En concédant chacun un nul et une défaite au cours des deux dernières journées, les trois (lointains) challengers de l'OL n'ont pas profité du faux-pas des Lyonnais (qui franchissent plus aisément les sommets européens que les mottes de terres caennaise), d'autant qu'Auxerre, en sautant un tour et en perdant à Lens, a fait du surplace. Si Marseille et Lille maintiennent leurs positions, leurs trois poursuivants Monaco, Auxerre et Toulouse comptent un match en retard. Tous ceux-là ont au moins assuré leur maintien en passant au-dessus de la barre des quarante points.Toulousains, Rennais et Lensois effectuent un rapproché qui leur permet de rêver d'Europe. En deux défaites, Sochaux est passé de la tête à la queue d'un ventre mou qui s'est de nouveau aggloméré tout en décrochant Metz et Nice. Strasbourg, Nantes et Caen naviguent toujours entre deux eaux, tandis qu'Ajaccio, Bastia et Istres s'esseulent dans la zone de relégation. Sales gamins Ce week-end a été l'occasion d'un nouveau concours d'aigreur et de mauvaise foi pour les présidents et entraîneurs hexagonaux. Outre Jean-Michel Aulas, qui a fumé la pelouse après la rencontre face à Caen, signalons également Guy Roux et Gernot Rohr, dénonçant le grand nombre de matches joués par leur équipe ces derniers jours (qui expliquerait la déroute des leurs face à Lens et Toulouse), Guy Lacombe, expulsé du banc de touche pour avoir contesté une double exclusion de Lionceaux, ou encore Xavier Gravelaine, qui en veut à M. Ruffray. Finalement le plus fatigant en hiver, ce n'est pas la qualité du spectacle sur le terrain, mais la litanie des déclarations puériles qui accompagnent chaque journée de championnat. Beaufrérie En un temps lointain, Canal+ incarnait la modernité et l’humour, faisant partager à ses abonnés le sentiment qu’on n’était décidément pas devant la télé, même en matière de football. Dans la crêperie d’en face, la beaufitude était incarnée par Thierry Roland, le ringardisme par le service des sports du service public. On aurait dû se méfier, puisque c’était Charles Biétry le grand ordonnateur de ce complexe de supériorité. Aujourd’hui, les valeurs se sont nivelées. Ainsi, en pleine période de lutte consensuelle contre le racisme, il y a un intérêt à souligner les manifestations d'ethnocentrisme (voire de xénophobie light) entendues lors de la retransmission de Saint-Étienne-Marseille... Car ce fut un petit festival, dont Koji Nakata aura été la première victime. Le Japonais aura connu des débuts en L1 dans des "conditions [climatiques] complètement inédites pour lui" (Denis Balbir). Bien sûr, car il n’y a pas de neige au Japon… D’ailleurs le truc blanc sur le Mont Fuji, c’est du sucre glace, et les JO de Nagano, c’était dans les Alpes italiennes. Enfin, on s’en fout, de toute façon, "Nakata est super fort en karaté, ah ah ah" (Laurent Paganelli). Le mieux est à venir, puisque voici un couplet sur les joueurs d’origine africaine qui, à l'image de Fousseni Diawara, ne sont pas très à l’aise sur la neige. Comme le latéral stéphanois est né à Paris, il faut en déduire qu’il y a un gène africain qui compromet l’équilibre sur terrain glissant. La preuve: il n'y a jamais eu d'Ivoirien champion de ski. Et pour finir sur une note encore plus franchement néo-coloniale, il sera fait allusion, à la mi-temps, à Samuel Eto’o, "qui parle parfaitement notre langue". Tu m’étonnes, c’est aussi la sienne. Juste une question: ils font des débriefings chez Canal, après les émissions?

L'huissier mandaté par Jean-Michel Aulas à Caen est formel : le terrain n'était pas aux dimensions réglementaires.

Les observations en vrac > Vahid Halilhodzic demande le paiement de droits d'auteur pour chaque prochaine victoire 1-0 au Parc, avec effet rétroactif pour Bastia et Nantes. > Lucas rate deux énormes occasions. Le Stade rennais aurait d'ores et déjà contacté l'AC Ajaccio pour le recruter. > Le vent a aidé Bastia à marquer un but. Prochain défi : donner un coup de pouce à Tony Vairelles pour sa coupe de cheveux. Le Top tautologie 1. Didier Deschamps (AFP) : "Si on ne marque pas, on ne peut pas gagner". 2. Didier Deschamps (AFP) : "Pourtant, on a eu les occasions et les opportunités". 3. Didier Deschamps (L'Équipe) : "Il y a à la fois un manque de réalisme et un manque de réussite".

Le coup du casse-noix, par Cris. Phase 1 : coup de coude sur le râble. Phase 2 : coup de tibia sur la face.

Le haïku ajaccien Rolland Courbis (C+) : "Des buts ratés, des occasions manquées, beaucoup de regrets". La boisson désénergisante Alexander Frei (Est républicain) : "Je me sentais un peu mou, c'était une sensation bizarre". Tu avais bu du jus d'orange Bernard Tapie ou de l'eau minérale Maradona? Le cirque des gens richards Michel Pastor (AFP) : "On ne va pas en faire un chapiteau". Les Marseillais font du ski Philippe Troussier (om.net) : "Nous sommes sur une pente qui ne me satisfait pas". Les pistes vertes, ce sont pourtant les plus faciles.

Droit à l'image : certains joueurs demandent désormais à porter un masque lorsqu'ils évoluent contre le PSG.

La paranoïa tout-terrain Florent Malouda (Le Progrès) : "Nous sommes dans une période ou les terrains sont défavorables". C’est le fameux complot du gazon anti-lyonnais. Le procès d'intentions Xavier Giraudon (C+) : "Lucas qui reste grossièrement muet". Le profil de poste Francis Gillot (AFP) : "Moi je préfère un joueur qui rate une passe parce qu'il a osé aller de l'avant à un joueur qui joue petit bras". Donc Mendy a plus de chances que Pichot d'être transféré à Lens.

Ne pouvant ni baisser la tête, ni la relever, Laurent Fournier préfère la pencher d'un côté puis de l'autre.

La Coupet touch Alexander Frei (Est républicain) : "Il est bon aussi que des joueurs de caractère ne se laissent pas marcher sur les pieds par des jeunes de dix-sept ans". L'héritage de Tapie Zoumana Camara (Le Progrès) : "Les Marseillais n'ont pas été percutants dans la zone de vérité". L'équipe fantôme Cyril Linette (C+) : "Gillot possède une équipe qui commence à lui ressembler". C'est-à-dire dont personne ne sait à quoi elle ressemble?

Jérémie Janot a décidément plus d'une tenue de camouflage dans son sac.

La zone de non-droit au but Peguy Luyindula (Est républicain) : "C'est n'importe quoi, il y a des endroits sur le terrain où l'on n'osait pas aller". Devant le but stéphanois, visiblement. Le mal chronique Pape Diouf (Le Progrès) : "Fabien Barthez s'est blessé à l'échauffement à cause de l'état du terrain. Il s'est fait une élongation en plongeant". Une élongation du poil dans la main? Le Strasbourgeois désemparé par la victoire Jean-Christophe Devaux (DNA) : "Je ne savais pas quoi faire après avoir marqué. Je manque d'habitude. Alors, j'ai crié très fort pour me libérer".

Grand amateur de pingouins, Rolland Courbis sait aussi parfaitement imiter l'otarie.

Le traducteur automatique défectueux Philippe Troussier (AFP) : "Les conditions étaient quand même très difficiles pour tout le monde pour pratiquer ce que l'on appelle le football. Il n'y avait pas la situation de produire un bon spectacle. Nous avons joué pour notre métier". L'hôpital alsacien qui se fout de la charité corse "Cassard, lui, doit encore se demander pourquoi les attaquants corses, Lucas en tête, ont tenu à endosser le costume tragico-comique de Buster Keaton à l'approche de son but. D'entrechats improbables en semelles plantées dans le gazon, ils ont peut-être tenu à rendre un hommage improvisé à l'acteur américain, maître dans l'art du burlesque" (DNA). Le Papy Mougeot Olivier Rouyer (Est républicain) : "On attendait sous notre couverture chauffante que M. Garibian décide".

Dire qu'avant de venir au PSG, Mario Yepes était non seulement un super défenseur, mais aussi un très beau mec.

Le savonnage de planche Bernard Caiazzo (Le Progrès) : "Je suis content que Marseille tombe à Geoffroy-Guichard". L'éloge proportionnel Kodjo Afanou (Sud-Ouest) : "Il faut rendre hommage [à Kalu Uche] car son temps de jeu est assez limité". Il n'y a pas que son temps de jeu. L'entraîneur sous ecstasy Laszlo Bölöni (Ouest-France) : "La neige qui tombait donnait encore plus de beauté à notre prestation".

C'est peut-être une idée, ça: conserver Jérôme Leroy dans la glace pour voir s'il ne serait pas plus adapté au football du 24e siècle.

L'entraîneur clés en main Laurent Fournier (psg.fr) : "J’ai demandé [à mes joueurs] de se bouger afin de trouver des solutions". Le mal relatif Steve Marlet (om.net) : "À Bastia aussi, en tant qu’attaquant, c’était dur". Ce sera encore plus dur quand tu seras transféré là-bas. Le geste malheureux Julien Sablé (Le Progrès) : "On peut renverser des montagnes". Oui, mais ça fout de la neige partout.

Non, rien, finalement.