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La Mercedes-Mannschaft va-t-elle se retourner comme une Classe A?

Suscitant toujours la crainte, la sélection allemande se pare de toutes ses vertus traditionnelles. Mais entre le mythe et réalité, il y a toute une histoire : celle de la Mannschaft elle-même.
Auteur : Jamel Attal le 26 Mai 1998

 

Quelle Allemagne pour le Mondial? La question mérite d'être posée, puisque la sélection allemande nourrit de nombreux commentaires et les éternels pronostics qui postulent que "le foot se joue à onze contre onze et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne". Il est vrai qu'elle arrive cette année encore avec toutes ses qualités traditionnelles : force mentale et athlétique, collectif solide, sélectionneur sérieux. D'une compétition à l'autre, la Mannschaft semble offrir toujours le même visage, le même potentiel, la même image, comme s'il n'était pas question de déroger à la ligne. Sportivement, c'est significativement la constance qui semble aussi la caractériser le mieux, la longévité de certains joueurs comme Matthäus ou Klinsmann venant renforcer l'impression. Il faut rappeler que la mythologie de l'équipe nationale est très forte en Allemagne, la victoire de 54 ayant marqué une date importante dans la reconquête d'une image nationale anéantie par la guerre. Comme le sacre de Berne ouvrait une série évidemment régulière (74, 90), une certaine continuité historique du football national a été préservée (là où des nations comme la France ou l'Angleterre ont eu un destin beaucoup plus aléatoire).

Lors du colloque "Football : jeu et société" organisé à l'INSEP, Günther Gebauer (Université Libre de Berlin) a montré qu'en fait les trois équipes victorieuses étaient aussi différentes les unes des autres que les époques qu'elles représentaient. La sélection de 54 était celle de la reconstruction, matérielle et symbolique, elle était composée d'ouvriers un peu obscurs mais capables d'abnégation et de solidarité (Mannschaft désigne aussi dans l'armée la troupe, les sans-grades). Elle devient un mythe fondateur de la "renaissance de l'Allemagne", et le mythe fondateur d'une formation nationale exemplaire. En 1974, tandis que le gouvernement de Willy Brandt opère une ouverture sociale, culturelle et diplomatique sur le monde, la compétition marque la réconciliation des intellectuels et des artistes avec le football, la célébration de la culture populaire. L'équipe est alors le symbole d'un "nouveau début dans l'histoire allemande". Aujourd'hui le tableau est moins plaisant. Pour l'universitaire, "les joueurs allemands se soumettent, plutôt qu'à l'idée du "jeu allemand" particulièrement vertueux, aux exigences du professionnalisme international.

A la fin de l'ère du Chancellier Kohl, il ne s'agit plus de défendre des valeurs traditionnelles, ni en sport ni en politique, mais de produire un spectacle qui prétend les défendre. C'est le simulacre du "jeu allemand" devenu une image publicitaire". Sous contrat avec Mercedes, son principal partenaire, la Mannschaft finit par lui ressembler, monstre industriel lisse et soucieux de sa réputation. Dans un pays où la réunification a produit de nouvelles fractures, où le système social ne contient plus les effets d'un libéralisme très volontaire, une mythologie aussi unanimiste a peu de chances de refléter la réalité.

Reste à savoir si la sélection germanique aura un parcours de Mercedes-Mc Laren ou si quelques contre-braquages vont suffir à la retourner. Alors, qui pour lui faire subir le test de l'élan?

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