-
enzo le 02/05/2002 à 23h10
hmmm.... c'est clair que Leboeuf ne fait pas dans la subtilité, mais vous non plus je trouve en ce moment en allant encore lui chercher des poux dans les cheveux qu'il n'a pas. Certes, son discours sent bon (enfin, façon de parler...) le mec bien à droite, ce qui n'est pas véritablement une surprise après ses précédents couplets catho-traditionnalistes-cocardiers. Ceci étant dit, il se positionne en faveur du vote et du civisme républicain et contre Le Pen, tout en conservant la posture qui est en gros celle des chiraquiens actuellement (1. occuper le pavé n'est pas dans notre culture politique 2. le dispositif de prévention a échoué, il faut redonner la priorité à la répression en matière de délinquance). Enfin, c'est ce qu'il m'a semblé en le lisant... et en notant ses contradictions et ambiguités. Evidemment, en + il dit ça en termes bien balourds, avec la subtilité du cacou varois moyen. Demander à des sportifs de s'exprimer en politique, c'est déjà souvent prendre des risques intellectuels, mais alors espérer qu'ils vont tous avoir un bon discours gaucho, c'est vraiment se fourrer le doigt dans l'oeil jusqu'au cerveau... On ne peut pas en même temps leur demander de prendre la parole et ensuite s'offusquer de leurs opinions, si elles restent dans le cadre de la démocratie. Je joins la totalité de l'interview pour que chacun puisse s'en faire une idée (source site officiel de l'OM). Peut-être que certains penseront que c'est un facho qui s'en dédie, mais je n'en suis pas vraiment convaincu. Je précise aussi, avant de me faire rentrer dedans, que ces remarques ne visent pas en elles-mêmes à défendre Leboeuf ou Tartempion (je peux le faire pour le footballeur, mais difficilement pour le mec et ses idées....). C'est juste qu'en ce moment, il me semble que personne ne doit se tromper de cible et tomber dans la facilité : si vous pensez que le discours de Leboeuf est inacceptable et équivalent à celui du borgne, alors ce n'est pas la peine d'aller voter pour Chirac. C'est une réflexion qui se tient et une vraie question qui tourmente actuellement beaucoup d'électeurs de gauche, après à chacun de prendre ses responsabilités. Pour moi, le premier réflexe de colère passé (impossible de voter Chirac... 'tin mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça), la question ne se posait même plus : ON N'A PAS LE CHOIX ! Par contre (ou en revanche : quand le négatif succède au négatif comme en ce moment, Celtic Bhoy, c'est quoi l'orthodoxie grammaticale ??) il faut vraiment que les gens de gauche, sans rien renier de leurs valeurs, s'interrogent sur les réponses à apporter à ces discours sécuritaires généralisés, et ce au-delà de la dénonciation justifiée du sensationalisme médiatique, tendance putassier. La naïveté assumée à tort par Jospin sur le sujet a produit un effet catastrophique. Combattre l'isolement social et culturel et le repli sur soi-même, qui nourrissent la parano et la peur de l'autre ; réaffirmer le rôle de l'éducation et celui de la prévention, plus que jamais, et tous ceux qui s'essouflent à travailler dans leur coin et à colmater les brèches ont bien besoin d'un peu plus d'aide et de reconnaissance ; poser la problématique de l'action de la police et de la justice dans le cadre plus général de l'accès aux services publics pour tous, notamment dans des quartiers qui sont devenus des zones de non-droit. Tout ceci sans rien céder au respect des libertés individuelles et à la lutte contre les discriminations. Le constat est connu, le chantier est immense et il n'avance pas, bien au contraire. Tant que ce sera le cas, le FN prospèrera (même en période de création d'emplois... CQFD) et la droite nous resservira son discours répressif jusqu'à basculer un jour, peut-être, du côté obscur de la force, à la faveur d'un enjeu électoral. La gauche doit combattre le sentiment d'insécurité (c'est une chose) qui touche parfois à l'irrationnel et ressort plus du dialogue, du débat d'idées, de l'échange social et de la citoyenneté. Mais elle doit aussi assurer la sécurité de tous au sein de la république (c'en est une autre) et en essayant d'apporter ses propres réponses. Parce que, au-delà de l'hystérie ambiante, il faut sans cesse rappeler que ce sont les quartiers les plus populaires qui sont les premières victimes de la violence, et pas "les quartiers résidentiels blindés". Pour ceux qui n'en sont pas convaincus, se reporter à l'analyse de l'électorat du FN... Bon je ne sais pas si tout cela est bien clair, d'ailleurs moi-même j'avoue que j'ai du mal à structurer tout ça : quand on me dit délinquance, j'ai tendance à répondre d'abord éducation. Manque de respect, incivilité, perte des valeurs : éducation. Racisme, connerie ordinaire : éducation. Dans le même temps, je m'aperçois que j'ai de plus en plus de mal à débattre de ces problèmes, sans même parler de les convaincre, avec des gens de droite ou même de gauche modérée, qui se laissent gagner par la résignation et la simplification du "tout-fout-le-camp", les socialos ont échoué sur ces questions, passons à autre chose (cf. la tentation chevènementiste...). Sans même parler des 20 % qui en sont déjà réduits à se fourvoyer dans le pire du pire de la haine. WE GOT TO STOP THE CONOS. Et je crois qu'on est pas au bout de nos peines...
ITW Leboeuf
Le score de Le Pen a été ressentie comme une véritable onde de choc en France. Comment avez-vous perçu ce séisme politique ?
F.L. : "Les gens se sont réveillés le 21 avril. C'était un petit peu tard pour le faire. Mais, il va falloir prendre en considération le fait que des gens soient mécontents. Aujourd'hui, on ne peut plus faire une politique "traditionnelle". Il va falloir se réveiller et travailler très fort. Je pense que Chirac sera élu dimanche. Il va avoir cinq années très dures pour prouver aux gens qui ont voté Le Pen qu'ils ne doivent pas être deux fois plus nombreux dans 5 ans. C'est ce que je crains le plus. Il va falloir faire énormément bouger les choses."
La montée de l'extrême droite est notable dans l'Hexagone. Ne craignez-vous pas un affaiblissement des valeurs républicaines et que la France bascule du mauvais côté ?
F.L. : "Je prône la tolérance, la liberté, l'égalité et la fraternité. J'espère simplement que mon pays va redevenir le pays qu'il était, avec ses libertés mais aussi ses lois. Il ne faut pas oublier les lois. Il faut une vraie police et une véritable sécurité pour nos enfants. S'il faut descendre dans la rue pour se battre et faire revenir ces droits, je préfère que ça soit moi qui le fasse plutôt que mes enfants. Je suis prêt à mourir pour la France et pour mes enfants mais je ne suis pas prêt à voir mon pays partir en vrille. C'est ce que je crains dans quelques années si on ne rectifie pas les choses."
La France est descendue dans la rue pour exprimer son mécontentement et défendre les valeurs républicaines. Quel regard portez-vous sur ces différentes manifestations ?
F.L. : "Les manifestations viennent de jeunes qui n'ont pas encore le droit de voter. Mais, cette génération a le droit et le devoir d'aller dans la rue pour prôner la liberté, la tolérance et la démocratie.
J'ai l'impression que les personnes qui sont dans la rue sont celles qui ne sont pas allées voter le 21 avril et qui se réveillent maintenant. Il ne faut pas oublier une chose : Le Pen n'a pas été désigné par les politiciens ou par la télévision, il a été voté par des gens.
Ce n'est pas en manifestant qu'on arrange les choses. C'est un signe de non-démocratie ce que l'on voit en ce moment. Je pense qu'il va falloir faire des choses concrètes pour réhabiliter les gens par rapport à ce milieu politique qui était un peu à côté de la plaque."
Est-ce que le football a un rôle jouer dans cette période cruciale pour la démocratie ?
F.L. : "On a fait passer un message avec l'équipe de France. L'Olympique de Marseille pourrait le faire, ce serait le même. Le football français a déjà joué son rôle en gagnant la Coupe du Monde avec cette équipe black-blanc-beur.
On a montré que la démocratie, l'intelligence des idées, l'écoute des gens faisaient partie de notre groupe. Mais, nous ne sommes pas là non plus pour forcer les gens à faire ce qu'ils n'ont pas envie de faire."
Allez-vous voter dimanche 5 mai pour ce deuxième tour de l'élection présidentielle ?
F.L. : "J'ai voté le 21 avril. Je le ferai de nouveau le 5 mai. J'espère que tout le monde le fera."
-
RP le 03/05/2002 à 01h14
Merci Enzo pour l'interview de Frankie. Il est assez lucide quand il déclare "Chirac va avoir cinq années très dures pour
prouver aux gens qui ont voté Le Pen qu'ils ne doivent pas être deux fois plus nombreux dans
5 ans. C'est ce que je crains le plus. Il va falloir faire énormément bouger les choses.
Et il est plutôt mal placé pour dire "l
faut une vraie police et une véritable sécurité pour nos enfants" c'est vrai mais quand on a lu l'interview en entier, pour moi ce n'est pas ce qui ressort de ses propos, mais plus son engagement concernant les valeurs de la répulique: "Je
suis prêt à mourir pour la France et pour mes enfants mais je ne
suis pas prêt à voir mon pays partir en vrille. C'est ce que je crains
dans quelques années si on ne rectifie pas les choses."
-
houbahouba le 03/05/2002 à 01h52
Merci pour le "copier-coller" de l'interview du chauve de la Canebière.
Comme ça on se rend mieux compte qu'il n'est pas a priori un skin malgré son crâne rasé !
Même si je ne l'imagine pas prenant sa carte du PS ou du PC, je crois que sa prise de position en disant qu'il faut voter est bien plus responsable que celle de Dugarry qui n'est inspiré par aucun candidat.
D'ailleurs, on se demande bien ce qui peut inspirer Dugarry….
-
El mallorquin le 03/05/2002 à 02h56
C'est clair que son discours fleure bon la droite debrésienne... Il a au moins le mérite d'être en cohérence avec ses idées, cela dit, l'aspect non-démocratique des manifestations dont il parle me hérisse le poil, de la même manière que lorsque je l'entends de la bouche d'un leader du RPR.
Mais bon, effectivement, on ne peut pas lui reprocher de s'exprimer.
-
WaPaPe le 03/05/2002 à 03h36
J'ai l'impression que ce qu'on reproche à la presse en général dans les forums des CdF est en train d'être utilisé par la rédaction.
Effectivement, à la lecture de l'ITW complète de Leboeuf, on comprend mieux le but de la rédac (c'est pas signé) : faire passer Leboeuf pour un crétin tendance juste un peu à gauche de l'extrême droite pour pouvoir, ENCORE, se foutre de sa gueule.
Changez de bouc émissaire, ça devient lassant à la fin...
-
SNOOPY le 03/05/2002 à 03h38
Faisons au moins crédit à Frankie du fait qu'il défend les valeurs de la démocratie et de la tolérance (bon d'accord, à sa façon...). Le procès que vous lui faites n'est pas juste car il ne parle pas de ses enfants mais des enfants en général... Et ce n'est un secret pour personne qu'il y a de l'insécurité autour et dans les écoles. Occulter les problèmes n'est jamais la meilleure façon de les résoudre.
IMPORTANT : on n'est pas obligé d'être de gauche pour rejeter les prétendues "valeurs" du FN.
PS : je ne suis ni de droite, ni fan de Lebœuf - je le précise car certains ont tendance à dégainer un peu vite dans ces pages...
-
El mallorquin le 03/05/2002 à 03h52
WaPaPe, pour moi c'est clair : la meilleur façon d'éviter qu'on se foute de sa gueule, ce serait que Leboeuf arrête de dire des conneries.
Signé : le Garde Rouge
-
Salentino le 03/05/2002 à 04h01
WaPaPe , j'ai l'impression en effet que Leboeuf est juste à gauche de l'extrême-droite comme tu le dis, sa tendance à déborder toujours du débat (quel besoin d'en rajouter une couche sur l'insécurité? Il en sait quoi de l'insécurité ce membre de la jet-set à part ce qu'il en a vu à la télé?) est pour moi un indicateur. Sa position est en tous cas celle de la pure droite quand il critique les manifestations. Mais c'est bien, il donne son opinion.
Sinon, je crois que El Bovido n'a pas besoin de la rédac des Cahiers pour passer pour un crétin, même si ici, il se contente de montrer qu'il est réac.
Par contre, y a personne pour prendre la défense du gentil Landreau, qui a aussi été suspendu de liste des 23?
-
piem le 03/05/2002 à 04h05
Comme WaPaPe, pourquoi Le boeuf alors que ça fait au moins 1 semaine que vous ne vous êtes pas moqué de Djo-Djo et 2 jours que rien n'a été dit sur Aulas... Franchement, vous mollissez !-)))
-
WaPaPe le 03/05/2002 à 04h29
Salentino,
Landreau n'a pas été pris dans les 23 car il est moins bon que les 3 autres.
Quand je dis "moins bon", je pense surtout "moins constant", parce que le match contre ManU...pfff, quel match de gardien.
Je persiste (mais je précise que je suis bien à gauche de l'extrême droite), Leboeuf a le droit (j'ai pas dit devoir) de s'exprimer, et les propos qu'il tient sont assez cohérents pour un type, je pense, plutôt RPR. Ce n'est pas crétin (ou alors ils seraient nombreux à l'être), et je trouve un peu fort le terme de réac. Et il a eu une vie avant d'être richissime.
Ouais c'est vrai, Leboeuf il l'ouvre trop rapidement, mais bon, doit-on pour autant lui faire un procès permanent, à chacune de ses interventions ?