Le CNOSF contre la loi Buffet
Le CNOSF s'offre une campagne contre la loi Buffet, accusée de tous les maux. A l'examen, les motivations du puissant Comité semblent un peu troublées d'arrière-pensées politiques (…)
Auteur : Julie Grémillon
le 14 Mars 2000
Parmi les institutions du sport français, le Comité national olympique et sportif français n'est pas le plus présent dans les médias, mais il n'est pas non plus le moins actif dans les arcanes du pouvoir: sur chaque dossier sensible, il pèsera d'une façon ou d'une autre. Le plus surprenant sont ces pages de publicités achetées dans les quotidiens nationaux pour dénoncer dans une lettre très ouverte une loi à l'élaboration de laquelle le Comité a été associé, le jour même d'interventions de députés de l'opposition à l'Assemblée. Le prétexte initial de cette critique est la volonté de la loi d'élargir les compétences de l'animation sportive aux associations d'éducation populaire et d'accorder à des bénévoles non diplômés d'Etat le droit de former des sportifs, ceci afin d'étendre le champ de la pratique à des publics élargis (notamment pour les enfants et les jeunes). Les opposants à ces dispositions arguent de la création d'un système inégalitaire ; "il y aura bien une fracture sociale: les riches emmèneront leurs enfants là où il y aura de l'argent, les autres iront dans les clubs où il y a moins d'argent et des gens moins formés". Ces propos de sociologue amateur (qui ignore que ce qu'il décrit est déjà la réalité) sont tenus par David Douillet, membre du C.A. du CNOSF et proche de Jacques Chirac, aussi proche qu'Henri Sérandour (président) l'est du RPR… Le vénérable Comité s'abaisserait-il ainsi au rôle d'auxiliaire politique d'une opposition en difficulté?