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Les gestes • Les minutes • "Comme un gamin" • Les observations en vrac • Le transfert qui marque • La revanche de l'alphabet
le 17 Août 2010
Les gestes
• Le lob d'El Arabi au-dessus de Lloris, reptilien pour le sang froid, macfaddenien pour la trajectoire.
• La demi Rabah Madjer de Plasil, qui botte le ballon sous sa jambe d'appui, qu'on baptisera la Ra-Ma,
• La combinaison toulousaine sur le coup franc envoyant Didot seul face à Olimpa, qui donne un air de déjà-vu aux quelques Bordelais déjà présents la saison dernière quand Gignac avait réussi la même.
• La frappe de trente-cinq mètres de Ryad Badaboodebouz, qui prend tellement Janot par surprise qu'on aurait dit qu'il était en train d'imiter Mandanda.
• La double tête de Loïc Perrin, qui frappe la barre avant de mettre le ballon hors de portée de Dreyer, et qui a forcé l'admiration de George Weah en personne.
• La remise en diagonale arrière de Mouloungui, dos aux cages, à l'endroit parfait pour que Rémy, seul et de la tête, inscrive son ultime but en Ligue 1.
Les antigestes
• La semelle de Bong qui refait le portrait de Valbuena plus efficacement qu'un rasoir quatre lames. Un rasoir électrique, à en juger par les convulsions du Marseillais.
• Le coup de sécateur de Reveillère, qui tente sans succès de rapetisser Mollo d'une vingtaine de centimètres.
• Le placage de Ndiaye, qui s'accroche au short de Montano comme une adolescente au jean taille basse de Justin Bieber.
• La Brian Joubert de Niang qui se mélange les orteils en essayant de passer le ballon derrière sa jambe d'appui et fait s'écrouler Penneteau. De rire.
• Le tour de magie du staff lyonnais qui, mieux que David Copperfield escamotant l'Orient Express, a réussi à faire disparaître sa défense devant 19.937 spectateurs incrédules.
Soudain, Thorsglürd le brave se rendit compte que le maniement de la hache et sa science de l'éviscération de sangliers sauvages ne lui serait pas très utile dans cette contrée faite de béton et de silicone.
Les minutes
La minute sur le point de conclure de Philippe Montanier
"On va tout faire pour les déstabiliser nous aussi. On est sur Lucho Gonzalez, Mandanda, et pas mal d'autres joueurs". (AFP)
La minute Spartacus à l'envers d'Hatem Ben Arfa
"Ce n'est pas parce que nous sommes payés que nous sommes des esclaves". (L'Équipe)
La minute "On met quoi en une de L'Equipe ?" de Louis Nicollin
"Ce sont des ânes, je pourrais savoir des trucs mais je m’en bats les couilles. Ceux qui mènent, ceux qui ne mènent pas, celui qui a bavé, pas bavé, enculé, pas enculé, je m’en fous". (le10Sport Hebdo)
La minute "L1 pour les nuls" de Michel Estevan
"On ne nous arbitre pas du tout de la même manière que les autres. Même si on est l’épine dans les pieds, on est là maintenant. Il faut qu’il fasse avec nous. (…) Même si ce n’est pas l’arbitre qui joue, c’est agaçant. Ça fait deux erreurs en deux matches. (…) Sans se cacher derrière notre petit doigt, ce serait bien que tout se passe équitablement". (AFP)
La minute K2R d'HBA
"J'ai ma fierté, ma dignité. Je ne suis pas un bouche-trou. Je ne suis pas un paquet de lessive. Je ne suis pas de la merde". (L'Équipe)
La minute Grégory Coupet de Pape Diouf
"Je n’aurais jamais agi de la même manière que lui. À l’OM, il faut toujours anticiper, toujours en amont prendre les décisions qui conviennent, il faut toujours deviner les choses". Comme quand tu prêtes Djibril Cissé à Sunderland à deux jours de la fin du mercato?
La minute "jeune aspirant" de Louis Nicollin
"Du moment qu’ils sont bons sur le terrain qu’est ce qu’on s’en fout. Regardez Berlusconi, il se fait sucer à tout va, il a la cote quand même. Ce n’est pas un drame. Si personne ne se faisait sucer ça serait grave!" (le10Sport Hebdo)
"Comme un gamin"
Les interviewes de joueurs consistant très majoritairement en récitation de poncifs et en ciselage de langue de bois, il faut signaler celles qui détonnent le cas échéant, à l'image de celle de Julien Sablé dans L'Équipe de samedi, en forme de confession sur la trajectoire d'un enfant gâté.
Le joueur avoue avoir "plutôt agi comme un gamin jusqu'à vingt-huit – vingt neuf ans", comme à Saint-Étienne: "J'en étais arrivé à me plaindre de choses dérisoires, comme lorsque le président me disait bonjour en ne me regardant pas dans les yeux". "Chez les Verts, j'ai eu la reconnaissance footballistique avec Frédéric Antonetti. Ensuite, j'étais dans la recherche charismatique. Je m'en suis lassé et après est venue la recherche financière. J'ai un peu délaissé l'amour du foot". Le milieu défensif dit avoir "explosé" à Lens où il avait doublé son salaire. "J'aurais voulu être un Didier Deschamps et je n'en avais pas la capacité ni le vécu". Après avoir surmonté une déprime carabinée, Sablé dit avoir été relancé par la nomination d'Éric Roy. "J'ai commis des erreurs d'ego mal placé. Je combats régulièrement mon ego pour être une meilleure personne".
En une période où certains détenteurs d'ego font la démonstration de leur infantilisme et de leur refus d'assumer leurs responsabilités, cette introspection sans concession, de la part d'un joueur "moyen" de Ligue 1, laisse une question pendante: faut-il que les footballeurs connaissent de sérieux déboires sportifs pour qu'ils recouvrent un peu de lucidité et d'humilité?
Y a pas à dire, une vieille peau de panthère en descente de lit, ça en jette.
Les observations en vrac
• L'interview à lire par les deux bouts, Hatem Ben Arfa dans L'Équipe: "Chez [Deschamps] le courant ne passe pas. Quand il me parle j'ai toujours l'impression qu'il a une idée derrière la tête". Puis un peu plus loin: "J'aime beaucoup José Anigo".
• Horreur, Pascal Praud a lancé une mode avec sa barbe de trois jours. Dernière victime: Hervé Mathoux.
• Didier Deschamps (Canal +) : "Je pense que je vais arriver au plan W". Vincent Planté nie avoir été contacté. Brandao serait inquiet d'être considéré comme une arme de destruction massive.
• Didier Deschamps explique qu'il va "faire front". On aurait plutôt parié sur Antonetti ou Guy Stéphan.
• Charisteas et Basinas signent à Arles-Avignon. Et dire que Lizarazu n'est plus en L1…
• Si les adversaires de Caen voulaient bien faire quelques efforts, nous leur en serions reconnaissants. C'est qu'on attendait avec impatience le retour du Dumas énervé qu'on avait quitté l'an dernier.
• Loïc Perrin a inscrit un doublé sans se blesser. C'est le moment ou jamais de le vendre.
• Camel Meriem n'était pas qualifié. Depuis le temps qu'on vous le dit.
Le transfert qui marque
À ce prix-là, on se demande pourquoi les Turcs sont les seuls à s'être montrés intéressés.
La revanche de l’alphabet
Certains parleront de la révolte des petits contre les grands. Sans doute. Mais il serait plus original, et plus juste, de parler d’une revanche de l’alphabet. Que l’on se réfère à la précédente saison de Ligue 1: les huit premières places furent occupées par des clubs dont la première lettre appartient à la première moitié de l’alphabet – pour mémoire : Marseille, Auxerre, Lille, Montpellier, Bordeaux, Lorient, Monaco. On note au contraire, de la 12e à la 17e place, un tir groupé d’équipes appartenant à la seconde moitié dudit alphabet (Nancy, Paris, Toulouse, Nice, Sochaux, Saint-Étienne).
Le début de l’exercice actuel vient brutalement inverser cette tendance. À l’exception de Caen, étrangement classé deuxième, les six premières places sont en effet occupées par des équipes de seconde partie d’alphabet (Toulouse, Rennes, Paris, Valenciennes, Nice). De façon aussi logique que spectaculaire, les huit dernières places sont occupées par des équipes dont le nom va de A à M. Étonnant, non?
De son côté, Brandao ne semble pas du tout anxieux à l'idée que l'OM recrute un nouvel attaquant.