En ce début de saison, les seconds couteaux semblent affûtés. Chronique tranchante de la quatrième journée de championnat…
L'année des outsiders ?
Pour la première fois depuis plusieurs années, l'Olympique lyonnais a effectué une campagne de recrutement relativement peu enthousiasmante. Le champion de France a en effet perdu plusieurs acteurs majeurs de son triplé historique (Dhorasoo, Carrière, Delmotte, Deflandre…) sans remplacer, en nombre, les départs enregistrés. L'arrivée de Sylvain Wiltord à quelques heures de la fin du marché des transferts constitue évidemment une bonne affaire financière (il était libre) et sportive pour les Gones : même si l'international a peu joué ces derniers mois, ses qualités sont connues, et sa polyvalence louée. Reste que contrairement aux années passées, l'OL ne peut pas se prévaloir de posséder un effectif nettement supérieur à celui de ses concurrents directs : les efforts réalisés par le PSG (malgré les premières prestations très décevantes de ses recrues défensives), ou par l'Olympique de Marseille ont été importants, et les Monégasques ont compensé le départ de leur doublette du milieu de terrain (Giuly et Rothen) par une pléthore d’attaquants de haut niveau. Clairement, l’écart s’est donc amoindri entre la machine lyonnaise et ses trois principaux poursuivants.
Mais le fait de ce début de saison, c’est aussi et surtout que les quatre "gros" devront faire face à la concurrence d'outsiders aux dents longues. En retrait l'année passée, le RC Lens a recruté malin en enrôlant des joueurs de Ligue 1 confirmés déjà décisifs (Carrière, Leroy), et des jeunes prometteurs. Les Bordelais font quant à eux confiance aux joueurs du cru qui ont éclos l'an passé (Chamakh, Mavuba ou Francia) encadrés par deux anciens expérimentés, Kapsis et Laslandes. Le Stade rennais, malgré un début de saison discret, pourrait quant à lui bénéficier de l'insolente réussite de son jeune prodige suisse : après avoir inscrit dix-huit buts en une demie-saison, l'international est reparti sur les mêmes bases cette année : il a enregistré samedi dernier son quatrième but en autant de rencontres. Enfin, l’AJ Auxerre, sans faire de bruit, compte déjà trois victoires à son actif…
Les résultats de ces quatre premiers matches consolident le sentiment que le championnat pourrait cette saison s’avérer particulièrement ouvert et propice aux surprises. Il est évidemment trop tôt pour tirer un véritable bilan du début de compétition, mais il serait étonnant qu’à l’instar des deux dernières saisons, le podium final soit constitué de trois des quatre grands favoris du championnat.
en attendant, Metz est seul leader, au prix d’une belle victoire au Vélodrome. Si on nous avait dit, il y a un mois…
Habituellement, le CSA réclame une signalétique particulière pour ce genre de scènes. |
Médaille olympique de tir assis à 50 mètres
Cela a beau être totalement prévisible, on n'en reste pas moins perplexe. Le descendage en flèche du PSG* dans L'Équipe est en effet une inévitable figure imposée — que le club de la capitale, il est vrai, se plait à offrir régulièrement sur un plateau. Les journalistes du quotidien sportif suivent-ils des formations spéciales, s'entraînent-ils toute la semaine pour être spécialement vindicatifs le week-end, quand arrive la contre-performance espérée? On peut se le demander, puisque quel que soit le chroniqueur (il a changé en ce début de saison), la disproportion des commentaires est étonnante… On n'est déjà plus dans la crise, mais carrément dans la pathologie.
"Paris est malade" s'étale sur cinq colonnes, et prélude à un défilé de clichés éculés:
"équipe totalement impuissante" (malgré deux buts?), "l'heure est grave", "médiocrité générale", "collectif anéanti", etc. Ce mitraillage fait des dommages collatéraux, puisque ce match honnête techniquement, plutôt intense sur le plan du scénario, est qualifié de
"sommet de médiocrité" et hérite de deux pauvres étoiles. Quant aux Verts, auteurs de deux buts à l'extérieur (dont un superbe) et d'une prestation encourageante, ils se voient qualifiés d'équipe
"à peine moyenne". Il fallait bien ça pour attribuer au PSG
"un visage affligeant". Bon, on comprend bien que cela fait partie du métier et que le PSG est actuellement au niveau de ses maillons faibles, mais cela manque quand même un peu de distance.
Cela dit, il y a peut-être une explication rationnelle: si le club de la capitale suit un parcours analogie à celui de la saison passée, il faut se dépêcher de profiter de ses déboires.
* Évitons les comparaisons, mais précisons que Paris n'a pas l'exclusivité de ce privilège.
Les observations en vrac
> On voit bien que Guy Lacombe a pris de bonnes résolutions pour ne pas critiquer l'arbitrage, mais on sent aussi qu'il va finir par craquer à un moment ou un autre. Et ça va faire très mal.
> Premier but de Cyril Rool en 221 matches. Exercice : calcule son ratio but marqué / matches de suspension.
> Metz leader du championnat, Frei meilleur buteur : ça ne va pas être facile de vendre les droits de la Ligue 1 à l’étranger.
> Toulouse : deux frappes, deux buts. Cette fois c'est sûr, l'héritage Bonilla est définitivement soldé.
> Nantes : quatorze frappes, deux buts. L'héritage Vahirua n'est toujours pas soldé.
>Eric Abidal fait les mêmes superbes relances longues qu'Edmilson. Malgré le départ du Brésilien à Barcelone, Jésus n'a pas dû résilier son abonnement à Gerland.
> Le nouveau slogan en vogue à l'OL, c'est "Qui ne saute pas les lignes n'est pas lyonnais".
> Feindouno fait deux passes décisives pour Piquionne au Parc des princes. Tu vois Vahid, le dilettantisme, ça a parfois du bon.
Lilian Laslandes n’est pas totalement serein quand il comprend que Cyril Rool veut vraiment tenter une reprise de volée. |
L'explicable
Vahid Halilhodzic (AFP) : "Les deux buts sont inexplicables". En fait si, sur le premier, Piquionne prend le dessus sur Yepes. Sur le second, Piquionne prend le dessus sur Yepes.
L'inexplicable
Nicolas Savinaud (Ouest-France) : "Il y a encore des choses qui ne vont pas. Comme nos erreurs défensives". Armand et Yepes ne sont pourtant plus là.
La responsabilité civile
José Pierre-Fanfan (AFP) : "Le constat est affligeant". C’est Yepes qui n’a pas respecté la priorité à droite et l’assurance ne prend pas en charge les dommages?
La mauvaise rencontre
"Piquionne a frappé" (L’Equipe). Il a croisé un supporter rennais?
L’insistance insistante
Hervé Mathoux (Canal +) : « Un style lyonnais que l’on dit direct, plus direct et peut-être encore plus direct encore ».
La victoire aux points
Florent Malouda (olweb.fr): "Ce qui est rassurant c'est de prendre les trois points. Le point positif, c'est d'avoir ce soir huit points et de s'apercevoir que même sans la manière, le bilan comptable est bon".
L'absence
Edouard Cissé (psg.fr) : "Il faut des gueulards positifs". C'est con, Cyrille Collard est mort.
La remise au vert
Élie Baup (Le Progrès) : "Il faut rester dans notre nature".
Le Caliméro jaune
Hassan Ahamada (Ouest-France) : "Je suis devenu en quelque sorte le vilain canari aux yeux du public nantais".
La bave aux lèvres
Michel Pavon (Sud-Ouest) : "Quand je vois des joueurs qui reviennent tacler de rage pour éviter de prendre un but, ça me fait plaisir".
Pierre Desproges : "Je ne pense pas être emmerdant comme type, mais les mecs qui ferment le bouton du haut de leur polo, je ne peux pas !" |
L'impasse décisive
Gaëtan Huard à Marouane Chamakh (C+) : "Un nouveau rôle pour vous ce soir, un rôle de passeur puisque que vous donnez le penalty à Laslandes".
La statistique qui tue
Guy roux (L'Équipe) : "Nous venons d'effectuer une remontée de dix-neuf places en trois matches".
La statistique qui ne tue pas
Loïc Amisse (Ouest-France) : "Nous sommes toujours invaincus à domicile".
La déstabilisation
Xavier Colin (L'Équipe) : "On regardait les Rennais jouer". C'est vrai que des Rennais qui jouent, c'est stupéfiant.
Le successeur de Bakari
"Avec Carrière, les Lensois jouent plus au sol que l'an dernier" (L'Équipe).
Le décrochage
Antoine Kombouaré (L'Équipe) : "Même les cadres ont fait défaut". De toute façon, cette équipe ne vaut pas un clou.
L'humidité nantaise
Nicolas Savinaud (L'Équipe) : "On ressent un peu le climat". Vous avez déjà de l'arthrite à votre âge?
La déclaration d'avant-match après le match
Guy Lacombe (L'Équipe) : "Si une équipe doit gagner ce soir, c'est Sochaux".
L'appeau à président
Paul Le Guen (L'Équipe) : "L'état d'esprit est là et c'est ce qui prime à mes yeux". Évite de prononcer le mot "prime", Aulas va débouler dans le vestiaire.
A l’entraînement, Eduardo Costa estime parfois un peu sévères les critiques de José Anigo à son encontre. |
La fin d’OL Coiffure
Hervé Mathoux (C+) : "Coupet, au sommet de son art". Pas de l’art capillaire en tout cas.
Le refrain qu’on a déjà entendu
Alexandre Ruiz (C+) : "Lucas : le président d’Ajaccio croit beaucoup en cet attaquant de 23 ans dont il dit qu’il va marquer de nombreux buts dans ce championnat".
Le refrain qu’on va encore entendre
Etienne Didot (C+) : "L’an dernier, c’est un match qu’on aurait perdu. Cette année, on prend un point".
Michel Pavon (Sud Ouest) : "L’an dernier, on aurait perdu ce match. Aujourd’hui, on le gagne".
La confiance mesurée dans son effectif
Guy Lacombe (C+) : "On va essayer de gagner avec les joueurs qui restent."
C’est à ce moment précis que le Brésilien Marcelinho a compris qu’il en faisait un peu trop pour célébrer son but avec le public d’Ajaccio. |