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Le grand Lorient de France

Le jeu lorientais est-il aussi joli qu'on le dit, et jusqu'où le projet de Christian Gourcuff et les ambitions de son président peuvent-ils mener le club?
Auteur : Florian Le Berre le 18 Mars 2010

 

"[Le football] doit être offensif, créatif, spectaculaire. Le FCL s'efforcera toujours de soigner la manière, par respect des joueurs, du public et du football à l'extérieur comme à domicile. C'est la seule façon de progression. La recherche du résultat 'à tout prix' c'est la mort du football". (1) Nous sommes en 1982, Christian Gourcuff a vingt-sept ans (2). C'est ainsi qu'il signe le programme officiel du FC Lorient, club qui vient d'accéder à la DH et qu'il prend en main en tant qu'entraîneur-joueur. Trente ans plus tard, Lorient, malgré des années noires (3), est en première division et semble enfin s'y ancrer, après deux premiers maintiens manqués de peu (1999 et 2002). Le discours n'a pas bougé.
À cent soixante-dix kilomètres de là, la minutieuse démolition d'identité entreprise par Waldemar Kita a envoyé le FC Nantes Atlantide dans les bas-fonds de la Ligue 2. Le FC Lorient apparaît aujourd'hui comme le nouveau romantique du football français. Rarement un club au palmarès aussi mince (une Coupe de France en 2002, sans Gourcuff) aura pu profiter d'une image de marque si forte. Une reconnaissance dont le club tire profit depuis des années.


lorient_gourcuff_1.jpgLe jeu en vitrine
Dans une période de dépréciation maladive de la Ligue 1, Lorient est particulièrement bien loti. Les articles sur le "beau jeu" proposé par les hommes de Christian Gourcuff sont légion. Le phénomène n'est pas nouveau. Depuis une quinzaine d'années, les tangos ont les honneurs de la presse. La saison 1997/98 marque une période charnière de l'histoire du club. Avec l'avant-dernier budget de D2, Lorient accède à la première division en proposant un jeu d'une qualité étonnante. Ali Bouafia, attaquant de l'équipe, le décrit comme "un mélange de rigueur italienne et de technique brésilienne, (…) proche de ce qui se fait à Nantes" (4).
Toute la saison, France Football met en avant le club et son entraîneur. Christian Gourcuff n'est déjà plus vraiment une découverte, mais la folle saison des Merlus lui offre une vitrine nouvelle. Lorient marque des buts et défend une valeur en désuétude, le fair-play: "Lorsque j'entends les entraîneurs parler de duels, (…) je suis effaré. Mon équipe, elle, refuse le duel. C'est son objectif" (5). Ainsi, le club a pu se développer sur une réputation, plutôt légitime, parfois entretenue par les médias. Cette saison, après vingt-six journées, l'équipe dispose de la sixième attaque et mène le challenge du fair-play. Le club l'a déjà remporté en 2008, avant de terminer deuxième la saison dernière.

lorient_gourcuff_2.jpg


La qualité lorientaise, un poncif ?
En revanche, si le projet de jeu de Gourcuff n'a jamais changé, sur le terrain, les prestations ont toujours été fluctuantes. Non, les spectateurs du Moustoir n'en prennent pas plein les yeux chaque quinzaine depuis vingt ans. Lorient n'a inscrit que 33 puis 32 buts en 2007 et 2008, seuls Nantes, puis Metz, avaient fait pire. Les consignes de Gourcuff sont simples mais exigeantes. Mentalement ou physiquement, les joueurs peinent à répondre toujours présents. Mais même lorsqu'elle fait défaut, la qualité de jeu reste saluée. La réputation de Lorient est devenue un poncif.
Car il ne faut pas oublier que pour marquer des buts sur des actions construites à une touche de balle, le jeu de Lorient repose sur un pressing défensif qui ferait passer l'ASNL pour une équipe coachée par Albert Emon. Paradoxalement, la réputation de Lorient réside aussi dans le fait qu'on voit surtout ses buts. Ses rares matches télévisés contre de grosses cylindrées donnent plutôt l'occasion de voir une équipe qui excelle surtout dans les contres, sans jamais rater une occasion de les rendre singuliers (talonnade d'Abriel contre Lyon l'an dernier, buts spectaculaires lors du 2-3 infligé au Vélodrome).


Se démarquer
Cette image de marque est un apport important en terme d'attractivité. Dans une région où la concurrence est rude (Nantes, Rennes, Vannes, Brest et Guingamp, qui évoluent en L1 ou en L2, sont toutes à moins de 180 kilomètres de Lorient), la course aux partenaires nécessite des atouts originaux. Lorient n'est pas une ville où la ferveur pour le football peut concurrencer celle de Brest. A l'image de son voisin nantais, le public du Moustoir est même particulièrement exigeant. Gourcuff est une arme. Loïc Féry, président depuis août 2009 (6), en a pleinement conscience: "L'image du FC Lorient est porteuse, et surtout positive. Notre image de 'challenger' dynamique et sympathique attire de plus en plus de partenaires qui, (…) comme nous, (…) cherchent à rivaliser avec les leaders de leur marché". (7)
Lorient est aussi devenu une vitrine pour les joueurs. Le club diffuse une image de qualité qui attire. C'est ce qu'expliquait déjà Stéphane Pédron en 1997, arrivant tout juste de Laval: "Malgré des propositions financières plus intéressantes par ailleurs, cette publicité m'a séduit car on sait que l'on a tout à gagner sur le plan de la reconnaissance par la suite". (8) Pour l'instant, le FC Lorient est un tremplin. Le club ne peut pas rivaliser financièrement. Christian Gourcuff sait que le club est tôt ou tard condamné si son statut n'évolue pas. Le jeu lorientais repose d'abord sur l'alchimie entre les joueurs. Un casting manqué, une certaine lassitude des cadres peuvent rapidement faire du club un prétendant au classement à l'envers.

lorient_gourcuff_3.jpg


Recrutement taille basse
En outre, l'importance décisive de l'intelligence collective dans le 4-4-2 de Gourcuff réclame une intégration impeccable des nouveaux joueurs. Il peine à obtenir satisfaction des recrues non-francophones (9). Seule réussite, le latéral gauche ghanéen Eben Dugbatey, titulaire entre 1997 et 1999. À un degré moindre, l'attaquant brésilien Luis Robson, recruté par Yvon Pouliquen en 2002, s'en est sorti correctement. Le marché est donc plus limité pour Lorient, mais Gourcuff n'hésite pas à recruter des joueurs délaissés par la majorité des clubs, notamment ceux de petite taille. Lors de la montée de 2006, Tchiressoua Guel (1m 66), Karim Ziani (1m 69) et Oscar Ewolo (1m 71) étaient régulièrement alignés ensemble dans l'entrejeu, en Ligue 2, ce championnat où seul le physique triomphe.
Christian Gourcuff veut savoir jusqu'où peut mener son idée du jeu. Il sait que seul Lorient peut lui garantir le temps et la patience nécessaires. Depuis quinze ans, il réclame des infrastructures dignes de ce nom: "L'amélioration [du statut du FCL] ne peut venir que d'une augmentation de nos ressources et de nos structures. (…) C'est le seul moyen de pérenniser le club" (10). Les propos datent de 1997, mais ils étaient encore en tout point d'actualité il y a quelques mois. Alors qu'il était sur le point de jeter l'éponge, le projet du nouveau président Loic Féry l'a finalement poussé à prolonger son bail de quatre saisons.


lorient_gourcuff_fery.jpgUne nouvelle ère ?
Les objectifs sont aujourd'hui multiples. D'abord, permettre au club d'acquérir un nouveau statut et trouver les arguments pour conserver les joueurs. Loïc Féry a déjà annoncé une hausse du budget du club, qu'il souhaite faire passer de 28 à 40 millions d'euros d'ici trois ans, permettant au club d'entrer dans le top dix français. Inspiré par le modèle anglais, il cherche aussi à développer la billetterie et le merchandising. Les structures devraient suivre, le nouveau président a déjà mis en route un centre de vie qui réunira l'équipe première et le centre de formation sur un nouveau complexe. La nouvelle tribune sud vient d'ouvrir en janvier et la pelouse, catastrophique, pourrait être refaite à neuf.
Enfin, et c'est le plus important, Lorient souhaite pouvoir s'appuyer sur la formation afin d'approvisionner l'équipe première. Suivant le modèle de l'Ajax Amsterdam, le club privilégie un recrutement de jeunes régionaux. A Lorient, toutes les équipes de jeunes pratiquent le même football et la formation est assurée par d'anciens joueurs passés sous les ordres de Gourcuff pendant de longues années (11). On tente de reproduire un modèle nantais qui a fait ses preuves, au moins huit fois. Les nouvelles infrastructures doivent permettre au club de franchir un palier dans le domaine de la formation et de l'attractivité.

Cependant, le club est encore complètement dépendant de son entraîneur historique, et son image de marque en est indissociable. Il est aujourd'hui entre les mains d'un président issu de la finance, basé à Londres, et dont la motivation à long terme reste encore à définir. En fin de saison dernière, seules les ventes d'Abriel, Ciani et Jallet ont pu soulager un club alors dans le rouge (12). Aujourd'hui, le FCL semble enfin grandir. Trente ans qu'il attend ça, mais le modèle lorientais peut-il survivre dans le football des années 2010?
Pour l'instant, les résultats sont là et aucune menace de pèse sur l'augmentation progressive du budget. Loïc Féry aura-t-il la tête toujours aussi froide si le club est un jour reléguable en milieu de saison? Pour Lorient, le challenge des années à venir consiste à se rapprocher de ses concurrents en faisant en sorte de ne surtout jamais leur ressembler.


(1) ''Le mot de l'entraîneur'' (programme officiel du club, 1982)
(2) Christian Gourcuff a entraîné Lorient à trois reprises : 1982-1986 (entraîneur-joueur), 1991-2001, et depuis 2003.
(3) Un dépôt de bilan en 1977, une liquidation judiciaire en 1990 et de graves problèmes financiers accompagnés de lourds conflits internes entre 1999 et 2001. Le calme ne reviendra qu'avec l'arrivée d'Alain Le Roch, actionnaire majoritaire puis président, en 2001.
(4) ''Bouafia : «Une seconde jeunesse»'' (France Football, 6 février 1998)
(5) ''A Lorient, on joue le jeu!" (France Football, 6 février 1998)
(6) ''Loïc Féry est le nouveau président du FC Lorient'' (ouest-france.fr, 10 août 2009)
(7) Interview de Loïc Féry (Ouest France, 26 décembre 2009)
(8) ''Lorient, marque déposée'' (France Football, 15 août 1997)
(9) Depuis 1997, Neil Murray (Ecosse), Ross Aloisi (Australie), Ricardo Emerson et Rafael Moura (Brésil), Lee-Sang Yoon (Corée du Sud), Juan Manuel Barrientos (Argentine) et Andrew Jacobson (Etats-Unis) ont rapidement plié bagages. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan des deux Argentins Franco Sosa et Gabriel Peñalba.
(10) ''Gourcuff, l'esprit vrai'' (France Football, 31 décembre 1997)
(11) Ils sont six formateurs, dont Pierrick Le Bert et Stéphane Le Garrec. Hervé Guégan est à la tête du centre de formation. Gourcuff est assisté de Sylvain Ripoll, capitaine de l'équipe à la fin des années quatre-vingt-dix.
(12) Un trou de 3.8 millions d'euros.

Réactions

  • antigone le 18/03/2010 à 03h31
    Non mais c'est quoi, ce kerpanégyrique ?

    jacky56, sors de cet article.

  • Dinopatou le 18/03/2010 à 06h50
    "buts spectaculaires lors du 0-3 infligé au Vélodrome" > Le 2-3, plutôt

  • Tonton Danijel le 18/03/2010 à 08h55
    J'aime bien cet article qui explique les secrets de la réussite Lorientaise... Et qui soulève un peu d'inquiétude: Lorient ne survivra peut-être pas au départ de Christian Gourcuff, sûrement pas à l'arrivée d'un Waldemar Kita (bon, en même temps, qui peut survivre à l'arrivée de Kita???).

  • Qui me crame ce troll? le 18/03/2010 à 09h07
    Rien compris au but de cet article où on nous dit que les résultats ne comptent pas mais que bon quand même le but de Lorient c'est de se maintenir dans l'élite, où un jeu de qualité entraîne un trou dans les finances, où ce même beau jeu n'attire pas autant que le moche jeu de Nantes...
    Si les divers étrangers n'ont pas réussi à Lorient, je pense que le recrutement portugais serait intéressant. Surtout pour remplir les loges.

  • Papin Jour Pape toujours le 18/03/2010 à 09h11
    Les loges maçonniques ?

  • CatJ le 18/03/2010 à 10h03
    J'ai trouvé intéressant cet article en tant que résumé de la situation d'un club qui fait peu parler de lui mais qui malgré ça est devenu une référence, j'aurais juste voulu en savoir plus sur le président et sur le projet en lui-même.

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 18/03/2010 à 10h50
    Qui me crame ce troll?
    jeudi 18 mars 2010 - 09h07
    "Rien compris au but de cet article (...)"

    Je pense que tu as un problème global de comprening, surtout à chercher le "but" des articles qui, à mon sens, doivent plutôt avoir un sujet et du sens. Cela étant, moi je n'ai compris ni le but de ton post, ni même son propos. Restons circonspects, donc.

  • Rhônealpinho le 18/03/2010 à 10h55
    Tonton Danijel
    jeudi 18 mars 2010 - 08h55

    Harry Potter?

  • Mr Pink le 18/03/2010 à 15h49
    Bon article.
    Je suis quand même bien plus dubitatif que toi sur la réussite nuancée de Robson. On nous l'a vendu comme un joueur qui avait participé à la LdC, on s'est retrouvé avec une charrette en fin de parcours. Dans les travées à l'époque, j'ai même entendu gueuler des : "Rendez-moi Djima Oyawole, merde !"

    Sinon, tu remets en cause la réputation légèrement surfaite du club entretenue dans les grands médias. C'est une idée que je vois revenir régulièrement dans la bouche de certains et pourtant j'ai du mal à l'identifier de moi-même, étant pourtant un fan inconditionnel des grands médias. Des exemples concrets ces derniers mois ?

    Évidemment au stade, difficile d'être dupe. Le dernier match face à Lens, par exemple, était une purge complète gagnée sur un coup de pied arrêté en fin de match. Oui, ça existe aussi à Lorient ce genre de scénario.
    Je pense que c'est le discours entretenu qui façonne aussi l'attente des gens. Tu oses le parallèle nantais, il existe. Quand un public est nourri dans le culte des belles déclarations d'intention et qu'il peut même assister à quelques démonstrations de force sporadiques (pensons au mois d'Aout de ces deux dernières saisons), il devient nécessairement plus difficile quand les mêmes joueurs n'arrivent plus à pratiquer le même jeu le match d'après. Il ne fait pas l'effort de revoir ses ambitions à la baisse.
    Or, Lorient devra toujours faire avec des Ducasse ce que d'autres font avec des Iniesta, ce qui complique vraiment la donne et explique ces écarts énormes de performance entre les rencontres.

    Pour revenir sur un autre point que tu développes, oui, l'équipe a tendance à très bien jouer face aux grosses cylindrées. C'est vrai depuis la dernière remontée d'ailleurs je serai bien curieux de le constater via des statistiques détaillées. Lorient est formidable en contre, grâce notamment à sa vitesse devant (Gameiro aujourd'hui, Dédé hier, Darche avant-hier) mais aussi grâce à la qualité de son pressing et de son organisation.

    Quand les joueurs, bien entendu, arrivent à se hisser au niveau des intentions de leur gourou.

  • le_merlu_frisé le 18/03/2010 à 16h51
    Pour les médias, la vague 96-99 était impressionnante. Depuis, ça continue, selon les résultats de l'équipe, mais surtout, je pensais à l'idée "Lorient = beau jeu" bien entretenue par un Pierre Ménès par exemple, qui touche un public large.

    Pour l'attente des supporters lorientais, je crois que la superbe saison 97-98 (au niveau du jeu) est vraiment une année charnière. C'est aussi valable pour Gourcuff d'ailleurs.

La revue des Cahiers du football