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Keeper sur la ville

When Saturday Comes – Non seulement les gardiens anglais se sont forgé une réputation de gaffeurs en série, mais ils sont aussi en voie de disparition en Premier League. Analyse d'une débâcle.

Auteur : Nick Dorrington le 10 Fev 2014

 


Extrait du numéro 323 de
When Saturday Comes (janvier). Titre original : "Keeping up appearances". Traduction: Toto le zéro.

* * *
 


Lorsque Costel Pantilimon le remplace dans les cages de Manchester City lors du festival 7 à 0 contre Norwich, début novembre, il met non seulement fin à la série de 123 matches de championnat consécutifs de Joe Hart, mais contribue également à un week-end sombre dans l’histoire des gardiens anglais: sur les vingt portiers alignés lors de cette journée de Premier League, seuls deux d’entre eux étaient anglais, y compris son malheureux adversaire du soir John Ruddy.

 

Joe Hart Angleterre

 


Joe Hart même pas menacé

Cet exemple est loin de constituer une exception puisque 15% seulement des gardiens utilisés par les effectifs de l’élite cette saison sont anglais, soit 35 points de moins que la moyenne des gardiens ayant la nationalité locale des quatre autres principaux championnats européens. Même si ce chiffre passe à 35% en l'élargissant aux Britanniques, la statistique demeure des plus décevantes. En Bundesliga, par exemple, 78% des gardiens jouant régulièrement sont allemands. Manchester City est le seul club d’Angleterre engagé dans une compétition européenne à aligner un gardien anglais.
 

Cette situation est devenue plus criante à la suite d’une série d’erreurs retentissantes commises par Joe Hart, le numéro 1 de l’équipe nationale, au cours des douze derniers mois. Pour autant, aucun autre candidat ne menace sérieusement sa place dans les buts de l’équipe nationale, encore moins dans un championnat où l’élite est dominée par des joueurs étrangers. Dans le championnat des moins de 21 ans, la moitié des clubs ont fait plus souvent appel à des gardiens non-anglais, dont plus du tiers sont nés en dehors des îles britanniques.
 

L’Angleterre peut s’enorgueillir de grands gardiens, à l’image des piliers Peter Shilton, Gordon Banks ou David Seaman lors des phases finales, ou des talents plus contemporains comme Ray Clemence ou Chris Woods, mais l’histoire récente n’incite guère à la fierté. Depuis la dernière sélection de David Seaman en octobre 2002, les Three Lions se sont qualifiés pour quatre tournois, lors desquels ils ont eu trois gardiens numéro un différents. Entre-temps, des portiers tels que Ben Foster, Robert Green et Scott Carson avaient été testés avant de se voir rapidement écartés à la suite d'une ou deux boulettes.
 


Mesurer plutôt que former

"Nous avons détruit toute une génération en négligeant complètement la formation au niveau des clubs", se lamente David Coles, ancien entraîneur des gardiens de Southampton, Portsmouth et West Ham. "Je pense que certains coaches d’Angleterre préfèrent établir des séances uniquement destinées à entraîner le gardien au lieu de lui apprendre à prendre des décisions. J’aimerais voir tous les entraîneurs de gardiens de l’élite dûment certifiés par l’UEFA, et que les sessions soient adaptées aux journées de championnat ainsi qu’au développement de chaque gardien."
 

David Coles estime que l’obsession de la taille refrène les potentiels. Cette saison, les portiers de Premier League sont en moyenne plus grands (190,7 cm) que ceux des autres principaux championnats européens. La taille serait donc devenue le facteur le plus important dans le processus de sélection des jeunes gardiens: "On dirait que les entraîneurs ne souhaitent pas attendre la puberté, laisser le temps aux enfants de se développer normalement. Ils préfèreraient prendre des joueurs importés en raison de leur taille et les façonner, mais cela ne marche pas systématiquement."
 

Le renouvellement permanent des managers et des assistants est un autre élément pénalisant les gardiens de buts anglais. L’époque où ces dernies travaillaient avec le même coach pendant près de dix ans, à l’instar de David Seaman avec Bob Wilson à Arsenal, semble en effet bel et bien révolue: Joe Hart a ainsi connu cinq entraîneurs de gardiens différents depuis son arrivée à City. Bien qu’il s’agisse d’une réalité inhérente au jeu moderne dans la plupart des pays, la prolifération de techniciens étrangers en Premier League génère une plus grande variété des méthodes d’un entraîneur à l’autre.
 


Pas le temps de jouer

Pour David Timmins, l’entraîneur des gardiens de Tranmere Rovers qui a eu Joe Hart de neuf à dix-huit ans sous son aile à Shrewsbury, les opportunités sont très limitées pour les gardiens anglais au plus haut niveau: "Je pense que nous avons des jeunes gardiens de très bon niveau dans notre système de formation, et qu’il s’agit d’être patient et de les faire jouer. Mais le problème est que la plupart des effectifs comptent plusieurs gardiens, ce qui signifie que le temps de jeu est limité."


L’argument selon lequel le talent finit toujours par s’imposer est invoqué pour contrer ceux qui déplorent le fait que les jeunes joueurs anglais ne bénéficient pas d’un temps de jeu suffisant. Toutefois, cette idée ne s’applique généralement qu’aux joueurs de champ et la situation est beaucoup plus compliquée pour les gardiens, qui peuvent parfois être trois ou quatre en concurrence. Ben Amos et Sam Johnstone auront dès lors très peu de chances de s’imposer à Manchester United car le titulaire habituel, David de Gea, n’a que vingt-trois ans et pourrait bien monopoliser les cages du club durant les dix prochaines années.
 

Résolument tourné vers l’avenir, David Coles espère que le Plan de performance des joueurs de l’élite (Elite Players Performance Plan, EPPP) conduira à une approche unifiée de la formation des gardiens, de manière similaire à celui instauré en Allemagne: "Nous devons revoir notre mode de formation des gardiens tant sur le plan individuel que collectif, et prendre davantage le temps de revenir en détail sur l’aspect technique et tactique des choses, ce dernier étant un domaine que les entraîneurs de gardiens ne couvrent pas systématiquement en Angleterre. J’aimerais voir l’EPPP correctement mis en place par des entraîneurs expérimentés et qui soient à même d’établir un plan de développement à long terme pour les futurs gardiens anglais."
 

 

 

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Réactions

  • Josip R.O.G. le 10/02/2014 à 18h34
    "L’Angleterre peut s’enorgueillir de grands gardiens, à l’image des piliers Peter Shilton, Gordon Banks ou David Seaman lors des phases finales, ou des talents plus contemporains comme Ray Clemence ou Chris Woods"

    La contemporanéité de Clemence par rapport à Seaman, de 18 ans son cadet, m'échappe quelque peu...

    Un problème de traduction peut être?

  • Toto le Zéro le 10/02/2014 à 21h37
    Le texte original dit "talented contemporaries like Ray Clemence and Chris Woods"... la bourde doit donc venir de l'auteur de l'article.

  • Maniche Nails le 10/02/2014 à 21h59
    Je ne vois pas le problème. Je comprends dans cette phrase "contemporains" au sens d'"actuels", d'où des gardiens venant après Seaman.

    Article très intéressant, merci pour la traduction.

  • Maniche Nails le 10/02/2014 à 22h00
    Euh pardon, je ne connaissais pas Ray Clemence ("mais au fait dans quelle division joue t-il ?"). Certes.

  • what_a_metz le 11/02/2014 à 13h30
    "talented contemporaries like Ray Clemence and Chris Woods"

    Est-ce que ça ne serait pas : "des contemporains talentueux comme Ray Clemence et Chris Woods", au sens où Clemence et Woods ont joué (en partie) à la même époque ?

  • CELTIC BHOY le 17/02/2014 à 17h20
    Le problème des gardiens anglais est révélateur de la difficulté des jeunes joueurs anglais à percer dans les clubs de Premier League. C'est sans doute encore pire pour eux, étant donné l'exposition du poste et le peu de chances de rentrer en cours de match. ils leur faut donc trouver des chemins détournés, comme Joe Hart à Shrewsbury, mais le risque est d'avoir une expérience moins valorisante qu'un De Gea passé par l'Atlético par exemple. En ce moment, le Celtic en profite avec Fraser Forster, qui avait pour seul perspective une place de troisième ou quatrième gardien à Newcastle, et a beaucoup progressé en trois ans au point de prétendre à une place pour la Coupe du Monde alors qu'il n'a jamais été sélectionné en équipe nationale de jeunes.

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