La Colombie au dessous de la mer
La Colombie changera-t-elle un jour? Cette question peut être légitimement posée après le départ en fanfare des joueurs sud-américains. Plus remarquée en 1994 dans la rubrique des faits divers que dans celle des événements sportifs (transparente sur le terrain, la sélection avait été endeuillée à son retour par le meurtre d’Escobar, coupable d’un but contre son camp), elle est en passe de rééditer ce parcours. Après un premier match où elle n’a rien montré si ce n’est un Valderrama en bout de course, elle peut sans doute réserver ses places pour l’avion retour tant on voit mal comment elle pourrait inquiéter l’Angleterre.
Dernière mini-crise en date, l’affaire Asprilla. Petit rappel des faits : à l’image d’un Maradona des (nombreux) mauvais jours ou d’un Stoitchkov ordinaire, le Colombien y est allé de son lot de déclarations critiques à l’égard de son entraîneur et de la sélection, d’où une mise à la porte décidée par le premier. Exit donc le fautif. C’était sans compter sur les appuis du joueur à commencer par celui du Président de la République lui-même. Finalement, malgré maints épisodes et la pression des présidents de clubs colombiens, l’attaquant ne sera pas réintégré et ce à la demande du reste du groupe. Résultat de tout ceci: un sélectionneur dégoûté et annoncé démissionnaire après l’épreuve, une préparation franchement perturbée sans parler d’un climat loin d’être serein autour d’une sélection qui n’avait pas besoin de tout ceci vu les problèmes rencontrés sur le terrain. Restera aux yeux du monde, l’image d’un groupe prometteur qui aura plus que tout autre gâché son talent deux fois de suite par une incapacité à gérer son environnement local.