Les matchs de préparation allemands, les rumeurs remontant des stages de la Mannshaft ainsi que les déclarations de Kaiser Beckenbauer ne laissaient rien présager de bon concernant l’équipe tenante du trophée. Cette réputation d’équipe indigne de son passé s’est vérifiée en 5 minutes face à une Roumanie bien en jambe et particulièrement douée collectivement. Un but d’avance pour les coéquipiers d’Hagi et voici que l’Allemagne bafouille un football hors d’age. A dix mille lieues du foot agressif et sans complexe qu’ils pratiquent dès les cours de recré.
L’équipe de Bierhoff s’empatte et met un temps fou à réagir vraiment. Il faut un tir somptueux de Scholl pour les voir retrouver l’espoir. Ensuite, plus rien de bien rassurant pour des favoris.
Copie à revoir, élève passable.
De son côté, la Roumanie, très vite fatiguée, aurait dû l’emporter si Moldovan avait réussi à tirer dans le but… vide. Rien d’extraordinaire si ce n’est une volonté collective de pratiquer un jeu à une touche de balle. Des joueurs au point physiquement auraient sans doute éclaté les Allemands de Ribbeck.

Un début de match impressionnant des Anglais, avec deux buts en 15 minutes. Un jeu enthousiaste et une maîtrise du sujet étonnante lorsque l’on connaît la qualité des Portugais, et le mal fou qu’a Keegan à rendre performante son équipe.
La rédemption portugaise est venue du génie Figo, qui d’une frappe de castrateur a trompé un Seaman abasourdi. Le deuxième but n’allait pas tarder à arriver.
A la mi-temps, les équipes pouvaient sortir heureuses, elles venaient d’offrir un spectacle dont l’Euro avait besoin pour réellement démarrer.
Spectacle qui résistera aux minutes qui défileront après le repos. Un repos définitivement mortel pour les Anglais, qui seront très vite menés au score par des Portugais de plus en plus impressionnants, et techniquement, et tactiquement.
Ce score de 3-2 pour le Portugal ne bougera plus. Les Portugais entre décemment dans la liste très courte des favoris. S’ils maintiennent leur rythme, et s’ils restent aussi soudés et cohérents, ils iront très loin. Les Allemands sont prévenus. Les Anglais pas tout à fait éliminés.
Ce soir, on a trouvé un candidat sérieux au titre de meilleur joueur, Luis Figo. Beckham, très attendu, est resté dormir dans ses adidas.