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Le bûcher des inanités

En écho à notre article sur le procès intenté à Aimé Jacquet par L'Équipe (1998, une plaie encore ouverte), un lecteur monte à la tribune pour plaider la cause du quotidien sportif, injustement victime de nos foudres…
Auteur : K14 le 12 Mai 2003

 

"J'dis bonjour, faut bien que j’me mouille" (Bergman/ Bashung). Prenons des risques : le débat Jacquet/L'Équipe a remué des souvenirs. Je voulais réagir à 1998, une plaie encore ouverte et pris d’un élan leysien je n’ai su m’arrêter. Non à la canonisation d’Aimé! Non à l’excommunication de L'Équipe! Et vive la critique! De L'Équipe ou d’Aimé Jacquet, qui faut-il brûler? (1) A priori, aujourd’hui, le journal fait un meilleur combustible. Mais si les martyres de l’inquisition ont plus que prouvé l’inanité du bûcher humain, il serait stupide de ne pas admettre qu’il en va de même pour les auto da fe. Il ne s’agit pas de renvoyer L'Équipe et Mémé dos à dos. Mais il semble que taper sur le journal, c’est s’éviter une analyse salutaire des événements et surtout, masquer deux débats essentiels: L'Équipe est-il un bon journal et Mémé est-il un bon entraîneur? Il est difficile d’avoir en tête tous les articles de l'époque, mais c'est vrai que face à une campagne de matches amicaux laborieux, taper sur Mémé permettait de se défouler. On peut critiquer la forme, mais sur le fond, certains constats faits à l’époque demeurent valables: jeu frileux, passes en retraits inutiles, assise défensive privilégiée d'abord et attaques stéréotypées ensuite. Souvenons nous par exemple de France-Afrique du Sud, avec un Jacquet trépignant sur le bord de touche dès que Zizou esquissait le moindre gri-gri. Il n’y a là aucune exagération en tribune à 10-15 mètres de Mémé, on l’a vu, entre autres, houspiller Zidane pour un râteau le long de la touche. Rétrospectivement, il n’y a pas de raison de changer d'avis car il semble clair que ce n'est qu'à partir de la Croatie que les joueurs se sont lâchés, mettant à l'encan des préceptes ultra défensifs avec lesquels jamais Thuram ne se serait offert les deux montées que l'on sait. Comment ne pas rappeler que la France n'a battu l'Italie qu'aux penalties et le Paraguay 1-0 grâce à Blanc à la 114e minute? Deux matches crispantissimes qui restent plus dans les mémoires pour la tension nerveuse qu'ils ont suscité, que pour les actions dangereuses ou seulement les beaux enchaînements! Dans ces deux derniers domaines, c’était le désert peuplé seulement de la trouille permanente d’un contre. L’idée sous-jacente du débat actuel est: l'histoire à prouvé que L'Équipe, ou ceux qui critiquaient Jacquet, ont eu tort. C'est faux ou, au minimum, invérifiable. Peut-être qu'avec une telle profusion de talents sur le terrain, l'entraîneur des minimes de Caudebec en Caux aurait fait mieux, écrasant tous ses adversaires. Peut-être que même Raymond Domenech aurait su mieux profiter de Zizou, peut-être que même Courbis ou Fernandez auraient gagné la Coupe du Monde, chi lo sa? Nous avions sur le terrain une génération de joueur extraordinaire, plus complète que sous l’ère Platini, plus réfléchie que sous celle de Cantona et de Papin. Jacquet s’est trouvé au bon endroit au bon moment, car le potentiel ne demandait qu’à devenir réalité. Il a su mettre en place une organisation que ni Hidalgo, ni aucun de ses successeurs n’avaient pu mettre en place. Il n’a de ce point de vue rien laissé au hasard. Des stages à la Coupe du Monde, tout à été fait pour que les joueurs soient dégagés de tout autre pensée que le jeu et l’application des consignes. Le mérite de Jacquet est dans cette organisation, dans la clarté des pouvoirs accordés aux tauliers, Deschamps en tête. Un mérite qui vient de l’expérience acquise à Bordeaux et des campagnes européennes, sans aucun doute. Et de ce point de vue, Jacquet a fait franchir un palier à la France, lui donnant pour longtemps une place parmi les grandes nations du football, cette place qui nous paraissait inaccessible même après 78. Par contre, le "blokékip" jacquien est plus une régression du jeu qu’autre chose. Au départ, il vient du football total néerlandais et plus précisément de la réponse allemande au défi lancé par l’Ajax. A l’arrivée, les idées de Rinus Michels, Stefan Kovacs et Johann Cruyff sont revues à la baisse: l’équipe se déplace en même temps, mais la zone reste stricte; pas de permutation arrières/attaquants et permutations au sein des mêmes lignes strictement définies. En clair: fin du bordel créatif néerlandais qui poussait tout le monde vers l’avant et faisait commencer la défense dans les 16 mètres adverses. Fin de la liberté des joueurs qui laissait à un Ernie Brandts, obscur arrière central coupable d’un but contre son camp, le droit de venir croiser aux 20 mètres dans l’axe pour planter un tir crucifiant Dino Zoff (CM 78). En clair aussi, face à une équipe qui joue le 4-4-2 avec trois milieux défensifs, on ne passe plus car on ne surprend plus personne. Dans le système Jacquet, la doctrine c’ est le "professionnalisme": on assure la passe, forte, dans les pieds du coéquipier le plus proche, on change d’aile en trois relais car une seule transversale c’est trop risqué, on revient derrière plutôt que de tenter le dribble, les attaquants se retrouvent dos au but car ils ne reçoivent plus de ballons dans la course et servent de pivot (d'où Dugarry) à des milieux qui ne savent pas tous tirer (pas vrai Dédé?), ou se heurtent à un mur de huit défenseurs parfaitement en place. Rien à voir avec l’équipe de France de l’Euro 2000, ses permutations, sa liberté, son alternance de jeu long et court. Pourquoi? On peut très sincèrement penser qu’à partir de la Croatie, les joueurs ont pris le pouvoir, et qu’ils l’ont gardé un peu moins de quatre ans, pour ne le rendre, faute de leader en forme, qu’au moment d’une Coupe des confédérations cache-misère: le groupe se délitait déjà. A partir de la Croatie les joueurs prennent l’initiative du jeu et oublient l’entraîneur, les consignes sont données sur le terrain, chacun se défonce et la solidarité est sans faille pendant au moins deux ans. On notera au passage que Jacquet lui-même se trahit un peu et donne raison à L'Équipe: c’est depuis qu’il commente les match pour Canal que "la percussion" est devenu un de ses leitmotivs, alors qu’avant on entendait beaucoup moins souvent cette expression dans ses discours (surtout rare dans ceux d’avant match, plus fréquente après dans les "on a manqué de percussion"). Comme quoi, entraîneur et commentateur n’ont pas exactement la même philosophie du jeu — ce qui au fond est normal. L’entraîneur, soumis à la pression, a aussi le droit de jouer ce qu’il estime être la sécurité, et de vouloir éviter de prendre des risques. Mais n’est-ce pas aussi risqué? C’est là qu’il faut reparler de L'Équipe. Le journal a osé faire ce que la télé ne faisait pas: débusquer les errements tactiques, la frilosité, le manque de jeu. Jacquet a d’abord été pris à partie pour des raisons footballistiques. Il ne s’agissait pas de promouvoir un concurrent, de proposer des noms, mais bien de mettre en doute un dispositif qui était non seulement peu spectaculaire, mais en plus ne permettait pas à l’EdF de marquer beaucoup de buts et la laissait en danger face à des adversaires de faible envergure. La match contre le Paraguay en fut l’exemple parfait: la France s’y est mise en danger toute seule, ne parvenant jamais à réellement faire le jeu, face à une opposition qui n’est pourtant pas diabolique. Ce que L'Équipe dénonçait avant la coupe, s’est aussi perpétué pendant. C’était visible même à la télé. Mais les commentateurs en chef gèrent des émissions régulières, ils ont autant besoin de bonnes relations avec le staff de l’EdF que ce dernier a besoin d’eux pour asseoir sa stabilité et rester indéboulonnable. Les principales allusions anti-Mémé de l’époque, Roland, Larqué, Gilardi ne les ont faites qu’au travers de L'Équipe, en prenant bien soin de ne jamais préciser leurs propos et en se cachant derrière le journal. Souvent les propos étaient tellement sibyllins qu’ils en devenaient incompréhensibles. J’accorde le pompon aux "Yeux dans les bleus" jolie illustration de l’écriture d’un mythe dont j’aimerais bien voir les chutes et sur lequel on ne se pose pas la question de Bourdieu: qu’est-ce que l’étude fait à l’objet? L'Équipe était seul? Non, dans France Football, dans Onze, dans Le Parisien ou La Provence, il y avait des papiers pas très tendres aussi, et parfois plus cruels. Mais il était pratique pour Jacquet de se braquer contre un seul (contre tous, il aurait été à la fois brûlé crucifié et écartelé en place de Grève). Il a su désigner un bouc émissaire. Pourtant, après la coupe du monde, il aurait fait plus de mal à L'Équipe en se contentant du mépris, voire en ridiculisant le journal. Il en avait les moyens, tous les autres médias, la nation presque entière, était à ses pieds. On peut comprendre qu’il ait de la rancune, c’est humain. Qu’elle soit sélective est moins normal. Mais ce faisant lui, l’homme prudent, prend des risques. Et dès lors L'Équipe cherche aussi à se venger, profitant de l’imprudence. D’un côté comme de l’autre, c’est assez nul. Mais ce n’est pas l’essentiel. Conclusion : Jacquet est un grand organisateur et un bon entraîneur, pas l’inverse. Herrera (mais oui même lui et le catenaccio), Michels, Kovacs, Cruyff, Sacchi, ont inventé des choses et ont été suivis. Herrera pour la défense, Michels et Kovacs avec le foot total et l’exploitation du hors-jeu, ont réellement créé des tactiques nouvelles. Lattek au Bayern, Cruyff à Barcelone et Sacchi à Milan (ces deux-là ont ressuscité le foot d’attaque), ont créé des écoles et ont été suivis (pas toujours bien, c’est vrai, n’est ce pas Luis?). Dans l’évolution du foot ils ont été les points d’inflexion du jeu. Aimé n’a pas eu le même retentissement car son approche n’est que la conceptualisation de ce qui existait déjà largement, en particulier en Allemagne où le bloc équipe est une réalité au moins depuis les années Lattek (OK ce dernier pratiquait aussi le marquage individuel). Conclusion : L'Équipe a pris des risques et s’en mord les doigts. C’est son droit absolu: ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on ne peut pas avoir d’opinion! Inutile de se livrer à l’exégèse de tous les articles publiés sur Jacquet et l’EdF, mais, avec Jacquet comme organisateur et n’importe quel autre entraîneur, l’EdF avait ses chances en 98. Parce qu’aux penalties contre l’Italie, aucune tactique, aucun bloc équipe ni percussion ne viennent dire au tireur de la mettre à droite ou à gauche (ou dehors). Maxime et Didier une année, Michel une autre, n’ont simplement pas eu la chance de leurs successeurs. Et le goal est seul dans son angoisse au moment de faire son choix... (elle était facile celle-là) L'Équipe aussi a tiré son penalty à côté. Finalement on peut en être heureux. Cela n’en fait pas un mauvais journal, pas plus que Bossis, Six ou Platini ne furent de mauvais joueurs après leur moment de faiblesse. En Italie, la question du parti pris ne serait même pas posée. Il est sain qu’elle le soit pourtant, et il vaut mieux que les choses se passent ainsi en France. Mais il ne faut pas plus clouer L'Équipe au pilori qu’en vouloir à Mémé pour quelques soirées décevantes devant son poste (ou pour ses commentaires actuels!). Remarquons d’ailleurs que sur notre site (si notre chère rédac veut bien pardonner cette appropriation), la plupart des critiques de L'Équipe sont le fait de supporters mécontents du traitement de leurs favoris et plus rarement (même si on l’a vu un peu pour Luis), des gens qui prennent fait et cause pour leurs adversaires! La fin ne justifie pas les moyens : Mémé avait tort et a eu beaucoup de chance. L'Équipe avait raison et n’en a pas eu (heureusement!). L'Équipe de France a eu de la volonté et de la chance et ses deux vrais entraîneurs s’appellent Laurent Blanc et Didier Deschamps ! (1) Au figuré bien sûr.

Réactions

  • la rédaction le 12/05/2003 à 01h31
    Le très remarquable texte de K14 appelle quelques précisions de notre part, non pas pour le contredire, mais pour rebondir sur ses arguments.

    Notre critique de l'attitude de L'Équipe a été simultanée à cette attitude, dont nous avions tenu la chronique (voir les liens listés dans l'article), et non postérieure (après la victoire des Bleus). Bien avant le verdict de la compétition, nous étions ulcérés par le traitement réservé au sélectionneur, et nous avons dit dans le dernier article à quel point ce procès était partial. Notre sentiment à l'égard du journal n'aurait pas été différent si les Bleus n'avaient pas connu un destin aussi heureux: les articles des Cahiers d'avant juin 98 contiennent déjà 80% de nos reproches (moins la parodie d'excuses et le ressentiment larvé qui ont suivi). Et pour avoir vécu cette campagne, nous refusons d'en laisser amoindrir rétrospectivement la violence.

    Cela dit, il nous semble très difficile de ne pas dire que L'Équipe s'est complètement trompée, puisque la virulence et les certitudes de ses propos ne laissait aucun doute sur son diagnostic: l'équipe de France allait se planter lamentablement et inéluctablement. Ce qui était un pari — sur la propre compétence des rédacteurs en question autant que sur celle d'Aimé Jacquet — a été complètement perdu. Nous laisserons donc K14 conclure, sans partager son opinion, que "Mémé avait tort et a eu beaucoup de chance" et que "L’Équipe avait raison et n’en a pas eu"… Au contraire: L'Équipe avait mis toutes les probabilités de son côté, celle d'un sacre mondial relevant de toute façon du miracle (comme toute victoire en Coupe du monde).

    Après, libre à chacun de penser que Jacquet a eu une chance insolente, qu'il n'est responsable que d'une part marginale de la victoire, qu'il n'est pas un grand entraîneur, que son organisation tactique était ennuyeuse et sans génie, que Deschamps et Blanc étaient les vrais stratèges (1). Peu importe, car nous n'avons jamais prétendu que Jacquet fut l'égal des grands "inventeurs" justement cités dans le texte de notre lecteur. D'ailleurs, ce sont avant tout ses qualités humaines que nous aimons chez le Stéphanois, et son travail d'ensemble au sein de la DTN qui lui vaut notre reconnaissance.
    La question n'est donc pas là, mais porte sur la nature et les moyens employés par L'Équipe en 98, qui était allée très largement au-delà d'une innocente expression critique. Le quotidien sportif n'a pas simplement tiré un penalty à côté comme le suggère K14, il s'est tiré une balle dans le pied en voulant fusiller un sélectionneur qui allait gagner la coupe du monde...

    Ensuite, on ne peut pas mettre à équivalence l'opinion que tout un chacun pouvait avoir sur le sélectionneur, et l'opinion qu'un quotidien de référence étale — de manière totalement univoque, sans le moindre contrepoint — sur la place publique, avec des conséquences qu'il ne pouvait ignorer. D'autres médias ont certes été à peine moins agressifs et beaucoup plus hypocrites, mais L'Équipe fut bien leur inspiration ou leur caution.
    Qu'un journal manifeste ses critiques et ses doutes sur un sujet donné est parfaitement normal, mais qu'il le fasse en prenant ses opinions pour des vérités révélées, au sein d'une campagne systématique, sans laisser la place à des interprétations contraires, en discréditant une personne avec des méthodes visant à la faire passer pour un imbécile, ce n'est plus tout de l'ordre du journalisme, à notre sens. Surtout que ce déchaînement contraste dramatiquement avec la passivité habituelle des journalistes sportifs à l'égard de sujets autrement plus importants.

    Notre propos dans cette histoire exemplaire ne porte pas tant sur les qualités du sélectionneur Aimé Jacquet, que sur une incroyable dérive au sein d'une rédaction sportive. L'ampleur de la réaction à l'encontre de L'Équipe a été proportionnelle à l'attaque préalable, et il ne faut pas s'étonner que souvent, elle n'ait pas été plus intelligente.


    (1) Encore faut-il se rappeler que Jacquet a imposé Deschamps contre une opinion et une presse hostiles, et avait fait revenir en sélection un Blanc dont l'aura était plus pâle à l'époque. Notons aussi, par rapport à la démonstration de K14, qu'on ne peut pas ignorer qu'entre 1998 et 2000, la donne avait profondément changé avec l'arrivée à maturité d'une génération d'attaquants dont Jacquet n'avait pu disposer totalement. Enfin, minorer l'exploit au vu des difficultés rencontrées lors de France-Paraguay ou France-Italie (à notre avis, le plus beau match des Bleus lors de la phase finale) nous semble un exercice un peu vain, à moins de reconsidérer les parcours de tous les vainqueurs précédents. La France a été championne du monde sans les "anomalies" de l'Argentine 78 ni la main de Dieu de 86, avec une baraka tout de même moindre que celle de l'Italie de 82 et contre une opposition moins indigente que celle rencontrée par Brésil 2002…

  • Musashiken le 12/05/2003 à 03h24
    Opinion courageuse que celle de K14 qui nous pond un très bon texte, qu'il faut saluer comme il le mérite, meme si je partage plutot les arguments de la rédaction dans l'Affaire franco-francaise de cette fin de siecle ;)

  • TapisVert le 12/05/2003 à 03h46
    "percussion", ça prend pas un "g" à la fin ? ;-)

    blague à part je trouve ça super de laisser la parole aux cédéfistes courageux et capables de pondre de tel texte... même si en tant que stéphanois, je ne peux (veux) pas porter un regard lucide sur mémé...

  • cardetti le 12/05/2003 à 09h34
    K14, dans mes bras !!

  • Axl le 12/05/2003 à 09h48
    Une statue pour K 14, une!

  • gigantic le 12/05/2003 à 10h25
    Super article de K14, meme si je suis pas forcément d'accord avec tout ce qui est dit :

    2-3 remarques ou questions :

    1) Beaucoup de gens minimisent la victoire francaise contre l'Italie, parce qu'elle a eu lieu aux tirs au but. Sur ce point, je suis plutot d'accord avec la redac : grand match, plutot maitrise par l'equipe de France (avec une ou deux frayeurs, c'est vrai) qui meritait de le gagner

    2) Sur les critiques de l'Equipe, 2 choses sont contestables :
    - qu'ils aient transformé une critique du jeu en attaques personnelles contre l'entraineur ("Mourir d'Aimé", "brave type qui émet des soupirs", "c'est a désespérer de lui et de tout", "il accumule bourde sur bourde")
    - que leur mea culpa apres la Coupe du Monde ait été tres timide (ils ont ressorti plusieurs fois - je me souviens d'articles des CdF a ce sujet - la theorie des "champions du monde par hasard")

    3) C'est qui Lattek (désolé pour mon inculture !) ?

    En tout cas, ce que K14 montre bien dans son article, c'est que rien dans cette affaire n'est ni tout blanc ni tout noir, les torts sont partagés.

  • gb13 le 12/05/2003 à 10h58
    Littérature, belle littérature. mais on avance pas !!
    K14, c'est bien d'avoir ton point de vue, mais la vérité est ailleurs.
    Peut importe le sujet, ou savoir qui a tors qui a raison,
    l'Equipe n'a pas de contre pouvoir, n'accorde que très rarement de droit de réponse aussi visible et évident aux personnes qui s'estiment lésées.
    Pas de débats, la contradiction n'a pas lieu d'être tant elle porte atteinte à l'intégrité de ses journalistes.
    C'est un peu tyrannique comme attitude et certains dans ce journal ne se privent pas de l'être. ( ou ne s'en sont pas privé... )

  • K14 le 12/05/2003 à 11h22
    Je ne dis pas que l'Equipe n'ait pas exagéré : je voulais surtout m'attacher au fond, plus qu'à la forme. A l'époque, je pensais que Jacquet sacrifiait trop à l'organisation du jeu, et pas assez à son animation, si vous voyez ce que je veux dire. La suite et particulièrement l'Euro 2000, me semblent me donner raison.
    Pour ce qui est de la forme, je suis OK pour dire que c'était largement excessif, même si, en se replaçant dans le contexte, Jacquet a souvent donné le baton pour se faire battre. Avoir imposé Deschamps est effectivement un de ses mérites, que je reconnais aussi dans mon texte.

    Pour Gig : l'Italie reste dans ma mémoire un match de la peur, crispant, qui aurait dû être plié beaucoup plus tôt si les joueurs avaient été un peu plus libérés. Mais là, chacun sa lecture, il est tellement facile de refaire le match a posteriori...

    Que l'Equipe ne fasse pas un acte de contrition spectaculaire me paraît logique : sauf à ce que la direction démissionne Bureau après la finale, je ne vois pas ce qu'il y avait à faire. Et à mon sens, si les responsables du journal sont cohérents avec le fond de leur argumentation, ils peuvent continuer à dire qu'ils avaient raison. Sur la forme, encore une fois, c'est un autre débat, qui n'aurait pas lieu d'ailleurs en Italie, en Espagne, en Allemagne ou en Grande Bretagne, où joueurs et entraîneurs se font étriller pour bien moins que cela. Je redis que je trouve bon que le débat ait lieu en France : cela prouve que nous ne sommes pas totalement cons devant ce qui se passe. Des excuses publiques plus appuyées genre sur cinq colonnes à la Une ? Why not, mais le journal craignait probablement d'y perdre toute sa crédibilité...

    Udo Lattek fut l'artisan du Grand Bayern : sous sa houlette à partir de 1970, il y a gagné je crois 17 titres (au moins trois coupes des champions, une bonne dizaine de championnats et quelques coupes d'Allemagne, chiffres à vérifier). Il a ensuite entraîné Barcelonne au début des années 80 et gagné il me semble une autre coupe d'Europe...

  • NoNo93 le 12/05/2003 à 11h43
    Déjà mes félicitations à K14 pour intervenir avec son pseudo régulier, je trouve que c'est déjà une certaine preuve de courage et de respect...

    Maintenant je suis globalement bien d'accord sur son analyse du Jacquisme.

    De même je suis d'accord pour dire avec lui que l'équipe (ou plutôt ses journalistes) peuvent exprimer leur opinion et encore plus des critiques (surtout qu'en plus toutes n'étaient pas injustifiées)

    Il n'empéche l'équipe est allée bien trop loin et a outrepassé ses droits :
    - C'est une ligne éditoriale compléte qui a critiqué/attaqué, on sait déjà que c'est la plus importante (presque la seule) référence sportive nationale sans trop de concurrence, on sait maintenant qu'à l'intérieur même du journal les avis divergents sont répprimés, ce n'est donc pas un éditorialiste qui donne son avis, c'est tout un quotidien qui emploie toutes ses ressources vers un homme (ce qui m'a fait défendre Luis cette année par exemple par rapport à la presse) pas de contrepoids extérieur (mais çà à la limite c'est pas leur faute) mais pas de débat interne non plus (en tout cas aux yeux des lecteurs, j'imagine que cette ligne éditoriale avait quand même ses détracteurs en interne)
    - Dans le même registre que ce manque de nuance dans les avis, le manque de précautions oratoires, ils ne présentaient plus une critique ou une opinion mais des faits inéluctables (ou en tout cas le martélement donne cette impression), il ne faut pas s'étonner dés lors que quand ils quittent le registre du conditionnel, les cibles des critiques réagissent plus violemment (personnellement même) ou que leurs erreurs leur soient plus reprochées
    - Des attaques personnelles plus que de raisons (suivant le bon adage, mettons les rieurs de notre côté...)
    - Enfin peut être le plus important, quelles sont les raisons qui ont été à l'origine de ces actes? Je ne crois pas que ce soit juste l'expression légitime d'une critique ou d'une opinion, je pense surtout que l'équipe a sciemment joué la probabilité la plus forte, la plus catastrophique aussi, celle lui permettant de faire le plus de papiers, de brosser les lecteurs dans le sens du poil, de vouloir vendre plus à tout prix et en dehors de toutes considérations objectives (ou de contre débats), face à celà ils allaient quand même pas prendre de pincettes pour juste un sélectionneur (même type de démarche avec Deschamps puis Fernandez). Ils n'ont donc pas été courageux, ni des pourfendeurs d'idées reçues, ni des débusqueurs de vérité cachées, il n'y a pas de noblesse dans leur action, ils ont juste choisi la facilité et dans des buts à mon avis pas trés nobles non plus... (pour être honnête je ne pense pas que ce soit représentatif du seul journal l'équipe, mais d'une bonne partie de la presse, ce qui à contrario est un argument pour ne pas taper plus sur l'équipe que sur d'autres...)

    Ce n'est pas tant une question de forme que de fond...

  • NoNo93 le 12/05/2003 à 11h45
    K14 - lundi 12 mai 2003 à 11h22
    "Je ne dis pas que l'Equipe n'ait pas exagéré : je voulais surtout m'attacher au fond, plus qu'à la forme"

    NoNo93 - lundi 12 mai 2003 à 11h43
    "Ce n'est pas tant une question de forme que de fond..."

    K14, je te hais, on n'a pas le droit de poster pendant que les autres rédigent!!!!!! ;-))

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