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L'arbitre, coupable idéal

Après quelques jours de compétition, les arbitres sont devenus les accusés d’un prévisible procès, victimes expiatoires des incohérences des dirigeants du foot international et d’un lynchage devenu habituel.
Auteur : Jamel Attal le 23 Juin 1998

 

Nous avions exprimé il y a quelque temps la crainte que l’application soudaine et en plein Mondial de la règle-sanctionnant-le-tacle-par-derrière-d’un-carton-rouge ne vienne perturber la compétition. Peu avant celle-ci, un ultime briefing arbitral en avait limité l’application, déclenchant aujourd’hui la grande colère de Sepp Blatter, l’initiateur de la mesure, et de Michel Platini. Les techniciens et les joueurs, satisfaits que leurs repères ne soient pas brouillés en cette période cruciale, en furent rassurés. Ainsi limitée, il semble que cette mesure ait quand-même eu un effet dissuasif assez bénéfique puisque l’esprit général est bon pour l’instant. On peut seulement regretter (mais pas s’étonner) que les premiers à en faire les frais soient les petits pays de football comme la Corée du Sud ou la Jamaïque.

Le malentendu vient du fait que cette nouvelle disposition, dont le principe est très louable, ne peut atteindre son véritable objectif : interdire les gestes défensifs mettant en danger l’intégrité physique des joueurs. Le tacle par derrière n’en est qu’une variété, un peu plus facile à identifier que les autres. Mais on a déjà pu constater dans ce Mondial que les fautes ayant cette gravité n’ont pas cette seule forme. Et les exemples accablants des agressions non sanctionnées par le rouge sur Baggio ou Ronaldo — des joueurs dont la Coupe du monde ne peut se passer et que les arbitres doivent justement protéger — témoignent des carences de la seule qualification du “tacle par derrière“. Même l’excuse d’une faute “involontaire“ ne peut être retenue: si un geste blesse ou risque de blesser l’adversaire, il doit être sanctionné. Il revient aux joueurs de réduire leur engagement dans les duels de telle sorte que ce risque inacceptable soit minimisé. C’est en fait tout le barème des sanctions qu’il faut rehausser, et pour que les arbitres bénéficient de plus d’autorité il fallait plutôt penser à réformer en profondeur l’arbitrage.

L’amélioration des conditions de jeu dépend en effet de la responsabilisation des arbitres, qui ne peut être obtenue à coups de mots d’ordre et de menaces d’expulsion pour ceux qui n’appliquent pas les consignes. L’intervention de Platini les place à nouveau dans la pire position, celle des coupables unanimement désignés par la foule, les joueurs, les entraîneurs, les médias et les dirigeants eux-mêmes. Ces derniers n’ont jamais initié de réflexion sur la démarche à suivre, ni déterminé de politique pour faire changer les choses. Après une longue et très prenante campagne électorale pour la présidence de la FIFA, ces messieurs sont aujourd’hui contraints à improviser des mesures d’urgence qui suscitent des divergences dans leurs propres rangs. Dans la confusion des instructions contradictoires et sous la menace d’une expulsion, on peut douter que la sérénité des arbitres soit absolue: l’ironie veut qu’ils soient les seuls à être arbitrés par la vidéo!

Après le jeudi noir des cartons rouges, les craintes exposées ici furent hélas confirmées, et Platini dut assez piteusement revenir sur ses propos. Ça n’empêchera pas d’intenses et inutiles polémiques sur telle ou telle décision. Il faut — malheureusement — accepter les conditions d’arbitrage actuelles, en évitant que des gesticulations politiques ne viennent aggraver les carences et en préparant l’avenir, pas la prochaine élection.

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