Notre infographie récréative reprend du service pour décomposer le magnifique but strasbourgeois de dimanche dernier. N'y voir aucun acharnement contre la défense centrale lyonnaise…
Lyon-Strasbourg (2-1), but d'Ulrich Le Pen pour Strasbourg à la 23e minute.
Légende
Les points bleus représentent les joueurs strasbourgeois, les blancs les joueurs lyonnais
Les flèches pleines correspondent au trajet du ballon.
Les droites pleines représentent la course d’un joueur qui porte le ballon.
Les flèches en pointillé correspondent aux courses des joueurs sans le ballon.
Les noms en noir correspondent aux joueurs strasbourgeois, les noms en blanc aux joueurs lyonnais. |
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L’action de jeu
Suite à une mauvaise relance de Diarra, N'janka récupère le ballon à proximité de la ligne médiane. Il adresse une longue transversale aérienne à Camadini, qui dévie le ballon de la tête pour Daniel Ljuboja. Celui-ci remise également de la tête et instantanément pour Ulrich Le Pen, lancé dans l'axe. Le milieu de terrain alsacien contrôle la balle de l'extérieur du gauche et enchaîne d'une frappe croisée du même pied qui finit dans le petit filet de Coupet.
La nalyse
Toute l'action part en fait d'une mauvaise relance de Diarra : le milieu de terrain lyonnais, en souhaitant contre-attaquer rapidement avec une longue balle mal ajustée à destination de Luyindula, déséquilibre totalement le système défensif de son équipe.
À l'origine du mouvement, on constate ainsi la présence des trois milieux lyonnais dans la partie gauche de leur camp. Intelligemment, alors qu'un milieu de terrain strasbourgeois réclame désespérément le ballon par de grands signes, N'Janka préfère opter pour une longue transversale en renversant le jeu côté opposé. Bonne orientation puisque deux de ses coéquipiers (Camadini et Le Pen) sont démarqués sur leur aile. Le geste du défenseur alsacien est d'une parfaite technicité, puisque Camadini n'a pas à effectuer le moindre déplacement pour récupérer le ballon: cette précision dans la passe permet à ce dernier de préparer son geste au mieux et d'ajuster une première déviation à l'attention de Ljuboja.
On remarque que Chanelet est pour sa part piégé : il fait un premier pas vers Camadini avant que ce dernier ne reçoive le ballon, mais se ravise finalement. Cette hésitation lui coûte cher, puisque le latéral lyonnais est lobé par la passe du joueur adverse. Sans doute eut-il fallu aller au contact…
Quand Ljuboja reçoit le ballon, celui-ci poursuit l'exécution de l'action par une nouvelle déviation de la tête en première intention pour Ulrich Le Pen, démarqué dans l'axe. Lancé à pleine vitesse, celui-ci prend facilement de vitesse Muller qui tente vainement de le poursuivre. Car le défenseur lyonnais, dos à son but, part arrêté et ne peut évidemment rivaliser avec son vis-à-vis.
Pour finir dans le registre des approximations défensives, c'est le mauvais placement de Claudio Caçapa qui permet à Ulrich Le Pen de se mettre en position de frappe : deuxième défenseur central, c'est en effet théoriquement son rôle de couvrir son acolyte dans l'axe. Mais le Brésilien réagit beaucoup trop tard, bien qu'il n'ait personne à marquer dans sa zone. Lui aussi pris de vitesse, il est donc facilement éliminé par le milieu de terrain adverse.
La fin de l'action est tout aussi somptueuse que le début : après un contrôle de l'extérieur du gauche en pleine course, Le Pen arme une frappe croisée et tendue. Particulièrement soudaine, celle-ci surprend Grégory Coupet, qui se détend un peu tard.
C'est donc par une brillante inspiration de l'un de ses défenseurs centraux que Strasbourg a amorcé ce magnifique mouvement à une touche de balle. Évidemment, sans maîtrise technique, l'intelligence de jeu n'est rien. Et sans vitesse de déplacement non plus. Les Strasbourgeois ont réuni toutes ces qualités l'espace de quelques secondes pour nous offrir un but magique.