En fait de calendrier, le projet Platini-FIFA ne précise encore aucune date à l'heure actuelle, et se présente sous la forme d'un planning dégageant différentes périodes. Il en fixera deux de quatre semaines chacunes, consacrées aux vacances et à la préparation dans les clubs. Les 44 autres semaines de compétitions en comprennent 6 réservées aux équipes nationales (12 matches). Restent donc 28 semaines pour les clubs, correspondant à 46 rencontres de championnat et de coupe, 16 de compétitions continentales. Ce schéma directeur veut d'abord imposer à toutes les associations les mêmes plages de repos et de préparation, et "immobiliser" des périodes fixes pour les compétitions internationales. Libre à elles d'organiser ensuite leurs épreuves comme bon leur semble à l'intérieur de la grille, toute date disponible ne devant pas nécessairement être employée.
Les objectifs déclarés de cette réforme sont nombreux, à commencer par la préservation de la santé des footballeurs et la lutte inhérente contre le dopage, en garantissant des temps de vacances obligés et suffisants. Il s'agit aussi de préserver la place des sélections nationales et des compétitions auxquelles elles participent, contre les dérives d'une intensification du calendrier à l'initiative des clubs et des intérêts économiques sous-jacents. Les dirigeants rechignent de plus en plus à libérer leurs internationaux, et font de ce dossier un axe majeur de leur lobbying (comme vu récemment avec le G14), et le contexte compromet gravement les conditions de préparation et d'expression des sélections, avec des dates coincées entre celles de championnats à haute intensité. Le calendrier unifié aurait pour mérite de plafonner définitivement le nombre de dates disponibles, un moratoire de fait qui pourrait s'avérer salutaire.
Pour mener le projet à son terme, la FIFA devra remporter l'adhésion des confédérations sur des éléments nettement plus problématiques, à mesure qu'il faudra préciser les contours du calendrier. Toutes les particularités traditionnelles ou climatiques vont vouloir être prises en considération, comme en Amérique du Sud où la trève projetée en décembre/janvier pose déjà problème. Un premier rendez-vous a été pris entre les présidents de confédérations pour la fin avril, afin justement de préciser les dates des périodes de récupération et de préparation, et de présenter un projet plus avancé au comité exécutif qui se réunira début juillet. La détermination affichée par Sepp Blatter ne devra pas mollir et le président de la FIFA sait qu'il ne pourra se contenter d'en appeler à la "solidarité du monde du football".