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L'Emirates enterre Highbury

Arsenal disputait ce week-end le cinquième match de Premier League dans son nouveau stade, à l'occasion de la réception d'Everton. Reportage dans le nouveau temple des Gunners... qui perpétue le culte ou se livre aux marchands?

Auteur : Pierre Martini le 30 Oct 2006

 

 

Quelques centaines de mètres seulement séparent Highbury de l'Emirates Stadium, mais entre le monument historique et l'enceinte moderne, la distance se compte en lustres. Ou en lustre, puisqu'il faudra du temps pour que la nouvelle demeure des Gunners acquière la patine et l'épaisseur de sa devancière…


Bien des supporters semblent d'ailleurs préférer encore la station Arsenal, sur la Northern line du métro londonien, plutôt que Finsbury Park, l'arrêt suivant. Comme s'ils ne s'étaient pas encore habitués à leur nouvelle adresse, ou bien pour rendre hommage à leur antre originel, désormais ceint de palissades de chantier.

 

En grimpant sur une barrière du côté de la mythique Clock End, déjà détruite, on voit les grues et les bulldozers qui évident les tribunes et creusent l'ancien terrain afin d'y édifier un complexe de logements et de bureaux. Le futur ensemble conservera les deux façades des latérales, classées, et remplacera la pelouse par un jardin intérieur. On peut découvrir ces aménagements singuliers sur le site de cette opération immobilière...

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Pas une "Arsenal Arena"
La nouvelle enceinte de 60.000 places se dresse sur un terrain enclavé entre deux voies de chemin de fer, mais suffisamment vaste pour qu'elle y ait ses aises. Deux passerelles et un troisième accès au pied de la tribune Ouest en desservent les abords immédiats: l'effet visuel est assez réussi à l'approche de la bête. Sur les façades, le blason du club et le nom de son sponsor principal signalent d'emblée la dimension de l'édifice et sa vocation mercantile.

 

On ne va pas se montrer plus royalistes que les monarchistes, mais on se demande comment, dans un pays aussi jaloux de ses traditions, les supporters peuvent supporter de telles révolutions sans broncher (lire l'interview de Darren Bowser, "Les fans sont philosophes"). Depuis les parvis, les baies vitrées laissent voir les restaurants et les espaces à l'intérieur desquels les supporters sont invités à socialiser et à consommer.


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Pourtant, même si la destination commerciale de l'édifice est manifeste, ce n'est pas vraiment avec les "Arenas" hollandaises ou allemandes qu'il faut chercher la comparaison, mais plutôt avec une réalisation comme l'Estadio da Luz à Lisbonne, auquel l'Emirates emprunte d'ailleurs la courbe supérieure des tribunes, très galbée, ainsi que l'infrastructure tubulaire qui soutient le toit (en partie transparent, l'anneau de ce dernier évoque celui du Stade de France ou de l'Olympiastadion berlinois).


Ici, donc, pas de toiture amovible ni de pelouse rétractable ou autre gadget architectural spectaculaire. Dans une ville qui regorge de salles de spectacle, où les stades pullulent et qui voit s'achever (avec quelque retard) le nouveau Wembley – en attendant le futur Stade olympique –, l'Emirates sera essentiellement consacré à Arsenal. Ses dépendances abritent ainsi un supermarché et un musée dédiés au club, et d'autres extensions sont prévues, à la place des entrepôts voisins, sur lesquels des pancartes indiquent qu'ils ont déjà été acquis.


arsenal33.jpgUn stade à l'anglaise… nouvelle manière
À l'intérieur, une certaine sobriété domine, à l'image des 60.000 sièges, intégralement rouges. Les exploitants n'ont pas jugé utile de garnir de panneaux publicitaires les rambardes planes qui séparent les différents étages. Dépourvues de séparations verticales, les tribunes permettent, en théorie, d'effectuer un tour complet de l'enceinte. Seul le "carré" dévolu aux supporters adverses est encadré par des barrières.

 

Mais ici, pas de cage, de filets, de grilles anti-escalade: les visiteurs n'ont pas à craindre les jets d'objets de la partie qui les surplombe, pourtant remplie de fans d'Arsenal. Les deux écrans géants affichent le visage d'Arsène Wenger qui répond à des interviewes pour la chaîne de télé domestique, en alternance avec des publicités. Durant la rencontre, ils diffusent les ralentis des actions et égrènent le compte à rebours de chaque mi-temps. Comme à l'Abbé-Deschamps.

 

Mais toutes les traditions ne se perdent pas : les "bancs" sont intégrés au bas des tribunes, sans empiéter sur le rectangle vert – comme s'il manquait encore de la place autour des limites du terrain (alors que les tacles peuvent glisser allègrement jusqu'aux panneaux).

 

Et en guise de souvenir de Highbury, les supporters du virage Nord ont déployé un carré de tissu qui figure la célèbre horloge, avec des aiguilles bloquée sur 3 PM... Mais ces allusions ne suffisent pas à casser l'impression que le stade est un peu "nu", évoquant une belle voiture qui sent le neuf. Et pas vraiment le cuir Connolly des Jaguar, plutôt le plastique des Vauxhall. L'absence des tifos et des drapeaux, traditions trop latines, renforce le sentiment.


Ambiance en demi-teinte
D'ailleurs, si l'équipe peine à y trouver ses marques (deux victoires et deux nuls avant cette dixième journée), le public ne s'y montre pas vraiment à son avantage non plus. Certes, la tradition veut que les tribunes se remplissent tardivement, mais avant l'entrée des joueurs, l'ambiance est très plate, et ne s'emballe pas vraiment par la suite.

 

L'acoustique n'est pas en cause: les supporters d'Everton noient même leurs adversaires sous les décibels, les répliques n'étant que ponctuelles, avec des poussées sporadiques et des chants enfin spectaculaires. Les ovations qui saluent les beaux gestes défensifs rappellent qu'on se trouve dans un pays où l'expression "public de connaisseurs" n'est pas galvaudée.

 

Mais la question se pose tout de même: ce stade (entièrement non-fumeur, signalons-le au passage) tend-il à aseptiser l'atmosphère qui faisait le charme de Highbury? Avouons une certaine consternation à la vue des mouvements incessants dans les gradins alors que le jeu se déroule, ceux-ci se vidant même nettement dans les dernières minutes de chaque mi-temps. Il en va de même… dans les stades américains.

 

À force de rationalisation économique et de gentrification des audiences, on achève peut-être la transformation des supporters en simples spectateurs, même en Angleterre. C'est en tout cas aux consommateurs en eux que s'adressent les messages publicitaires et autres invitations à souscrire aux innombrables services proposés par l'Arsenal Corporation. Durant la mi-temps, les panneaux lumineux diffusent des messages SMS de fans, du genre "Tasha, will you marry me?" Convivialité bon enfant ou niaiserie pure et simple?

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Everton enraye les Gunners
Arsène Wenger a des préoccupations plus prosaïques au moment d'affronter les Toffies d'Everton, qu'il décrivait avant le match comme les plus forts adversaires jamais venus à Finsbury Park, auteurs d'un bon début de saison et au sein desquels on retrouve de vieilles connaissances: Yobo et Arteta pour ce quiest des anciens du championnat de France, le vétéran Phil Neville ou encore le gardien américain Tim Howard.

 

C'est d'ailleurs l'ancien rival (!) de Barthez à Manchester qui sera l'homme du match, pour le nombre de ses parades effectuées face à des Gunners rapidement menés à la marque: à la suite d'un corner exécuté par Arteta (qui a toujours sa belle technique, même si l'on peut estimer qu'il l'a bien mal fait fructifier avec ses choix de carrière), Cahill ouvre le score en deux temps (11e). "Quand les défenseurs ne sautent pas sur les corners, ironisera Wenger, il faut s'attendre à ça".

 

La suite, ponctuée par une altercation entre Gallas et Arteta, se résumera à une attaque-défense rageante pour les locaux, et en dépit des efforts de Fabregas, Rosicky, Gilberto Silva ou VanPersie, il faudra attendre la 71e minute pour que survienne l'égalisation, sur un coup franc joliment frappé par le Néerlandais. Les vingt dernières minutes seront du même tonneau, les entrées de Walcott, très remuant, et d'Aliadière, plus anomyme, ne changeant rien au tableau d'affichage. Pas plus que la défense à deux avec laquelle les Londoniens finirent la partie ni, à plus forte raison, le recours aux centres aériens – pas vraiment leur point fort en dépit d'une belle tentative cadrée par Henry après la pause.


Un arsenal limité
En Angleterre, l'idée que des équipes puissent se consacrer uniquement à la défense de leur but sans le moindre souci de construction offensive semble suffisamment nouvelle pour que les journalistes interrogent Arsène Wenger, à l'issue du match, sur le concept de "negative football". L'entraîneur répond qu'il n'a rien contre, à condition que les équipes qui jouent à ce jeu le fassent avec un "great spirit". Il écarte également les critiques visant la petite forme de Thierry Henry: "Il en va toujours ainsi quand il ne marque pas", élude-t-il.


On peut cependant souligner que son effectif, bien que pourvu de quelques pointures, n'est pas aussi étoffé qu'un prétendant au titre pourrait le souhaiter. Samedi soir, la charnière était composée de Touré et Djourou, avec le jeune Hoyte à droite (remplacé sur blessure par Flamini, quelques minutes avant la mi-temps), Gallas étant une nouvelle fois relégué sur le flanc gauche.

 

Wenger a souvent regretté, depuis que les investissements dévolus à l'Emirates Stadium ont été actés, de ne pouvoir consacrer suffisamment de moyens au recrutement de joueurs hors-classe, à l'instar de Chelsea ou Manchester United.

 

Les choses ne semblent pas près de changer: le 20 septembre, Peter Hill-Wood, président du club, indiquait que la dette atteignait désormais 388 millions d'euros échelonnés sur vingt-cinq ans. Une somme que ne compense pas vraiment le résultat net positif de l'exercice clos en mai 2006, ni les perspectives d'augmentation des revenus grâce à l'exploitation du nouveau stade. Celui-ci pourra donc aussi servir de parapluie, en cas de persistance des résultats moyens...

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Réactions

  • Teddy le fondu le 30/10/2006 à 03h49
    Bon ben ça donne pas vraiment envie que l'OL copie cet emirate stadium.

  • New Zorro le 30/10/2006 à 03h51
    C'est interessant d'avoir un point de vue sur le nouveau stade.

    Par contre "Un arsenal limité", j'ai des doutes. Avant la venue d'Everton, Arsenal avait gagné 5 matchs de championnat de suite.
    L'infirmerie est pleine mais Arsenal compte le moins de buts encaissés avec ManU et Chelsea. Meme si Chelsea et ManU ont l'air intouchable pour le moment, Arsenal reste un gros concurrent pour le championnat.

    Le souci en ce debut de saison est la periode d'adaptation necessaire pour s'habituer au nouveau terrain (Higbury avait un terrain de foot plutot etroit).

  • animasana le 30/10/2006 à 08h14
    je rejoins ce qui est dit, les particularité d'arsenal a domicile ont disparu, ils leur faudra peut etre le temps pour s'adapter.

  • manuFoU le 30/10/2006 à 09h05
    OK pour la nostalgie, que je partage, mais halte à l'idéalisation des vieux souvenirs. niveau ambiance, ça fait belle lurette que le stades anglais, highbury compris, étaient rentrés dans le rang. à quelques exceptions près (st-james park ?), et en dehors des grandes occasions, c'est très souvent calme plat dans les tribunes, avec les quelques poussées sporadiques mais toujours impressionnantes que vous évoquez pour l'emirate stadium. quant aux tribunes qui se vident qq mn avant la mi-temps, ce n'est pas nouveau non plus. le fan anglais, jamais en reste lorsqu'il s'agit d'entretenir les vieux clichés, se précipitent à la buvette avant le coup de sifflet de l'arbitre histoire d'avoir le temps d'écluser 2 fois avant la reprise. la première fois que j'ai vu ça de mes petits yeux, c'était en 1996, au city ground de forrest (si c'est c'est pas un stade "à l'ancienne"...). bref, rien de très nouveau, et rien qu'on puisse réellement imputer au nouveau stade, même si l'ancien avait nettement plus de gueule, et que je reretterai longtemps de n'y être jamais allé.

  • Clivier1 le 30/10/2006 à 10h33
    Bel article qui est assez perturbant, meme si c'est pas forcément nouveau comme le dit ManuFou.

    Mais quand meme:
    "Durant la mi-temps, les panneaux lumineux diffusent des messages SMS de fans, du genre "Tasha, will you marry me?"".

    Dites moi que ce n'est pas vrai?

    Quant au stade non-fumeur, je ne reviens pas là-dessus, l'appelation est assez stupide comme ca.

    Derniere chose: Aliadiere est encore à Arsenal et joue parfois? Ben ca alors, si je m'attendais...

  • Portnaouac le 30/10/2006 à 11h51
    Clivier1 - lundi 30 octobre 2006 - 10h33
    Derniere chose: Aliadiere est encore à Arsenal et joue parfois? Ben ca alors, si je m'attendais...

    -------------

    Ben, d'après Darren Tulett hier soir, il a même joué en Coupe de la Ligue la semaine dernière et a inscrit un doublé...

  • hobbes le 30/10/2006 à 12h22
    un stade non fumeurs.....

    Va falloir passer au space cake alors.

  • Lee le 30/10/2006 à 18h14
    Ou alors arreter la drogue. C'est selon.

  • guyroudoudou le 01/11/2006 à 16h39
    Je crois que c'est surtout devenu un stade non buteur... vu le faible nombre de pions plantés par Arsenal depuis qu'ils sont arrivés ici.

  • Gomincha le 02/11/2006 à 00h53
    En même temps teddy le fondu, Gerland n'est pas reconnu pour ses ambiances de feu (à ma connaissance du moins^^.....)

    Et ce, même si l'équipe tourne à plein régime.

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