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Le Mondial, jackpot pour les gros clubs

En redistribuant aux clubs, pour la première fois, une part des profits de la Coupe du monde, la FIFA aggrave un peu plus les inégalités entre eux.

Auteur : Jérôme Latta le 24 Jan 2011

 

Tombée en début d'année, dans le creux de l'actualité sportive, l'information n'a pas eu un grand retentissement. Elle représente pourtant l'aboutissement d'une lutte entre les clubs et la FIFA qui s'était étalée sur plusieurs années et qui avait pris un caractère très virulent. En redistribuant aux clubs une partie des bénéfices engendrés par la Coupe du monde, au prorata du nombre de jours de présence de leurs internationaux lors de l'édition 2010 en Afrique du Sud, la confédération mondiale a en effet scellé l'armistice auquel avait abouti ce conflit. À raison de 1.600 dollars par joueur et par jour (1), ce sont près de 40 millions de dollars qui sont revenus aux clubs – du moins à certains d'entre eux.

Dès le début des années 2000, cette revendication s'était inscrite dans le contexte de la "guerre du calendrier", ouverte entre les compétitions de clubs et les compétitions de sélections, qui devaient (et doivent encore) se disputer des dates de moins en moins disponibles. Menée par le G14 et quelques porte-parole zélés comme Gérard Houllier et Arsène Wenger (lire "Houllier et Wenger, duo de Tartufes", les Cahiers du football #20), la fronde des clubs les plus riches s'appuyait sur le sophisme selon lequel ils seraient pénalisés... par la concentration dans leurs effectifs les meilleurs footballeurs du monde (2). En occultant, de surcroît, que les équipes nationales participent très significativement à la valorisation économique de leurs cheptels.

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Prime pour les gros

Le système aurait pu être celui d'une assurance destinée à indemniser les clubs en cas de blessure de leurs internationaux au cours de la compétition, à raison de la durée du préjudice (c'est-à-dire de la blessure). Il aurait déjà été critiquable dans la mesure où les causes d'une blessure ne procèdent pas forcément du match durant lequel elles se sont déclarées: en juin, les joueurs payent l'ensemble des efforts consentis au cours de la saison, en particulier sous le maillot de clubs qui alignent leurs meilleurs éléments à cinquante ou soixante reprises, mais s'étonnent de les voir céder physiquement lorsqu'ils arrivent au bout de leur rouleau. On se souvient de l'argument ubuesque d'Arsène Wenger, entraîneur d'Arsenal connu pour limiter au minimum le turnover de ses meilleurs joueurs, qui avait attribué une blessure de Thierry Henry survenue en avril 2007... à un match amical des Bleus du mois d'août précédent.

Dans le dispositif retenu, on ne peut plus parler d'indemnisation, mais bien de prime accordée aux clubs les mieux nantis en internationaux, c'est-à-dire ceux qui sont déjà les plus riches. La FIFA peut se dire heureuse d’annoncer que "400 clubs affiliés à 55 associations membres du monde entier ont reçu une part des bénéfices tirés de l’organisation réussie de la Coupe du monde de la FIFA", cette redistribution est un nouvel exemple de la façon dont l'économie du football organise la concentration des richesses et l'aggravation des écarts financiers (lire aussi "Les vrais vainqueurs de la Ligue des champions").

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L'Europe encaisse

Les cinq premiers pays ont gagné autant que les cinquante autres, et ceux classés entre la 21e et la 55e place ont touché moins que la seule Premier League. Un quatuor se détache très nettement avec l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne (3). L'Europe truste les six premières places, occupe huit des dix premières... En tête du classement des clubs figurent, dans l'ordre, Barcelone, le Bayern, Chelsea, Liverpool et le Real Madrid qui ont empoché entre 866.000 et 678.000 dollars. Des sommes relativement modiques au regard de leurs budgets, mais qui ne contribueront pas, en tout cas, à réduire les inégalités – ni entre les nations, ni entre les clubs.

"Nous sommes heureux de pouvoir partager le succès rencontré par la Coupe du monde de la FIFA 2010 avec les clubs en leur versant une part des bénéfices tirés de notre événement phare, en particulier pour récompenser leurs efforts dans le domaine de la formation des jeunes joueurs", a déclaré Sepp Blatter. Formation? Même si une part non négligeable des grands clubs dispose de bons centres de formation, la clé de répartition "récompense" avant tout les clubs hébergeurs d'internationaux qui dominent le marché des transferts. En témoigne la troublante 25e place du Brésil, placé derrière la Belgique... qui n'a pas disputé le Mondial.


Pour les clubs, un international est désormais une sorte de placement en actions, qui permet le versement de dividendes en fonction des performances de sa sélection. Redistribuer aux clubs une partie des immenses profits de la FIFA, n'était pas une idée illégitime en soi, mais elle devait nécessairement aboutir à un nouveau levier d'inégalités... En militant pour un tel système, les clubs de l'élite économique ne l'ignoraient pas.


[1] Lire "Qui veut la peau des internationaux?", "La paille et la poutre" et "Fractures impayées".
[2] Indépendamment du nombre de matches réellement disputés par les joueurs. Pour chaque joueur, la somme est distribuée aux clubs avec lesquels il a évolué au cours des deux années précédant la compétition.
[3] Si les clubs allemands ont bénéficié du bon parcours de la Mannschaft et du fait que ses internationaux évoluaient très majoritairement en Bundesliga, les clubs anglais ont plutôt profité de l'hospitalité de la Premier League pour les meilleurs footballeurs de la planète.

Réactions

  • Henry golera-t-on encore? le 24/01/2011 à 09h00
    Pendant ce temps, l'Afrique du Sud essaie de s'en remettre.

  • Ba Zenga le 24/01/2011 à 09h29
    Mouais, ben monde de merde, quoi. Désolé pour ce post hautement développé, mais c’est le sentiment que j’ai après avoir lu cet article.

  • Jean-Noël Perrin le 24/01/2011 à 10h44
    Ouais, moi aussi j'ai bien envie de le dire, monde de merde, enfin sur le principe quoi. Mais c'est pas une goutte de merde dans un océan de merde au regard des sommes reversées ? Je veux dire, comparativement à la répartition des droits TV (notamment en C1, comme les CdF l'ont signalé eux-même), c'est pas ça qui va aggraver significativement les inégalités (surtout si c'est 800 000 euros tous les quatre ans pour le Barça...).

  • Tonton Danijel le 24/01/2011 à 11h02
    Par delà le montant mis en jeu, certes dérisoire par rapport aux finances desdits clubs et championnat, c'est surtout le principe qui est hallucinant. Comme souligné dans l'article, les clubs dégagent déjà de leur côté une plus-value avec un recrutement "champions du monde" qui permet de valoriser leur image (le recrutement de Fabio Grosso à l'OL était une manière pour Aulas de montrer qu'il pouvait se payer un champion du monde). Leur donner en plus de l'argent pour cela alors qu'ils sont déjà plus que bénéficiaires des performances de leurs internationaux... Si encore on récompensait au passage les clubs formateurs, en leur reversant une partie de la somme, comme c'est le cas pour les bénéfices réalisés lors de transferts, il y aurait un peu plus de justice...

  • Sens de la dérision le 24/01/2011 à 11h39
    C'est toujours aussi délicat ce genre de """"redistribution"""". Parce qu'en même temps, la FIFA "utilise" des joueurs sous contrats avec des clubs, qu'elle se fait aussi un max de pognon sur les noms de ces joueurs (ce n'est pas avec sa carrière en équipe nationale que Messi est Messi).
    Donc dirait Jean-Noël Perrin, c'est une goutte de merde dans un océan de merde.
    Si je ne me trompe pas, avant cette mesure, il n'y avait tout simplement rien de reversé. N'était-ce pas une situation "injuste" ?

  • José-Mickaël le 24/01/2011 à 12h08
    Dans mon monde idéal et bisounoursien, le football est un sport, pas un métier ordinaire, et dans un sport comme le football, l'existence des compétitions internationales est obligatoire (pour le développement de ce sport notamment), donc les joueurs devraient participer à ces compétitions gratuitement. Mais dans mon monde idéal, la FIFA ne devrait être qu'un organisme chargé de gérer le foot international (organiser des compétitions, développer le foot partout), pas une société ayant pour but de faire du bénéfice...

  • Henry golera-t-on encore? le 24/01/2011 à 12h38
    Je fais peut-être partie des bisounours mais distribuer 800 000€ à un Barça ne représente rien pour eux, alors que cette même somme est colossale pour du foot amateur ou pour créer des structures.

    De surcroît, cette concession est maintenant une énorme porte ouverte à d'autres "indemnisations" et "compensations" des clubs. C'est Arsène qui doit être content.

  • animasana le 24/01/2011 à 19h40
    Merci pour l'article.

  • Jankulovic Hasek le 24/01/2011 à 20h56
    la Corée du Nord 11ème quand même, devant l'Argentine...

  • osvaldopiazzolla le 24/01/2011 à 23h01
    C'est le FC Le Poiré sur Vie qui va faire la gueule...

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