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Le destin contrariant de Mickaël Landreau

Landreau reprend sa liberté et secoue l'institution lilloise. Un nouveau rebondissement dans une carrière marquée par des sorties plus ou moins réussies.

Auteur : Christophe Zemmour et Jérôme Latta le 11 Dec 2012

 


Le 6 décembre dernier, Mickaël Landreau a rompu son contrat avec le LOSC, à la suite d'un "désaccord commun", selon les termes de l'intéressé, et sous la forme d'une rupture amiable à effet immédiat.


Sortie "starisée"

L'événement est assez rare pour faire sensation, mais il est l'aboutissement de mois compliqués pour le portier, et de divergences dont on aura du mal à débrouiller vraiment le fil, entre les thèses des uns et les antithèses des autres. Le gardien a vu arriver des remplaçants de type “n°1 bis”, successivement Vincent Enyeama et Steeve Elana, dont il a appris la venue par presse interposée. Surtout, ses relations avec le directeur général du club, Frédéric Paquet, sont devenues désastreuses, ce dernier ayant fragilisé Landreau dans le vestiaire en l’accusant notamment d’être une taupe pour la presse. Dans ce geste de l'ancien Nantais et dans ce départ si proche du début du mercato hivernal, on verra soit l'expression d'une certaine intransigeance de la part d'un homme intelligent et entier, soit un énième contentieux relationnel parmi ceux qui auront émaillé sa carrière.

 

 

 

 

Pour le LOSC, l'événement survient alors que le malaise se prolonge cette saison, entre campagne cuisante en Ligue des champions et première partie de championnat raté – sur fond de controverses sur la gestion des transferts et de mécontentement de l'actionnaire Partouche à propos d'un naming toujours en suspens. L'entrée dans le grand stade n'aura pas été triomphale, la sortie de Landreau non plus, même si Michel Seydoux l'a qualifiée de "starisée".

 

 


L'insurgé de Nantes

Mickaël Landreau a de lui-même quitté en début de saison le conseil des sages du LOSC réunissant les joueurs cadres de l’équipe, premier signe fort du début de la fin de l’aventure dans le Nord. Il s'est dit que sa personnalité envahissante et sa volonté de prendre des responsabilités n'ont pas été compatibles avec les vues du management. On se souvient de l'épisode syndicaliste de Landreau à Nantes, à la trêve 2004/05, lorsqu'il avait pris la responsabilité d'exprimer ouvertement le désaccord du groupe quant à la politique menée par les dirigeants. Avec le soutien de ses coéquipiers, il avait dénoncé une "démolition en règle" du club et affirmé son incompréhension du coaching de Loïc Amisse. Le joueur en avait été quitte pour une réprimande de son président Jean-Luc Gripond, surpris de voir dix-huit joueurs se présenter à la convocation de leur capitaine. L'entraîneur avait été licencié.

 

L'image du joueur et son parcours sont tissés de quelques contradictions. La précocité a tellement marqué ses débuts, il a été si longtemps jeune, qu'on ne sait plus à quel moment il est passé du côté grisonnant de sa carrière. On ne peut pas dire que l'Espoir ait déçu, compte tenu de la densité de son parcours, mais il n'a pas réalisé tout le potentiel qu'on lui a prêté. Il conserve l'image d'un bon gardien, mais ses périodes de creux, quelques erreurs très visibles sous les projecteurs du Parc et un style de jeu contesté lui valent des détracteurs assidus.

 

 


Landreau pause

Alors que la rumeur l'emmenait à Bastia, on s'est souvenu de ses débuts remarqués en D1, qui le virent stopper un penalty de Lubomir Morav?ík à Furiani dès son entrée en jeu avec le FCNA, le 2 octobre 1996. Il a alors dix-sept ans et ne connaîtra la défaite que lors du dernier match de la saison face au futur champion, l’AS Monaco. Dans les mémoires aussi, son arrêt sur Ronaldinho en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue 2002/03, toujours sur penalty: il ne s'était pas placé au centre de la cage, mettant la pression sur le Brésilien.

 

 

Le destin des gardiens bascule facilement: la chronique se souviendra de sa panenka ratée en finale de la Coupe de la Ligue 2004, de ce tir de McFadden que Grégory Coupet aurait arrêté (selon la légende et les propos qui lui ont été attribués) Son placement avancé sur ce fameux but écossais occulte sa prestation très sérieuse à Milan face à l’Italie quelques jours plus tôt (0-0), et sa contribution majeure à la qualification pour l'Euro 2008... auquel il ne participera pas, quittant Tignes en hélicoptère avec les autres exclus de la liste. Comme beaucoup de ses homologues français, il n'aura jamais vraiment d'occasion de s'exporter dans un autre championnat, et son transfert à Paris ne marqua pas un palier: il y joua le maintien lors des deux première saisons, avant d'être évincé au profit de Grégory Coupet alors que Paris avait fini 6e.

 

 


Dernier cycle

Son second titre national de 2011, dix ans après le premier avec Nantes, assorti du label de meilleur gardien de la saison a eu un air de remise des pendules à l'heure et un an plus tard, il enregistrait la satisfaction d'être de nouveau appelé en équipe de France par Didier Deschamps. Une évolution vers le rôle de joueur cadre idéal qu'on lui voyait aussi endosser au sein du LOSC, jusqu'aux derniers événements. Le destin de Landreau est contrariant. Dans une équipe en difficulté, son niveau ces derniers mois a pu paraître en déclin, au gré de quelques prestations peu convaincantes (sorties face à Ibrahimovic et match retour de C1 face au Bayern), fragilisant un peu plus sa position.

 

À trente-trois ans, il lui reste probablement du temps pour ajouter un dernier cycle à sa carrière et battre le record de matches joués en première division détenu par Jean-Luc Ettori – autre gardien français à la fois talentueux et moqué. Pour la suite, il pourra toujours mettre son goût du football et du leadership au service d'une équipe s'il épouse la fonction d'entraîneur. Un métier qui lui permettrait d'endosser régulièrement le rôle de consultant dans lequel on l'a vu exceller cet été sur beIN Sport...
 

Réactions

  • Sue Oddo le 11/12/2012 à 09h50
    Bel article sur un beau joueur.

  • Bouletor le 11/12/2012 à 10h30
    On ne lui pardonne pas grand chose à Mickaël.
    Il a quand même commencé la saison assez fort, avec notamment ce match à Nice qui a précédé son retour en équipe de France, et je ne pense pas qu'il soit le plus décevant de l'effectif lillois cette année.
    Il est quand même régulier depuis toutes ces saisons, mais quand il se troue j'ai l'impression qu'on oublie vite ses performances, bien plus que pour d'autres gardiens.

  • Manx Martin le 11/12/2012 à 13h03
    [edit : "une première partie de championnat ratéE"]

  • le Bleu le 11/12/2012 à 14h46
    Je m'attends à un grand commentaire de sansai.

  • José-Mickaël le 11/12/2012 à 15h33
    Tiens, je me demande ce qui se serait passé à Knysna si Landreau avait été sélectionné. Dommage qu'on ne puisse pas remonter le temps...


  • Espinas le 11/12/2012 à 16h09
    José-Mickaël
    aujourd'hui à 15h33

    Tiens, je me demande ce qui se serait passé à Knysna si Landreau avait été sélectionné. Dommage qu'on ne puisse pas remonter le temps...
    ---
    Ben exactement la même chose, vu que descendre et donc se couper du groupe signifiait l'arrêt immédiat de la carrière internationale du joueur qui l'aurait fait.

  • José-Mickaël le 11/12/2012 à 20h31
    La question que je me posais, ce n'était pas au moment où le bus va partir, mais plusieurs heures plus tôt, lorsque l'équipe se regroupe pour décider de l'action à entreprendre. Landreau n'est pas un suiveur, c'est même le contraire qu'on lui reproche parfois (tendance à jouer les entraîneurs adjoints) donc je me demandais ce qui se serait décidé s'il avait été là.

    De toute façon ne pas suivre les meneurs ne signifiait pas l'arrêt de sa carrière internationale, de toute façon il était prévu que sa carrière internationale ne se poursuivre pas après 2010 (d'ailleurs elle s'est arrêtée juste avant), et de toute façon Landreau agit parfois contre son intérêt propre : là, par exemple, il signe peut-être l'arrêt de sa carrière (en tout cas à haut niveau). Ça ne l'a pas empêché d'agit selon ses convictions.


  • LMD le 11/12/2012 à 23h38
    Plus qu'un arrêt de la carrière internationale (c'est dépendant du sélectionneur, ça), c'était peut être le risque de devenir une sorte de paria envers des gens que tu seras appelé à recroiser, ou qui a minima ont quand même une certaine influence dans un milieu pas di énorme que ça.

    L'article évoque d'ailleurs les accusations de taupisme envers Landreau, on se rappelle que ça turlupinait beaucoup Evra fut un temps.

    Mais je suis pas joueur de foot pro, je me fais peut être de fausses idées sur la dynamique d'un vestiaire.

  • sansai le 12/12/2012 à 01h13
    (j'allais écrire que j'avais pas grand-chose à dire à part relever cette histoire de taupisme, et puis en fait si.)

    Déjà le taupisme c'est une mauvaise rengaine qui me déplaît.
    Les joueurs de foot pro parlent aux journalistes, point barre. Ça fait partie de leur métier.

    Après y'a du on, y'a du off, y'a des choses qui doivent rester dans le vestiaire mais débordent plus ou moins ou pas du tout, mais le coup de la taupe qui contacterait un journaliste pour lui révéler des secrets façon gorge profonde dans X-Files, c'est un fantasme à la con.
    Du moins en ce qui concerne le vestiaire, je serai largement moins catégorique si on élargissait le périmètre de recherche aux personnels du club, cadres administratifs, etc...

    Regardez Chedjou au Canal Football Club il y a quinze jours. Il en dit trop. C'est pas du taupisme, juste un manque de maîtrise de sa parole, la rancœur du moment qu'il arrive pas à ravaler, bref, de la maladresse et un mal-être exprimé mal à propos plus qu'une volonté de nuire, à mon sens.

    Mais j'ai du mal à croire que Landreau, qui du reste, parle rarement à la légère (surtout depuis qu'il a 30 balais, évidemment, plus que quand il en avait 24, était international et le petit prince de la Beaujoire depuis des années à un âge où d'autres n'ont toujours pas réussi à se faire une place de titulaire à ce poste ; et avait pris une importance démesurée au FC Nantes, ce qui l'avait conduit à avoir la bêtise et l'outrecuidance de mettre un taquet à son entraîneur dans la presse), ait pu se planter dans une interview avec un journaliste et sortir des trucs qui n'auraient pas dû sortir.

    Et a priori il a le soutien total des cadres du vestiaire lillois, à Mavuba près (et pour des raisons qui n'ont apparemment rien à voir avec d'éventuelles fuites dans la presse).
    Je trouverais étonnant qu'une "taupe" soit aussi amèrement regrettée.

    Non, la seule chose qu'il y a à dire je crois, c'est que c'est juste triste de voir une si belle aventure se terminer ainsi.
    Ç'aura été une constante dans la carrière de Micka : beaucoup d'eau de boudin. Il avait sûrement pas l'étoffe pour devenir le numéro 1 de l'équipe de France qu'on espérait de lui, mais il méritait peut-être un peu mieux que ses années de galérien, de déchéance et de conflits à Nantes, ce triste passage à Paris où son jeu a été si mal compris, et cette triste fin dans un LOSC tellement plus à sa mesure, auquel il a tellement apporté, et où il espérait terminer sa carrière et battre un dernier record.

    J'ai pas vraiment les mots pour dire à quel point ça a brisé toute sympathie pour le LOSC en ce qui me concerne.
    Simplement, toutes proportions gardées (j'ai jamais aimé le LOSC comme j'ai pu aimer Nantes), ça me renvoie assez près de ce que j'ai pu éprouver il y a 11 ans à l'annonce du licenciement de Denoueix.
    J'ai le cœur qui saigne un petit peu depuis vendredi. Beaucoup moins, mais un peu quand même.

  • LMD le 12/12/2012 à 01h45
    Je dis pas que j'adhère au "taupisme", c'était une considération relative à l'AfSud du genre de conséquences sur la "réputation" (public, pro, même si injustifié) que j'imaginais possible dans un groupe aussi miné que l'EdF de 2010, si un des joueurs s'était désolidarisé du groupe.

    Perso je me cogne comme de mon premier slip des taupes, et pourtant Dieu sait que le kloube de mon aorte est censé en avoir eu un élevage.

La revue des Cahiers du football