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L'heure bleue

À la fois délice et supplice, les moments qui précèdent un match de phase finale permettent d\'imaginer la victoire. Même s\'il s\'agit d\'affronter l\'Espagne.

Auteur : Pierre Martini le 23 Juin 2012

 

Le football a beau changer, le football de sélection perdre en influence en faveur celui des clubs, le temps des phases finales conserve une intensité inégalable. La concentration de grands joueurs, l'enchaînement des matches, l'enjeu qui croît chaque jour contribuent à enchanter cette parenthèse et à nourrir un mélange de plaisir et d'anxiété. Entre deux rencontres, l'incertitude suscite chez le supporter des espoirs en proportion de la crainte que tout s'arrête. C'est le moment où rien n'est fait mais où tout est possible, celui auquel on repense après coup si l'on la chance que votre équipe vous emmène loin dans la compétition. Au cours des quinze dernières années, l'équipe de France a offert trois "parcours complets" en forme d'épopées: 1998, 2000 et 2006. Même avec la défaite de Berlin, il y eut à chaque fois de quoi forger des souvenirs impérissables, qui gardent encore le goût du bonheur. On ne peut qu'espérer en revivre, même quand la probabilité semble faible: c'était le cas avant les deux Coupes du monde dont les Bleus ont vécu la finale...

 

 


Jouer le bon match

Il y a six ans, avant d'affronter une Espagne alors au début de sa phase ascendante, le pessimisme prévalait: la qualification avait été compliquée, des joueurs aussi importants que Vieira et Zidane semblaient hors de forme, alors que la jeune Roja avait étincelé. Il y avait pourtant les signes d'une montée en puissance dans le jeu, et quelques atouts comme l'excès de confiance patent de l'adversaire ou son manque d'expérience.

 

Aujourd'hui, comment calculer les chances des Bleus, évaluer le rapport de forces entre les deux équipes? Ce dernier semble avoir radicalement tourné à l'avantage de la sélection championne d'Europe et du monde, mais n'est-elle pas menacée par l'arrogance ou l'usure? Elle l'est en tout cas, comme toute équipe de football, par la malchance ou par les circonstances. Si l'on pouvait s'adonner aux joies de l'uchronie, on pourrait faire rejouer le même match en changeant quelques paramètres – ne serait qu'en inversant le toss – pour en mesurer les effets sur le résultat. Imaginez cette transposition du scénario de Un Jour sans fin: l'entraîneur d'une équipe plus faible que son adversaire, qui se réveille toujours au matin du même match, jusqu'à ce qu'il trouve la formule gagnante. Si ce même France-Espagne devait se disputer à dix reprises, les Rouges l'emporteraient peut-être huit fois sur dix. Mais il reste possible de faire advenir les deux autres dénouements...

 


Les inconnues de l'équation

En se qualifiant avec des performances inégales, l'équipe de France n'a pas aidé à dégager de certitudes sur sa valeur, c'est-à-dire sur sa capacité à battre l'Espagne moyennant un sort favorable. Elle a commencé par un match satisfaisant contre l'Angleterre, mais frustrant par son résultat nul compte tenu de la supériorité française dans le jeu. Elle a emporté une victoire probante dans des circonstances difficiles, face au pays organisateur, mais contre une formation obligée d'ouvrir le jeu et qualitativement assez limitée. Enfin elle s'est décomposée en perdant nettement contre des Suédois déjà éliminés, démentant la progression constatée.

 

De quoi sera-t-elle capable à Donetsk? Dans le meilleur des cas, une composition de départ harmonieuse, des performances individuelles tirées vers le haut et un état de forme optimal contribueraient à opposer une adversité coriace aux Espagnols. Il y a aussi l'inconnue de la cohésion collective, indispensable levier pour battre plus fort que soi: on ne sait ce qui sortira de l'agitation du vestiaire et de la tension des ego. Le football réserve bien des surprises, et on ne lui trouve un sens qu'en recomposant des explications rétrospectives... En 2006 à Hanovre, l'imprévu avait eu sa part, et les joueurs pris la leur avec la résurrection de Vieira, l'éclosion confirmée de Ribéry, la signature de Zidane. Ce soir, le pari d'aligner Ménez, l'entrée de Valbuena, la confirmation de leur statut par Ribéry et Benzema, et bien d'autres événements pourraient être décisifs: contrairement aux joueurs, il ne nous est pas déconseillé de jouer le match dans nos têtes. En profitant de ces heures à la fois délicieuses et exaspérantes avant son coup d'envoi, avec l'espoir de lancer un nouveau compte à rebours après son coup de sifflet final.
 

Réactions

  • Toto le Zéro le 23/06/2012 à 06h41
    Si j'avais ecrit ce texte, j'aurais egalement parle dans le premier paragraphe, de cette angoisse, voire "jalousie" (meme si le mot est un peu fort) de voir les "autres" passer et pas (encore) nous, a plus forte raison si ce sont ces satanes voisons (Italie, Allemagne, Espagne, voire Portugal) avec lesquels nous entretenons des rapports visceraux et des rivalites fortes, d'origine diverses : historiques, sociologiques et/ou purement footballistiques...
    De par notre position geographique centrale par rapports a nos chers rivaux et neanmoins voisins, les voir passer et pas nous, voila le genre de chose qui me titille forcement un peu a chaque competition.
    A moins evidemment que ne ne soit que moi...

    (desole, pas d'accents sur mon clavier)

  • le Bleu le 23/06/2012 à 10h08
    Ca passe ou ça casse !

  • Hydresec le 23/06/2012 à 10h49
    "Jouer le match dans nos têtes" avant que celui-ci n'ait lieu, ça se traduit généralement par un score plus ou moins idéal et donc un prono : moi je rêve d'un 3-0 pour la France. Je ne parviens pas à me persuader qu'elle va prendre une pilule (à part contre les PB il y a 4 ans, ça n'arrive plus depuis longtemps) tout en me disant qu'inconsciemment, les Espagnols s'estiment supérieurs (ce qu'ils sont incontestablement). Un scénar à la France-Brésil 86 aussi, ça me paraît plausible.

  • vertigo le 23/06/2012 à 12h26
    Malgré tous mes efforts, je n'arrive pas à envisager autre chose qu'une défaite ce soir. J'espère me tromper. C'est pourquoi l'attente de ce match est assez particulière par rapport à d'habitude. Mon seul souhait c'est que les Bleus sortent la tête haute de cette confrontation.

  • Marty Mc Fly le 23/06/2012 à 13h05
    Quoi de mieux qu'une équipe que l'on accuse d'orgueil et de suffisance pour battre une équipe qui n'en manque pas, elle, d'orgueil et de suffisance?
    Il suffit maintenant juste de savoir dans quel sens ça fonctionne.

  • Lucarelli 1 le 23/06/2012 à 14h22
    Allez, j'y vais de mon prono : une victoire tranquille de l'Espagne genre 2-1 ou 2-0. Les Bleus ne seront pas vraiment mauvais, ne prendront pas une raclée, mais ne seront jamais en mesure de contrarier sérieusement l'Espagne. Une élimination molle mais pas honteuse. Ni exploit ni branlée.

  • José-Mickaël le 23/06/2012 à 15h35
    vertigo
    aujourd'hui à 12h26
    > Malgré tous mes efforts, je n'arrive pas à envisager autre chose qu'une défaite ce soir. [...] Mon seul souhait c'est que les Bleus sortent la tête haute de cette confrontation.

    Pareil : même si on perd 0-3, qu'au moins on ait tenté notre chance. Si on sort comme les Grecs hier soir, ça me va : ils n'ont rien à regretter vu la supériorité adverse, et ils se sont battus sur chaque rare ballon d'attaque. Que les Bleus en fassent autant !

    -----
    Lucarelli
    aujourd'hui à 14h22
    > Une élimination molle mais pas honteuse. Ni exploit ni branlée.

    Ça colle en effet avec notre équipe de France actuelle...

    Si les Espagnols mènent très vite, ils auront peut-être envie de continuer à nous enfoncer parce qu'on est leur bête noire historique, mais leur but est de gagner l'Euro, donc la priorité sera alors de gérer la fin du match et de faire rentrer les coiffeurs une fois le score acquis.

  • Lucho Gonzealaise le 23/06/2012 à 15h47
    C'est pas "un jour sans fin" votre exemple, c'est plutôt Football Manager avec sauvegarde avant un match crucial !

    Quelque soit l'adversité, dès que la France joue, j'ai envie d'y croire. C'est comme pour les rugbymen : il y a toujours une Histoire plus ou moins récente de la sélection qui fait prendre conscience aux joueurs que tout est possible. Et c'est la même idée qui me motive avant ces matchs.

  • Raoul gonze à l'aise le 23/06/2012 à 17h18
    J'ai le meme etat d'esprit que toi Lucho (put** mais on a quasiment le meme patronyme!!!), à chaque fois, meme quand ca parait insurmontable, j'ai ce sursaut d'espoir qui me fait y croire. Et pourtant on a connu un bon paquet de déconvenues depuis une décennie. Enfin tout ce que j'espere c'est qu'ils vont se bouger, qu'au pire on sorte avec les honneurs et pas sur un 0-1 pris en toute nonchalance

  • José-Mickaël le 24/06/2012 à 15h22
    Lucarelli
    23/06/2012 à 14h22
    > une victoire tranquille de l'Espagne genre [...] 2-0. [...] Une élimination molle mais pas honteuse. Ni exploit ni branlée.

    Bravo Lucarelli, excellent pronostic ! En particulier l'adjectif "molle" correspond exactement au match d'hier soir : bien vu. (En même temps on pouvait s'y attendre un peu.)


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