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Le calendrier des pompiers

Théorie : chez les entraîneurs, le sauveur d'une saison est souvent le viré de la suivante.
Auteur : Pierre Martini le 13 Août 2010

 

Dans la trajectoire d'un entraîneur débutant au plus haut niveau, il y a un épisode  classique: alors que l'équipe est en grande difficulté, l'entraîneur est limogé et son adjoint (notre héros) nommé pour un intérim indéterminé. L'intérimaire se débrouille pour assurer le maintien et obtient dans la foulée un prolongement de son bail. Le voilà pleinement installé au poste d'entraîneur.
Si ces circonstances servent de tremplin à quelques-uns qui parviennent à s'installer et à confirmer leur statut (Francis Gillot), voire à rebondir quelques années plus tard (Rudi Garcia, Jean-Guy Wallemme, Élie Baup...), beaucoup sont ceux qui expédient leur carrière dans une impasse. Car la suite du scénario est très souvent prévisible, avec une éviction au premier retour des difficultés: nés en automne ou en hiver, ils meurent l'automne suivant, rejoignant les Michel Der Zakarian et autre Laurent Fournier parmi les sauveurs passés par les armes au cours de leur deuxième saison (1).

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"Paris, c'est fini, et dire que c'était la ville de mon premier amour..."

Mon sauveur
Que le balancier aille dans un sens puis dans l'autre est assez prévisible. Quand un sauveteur de fortune reprend une équipe, c'est parce que celle-ci est en grande difficulté. Il peut donc difficilement faire pire, ce qui lui vaut un bon capital d'indulgence pour commencer. Ensuite, ses objectifs (en général: le sauvetage plus ou moins in extremis) sont infiniment moins élevés que ceux à l'aune desquels son prédécesseur a été jugé inapte. Enfin, il récupère des joueurs inquiets d'une possible perte de statut et d'autres remotivés à l'idée de regagner une place de titulaire. Le groupe est de nouveau à l'écoute, le groupe adhère. Du velours.
Du point de vue des dirigeants, le pompier de service n'a que des avantages: il n'est pas cher, il connaît la maison, est opérationnel de suite et peut être facilement remercié en fin de saison. Ils peuvent ainsi parier sur le fameux "choc psychologique" en évitant le traumatisme qui résulte parfois du débarquement d'un nouveau sergent-chef.


Plus rapide sera la chute
Hélas, quand vient le temps de l'investiture pour une saison entière avec les clés du bureau-dont-la-porte-reste-ouverte-pour-les-joueurs, la donne a radicalement changé. Déjà, le contrat du pompier a été réévalué, et le voilà plus cher à licencier. Cette fois, il endosse pleinement les responsabilités de son poste, son état de grâce est terminé et il n'a plus d'avantage net sur son groupe. Surtout, si des difficultés sportives surviennent, elles vont être automatiquement attribuées à son manque d'expérience et d'envergure. On lui renvoie son CV à la figure et on lui recolle l'étiquette d'ex-entraîneur de Pacy-sur-Eure.
Les dirigeants lui trouvent en effet moins de qualités, avec la pression des médias, le groupe qui se délite et les supporters qui fustigent ce mauvais choix. On a vu en Afrique du Sud ce que ça donne, hein, un entraîneur sans crédit... La corde retenant l'épée de Damoclès est alors bien mince.

Au terme de cette démonstration implacable, une conclusion s'impose: il faut virer le pompier de service une fois le feu éteint, parce qu'il devient dès sa deuxième saison le plus fragile des entraîneurs. Voilà, c'était nos vœux de réussite à Christophe Galtier et Éric Roy.


(1) Adjoint lui aussi (de Jean Fernandez), Albert Émon présente une trajectoire analogue pour son dernier mandat à Marseille, à ceci près qu'il avait été nommé à l'intersaison 2006 (il sera démis de ses fonctions en septembre 2007). Autre variante avec Laurent Roussey à Saint-Étienne: adjoint (mais de Puel à Lille), il est investi à l'été 2007 et, en dépit lui aussi d'une bonne première saison, est évincé en novembre 2008. Philippe Bergeroo avait mieux résisté à Paris, ne cédant son poste qu'au cours de sa troisième saison (cependant, arrivé en mars 1999 pour remplacer Artur Jorge et limogé en décembre 2000, il n'en aura connu qu'une seule pleine).
Le pompier n'est pas forcément l'adjoint de l'entraîneur limogé, il peut aussi faire partie du contingent d'entraîneurs au chômage à l'affût des opportunités en cours de saison. Alain Perrin arrive à Saint-Étienne en novembre 2008, il quitte le club en décembre 2009. Guy Lacombe au PSG: décembre 2005-janvier 2007. Entre bien d'autres exemples.

Réactions

  • Raspou le 13/08/2010 à 07h52
    Qualitativement intéressant, mais on pourrait pas avoir des petites stats? (parce que là, c'est pas pour cafter, mais avec une telle scientificité dans la démarche, vous allez vous prendre un bon coup de matraque de liquido)

    Genre le taux de licenciement en année A+1 des entraineurs nommés en cours d'année A? Versus le taux de licenciement des autres entraineurs?

    Le tout sur les 20 dernières années dans les 4 championnats + la Ligue 1.

    Vous avez 4 heures.

    Et on n'échange pas les brouillons.

    Merci.

  • Tonton Danijel le 13/08/2010 à 08h45
    "La corde retenant l'épée de Damoclès est alors bien mince."

    [Chipotage]
    D'autant plus que ce n'est pas une corde, mais un cheveu qui retient l'épée de Damoclès...
    [ chipotage]

  • wedr2 le 13/08/2010 à 10h23
    J'aime beaucoup la conclusion. Le reste c'est bieng.

  • karlsvensson le 13/08/2010 à 10h23
    Pour les stats, Francky Dumas explose tout :

    En mai 2005, alors Directeur Sportif de Caen, il remplace Patrick Remy pour sauver une équipe mal embarquée.

    Ca fait 5 ans qu'il est là, après 1 descente et 2 montées.

  • Lecharpe le 13/08/2010 à 10h44
    De plus, une fois revêtu, le costume de pompier colle à la peau. Pour preuve, les dernières piges du meilleur entraîneur de Ligue 1 1994. Luis, Luis, Luis, Luis...

  • Ô Mexico le 13/08/2010 à 16h57
    J'ai pas encore lu l'article, mais rien que pour la première vignette bravo !

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