs du monde. Et loin d’être maladroit lorsqu’il est en possession du ballon. Sa première partie de saison en demi-teinte a pu faire naître quelques doutes quant à son niveau. Ses performances récentes lors des matches à enjeux les ont vite dissipés.
Claurge Betsélélé
Durant les dix années où il a porté la tunique bleue, il était LA référence de l’intraitable défenseur. Sorte de Matautoir en version 1.0, tous les plus grands créateurs de l’ovafoot mondial se sont cassés les dents sur Betsélélé. Un joueur unique qui alliait à la fois endurance hors du commun, puissance physique, sens aigu du placement et discipline. Ses coéquipiers aiment à rappeler qu’il est tentaculaire… et pas seulement sur le terrain.
Louann Gourcamoles
Ce numéro huit est un pur génie, l'un des meilleurs au monde à son poste. Tout le monde l’assure. Enfin, surtout ceux qui sont restés bloqués en 2009. Depuis, une hygiène de vie et un mental aléatoire l’envoient régulièrement à l’infirmerie, entre deux apparitions pleines de promesses. Son sixième come-back sera-t-il le bon?
Dimitrippe Mexzewski
Bien que toujours en activité, ce joueur est un souvenir vivant. Celui d’un joueur plein de promesses. Depuis, il semble vivoter sur les espoirs nés de ses débuts. Passant plus de temps dans les salons de coiffure que sur le terrain d’entraînement, il ronronne tranquillement dans son club du Milan Racing. Un club qui, à son image, n’a que son passé comme prestige, les années 90 en l’occurrence.
Frébou Diabalak
Le Gourcamoles du ligament. Lui, les petites blessures, ça ne l’intéresse pas. Il préfère les bons gros pépins au genou qui vous flinguent une saison. Retenu pour la prochaine Coupe du monde, il va falloir le conserver dans une boîte à coton si l’on veut garder une chance de le voir jouer.
Damiann Choulaye
Quand le sélectionneur compose son équipe de titulaires, c’est probablement l'un des premiers noms qu’il couche sur le papier. Titulaire neuf fois sur dix, Choulaye oscille entre le moyen moins et le moyen plus. Jamais vraiment convaincant, sa présence témoigne surtout du faible réservoir à ce poste. Sérieusement, vous voulez mettre qui à la place? Mavuborquy? Schneidafia?
Matoussa Bastassoko
Faute de génie dans notre ligne d’attaque, on confie désormais notre "créativité" à des gros bras. Bastassoko en est le prototype. Il dégage une puissance de rhinocéros qui lui permet, malgré une technique un peu fruste, de progresser régulièrement. Ce n’est pas beau, mais c’est efficace. Même les esthètes le concèdent autant qu’ils le déplorent.
Noabil Nakaitakir
Il sort d’une saison pleine et a logiquement décroché sa première sélection internationale. Des débuts encourageants ont enflammé les suiveurs de l’équipe de France qui lui taillent déjà un (trop grand) costume de sauveur de la nation. La presse a surtout fait ses choux gras de son cas, en montant en épingle une "problématique des binationaux". Alors que le problème réside plutôt dans le niveau de nos mononationaux.
Marsien Chabailly
Probablement le gabarit le plus impressionnant qu’on ait connu dans l’histoire de ce sport. Sorte de guerrier d’un autre temps, son profil a beaucoup plu outre-Manche, où il a écrit la majeure partie de sa carrière. Désormais retraité, son physique reste un atout, pour servir la promotion d’un opérateur téléphonique, d’une marque de yaourts, de banques en ligne ou de tampons avec applicateurs.
Thomaël Landringo
Il va faire partie du groupe pour la prochaine Coupe du monde. Ah ben finalement non, en fait.
Sergel Platinco
Le plus célèbre retraité de l’ovafoot est une véritable légende vivante. Capable de gestes techniques dont lui seul avait le secret, sa seule existence a convaincu la nation entière qu’elle était dotée d’un "french flair" que nous jalousent les étrangers. Génie que l’on recherche en vain depuis plusieurs années dans tous les joueurs qui se succèdent sous le maillot bleu, mais peu importe. Une fois les crampons raccrochés, Platinco a embrassé avec réussite une carrière de dirigeant, avant de prendre rapidement les rênes de la fédération. Depuis quelques années toutefois, son image se trouble, et son tour de taille semble augmenter au rythme des soupçons de corruption dont il fait l’objet.
Notez enfin que si vous n’avez pas décroché de billets pour assister à la compétition depuis le stade, vous aurez le plaisir de retrouver vos journalistes favoris à l’écran. Jean-Pierre Lartot jouera les candides de service, sortira les trois jeux de mots qu’il prépare consciencieusement depuis huit mois et servira la soupe de son consultant. Arsien Wengthié – puisque c’est lui – profitera surtout du voyage pour superviser de potentielles futures recrues à moindres frais. Et si ce duo vous insupporte, vous pourrez toujours vous rabattre sur la radio et les analyses de l’acariâtre Jean-Pierre Larviac, qui expie sans relâche son licenciement télévisuel en condamnant à peu près tout sur l’autel du "c’était-mieux-avant".
Bonne Coupe du monde.
Et, malgré tout, allez les Bleus.