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La Coupe du monde tactique : simplicité et assimilation collective

Temps de préparation restreint, joueurs aux cultures tactiques variées: les sélectionneurs doivent surmonter de nombreux obstacles dans la construction de leur projet de jeu. Cette fois encore, la Coupe du monde devrait donc faire dans le classicisme tactique.

Auteur : Les Dé-Managers le 14 Juin 2018

 

 

Les dizaines de matches de préparation ont été diffusés et rediffusés. Les meilleures actions ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Des dizaines de guides ont présenté les sept-centre-trente-six joueurs retenus et les styles de jeu prônés par les trente-deux sélectionneurs. Les révélations potentielles ont été identifiées. À l'heure d'entamer cette vingt-et-unième Coupe du monde, l'effet de découverte sera quasi nul pour qui n'a pas fait voeu de châsteté avant d'entrer dans le vif du sujet. Des équipes créeront la surprise, des joueurs se révèleront le temps de quelques matches qui bouleverseront leur carrière, mais personne n'avancera vraiment masqué en Russie.

 

 

 

Quatre ans d'attente, un mois de préparation

Avant l'ère du foot partout, tout le temps, la Coupe du monde était une rare fenêtre ouverte sur le football d'ailleurs. L'occasion, tous les quatre ans, de découvrir les meilleurs joueurs de la planète, de confronter des identités de jeu fortement distinctes et des idées tactiques jusqu'alors enclavées. La surpuissante Ligue des champions et les plus grands championnats européens, aux feuilletons quasi quotidiens, l'ont depuis supplantée. Les styles nationaux se sont dilués dans la mondialisation des transferts de joueurs. Les meilleures équipes sont désormais les super-clubs, dont la croissance financière a permis de constituer des armadas internationales bien supérieures à la grande majorité des sélections. À leur tête, les techniciens les plus brillants de la planète, aux salaires équivalents à ceux de leurs joueurs.

 

Pour la première fois depuis 1970, aucun sélectionneur en poste en Russie n'a remporté la C1 par le passé. Et pour la première fois depuis 1958, aucun n'a été couronné dans l'un des quatre championnats majeurs (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie). Le football de sélection, s'il recèle de techniciens remarquables, n'attire pas les références de la profession, dopées au rythme frénétique et à la pression constante des chocs bi-hebdomadaires.

 

Ces calendriers infernaux des géants d'Europe n'offrent pas des conditions de travail optimales tout au long de la saison, mais c'est toujours mieux que la portion congrue réservée aux sélectionneurs, contraints par une temporalité de travail réduite et espacée qui complique l'élaboration de plans de jeu complexes. “Il faudrait moins avoir cette énergie pour jouer tous les trois jours, mais plus de travail de planification, être capable de définir les priorités de l’entraînement parce qu’on n’a pas de temps, imaginait Pep Guardiola en mars dernier quand un journaliste de DirecTV lui soumettait la possibilité de prendre un jour en charge une sélection. Les trois-quatre jours avant un match qualificatif, il faut être très précis, très clair sur ce qu’on doit entraîner pour deviner ce que les joueurs peuvent être capables de faire. Et ensuite, si on se qualifie, avant le Mondial, on a un peu plus de temps pour se préparer.”

 

 

C'est le paradoxe des compétitions internationales, anticipées et planifiées deux ans en amont mais véritablement préparées le mois précédent. “La grande différence pour une sélection, c’est le travail à l’entraînement, constatait Didier Deschamps dans Le Mag L'Équipe en janvier dernier. Je m’adapte. Quand j’ai les joueurs une semaine ou dix jours, entre la récupération et l’avant-match, on fait une ou deux vraies séances. C’est court, et très intense, parce que, quoi qu’on puisse dire, il faut des résultats. La seule période où je peux vraiment un peu plus travailler sur la profondeur, c’est pendant la préparation de la phase finale, parce que j’ai trois semaines. Il n’y a que là.

 

 

Désapprentissage tactique

Il leur fournissait sept boîtes correspondant à autant de secteurs de jeu (défense, conquête, gestion de la pression, attaque, tactique, self-control, prise de décision), afin de définir ensemble l'approche tactique la plus appropriée. "Le but était que chacun enrichisse le projet, racontait-il dans L'Équipe en mars dernier. Le secret, pour un sélectionneur, est de puiser les idées chez les joueurs. Les aider à les formuler, à les confronter, à les assembler. ‘En clubs, vous faites comment? Et comment va-t-on faire, nous en équipe nationale, en attaque, en défense, sous pression?’ Les meilleures idées viennent des joueurs et l’idée, c’est de les capturer."

 

La Coupe du monde n'est donc logiquement pas un lieu d'expérimentations tactiques. Pour être rapidement assimilée par tous, la base générale est nécessairement large et rudimentaire, notamment dans le secteur offensif. “Dans le foot, connaître l’appel que va faire le mec devant toi, c’est le truc le plus précieux, poursuivait DD. Avoir des affinités, c’est déjà difficile, mais alors des automatismes, pffiou… Moi, j’ai dix matches par an pour construire ça.”

 

 

C'est pourquoi les grandes tendances tactiques de l'époque s'établissent ailleurs. C'est pourquoi, aussi, une organisation défensive de qualité couplée à des principes offensifs simples peut, l'espace d'un tournoi, emmener au-delà des espérances, comme les Pays-Bas et le Costa Rica en 2014 mais aussi l'Italie, l'Islande, le Pays de Galles et évidemment le Portugal lors de l'Euro 2016. “Le football est très simple, professait Fernando Santos lors de la conférence technique de débrief entre tous les sélectionneurs, à Paris, en septembre 2016. L’objectif est de marquer et de ne pas encaisser. Les joueurs voulaient tout envoyer vers l’avant, mais je les ai aidés à devenir plus concentrés et pragmatiques. On n’a pas vraiment changé l’organisation (pendant l’Euro 2016), mais on a joué un peu plus bas pour ne pas être pris trop hauts sur le terrain.” Ajoutant deux mois plus tard, dans El País, que “la beauté et la laideur sont des concepts subjectifs, tout dépend des yeux qui regardent”.

 

 

La possession espagnole, la variété allemande, la créativité brésilienne...

Un socle fort d'un ou deux clubs (l'Espagne a le Barça et le Real, l'Allemagne le Bayern, l'Angleterre Tottenham...) offre toutefois des points de repères et accélère le processus, comme des principes fédéraux forts et généralisés, ancrés dans une politique au long cours qui permet de substituer un joueur par un autre sans chambouler le plan global. “Pour moi, le football est un orchestre, confie Arsène Wenger dans Stillness and Speed (2013), la biographie de Dennis Bergkamp. Plus les joueurs sont inspirés par la même musique, plus ils peuvent jouer une bonne chanson.” C'est ainsi qu'une Allemagne de seconds couteaux a remporté la Coupe des confédérations 2017 avec les mêmes idéaux que l'équipe championne du monde 2014.

 

En 4-2-3-1, elle sera encore capable de contrôler un match comme de mener des contres dévastateurs. L'Espagne, perturbée ou non par son changement soudain de sélectionneur, pratiquera son jeu de possession dans un 4-3-3 rafraîchi par de nouvelles têtes mais toujours basé sur des redoublements de passes et un pressing à la perte de balle. Le socle défensif fort du Brésil, en 4-3-3 également, libèrera la créativité de son escadre de talents offensifs variés. La Belgique, elle, s'appuiera sur les idées tranchées de Roberto Martinez et son 3-4-3 ultra-offensif. Quant aux Bleus, que ce soit en 4-4-2 en losange, à plat ou 4-3-3, ils devront d'abord s'accommoder de leur inconfort pour construire face à des blocs regroupés pour rêver aux grands espaces qui s'ouvriront plus volontiers face à des adversaires d'un pedigree supérieur. De multiples approches pour un même objectif: maximiser ses forces pour espérer soulever le trophée.

 

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