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L'invention du consultant

Comment s'est imposé le "consultant" de foot, dont le nom et le principe viennent du monde de l'entreprise et du conseil, et dont la fonction n'est pas toujours allée de soi?

Auteur : Nadine Zamorano le 18 Avr 2019

 

 

Le sport est aujourd'hui le seul sujet de journalisme pour lequel a été systématisée l'intervention de consultants – anciens sportifs de haut niveau ou professionnels de la pratique sportive: arbitres, entraîneurs – aux côtés des journalistes de télévision. Si les consultants sont dans leur acception la plus commune des personnes travaillant dans les métiers du conseil en entreprise, ce n'est peut-être pas un hasard si le commentaire sportif, et particulièrement le foot, est allé piocher ce terme dans cet univers professionnel nébuleux, dont il semble difficile de définir les contours et la légitimité.

 

 

Les pionniers, les stars, et les autres

L'avènement dans les médias de la première grande figure du consultant a lieu en 1968. Pierre Albaladejo, demi d'ouverture fraichement retraité, forme alors au sein d’Europe 1 un tandem inédit de commentateurs de rugby avec le journaliste Roger Couderc. Les deux protagonistes rejoignent la télévision et Antenne 2 en 1974. Robert Chapatte, un ancien champion cycliste, avait déjà pénétré l’univers du commentaire sportif en devenant journaliste à Radio Monte Carlo puis à la RTF dans les années 1950.

 

La systématisation de la présence des consultants à la télévision s’est faite assez rapidement. Au début des années 1980, chaque sport possédait ainsi "son" consultant tête d’affiche: Jean Michel Larqué pour le foot, Bernard Thévenet pour le cyclisme, George Eddy pour le basket.

 

 

 

 

L'installation durable de la figure du consultant est allée de pair avec la diversification de l’offre d’information sportive, le poids grandissant des chaînes et la multiplication des compétitions. Les Jeux Olympiques, point d’orgue en la matière, en sont l'illustration la plus probante. Toute discipline sportive, même la plus "mineure" (on pense à l'archer Sébastien Flute ou au bosseur Edgar Grospiron), suppose le recours systématique à un consultant.

 

Aujourd'hui, avec le morcellement des droits télés, particulièrement dans le foot, chaque chaine possède son propre vivier de consultants, plus ou moins connus du grand public, dans les cabines de commentateurs comme sur les plateaux de talk-shows.

 

 

Une présence contestée

L'historien Christian Delporte rapporte qu'en 1933, le syndicat de la presse sportive se plaignait déjà de l’intervention de champions cyclistes sous forme de chroniques dans les grands quotidiens pendant le Tour de France [1]. Jacques Marchand, figure majeure du journalisme sportif du XXe siècle, soulignait en 1989 que la profession journalistique émettait des réserves, se demandant si "la présence d’un consultant auprès du journaliste répond (...) à une nécessité professionnelle, à une mode, ou à une opération publicitaire fondée sur sa notoriété."

 

Défenseur d'une déontologie du journalisme de sport, il définissait les consultants en des termes bien spécifiques: des "auxiliaires du journaliste" [2]. Il rappelait implicitement la prépotence du statut chez les journalistes, lesquels demeurent les seuls à définir ou à repousser les frontières de leur profession. L’UJSF a déposé à cet effet une motion le 9 avril 2009 sur le respect des conventions, rappelant que "la multiplication des consultants (...) non détenteurs d’une carte de presse, nécessite un rappel à l’ordre et le respect absolu de la carte professionnelle."

 

Si la présence de consultants suppose une plus-value technique et tactique au commentaire sportif, elle soulève des interrogations multiples sur la légitimité d’acteurs dont il est bien difficile de définir la nature du travail. Ni véritables professionnels de l’information, ni nécessairement analystes hors pair, ils occupent, à l'instar de consultants en entreprise, une position d'outsider, sollicités par la direction d'une chaîne pour livrer leurs observations en jouissant d'une grande liberté de ton et en échappant aux règles de déontologie des journalistes.

 

C'est cet affranchissement d'un certain nombre d'obligations qui explique qu'un ancien journaliste sportif ait abandonné sa carte de presse pour devenir le consultant foot le plus emblématique du paysage audiovisuel, prenant la liberté de vendre son image à des sites de paris en ligne, de multiplier les diatribes sexistes ou anti-arbitrales, et de sans cesse mélanger les registres de l'information et de la communication (lire Un Pierre dans notre jardin).

 

 

Du BCC au CFC

Pour le sociologue Michel Villette, qui a longtemps observé les consultants des grands cabinets de conseil, la compétence n'est pas au coeur du contrat qui unit le consultant à l'entreprise qui le mandate: "Pour conseiller, il faut être demandé, et pour être demandé, il faut être connu: la relation est première. L'expertise est seconde, c'est une condition pas toujours nécessaire et jamais suffisante." [3]

 

Chez les clients de cabinets de conseil comme au sein des rédactions des émissions de foot, on semble faire confiance à des "noms" bien plus qu'à des compétences. Confier le commentaire sportif à d'anciens pros, pourtant pas toujours prompts à livrer des analyses pertinentes malgré leur connaissance du jeu et de ses acteurs, peut ici faire écho au recours constant des grandes firmes à des cabinets de conseil pourtant impliqués dans des scandales financiers ou des échecs industriels retentissants.

 

On pense notamment à Arthur Andersen, devenu Accenture en 2002 suite au scandale Enron, ou encore aux autres mastodontes du conseil (PwC, KPMG, EY et Deloitte) qui ont fermé les yeux sur des montages financiers bancals voire cautionné des pratiques frauduleuses. Leurs consultants continuent d'être sollicités sur des critères de prestige et de personnalité, et la légitimité de leurs interventions ne réside pas dans le "quoi", mais dans le "qui".

 

C'est d'ailleurs la "personnalité" des consultants qui donne le ton du commentaire sportif, principalement sur les plateaux de talk-shows, où les journalistes se cantonnent souvent à un rôle de médiateur ou de chef d'orchestre. Le décalé, le colérique, le raisonnable, le tacticien, le chauvin, le franc-tireur: chaque consultant endosse le rôle pour lequel il a été sollicité, et les chaînes de télévision semblent avoir fait le pari que cet ersatz de pluralité pourrait engendrer des programmes de qualité et séduire leur audience.

 

La comparaison ne s'arrête pas là. Là où les cabinets de conseil s'attachent les services de jeunes diplômés issus des plus prestigieuses écoles de commerce avant-même qu'ils n'aient mis les pieds dans une entreprise, les chaînes se ruent sur les jeunes retraités du ballon rond avant qu'ils n'entament leur reconversion en qualité d'entraîneur ou dans un autre secteur d'activité.

 

Dans les deux cas de figure on retrouve l'idée qu'être consultant n'est qu'une activité subsidiaire, une simple étape dans un parcours professionnel plus étoffé. Il n'est pas rare non plus de voir des profils plus confirmés ré-enfiler le costume de consultant au crépuscule de leur carrière, qu'il s'agisse d'entraîneurs ou d'administrateurs de grandes entreprises.

 

 

L'expertise mise en scène

Dans le conseil en management comme dans le commentaire sportif, la relation d'expertise s'appuie sur la mise en scène des consultants en qualité d'experts, tant par les consultants eux-mêmes que par les intervenants qui les côtoient. Selon les chaînes où ils opèrent, on les désigne alternativement comme "consultants", "experts", ou "spécialistes", et bien souvent les journalistes prennent à dessein une posture ignorante ou profane à leur contact.

 

L'exemple le plus criant de cette relation est celui du décryptage des ralentis, souvent exécuté sous couvert de scientificité: "Alors X, au vu des images, l'arbitre avait-il raison de siffler?" Quelle que soit la réponse de X au journaliste, il lui revient généralement de trancher afin de réduire les marges d'interprétation et de laisser le moins de place possible à la nuance. Idem pour les séquences de pronostics, pendant lesquelles le consultant fait communément figure d'oracle.

 

 

 

 

Tandis que les consultants en management sont pour beaucoup des jeunes diplômés ayant une faible expérience de la gestion d'entreprise, il existe dans le commentaire sportif une idée presque érigée en convention selon laquelle seuls les praticiens du sport sont en mesure d’avoir intériorisé un savoir-faire leur autorisant une expertise tactique et technique. En outre, cette expertise constituerait ce que le sociologue Robert Castel [4] appelait "expertise mandatée".

 

Contrairement à l’expertise dite "instituante", qui tient un rôle actif dans la production de normes, l’expertise mandatée consiste à mettre au service d’une conjoncture spécifique un savoir spécialisé, et suppose a priori la requête d’un mandant, ici les chaînes de télévision en quête d'audience (cela fonctionne aussi pour les entreprises en quête de rationalisation de leur chaîne de production). Le consultant met, moyennant rémunération, sa parole d'expert au service d'intérêts bien particuliers.

 

La relation d'expertise telle que décrite par Castel est selon lui systématiquement précédée de la disqualification des profanes et des autres expertises concurrentes. À ce titre, il n'est pas rare d'entendre certains consultants français désavouer publiquement tout amateur de football qui vanterait le travail tactique de techniciens étrangers, sous prétexte qu'eux, anciens praticiens, connaissent le ballon ou ont gagné des titres.

 

 

Le consultanat, et après ?

Le parallèle entre consultants foot et consultants en entreprise n'est, au final, pas uniquement d'ordre sémantique. Évoluant sans réels garde-fous, ils appartiennent chacun à leur façon à un univers fort en symboles: endogame, masculin, fondant sa légitimité sur le prestige et le réseau bien plus que sur les compétences.

 

Dans le commentaire sportif, le recours aux consultants est à comprendre en relation avec le supposé déficit de compétences des journalistes, qu'ils viendraient combler grâce à leur connaissance intégrée de la pratique sportive. Le journaliste Jacques Marchand, loin de se douter de l'instauration d'un "consultanat" tout puissant dans les années 2000, y voyait même une marque de professionnalisme: "(...) pourtant, en certains cas et plus précisément pour des sports qui réclament des connaissances et des explications très techniques, le journaliste, qui ne peut pas être spécialiste en toutes disciplines, fait preuve de conscience professionnelle et de respect pour son public s’il se fait assister d’un consultant technicien."

 

Aujourd'hui nombreux sont les maux qui rongent le commentaire sportif, particulièrement dans le football: complaisance, démagogie, connivence, approximations, court-termisme... La frontière entre information et communication s'est énormément fragilisée, et la profusion de consultants à qui tout est permis semble y être pour beaucoup. La formation préalable de ces derniers à certains principes de déontologie de l'information pourrait être une des nombreuses pistes à explorer en vue d'entamer un nouveau cycle vertueux.

 

Enfin, comme souligné çà et là, on ne peut que se réjouir de voir se dessiner une nouvelle génération de consultants, incarnée par Habib Beye, Éric Carrière ou Brahim Thiam, exigeante, modeste, maiîrisant davantage son sujet et plus prompte à engager sans démagogie des analyses sur le fond du jeu.

 

[1] DELPORTE, C., Les journalistes en France: 1880-1950, Naissance et construction d’une profession, Éditions du Seuil, Paris, 1999.  
[2] MARCHAND, J., La Presse Sportive, Éditions du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes, Paris, 1989.  
[3] VILLETTE, M., Sociologie du conseil en management, La Découverte, Paris, 2003.
[4] CASTEL, R., "L’expert mandaté et l’expert instituant" in Situations d’expertise et socialisation des savoirs: Actes de la table ronde organisée les 14 et 15 mars 1985, CRESAL, Saint-Étienne, 1985.

 

Réactions

  • Raspou le 18/04/2019 à 11h37
    Avec un peu de mauvais esprit, on pourrait inverser la question: pour commenter les matchs, à quoi servent les journalistes sportifs à côté des consultants?

    Pour faire une comparaison foireuse mais amusante: aux Echecs, les retransmissions en direct des grands événements se sont beaucoup développées ces dernières années. Il y a souvent une paire de commentateurs, qui reproduit un peu la paire "journaliste - consultant", sauf que le "journaliste" est au minimum Maître international, et le "consultant" un Grand maître qui a généralement été au moins Top100 à un moment de sa vie. Ca semblerait complètement incongru de faire commenter à quelqu'un qui n'a pas une expérience du haut niveau. Ca a été poussé à son comble au dernier championnat du monde, commenté en direct par trois mecs du Top15 mondial actuel.

    Il semble assez évident que le commentaire de football est en moyenne assez nul, en tout cas pour ce qui est de la transmission d'un savoir sur le jeu (il y a des commentateurs aptes à transmettre une émotion, mais ça c'est un autre registre, qu'on apprécie ou pas, peu importe). Je pense qu'il y a plusieurs explications possibles à ça, pas toutes contradictoires, mais je ne sais pas bien laquelle privilégier:

    Explication 1: le football est un sport simple
    Peut-être que le commentateur de foot ne transmet aucun savoir parce qu'il n'y a en fait rien à transmettre. Quiconque a pratiqué un peu le foot même à niveau ultra amateur et a vu quelques dizaines de matchs a toutes les connaissances requises pour comprendre ce qui se passe.

    Explication 2: les bons commentateurs sont inaccessibles
    Contrairement aux Echecs où une somme raisonnable te permet d'avoir un Peter Svidler aux commentaires, au foot les gars expérimentés et intelligents deviennent entraîneurs, pas consultants. Si on avait la possibilité d'avoir Tuchel ou Guardiola aux commentaires, on apprendrait plein de choses, mais on ne l'a pas.

    Explication 3: le foot va trop vite
    Il y aurait des choses intéressantes à dire sur un match, mais pas en direct, où la succession des actions ne permet pas l'analyse immédiate. Peut-être que le foot se prête au debriefing plus qu'au commentaire?



  • Balthazar le 18/04/2019 à 12h47
    Explication 4 : l'ésotérisme. Les secrets du foot, comme les connaissances d'un alchimiste ou les trucs d'un prestidigitateur, ne se transmettraient que de maître à initié, et il ne serait pas question de les révéler au grand public.

  • suppdebastille le 18/04/2019 à 13h20

    " Les deux protagonistes rejoignent la télévision et Antenne 2 en 1974. Robert Chapatte, un ancien champion cycliste, avait déjà pénétré l’univers du commentaire sportif en devenant journaliste à Radio Monte Carlo puis à la RTF dans les années 1950."

    Robert Chapatte était un ancien cycliste, champion me semble un poil exagéré.

    Dans les grands consultants qui ont beaucoup apporté à leur sport, je pense qu'il y a Bernard Faure, rendons grâce à P.Montel d'être allé chercher un gars quasi inconnu du grand public.



  • Radek Bejbl le 18/04/2019 à 14h04
    Raspou
    aujourd'hui à 11h37

    Explication 5 : Le football est un sport compliqué, les journalistes n'y comprennent rien et les consultants ne font pas l'effort de s'intéresser à ce qu'ils regardent.

    Sinon le coup des consultants sans journaliste ça existe sur la NBA, ça s'appelle "Players only" et tout le monde déteste parce que les gars ne font que discuter sans parler du match. Et encore, on est généralement sur des personnes charismatiques et qui travaillent leur sujet, j'imagine pas un Sagnol laissé en liberté.

  • Jamel Attal le 18/04/2019 à 14h57
    @Raspou
    Explication 1: le football est un sport simple
    ---

    Ça se tient assez bien, et l'idée que tout le monde peut comprendre le jeu est assez juste en théorie – en tout cas elle explique que n'importe qui se sent habilité à avoir un avis et à le donner (ce qui est à la fois sympathique et irritant).

    Mais, s'agissant des commentateurs, je suis constamment frappé par certains qui, de toute évidence, ne sentent pas, ne *comprennent* pas le jeu (ni tel geste, ni tel choix tactique, ni tel profil de joueur), ne voient pas un match évoluer et se contentent de paraphraser le score. On sent derrière ça une absence de connaissances, d'intuition, de travail et/ou de méthode (pour compenser).

    Il y a suffisamment de différences criantes de qualité entre commentateurs (journalistes ou consultants) pour en déduire qu'il s'agit avant tout d'un problème de compétence, à mon lien à l'explication 3, oui, le dispositif crée un problème en soi, au travers de la nécessité (construite) de parler tout le temps et de faire de la nalyse en continu. En Allemagne – peut-être plus maintenant – fut un temps, il y avait un journaliste seul, sobre et non logorrhéique, et le consultant n'intervenait qu'à la fin des mi-temps.

  • Jamel Attal le 18/04/2019 à 15h05
    J'ajoute que commentateur est structurellement un métier difficile : il faut vulgariser en s'adressant à un téléspectateur "moyen", ce qui va nécessairement frustrer l'amateur averti. Le problème est quand on s'aligne sur le niveau le plus bas (avec des niaiseries, de la démagogie, des contresens, etc.).

    J'attends un minimum de justesse dans les commentaires et, de temps en temps, une observation qui va m'apporter quelque chose dans la compréhension du match – un Habib Beye, par exemple, est généralement très bon dans l'exercice. Mais, conformément à l'explication 3, je pense que c'est dans le temps du débrief que l'on peut apporter l'analyse la plus pertinente.

  • dugamaniac le 18/04/2019 à 15h47
    Je pense que le foot est un jeu simple trop compliqué à expliquer.
    C'est un jeu d'adresse, on cherche à l'oublier. Et collectif.
    C'est comme si aux échecs de Raspou, on n'était pas certain que le cavalier va atterrir sur la bonne case et en plus tous les autres pions bougent en même temps.
    Ajouté à cela qu'on a des humains qui ont leurs blessures physiques et morales.
    Donc fastoche à expliquer les échecs à côté du foot. C'est pas demain que la Reine va s'embrouiller avec la Tour car elle a souri au Roi. Et va expliquer cela en plein match.

    J'ai peut être eu une déception quand j'ai entendu Jacquet les 1ères fois après 1998. Il voyait comme moi, ne disait rien de génial.
    Mais qu'il soit bon au micro ou pas, Jacquet, Platini, Wenger, Baup ... ce ne sont pas tous des bidons les mecs.

    Finalement, j'ai admis que le foot était bien plus riche et subtil qu'une histoire de 4-4-2, de pressing ou pas durant 90 minutes. D'ailleurs ce serait fastoche sinon.
    Pour moi on est donc plus proche du truc mystérieux, inexplicable, de Balthazar.

  • Jamel Attal le 18/04/2019 à 16h18
    @dugamaniac

    Le football n'étant ni les échecs, ni une loterie, il me semble que dans la tension entre l'aléa et tout ce qu'une équipe met en œuvre pour le réduire ou le mettre de son côté, il y a une infinité de choses passionnantes à analyser – sans prétendre tout expliquer, ce qui est effectivement illusoire (je sens une petite tacticophobie dans ton propos, mais je me trompe peut-être).

  • leo le 18/04/2019 à 16h41
    Balthazar
    aujourd'hui à 12h47

    Explication 4 : l'ésotérisme. Les secrets du foot, comme les connaissances d'un alchimiste ou les trucs d'un prestidigitateur, ne se transmettraient que de maître à initié, et il ne serait pas question de les révéler au grand public.
    ---

    Je penche pour ça. Mais plutôt par contrainte imposée par les chaînes/journaux (dites pas des trucs trop compliqués, on va perdre du monde) que par ésotérisme.

    Les consultants, au moins certains d'entre eux, sont capables d'apporter beaucoup d'information. Je me rappelle, je crois au cours de la Coupe du Monde 2002 et sa catastrophique emission animée par Jean-Pierre Pernaud, d'un débat, assez intense, entre Paul Le Guen et Didier Deschamps où ils ont complètement oublié qu'ils étaient à l'antenne et ont commencé à échanger "entre entraîneurs". C'était, dans mon souvenir, passionnant et très loin de ce à quoi on est habitué.

    J'imagine sans mal Pernaud débriefer la séquence et leur expliquer qu'ils sont allé trop loin.

  • Balthazar le 18/04/2019 à 16h42
    dugamaniac
    aujourd'hui à 15h47
    Pour moi on est donc plus proche du truc mystérieux, inexplicable, de Balthazar.
    ---
    A vrai dire, je ne crois pas à ma propre hypothèse, mais elle me vient souvent à l'esprit quand il faut rendre compte de l'écart entre la supposée compétence d'un entraîneur et la banalité de ses propos : "Il ne nous dit pas tout, il cache son jeu, il ne veut pas éventer ses petits secrets"... Mais je trouve ça plus séduisant que crédible, comme explication.

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