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Iran-Etats-Unis : Coupe du monde et diplomatie

L’Iran monte un incident diplomatique de toutes pièces puis agite la menace d’un boycott, mais accepte que l’affiche géopolitique du Mondial serve le rapprochement avec Washington.
Auteur : Jamel Attal le 23 Juin 1998

 

Mardi 16 et mercredi 17 juin, la République islamique d’Iran a orchestré depuis son ambassade à Paris une étonnante manœuvre: trois internationaux iraniens avaient manifesté devant les micros leur indignation après la diffusion par M6 d’un mauvais téléfilm, le mélo très dramatique “Jamais sans ma fille“. Le lendemain, l’ambassade laissait entendre que si elle n’obtenait pas des excuses de l’Etat français, la sélection pourrait se retirer de la compétition.

Pour réaliser pareil montage et créer un incident diplomatique, il fallait se livrer à des contorsions intellectuelles compliquées: accuser une chaîne de télévision absolument pas concernée par le Mondial, diaboliser un obscur téléfilm, invoquer des motifs religieux, impliquer des internationaux vedettes et leur faire tenir un discours outragé devant les médias, réactualiser le boycott politique et en faire planer la menace...
Avec un pareil comportement, l’Etat iranien déclenche une certaine stupeur et met surtout en évidence ses archaïsmes et son inclination pour la violation des droits de l’homme, croyant faire régner à l’étranger la censure et l’intolérance qui règne chez elle. A part pour faire du bruit sur la scène internationale, on ne voit pas trop l’intérêt de cette démarche, à une semaine du match Etats-Unis-Iran et au moment-même où les deux pays sont en plein rapprochement diplomatique (ce qui pourrait indiquer que la manœuvre ne soit qu’une opération à usage intérieur, ou bien dirigée contre la France). En fait, cette stratégie grossière s’apparente à une forme très moderne de terrorisme, un terrorisme qui utilise l’événement et le retentissement que lui confèrent les médias pour servir sa cause, son discours et sa “visibilité“: nul besoin de bombes (c’est déjà ça).

Il n’est pas certain que cette stratégie soit bien maîtrisée: les menaces et le détournement donnent plutôt l’image d’un état ni très adulte ni très responsable, qui tient absolument à recouvrir ses exactions d’un voile opaque. Entendre ensuite Djamel Bouras (au Club du Mondial sur F3) se déclarer solidaire au nom d’un Islam qu’il serait interdit de critiquer est bien plus attristant: c’est tomber dans le piège tendu par les mollahs, qui consiste à légitimer une dictature religieuse en l’assimilant à la religion elle-même, tout en escamotant ses crimes. Le régime iranien n’est heureusement pas le seul dépositaire de la vérité islamique.

En cours de semaine, Washington s’est déclaré en faveur de la normalisation de ses relations avec Téhéran, prenant notamment prétexte de la rencontre pour qu’elle soit le symbole de ce réchauffement. L’impact du Mondial étant quasiment nul aux Etats-Unis, cette démarche vise surtout l’Iran lui-même et la scène internationale. Dans les jours précédant la rencontre de Gerland, les déclarations des deux équipes ont insisté sur son caractère strictement sportif, sans toutefois nier qu’elle pouvait être l’occasion d’un apaisement: on a ainsi vu les joueurs échanger fleurs contre fanions, offrant même cette jolie photo de groupe avant le coup d’envoi. Le jeu proposé ne restera pas dans les mémoires, au contraire peut-être d’une victoire persane très honorifique : quoi qu’il arrive, l’Iran n’aura pas raté son Mondial.

Enfin, il faut rappeler que seuls les gouvernements ont eu le droit d’utiliser l’événement à des fins politiques: toute manifestation des opposants au régime iranien a été interdite, des militants se faisant même refouler à la frontière franco-allemande, les policiers chassant les banderoles politiquement incorrectes. Certaines mises en scène ne tolèrent qu’une seule lecture

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