Interview remarquable : le trophée de la L1
Document – L'été dernier, nous avions recueilli les confidences du nouveau trophée de la L1, Hexagoal (alias le Trou de balle), tout juste embarqué à Lyon. Ayons une pensée pour lui.
le 23 Mai 2008
Vous avez l’air déprimé, que se passe-t-il ?
À votre avis ? Il se passe qu’après avoir subi les éloges à deux balles de Frédéric Thiriez, en guise de baptême, j'ai été allègrement bringuebalé à Saint-Tropez par les Lyonnais, avant d'être enfermé dans cette sinistre armoire à trophées. Ma vie commence bien.
Vous n'avez pas apprécié la fête ?
Pas vraiment. Si vous saviez ce qu’ils m’ont fait subir. Je ne vous donnerais qu’un exemple: imaginez Sidney Govou, à quatre heures du matin, en train de vous tripoter la boule en vous regardant avec ses yeux vitreux. J’en ai encore des frissons.
Au moins, ici, dans le hall du siège olympien, vous êtes au calme...
Ça, c’est sûr. À part les agents de Malouda et Abidal qui passent huit fois par jour, on n’est pas dérangé. Et puis, ici, on a l’impression que les gens ne sont pas plus émoustillés que ça par les trophées, j’ai droit à peine à un regard de temps en temps. En général, c’est celui de Jean-Michel Aulas, et il me donne l’impression de vouloir me faire des petits.
Justement, vous vous entendez bien avec vos compagnons?
Vous vous entendriez bien, vous, avec une famille de troncs sans bras ni tête ? Ils me font flipper, moi, ces quintuplés. La nuit, je rêve qu’ils viennent me mettre des coups de moignon.
Vous êtes jeune, vous avez l’avenir devant vous...
Tu parles, Charles ! Mon avenir, c’est Gerland, point barre. Et si je devais avoir l’espoir de voir un peu de pays, ce serait pour aller où? Une cabane de chantier à Lille? Un préfabriqué à La Turbie? Ou pire encore: une vitrine au Vélodrome, pour être victime de cambrioleurs, comme la coupe d’Europe!
Que peut-on vous souhaiter, alors ?
Qu’on me mette sur la même étagère que la Coupe de France 73. Elle n’est pas toute jeune, mais elle a de l’expérience et des choses à raconter. Pas comme l’autre Coupe de la Ligue, qui se croit sexy avec sa robe en résine de polyester parce qu’on y voit au travers.
Ça, c’est sûr. À part les agents de Malouda et Abidal qui passent huit fois par jour, on n’est pas dérangé. Et puis, ici, on a l’impression que les gens ne sont pas plus émoustillés que ça par les trophées, j’ai droit à peine à un regard de temps en temps. En général, c’est celui de Jean-Michel Aulas, et il me donne l’impression de vouloir me faire des petits.
Justement, vous vous entendez bien avec vos compagnons?
Vous vous entendriez bien, vous, avec une famille de troncs sans bras ni tête ? Ils me font flipper, moi, ces quintuplés. La nuit, je rêve qu’ils viennent me mettre des coups de moignon.
Vous êtes jeune, vous avez l’avenir devant vous...
Tu parles, Charles ! Mon avenir, c’est Gerland, point barre. Et si je devais avoir l’espoir de voir un peu de pays, ce serait pour aller où? Une cabane de chantier à Lille? Un préfabriqué à La Turbie? Ou pire encore: une vitrine au Vélodrome, pour être victime de cambrioleurs, comme la coupe d’Europe!
Que peut-on vous souhaiter, alors ?
Qu’on me mette sur la même étagère que la Coupe de France 73. Elle n’est pas toute jeune, mais elle a de l’expérience et des choses à raconter. Pas comme l’autre Coupe de la Ligue, qui se croit sexy avec sa robe en résine de polyester parce qu’on y voit au travers.
[Extrait du numéro 37 des Cahiers du football]