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Le FC Nantes face à son avenir

Même si les Canaris sont bien calés en milieu de tableau, rêver à un destin européen semble loin. Et on se demande si la stratégie actuelle, avec ses réussites mais aussi ses ratés et ses frilosités, peut mener le club beaucoup plus haut.

Auteur : Yann Le Sauce le 1 Fev 2016

 

 

Onzième avant la 22e journée, désormais dans le top 10 après sa victoire contre Troyes, le FC Nantes est à un tournant de sa renaissance. Les saisons cauchemardesques – 2009/10 avec une quinzième place en Ligue 2 et 2010/11 avec une treizième place mais surtout une affluence moyenne à La Beaujoire tombant à 11.444 courageux –, semblent désormais reléguées au placard. Le club, octuple champion de France, s’est quelque peu stabilisé en seconde partie de tableau depuis deux saisons malgré la secousse du pauvre Bangoura et l’interdiction de recrutement, qui a sanctionné son transfert, pour le mercato estival 2014 et hivernal 2015.

 

 

La possibilité à l’aube de la saison 2015/16 en fait une saison charnière, d’autant qu’elle correspond également à la dernière année de contrat de son entraîneur, Michel Der Zakarian. La ligne défensive est ainsi remaniée avec les arrivées de joueurs peu expérimentés en Ligue 1 mis à part Cana (Sabaly, Moimbé, Lenjani) pour compenser les départs de Veigneau, Cissokho et Djilobodji notamment. Dans la perspective d’une organisation en 4-4-2 losange, préparée pendant l’été, le recrutement au milieu de terrain est étonnamment léger avec les venues de Thomasson et du Brésilien Adryan. Enfin, les efforts (financiers) se concentrent sur l’attaque pour espérer en Sala ou Sigthorsson un buteur qui fera oublier Djordjevic – qui, en dépit d’un ratio pas extraordinaire de 58 buts pour 181 matches de championnat, était l'attaquant de référence des dernières années.

 

 

La folie du losange

Le 4-4-2 losange est donc de mise pour les cinq premiers matches de la saison, pour un bilan équilibré de deux victoires, deux défaites et un match nul. Mais il apparaît rapidement que le système de Der Zakarian est beaucoup trop exigeant pour Rongier et Thomasson, deux jeunes joueurs débutant pour la première fois comme titulaires une saison en Ligue 1 et qui doivent couvrir l’axe en phase défensive tout en ayant les côtés à portée de sprint. Pour ce qui est de la phase de création, c’est là que la réflexion de Der Zakarian paraît présomptueuse car ce système s’attèle habituellement à des équipes à la technique élevée, ce qui n’est pas vraiment le cas de la sienne. Surtout, le 4-4-2 losange est un système qui repose en grande partie sur le numéro 10. Celui-ci est un joueur majeur, qui se trouve à la destination des passes des milieux intérieurs et doit pouvoir distribuer vers les latéraux et combiner avec les deux pointes. Adryan, vingt-et-un ans et deux naufrages à Cagliari et Leeds sur le dos, est trop petit pour endosser le rôle, lui le dribbleur qui fait toujours le geste de trop et qui est un passeur trop inconstant.

 

Les deux défaites 2-0 à Bordeaux et contre Rennes, avec chacune une expulsion nantaise (syndrome sans aucun doute dû retard au pressing engendré par le système et de la frustration d’une équipe incapable de garder le ballon, donc contrainte de défendre trop souvent), ont fini par ouvrir les yeux de Der Zakarian, obligé de se rendre à l’évidence du manque technique de ses joueurs. En dépit de la révélation des qualités de Thomasson et de Rongier, un schéma aussi exigeant ne pouvait pas durer sur la longueur de la saison. La blessure de ce dernier, en pleine progression, une semaine après son superbe but face à Troyes (victoire 3-0 le 17 octobre 2015) a encore diminué la justesse de passes d’une équipe qui en manquait déjà cruellement.

 

 

Fin de règne…

Si Der Zakarian a eu la sagesse de ne pas persister dans ce système, c’est dans ce moment de changement vers le 4-4-2 à plat ou vers le 4-2-3-1 parfois, que le recrutement pose question. L’objectif étant de débuter la saison avec ce 4-4-2 losange, pourquoi ne pas prendre des milieux confirmés et adéquats? N’était-il pas risqué de priver l’effectif de véritables ailiers (départs de Gakpé, Bessat et Nkoudou) pour privilégier un schéma tactique en particulier? Ce serait sans doute rentrer ici dans les méandres politiques de la Jonelière, où il est de notoriété publique que des interférences présidentielles peuvent parfois court-circuiter les exigences du staff technique.

 

L’effort fait sur la venue de Sigthorsson, au détriment d’au moins un milieu supplémentaire par exemple, ressemble fort aux lubies passées de Kita père (Gravgaard, Klasnic…). Justement, les signaux envoyés par le cher Waldemar pour la bonne année, n’augurent rien de joyeux pour Der Zakarian: "Je n’oublierai pas les bonnes choses, mais s’il faut appuyer sur le bouton rouge parce que ça ne va pas, il faut le faire. C’est le rôle d’un dirigeant. Mon but est de faire progresser le club. […] Il manque les résultats de l’équipe première qui, je l’espère, vont s’améliorer d’ici la fin de saison."

 

 

…pour un avenir européen ?

C’est donc dans cette fin de saison que va se concrétiser le tournant que doit prendre le FC Nantes. Un avenir que Waldemar Kita, toujours ambitieux, imagine glorieux: "Je pense qu’on a les moyens de jouer l’Europe tous les ans d’ici trois à cinq ans." Si le président veut matérialiser ses vœux, le choix de la succession (ou non d’ailleurs) de Der Zakarian s’avèrera décisif, au moins autant que l’importance des moyens qui seront mis à disposition de cet entraîneur. Cette démonstration d’ambitions semble aujourd’hui quelque peu éloignée des réalités d’un club qui a terminé les deux dernières saisons de Ligue 1 aux treizièmes et quatorzièmes places. Elle ne doit pas non plus se faire dans le mépris d’un public, et de sa chanteuse et active tribune Loire, qui tient un rôle déterminant dans l’embellie récente et offre auprès des médias et des joueurs l’image d’un club à l’identité forte.

 

Ce public a volontiers suivi les équipes généreuses, motivées par Der Zakarian: l’affluence moyenne était de 18.671 spectateurs pour la remontée en 2012/13 après trois saisons moribondes en Ligue 2 ; pour le maintien en Ligue 1 l’année suivante, elle fut de 28.169 mais tomba à 25.985 la saison dernière et est actuellement de 24.972. De même qu’une limite tactique semble caractériser ses équipes (la générosité ne tenant pas sur une saison entière), le jeu qu’elles proposent sous sa direction commence à peser sur le lien qu’elles ont indéniablement recréé avec La Beaujoire. Si l’avenir européen du FC Nantes apparaît aujourd’hui comme un mirage, c’est encore une fois Waldemar Kita qui tient le destin du club entre ses mains. À lui de déléguer le futur du FC Nantes à un entraîneur audacieux, sans quoi les sièges de la tribune Jules Verne, trop souvent déserts, risquent d’attraper une vilaine crève.

 

Réactions

  • sansai le 01/02/2016 à 13h33
    Merci pour l'article, qui brosse pas mal du tout le tableau.

    Je résiste pas à l'envie de chipoter sur deux ou trois points, et d'apporter une ou deux précisions qui me semblent utile, mais c'est vraiment du chipotage (et tout autant sujet à discussion) :

    - sur Djordjie : son bilan statistique global à Nantes n'est pas à sauter au plafond, mais il y a pas mal de choses à préciser là-dedans.
    D'abord, si on compte en nombre de matchs joués, c'est assez injuste pour lui vu qu'il a été longtemps remplaçant, joueur de rotation. Il ne devient véritablement titulaire qu'en 2012.
    Ensuite il a eu deux carrières à Nantes : celle d'attaquant de surface un peu fainéant avant Chauvin, et celle d'attaquant complet qui allait au charbon après.
    La première fois que j'ai entendu dire que Djordjevic l'emportait dans les tests de vitesse à Nantes j'ai rigolé. Une fois qu'il a appris à courir pour l'équipe, je rigolais moins.

    Bref, tout ça pour dire que : oui, Djordjie reste l'attaquant de référence du FC Nantes de ces 10 dernières années. Surtout à partir de 2012 (quand MDZ revient et qu'il plante quand même la bagatelle de 20 pions en L2), et surtout par la présence qu'il s'est mis à avoir devant (multiplication des courses bien senties, jeu dos au but, gros travail au pressing, il pesait énormément sur les défenses et savait orienter le jeu).

    - sur le losange : entièrement d'accord sur l'idée : le losange est un système compliqué à animer et qui demande des joueurs un minimum matures et responsables face au jeu, capables de jouer à la perfection une partition faite de compensations, d'utilisation des intervalles, de dépassements de rôle.
    En fait, le joueur qui nous manquait pour que ça puisse tenir la route, on l'a recruté cet hiver avec Gillet (ce qui aurait permis de remonter Rongier au poste de 10, à l'image d'un Veretout, et comme lors de sa première titularisation en L1 devant... Veretout qui était redescendu d'un cran pour l'occasion).
    Je mettrais un bémol par contre sur la propension du FC Nantes à subir à cause de ce losange : je pense pas que ça vienne du système. C'était déjà le cas avant dans le 4-4-2/4-2-3-1 de référence de Michon, ça l'est toujours depuis qu'on y est revenus. Il y a les déclarations d'intention (vouloir tenir le ballon haut, ne pas reculer), et connaître les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir (et notamment, un travail à mener sur la disponibilité pour le porteur du ballon, les déplacements dans les intervalles, la complémentarité des courses).
    Et c'est plutôt là que ça coince.

    Sur Adryan, plus que son sens de la passe (pas si dégueulasse que ça), j'incriminerais surtout sa condition physique assez lamentable à ce niveau de compétition, avec une tendance assez pathétique à disparaître du match passé la 30è minute.
    Condition physique qui pèse sur ses choix de passe, quand il a 10 ou 15 mètres d'espace libre devant lui et qu'il préfère se débarrasser du ballon sur un coéquipier marqué, plutôt que de faire l'effort de porter le ballon et de fixer pour pouvoir lâcher son ballon à un meilleur moment (sans compter la lucidité qui lui manque assez rapidement).
    Bon, il semblerait que ce soit mieux depuis deux-trois matchs, avec notamment une prestation très volontaire face à Bordeaux, mais on l'a toujours pas beaucoup vu exister en seconde période.
    Et c'est quand même un vrai point d'interrogation de voir Der Zakarian donner, jusqu'en décembre, 7 titularisations à un joueur qui n'a même pas une mi-temps dans les pattes. J'ai du mal à croire qu'il ait échappé à Der Zakarian que ce joueur n'avait pas la condition physique pour être titulaire en L1.
    Plus étonnant encore, en interview, Michon ne se prive pas pour secouer Sigthorsson, son embonpoint et sa condition physique douteuse. Mais pas un mot sur Adryan. Pas touche à la supposée pépite brésilienne du président ?

    Et du coup, forcément d'accord avec la tronche du recrutement une fois le constat fait de l'iniquité de ce 4-4-2 losange au vu des moyens à disposition.

    - Sur l'ambition de Kita et les reproches faits à Der Zakarian : il me semble utile de préciser que ce qui ressort souvent des interventions de Kita depuis le début de la saison, de façon elliptique ("objectif secret" qui serait supérieur à la 10è place officiellement visée), mais avec insistance. Plus récemment c'est même devenu une des conditions d'une éventuelle prolongation de Der Zak' à Nantes. C'est donc une place européenne qui est visée, dès cette saison (et en tous cas Baronchelli semble avoir compris la même chose : lien).
    Objectif qui pouvait paraître, du reste, assez délirant au mois d'août après un tel ravalement d'effectif, et qui l'est un peu moins, tout bien considéré a posteriori, quand on observe les forces en présence cette saison.
    Si Angers peut y rêver, alors le FC Nantes aussi. A condition de ne pas faire n'importe quoi...

    - Sur les affluences : ne pas négliger un paramètre à mon avis primordial, l'augmentation des tarifs en tribunes. Augmentation justifiée, dixit Kita & Kita, parce qu'il faut bien que le club gagne de l'argent si qu'on veut recruter des super joueurs (bon, pour commencer, il me semble qu'il faudrait déjà réinvestir les ~12 M€ de la vente de Veretout dans l'équipe... Et si possible dans le recrutement plutôt que dans les salaires).

  • sansai le 01/02/2016 à 13h37
    L'avant-dernier paragraphe vous est offert par une réécriture sans relecture.

    "Sur l'ambition de Kita et les reproches faits à Der Zakarian : il me semble utile de préciser que ce qui ressort souvent des interventions de Kita depuis le début de la saison, de façon elliptique, mais avec insistance, c'est un "objectif secret" qui serait supérieur à la 10è place officiellement visée."

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