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Le plus-grand-club-du-monde

Le Real fête son centenaire. On a l'impression que cela fait deux ans que ça dure, et que ça va encore durer deux ans. Mais le Deportivo a méprisé la bienséance et emporté la Coupe du roi, gâchant la belle campagne publicitaire d'un club madrilène dont le culte tourne décidément au fétichisme.
Auteur : Pierre Martini le 12 Mars 2002

 

Miss football
Les médias unanimes chantent donc à l'unisson des hymnes à la gloire du club madrilène, célébrations convenues du "plus grand club du monde" qui associent la presse à une gigantesque opération publicitaire. Ce n'est pas parce que la FIFA lui a attribué le titre de plus "grand club du XXe siècle" qu'il faut prendre ça pour argent comptant. La FIFA est aussi responsable du classement FIFA… Il y aurait certes quelque mauvaise foi à ne pas reconnaître le caractère exceptionnel du club, mais cette façon de vouloir trancher dans l'histoire avec des hit-parades définitifs est le pénible symptôme du désir infantile de tout classer. Surtout que cette légende est savamment édulcorée. Dans les trente pages consacrées par France football au mythe, on peine ainsi à trouver les trois lignes consacrées à Franco (et encore est-ce pour exonérer Santiago Bernabeu de tout lien avec le Caudillo). D'autre part, sur les trente dernières années, le Real peut-il objectivement prétendre être un "plus grand club" que Manchester, Liverpool, Barcelone, L'Ajax, le Milan AC ou le Bayern? Comment rendre ce genre de verdict sans s'interroger sur les critères? Passons.

Florentino Perez instrumentalise parfaitement la "légende" pour en faire à la fois une "marque" et un outil de promotion de cette marque. Comme exemple de cet effet-miroir, on peut se rappeler qu'en début de saison, le sponsor maillot du Real était… le Real lui-même par l'intermédiaire de son site web (en revanche, reconnaissons que ce maillot rendu vierge est absolument somptueux). Le président, excellent publicitaire, s'était aussi félicité avec insistance de la couverture média du transfert de Zidane, qui remboursait presque à elle seule son montant… (voir Dream team, nightmare football).

Le jeu, cette contrariété
Le Real-plus-grand-club-du-monde devient donc une vérité indiscutable. Pour la finale de la Coupe du roi, premier des trois objectifs du club cette saison, des dizaines de pages ont été consacrées à l'analyse du "phénomène" (alors que le phénomène, c'est essentiellement cette médiatisation effrénée). On a à peine parlé de l'adversaire. Car il était difficilement imaginable que celui-ci se mette en travers d'une voix aussi royale.
Manque de chance, La Corogne est une excellente équipe (elle l'a encore prouvé, et de quelle manière, contre Arsenal en Ligue des champions), qui n'a pas forcément apprécié d'être ainsi réduit au rôle de faire-valoir. Par ailleurs, il se trouve que c'est aussi le champion d'Espagne 2000 et le vice champion 2001, mais cela devient un détail dans le vacarme ambiant. On dira que le club galicien ne compte pas de stars… Pourtant, il abrite de très grands joueurs. Tiens, les deux appellations ne désigneraient-elles plus les mêmes footballeurs? On voit l'opposition philosophique entre les équipes de vedettes et les équipes tout court.

Le scénario a donc été bafoué par ces impétrants, incapable de respecter les hiérarchies. Les dithyrambes étant quelque peu tournés en ridicule, il a fallu parler de surprise, voire de stupeur, là où une rencontre de football a simplement livré un vainqueur méritant.
Le club madrilène a donc inutilement payé la police d'assurance souscrite pour le cas où il aurait remporté les trois titres visés cette saison, ce qui l'aurait condamné à verser de fortes primes à ses joueurs (voir Gazette 71). Dommage qu'il puisse pas s'assurer de (manière licite contre la défaite), conformément à une vision du football européen qui voudrait en faire une rente de situation pour un aréopage de clubs élus.

Le denier du culte
Bien sûr, le football se nourrit d'emphase, d'enchantement, de légendes enjolivées. Mais quand ce processus est entièrement calculé, prémédité, planifié comme une opération de pur marketing, quand toute spontanéité disparaît, quand on ne fait plus la différence entre la publicité et la réalité, on peut parler de perversion de la passion et de détournement à des fins commerciales. On avait assisté à de telles célébrations au début de l'année 1998, autour d'un Brésil magnifié et systématiquement adulé, confondu avec la mythologie des pubs Nike. Le moindre dribble suscitait des exclamations, à tel point que les commentateurs avaient mis un temps fou à se rendre compte de la médiocrité de la Seleçao.

En France, impossible de parler du culte du Real sans parler de celui de Zidane, autre icône, l'un alimentant l'autre en permanence (de plus, la dépréciation du football hexagonal entraîne une valorisation extrême des clubs étrangers dans lesquels évoluent des joueurs français). Il est tout de même difficile de s'en plaindre, car le spectacle est un régal qu'il ne s'agit pas de le bouder, pas plus qu'il ne faut s'étonner de cette surexposition. On pourrait dire que sportivement, l'adulation est plus justifiée, dans la mesure ou le Real ne surclasse pas autant la Liga que Zidane ses adversaires (voire ses partenaires). Ce qui frappe, c'est une nouvelle fois l'exploitation médiatico-commerciale intensive qui en est faite et qui est contrôlée directement par le club. Il y a un sujet à ne pas aborder avec Zidane, qui se braque instantanément, c'est la nature de son contrat. Tout le monde s'accorde à dire qu'il inclut la cession de ses droits d'image au Real, sur le même modèle que celui de Figo, mais ce secret de Polichinelle reste classé secret défense.

Une équipe de football peut donc toujours en battre une autre. Mais combien de temps ce principe survivra-t-il aux appétits des "entreprises" de football? A quand des compétitions que seuls les plus-grands-clubs-du-monde seront autorisés à gagner?

Réactions

  • redondo13 le 13/03/2002 à 04h28
    d'accord, le réal utilise son centenaire pour faire de l'argent et de la promotion.
    Mais, je ne vois absolument pas ou est le scandale,le scandale serait si ce club ne méritait pas le prestige qui est le sien,ce qui n'est pas le cas et de loin.
    Comparer ensuite le réal aux autres clubs et en tirer un ostracisme ou un dédain envers les peitis clubs est à mon avis facile et assez lien le réal est certainement un des plus grands clubs du monde vooire le plus grand,a qui la faute,si la corogne ou les autres clubs sont jaloux c'était à eux de prendre le risque d'engager Figo,de dégager les fonds pour acheter Zidane.

  • Salentino le 13/03/2002 à 05h40
    Redondo, toi aussi tu as l'air de considérer que la notion de "plus grand club du monde" existe.
    Dans ce débat, il n'est pas question de jalousie, surtout que le Deportivo n'a pas de raison d'être jaloux du Real, puisqu'il l'a battu.

  • Amazigh le 13/03/2002 à 05h55
    de toute façon ils sont jamais contents aux cahiers du foot ils trouvent tjrs quelque chose sur tout, jamais de compliments moi ils me fatuguent.

  • leo le 13/03/2002 à 06h00
    Le Real Madrid est le plus grand club du monde ou au moins d'Europe. Il est, sans discussion possible, le plusgrand club d'Espagne avec 28 titres de champion face aux 16 du Barca. En Europe, le seul point de comparaison est la coupe d'Europe et là, le Real a été 8 fois champion d'Europe, autant que le Bayern et l'Ajax réunis. Il a remporté 5 Coupes des Champions de rang et depuis la fondation de la Ligue des Champions, il est le seul club à l'avoir remportée deux fois.
    Ensuite, la phrase "le Real ne surclasse pas autant la Liga que Zidane ses adversaires (voire ses partenaires) me fait sourire. Voila un exemple du culte de Zidane que les Cahiers critiquent deux lignes plus haut. Depuis le début de la saison, qui peut dire que Zidane surclasse Raul, Valeron ou Kluivert.

  • cavalier sans tête le 13/03/2002 à 06h31
    Leo, t'as réussi à me rendre le Bayern Munich sympathique.
    Laaaaaaaà, c'est fini.

  • CELTIC BHOY le 13/03/2002 à 06h57
    De toute manière, il n'y a pas de compétition de club qui s'étendent sur une durée suffisante pour parler de plus grand club du monde. Il faudrait créer une super ligue des champions sur 50 ans avec cumul des points pour cela !

  • CELTIC BHOY le 13/03/2002 à 06h59
    Une ou deux fois par semaine, le Real dispute un match. Au coup d'envoi le score est 0-0. Le but du jeu est de marquer plus de buts que l'adversaire. Tout le reste n'est que littérature. Je suis personnellement très attaché à un club, et l'essentiel pour moi est de le voir démarrer tous ses matchs par 0-0 et marquer plus que l'adversaire.

  • Salentino le 13/03/2002 à 07h58
    Amazigh, là tu es au premier ou au second degré?
    Parce que des médias consensuels et unanimistes, c'est pas ce qui manque. Pour tout voir en rose, allume la télé, c'est plus indiqué que d'aller sur les Cahiers.
    Mais excuse-moi, tu dois être au second degré.

  • ibrahima bakayoko le 13/03/2002 à 08h54
    Le Real est un grand club, actuellement c'est peut être le plus grand du monde (un peu comme le Milan en 90) mais bon ensuite est ce que le rhinocéros est plus fort que l'hippopotame...

  • redondo13 le 13/03/2002 à 09h42
    Le réal Mardid est un des plus grands clubs du monde (si ce n'est le plus grand) parce qu'il a su trouver les moyens (financiers,psychologiques et affectifs) pour attirer des génerations de joueurs lien surtout le Réal a su toujours revenir au haut niveau, parce que des hommes ont cru en un idéal,parce que Raul ou Casillas ont été élevé dans le culte de Puskas et Di stefano.
    La seule vérité c'est qu'un grand club ne meurt jamais,parce qu'il est bien plus qu'une simple affaire financiére ou sportive,il implique la vie entiére des gens,c'est une aventure humaine. Et c'est la seule raison pour laquelle on ne peut pas comparer le réal au dépor,ou à une autre échelle l'OM à Guinguamp
    Mais si ca pour vous c'est de la littérature, le football doit vous être bien ennuyeux.

La revue des Cahiers du football