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Grèce : une revanche sur l'Europe ?

Au moment où leur économie est sous tutelle et où leur démocratie souffre, qu\'est-ce que les Grecs peuvent attendre du parcours de leur sélection?

Auteur : Romain Lantheaume le 11 Juin 2012

 

Dans l’imaginaire populaire grec, il y a fort à parier que le terme "euro" ne renvoie aujourd’hui plus exactement à la même signification qu’en 2004, gageons également que le terme a perdu sa connotation positive – c’est un euphémisme. Cette année-là, les Charisteas, Zagorakis, Nikopolidis, Karagounis, Kapsis et autres héros herculéens s’invitaient, à la surprise générale, sur le toit de l’Europe, en remportant l’Euro. Forts d’un état d’esprit collectif irréprochable, appliquant rigoureusement un marquage individuel qu’on croyait d’un autre âge, et bénéficiant d’une certaine fraîcheur physique, héritée de leur statut de remplaçants dans les clubs européens où ils jouaient, les hommes d’Otto Rehhagel se plaçaient en héros grecs des temps modernes, dignes descendants de leurs héritiers de l’Antiquité. Un mois plus tard, les Jeux Olympiques, qui feront d’ailleurs tant de mal aux finances publiques grecques, offraient à la Grèce et à Athènes une occasion supplémentaire de redonner au pays son lustre d’antan.

 

 


Changement de décor

Huit ans plus tard, la désillusion est cruelle: exit les JO, organisés par Londres, qui abrite les terres hostiles de la City, mère des marchés financiers, si menaçants envers Athènes, exit aussi les espoirs de créer la surprise à l’Euro. La crise de l’euro (pas le même) étant passé par là, place à l’austérité, aux inspecteurs de la "troïka" et aux moqueries des voisins européens. Le pays se déchire à propos de l’appartenance à la zone euro, et la crise politique est bien là, les Hellènes se voyant dans l’incapacité de dégager une majorité au Parlement. La marge de manœuvre est mince, les Grecs se sentent comme occupés par Bruxelles, et la fameuse louange à la liberté consacrée par l’hymne national ("Ô liberté, je te salue", comme le répète son refrain) résonne dans le vide.

 

Sur le terrain du football, les Grecs n’ont pas eu bien de mal à entrevoir, puis rejoindre, les terres polonaises, terminant premiers de leur groupe et invaincus durant les éliminatoires, après des débuts quelque peu poussifs (2 nuls). Dans un groupe où la Croatie – finalement qualifiée via les barrages – et Israël apparaissaient comme ses deux rivaux les plus sérieux, les Grecs ont affiché une belle solidité défensive (5 buts encaissés en 10 matches), mais ont connu plus de difficultés pour marquer (14 buts inscrits seulement), les meilleurs buteurs grecs exhibant d’ailleurs seulement deux réalisations au compteur, les bonnes veilles recettes de 2004 semblent donc encore au goût du jour. Pourtant, de l’eau a coulé sous les ponts, les Grecs ne sont plus entraînés par un rigoureux allemand mais par Alex Santos, un coach originaire du Portugal, autre "mauvais élève" de la zone euro.

 


Assurances défensives

Dans les rangs des Hellènes, dans une sélection composée en majorité de joueurs évoluant au pays, on compte trois survivants de l’épopée victorieuse de 2004, dont le vétéran Giorgos Karagounis (ancien de l’Inter notamment, rentré au pays, au Panathinaikos), déjà un joueur clé à l’époque, et Kostas Katsouranis (Panathinaikos), qui occupe un rôle central dans le onze grec, dont il est à la fois la sentinelle et la rampe de lancement. Ces deux milieux de terrain forment l’épine dorsale de l’équipe. En défense, il faudra suivre avec attention les performances du jeune (vingt ans) Kyriakos Papadopoulos, auteur d’une saison pleine du côté de Schalke 04, avec 42 matches et 4 buts – pas mal pour un défenseur central. Evoluant aussi en Bundesliga, Sokratis Papastathopoulos, vingt-trois ans, passé par le Milan et auteur d’une saison correcte avec le Werder Brême, pourra également rassurer l’arrière garde hellène.

 

Sur le papier, une attaque composée de Georgios Samaras, qui possède un CV respectable (Manchester City jusqu’en 2008, au Celtic depuis) et Theofanis Gekas, meilleur buteur de Bundesliga avec Bochum en 2006-2007 et auteur de 16 buts avec l’Eintracht Francfort en 2010/11, a de l'allure. Mais les deux attaquants connaissent des états de forme assez inégaux. Ainsi le longiligne (1m93) Samaras n’a-t-il trouvé le chemin des filets qu’à quatre reprises cette saison (pour onze passes décisives) avec le Celtic en 33 apparitions entre Championnat d’Ecosse et Europa League. Toutefois, le vieillissant Gekas (32 ans), transféré à Samsunspor en Turquie cet hiver, a été l’auteur d’une saison plutôt correcte avec pas moins de 15 buts (7 avec Francfort et 8 sur les bords de la Mer Noire) en 25 matches.

 


Sortir d'un groupe ouvert

Si l’alchimie fonctionne en attaque et que la défense reste aussi intraitable qu’en éliminatoires, les Grecs pourraient suivre le sillon tracé par leurs glorieux aînés. Le sort a été plutôt clément avec eux, en les reversant, en compagnie de la Pologne, de la République Tchèque et de la Russie, dans un groupe A plutôt ouvert, où tous les espoirs semblent permis. Si les Russes, demi-finalistes de la précédente édition et forts de leur expérience, apparaissent comme les favoris légitimes du groupe, derrière, les jeux ne sont pas faits. Bien sûr, la Pologne pourra compter sur le soutien de tout un peuple, mais la présence des Tchèques représente peut être un signe du destin pour les hommes de Fernando Santos: en 2004, les Grecs les avaient sortis en demi-finale, s’offrant une ultime manche remportée contre les hôtes portugais.

 

Reste un obstacle de taille en cas de qualification pour les quarts de finale : les Grecs seraient opposés aux vainqueurs du "groupe de la mort", soit l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, ou, moins vraisemblablement, le Danemark, autre vainqueur surprise de l’Euro en 1992. Autre inconnue : dans quel état d’esprit seront les joueurs grecs lors de ce premier tour, alors que des énièmes élections législatives, cruciales pour l’avenir du pays, se tiendront le 17 juin 2012, soit un jour après le dernier match de poule des Hellènes?

 

C’est certain, tous les voyants ne sont pas au vert pour la sélection bleue et blanche, mais à la faveur d’un groupe accessible, et forts d’une certaine expérience, les Grecs nous réservent peut être encore bien des surprises. De belles performances du côté de l’Ukraine et de la Pologne représenteraient l’occasion pour les Grecs de montrer qu’ils ne sont pas seulement bons à être stigmatisés et cloîtrés dans leur image de risée de l’Europe. Une victoire grecque le 1er juillet prochain aurait des allures de pied de nez adressé aux dirigeants européens.
 

Réactions

  • Edji le 11/06/2012 à 12h08
    Le jeune Papadopoulos va en effet avoir l'occasion de s'illustrer puisque son homonyme (Avraam) est out pour tout le tournoi.

  • dugamaniac le 12/06/2012 à 13h38
    Je ne sais pas si c'est possible, mais une finale Grèce-Allemagne serait savoureuse.

    En tout cas, je n'y avais pas pensé mais j'ai trouvé une équipe à supporter, la Grèce championne d'europe je rêve de lire ça à la une des journaux.

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