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Le football écossais préfère les gros

When Saturday Comes – L'Écosse et les joueurs en surpoids : une histoire d'amour qui ne date pas d'hier, a priori incompatible avec les exigences du foot moderne. Mais la Scottish Premier League reste un asile pour eux.

Auteur : Alex Anderson le 4 Juin 2015

 


Extrait du numéro 339 de
When Saturday Comes. Titre original : "Chewing the Fat", traduction Toto le zéro.

 

* * *

Lors d'un numéro de Sportsound sur Radio Scotland en février, Josh Magennis, l'attaquant de Kilmarnock, a répondu à des tweets concernant l'érudit milieu de terrain de son équipe Alexei Eremenko. Alors que l'un des messages lui demandait si l'international finlandais d'origine russe "suivait au moins un entrainement", le studio s'esclaffa d'un air entendu, Emerenko étant effectivement en surpoids.

 

L'Écosse a une relation complexe avec les joueurs trop gros, de même qu'avec les boissons ou la nourriture trop grasse – une situation encore plus confuse depuis Noël: en février, un rapport de l'Office for National Statistics concluait que la consommation d'alcool était en baisse chez les jeunes Britanniques; quelques semaines auparavant, les médias sociaux avaient estimé qu'Ally McCoist, une pinte à la main lors d'un match de rugby, paraissait avoir dix ans de moins que lorsqu'il fut manager des Rangers, poste qu'il venait de quitter récemment.

 

 

 

"Fat Eddie Murphy"

Bien que le pays affiche le taux d'obésité le plus élevé et l'espérance de vie la plus faible du Royaume-Uni, sa Fédération de football cherche à assouplir la législation sur la consommation d'alcool dans les stades. Lors de la rencontre de championnat contre Motherwell, St Mirren a ouvert une fanzone en dehors du stade. S'il y avait de la musique et des Playstations, les principales attractions ont bel et bien été la bière et les hamburgers.

 

Les faits de jeu sur le terrain semblent eux aussi vouloir semer le trouble. Ainsi, Christian Nadé, le buteur Français des Raith Rovers, baptisé "Fat Eddie Murphy" par les fans des Rangers lors d'un match de Coupe en février dernier, a marqué le but vainqueur dans la foulée. Genero Zeefuik, à peine arrivé en janvier aux Hearts of Midlothians, était moqué par le commentateur radio Allan Preston, pour lequel ses shorts étaient de taille XXL, ce qui n'a pas empêché le Hollandais de marquer huit buts lors de ses sept premières titularisations, dont un triplé en trois minutes contre Cowdenbeath.

 

En mars, la une des tabloïds montrait le capitaine du Celtic et de l'Écosse Scott Brown affalé avec son casse-croûte sur le trottoir après une soirée à Edimbourg. Quatre jours plus tard, il menait pourtant son club à la victoire en finale de la Coupe de la Ligue.

 

 

Génies grassouillets

Déjà en surpoids lorsqu'il a rejoint Kilmarnock en janvier 2014, Alexei Emerenko n'a pas maigri depuis. En janvier dernier, lors de la réception d'Inverness, avec un score à 1-1 à 20 minutes de la fin et en supériorité numérique, son remplacement semblait logique. Toutefois, le stade de Rugby Park, échaudé par le remplacement du meneur de jeu, explosa lorsque Inverness marqua le but vainqueur. Allan Johnson, le manager, démissionna début février.

 

Le "Killie Pie", au Rugby Park, est régulièrement désigné le meilleur en-cas du championnat d'Écosse, et ce à juste titre. Si l'abus de cette spécialité peut troubler les sympathies des supporteurs de Kilmarnock, les Écossais semblent indubitablement apprécier les génies grassouillets. Le séjour alcoolisé de Georges Best à Hibernian est resté dans les annales, même si son club avait finit par être relégué. Inversement, le spectaculaire retour au foyer de Graeme Souness, obsédé par la condition physique, ne restera un bon souvenir que pour les fans des Rangers.

 

L'héritage établi par Graeme Souness n'était pas consolidé deux décennies plus tard, lorsque Paul le Guen prit place sur le banc. L'ex-Parisien, qui avait profité de ses vacances pour participer au Marathon des sables, une course de près de 250 km d'une semaine dans le désert marocain, courut le semi-marathon de Glasgow pour s'acclimater à l'Écosse. Aux Rangers, il fit savoir au capitaine Barry Ferguson que son goût pour les Monster Munch aux oignons était néfaste sur le plan nutritionnel. Le Guen ne resta que cinq mois au club.

 

 

Hédonisme celte

Légende du Real Madrid et de la Hongrie, Ferenc Puskas possédait la bedaine la plus célèbre du ballon rond. Unique buteur lors d'une rencontre de Coupe d'Europe contre les Rangers en 1963, il fut invité à une soirée privée dans le quartier de Drumchapel à Glasgow par Jim Baxter, illustre milieu de terrain des Rangers dont la panse houblonnée débordait de son maillot et dont la carrière s'arrêtera à trente ans. Puskas, lui, ne raccrochera les crampons qu'à quarante.

 

Ce qui nous rend, nous Écossais, obsédés par le football tend également à encourager un hédonisme typiquement celte. La licence apporte une forme de répit à une mentalité de classe laborieuse soumise à la culpabilité catholique, la rectitude presbytérienne et un climat exécrable. Une empathie naturelle envers les joueurs rondelets se mêle à une détestation de ceux qui prennent trop leur travail à la légère. Charlie Adam, qui deviendra incontournable en Premier League, était moqué aux Rangers pour son gabarit franchement ordinaire.

 

Joueur de l'année élu par les joueurs et par les journalistes, Kris Commons présente également des bourrelets uniquement visibles avec les maillots de football modernes. Pourtant, il failli quitter le Celtic en février, malgré des buts cruciaux et spectaculaires durant la période des transferts. Les normes physiques imposées par Ronny Deila, le manager scandinave du club, ont permis à l'effectif de perdre 50 kg au total.

 

 

La pizza frite et la gloire

Kris Commons n'aurait trouvé aucune grâce auprès de John Collins, l'assistant de Deila et ancien milieu de terrain de l'Écosse et de Monaco, lorsque celui-ci prit les rennes d'Hibernian FC en 2006. En effet, la légende veut qu'il se soit présenté aux joueurs en se déshabillant avant d'exiger qu'ils aient la même musculature que lui. Véridique ou non, la popularité de l'anecdote illustre la méfiance de l'Écosse pour les gens en bonne santé, surtout ceux qui sont parvenus à allier une condition physique parfaite et une vie à Monte-Carlo.

 

Signe d'un changement positif, l'arrivée au Celtic des milieux de Dundee United Gary Mackay Steven et Stuart Armstrong lors de la période des transferts. Le premier, cheveux blonds et allure émaciée, a l'air sous-alimenté, tandis que le compte Twitter du second propose des images de viande maigre et de plats de pâtes, ainsi que ses amis regardant Made in Chelsea – l'émission de téléréalité dans laquelle tout repose sur l'apparence physique. Tous deux ont marqué en moins d'une demi-heure lors de leur premier match à Partick Thistle, Armstrong réussit encore un but et une passe décisive contre l'Inter lors d'une rencontre étouffante en Europa League.

 

Ni l'un ni l'autre ne furent autorisés à jouer en Coupe de la Ligue, soulevée par leur nouveau capitaine Scott Brown. Rares furent les fans à s'émouvoir lorsque ce dernier, athlète professionnel marié, fut photographié ivre dans des clubs de striptease, mais tout le monde a remarqué que son plat à emporter favori était la pizza frite. Un avant-goût de la gloire à la portée de tous les Écossais.

 

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Réactions

  • Doc Martins le 04/06/2015 à 10h37
    Partick Thistle, pas Patrick. (Désolé, mais je tique à chaque fois.)

    Sinon, c'est un des charmes du foot écossais : avoir parfois l'impression d'être plus en forme que les gars sur le terrain. Ronny Deila a même été moqué par certains (notamment son prédécesseur Neil Lennon) pour avoir interdit les frites et les sodas au centre d'entraînement. On dirait qu'ils ne sont pas entrés dans le 21ème siècle.

  • magnus le 04/06/2015 à 14h03
    John Hartson <33 coeur avec les doigts pleins de nutella.

  • Toto le Zéro le 04/06/2015 à 18h11
    Pour illustrer ledit Scott Brown et sa pizza!

    lien

  • CELTIC BHOY le 05/06/2015 à 13h15
    Le fan des Munster Munch c'est plus Kris Boyd que Barry Ferguson. Enfin, pas étonnant que Darcheville ait fini à l'Ibrox.

    Hartson avait une carrure imposante, mais il était étonnamment très affûté quand je l'ai vu de près, son problème étant plutôt les soirées au pub.

    Quand il avait managé le Celtic, Gordon Strachan avait déjà instauré un régime plus adapté. Une de ses premières recrues, l'Italien Massimo Donati avait évoqué dans la presse son étonnement que ses nouveaux coéquipiers aimaient la junk food et renâclaient au nouveau régime. Je me souviens d'une saison où l'équipe était très médiocre, souvent menée ou accrochée en championnat, mais qui finissait par s'imposer à l'usure en fin de match.

  • CELTIC BHOY le 05/06/2015 à 13h39
    J'allais oublier la rigolade de l'année. Lee Griffiths grignotant un Tunnock teacake en cachette de Ronnie Deila croyait-il.
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